Calmann Lévy (p. 52-53).
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XXX


Les trois Bretons avaient bon cœur :

— Tiens, dit Yvon, je te les donne ! — et il mit dans la main d’Elsagarray le reste de sa bourse ; la somme exigée se trouva complète.

Kerboul et Le Hello, réunissant tout leur avoir, voulurent le donner à Guiaberry, pour Fizah qui venait de paraître. Le marché rapide fut conclu pour les deux sœurs, et les deux Basques passèrent en se baissant par la petite porte sinistre.

Barazère restait, qui voulait entrer aussi, pour les grands yeux mornes de Lalla-Kadidja la mère. Il avait aperçu derrière Fatmah ce lourd regard noir.

Il n’avait plus rien, lui, et les trois Mauresques inquiètes allaient s’unir pour essayer de le chasser dehors.

Mais, à ce moment, Lalla-Kadidja sentit qu’elle était vieille, et, remarquant que Barazère était beau et qu’il était ivre, elle le prit par le bras avec un sourire cynique, pour l’entraîner auprès d’elle…

La porte lestement retomba sur ses charnières massives, et fut, en un tour de main, verrouillée par de grandes barres de fer.

De profundis ! … Les trois qui restaient dehors se regardèrent, essayant encore une fois de démêler leurs idées, et puis s’assirent par terre, sur les pavés, pour attendre…