Les Syrtes/Dans la basilique

Premières Poésies : 1883-1886Société du Mercure de FranceLes Syrtes. Les Cantilènes (p. 63-64).



I


Dans la basilique où les pâles cierges
Font briller les ors du grand ostensoir,
Sur les feuillets des missels à fermoir
Courent les doigts fins des pudiques vierges.

Elle t’attendait, la vierge aux yeux bleus,
Mais tu n’as pas su lire dans ses yeux —
Dans la basilique, aux clartés des cierges.


II


Dans la chambre rose où les lilas blancs
Mêlaient leurs parfums aux tiédeurs des bûches,
Cette présidente en peignoir à ruches,
Quand elle jouait avec ses perruches,
Sangdieu ! Qu’elle avait des regards troublants !

Tu n’as pas cueilli les beaux lilas blancs,
Tu n’as pas cherché les secrets troublants
Du peignoir à traîne avecque des ruches,
Dans la chambre rose où les lilas blancs
Mêlaient leurs parfums aux tiédeurs des bûches.