Les Souspirs amoureux de François Beroalde de Verville/Ha que cet œil est beau, je meurs quand je l’admire
Les Souspirs amoureux de François Beroalde de Verville
, Texte établi par Nicolas Le Digne
, Raphael du Petit Val, 1606
(p. 19).
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XXXII.
Ha que cet œil est beau, je meurs quand je l’admire,
Ha qu’il me fait de mal, ha qu’il me fait de bien,
Hé ! que doux & amer est le foible lien,
Dont si estroitement par sa force il m’attire.
Helas ! qu’il est cruel il cause mon martyre,
Car plus il me destruit lors que plus je suis sien,
Hé : que ses feux sont doux, au monde il n’a a rien
D’agreable & de beau, que l’air que j’en respire.
Hé ! maistresse attendez, attendez ma Deesse,
Ne me cachez encor ce bel œil qui me blesse :
Mais quoy, vous estes fiere au reson de mes pleurs.
Vous me le destournez, & puis douce cruelle,
Me le faisant revoir d’une belle estincelle
Vous allumez en moy un million d’ardeur.