Vingt-huitième

Salazienne.


A sad amorous flame
Consumes my heart’s core
Oh the peace of my bosom
Is lost evermore,
(Goëthe, trans.)

PENSE A MOI.
A MLLE ISIS R….
Si tu vois une fleur, que le zephyr delaisse,
Mourir à son matin sans baiser ni caresse,
Pense à moi, pense à moi !
Et si tu plains l’oiseau que le vent ou l’orage
Egara loin du nid qui berca son jeune âge,
Pense à moi, pense à moi !

Si tu vois un front pále où languit la jeunesse,
S’incliner sous le poids d’une vague tristesse,
Pense à moi, pense à moi !
Et, sensible à l’accent de quelque voixaimante,
Si tu l’entendsciel demander une amante,
Pense à moi, pense à moi"
Si d’un triste exilé quelque beauté frivole
Repoussait devant toi l’amoureuse parole,
Pense à moi, pense à moi !
Et si tu vois alors ce fils d’un autre monde
Au ciel lever des yeux que la douleur inonde,
Pense à moi, pense à moi !
Si tu vois quelque jour une funèbre pierre
Où nul ne vient porter ses fleurs ni sa prière,
Pense à moi, pense à moi !
Et sur la tombe où git la dépouille endormie,
Si tu trouves ces mots : « Il n’eut jamais d’amie ! »
Pense à moi, pense à moi !