Les Romans de la Table ronde (Paulin Paris)/Livre 4/10

Léon Techener (volume 2p. 315-329).


X.
grande cour à kamalot. – message du roi rion. – merlin jeune enfant, porte-enseigne. — dernier combat d’artus et de rion.


Le roi Artus demeura plusieurs mois à Kamalot, heureux de ses précédentes victoires, heureux surtout de l’amour qu’il portait à Madame Genièvre, la plus belle et la plus sage des reines. Quand approcha la mi-août, il dit à monseigneur Gauvain qu’il voulait tenir une cour plénière aux fêtes de la Sainte-Vierge, et qu’il entendait y convier les princes et barons de ses terres. Il n’avait pas encore eu le temps de remercier ceux dont il avait reçu l’hommage, et il ne doutait pas que plus d’un étranger ne se joignît à eux. D’ailleurs il pensait que chacun amènerait sa femme ou son amie, pour ajouter à l’agrément, à l’éclat de la fête.

Des chartes furent envoyées à tous les princes bretons, aux rois de Gannes et de Benoyc, pour leur demander gracieusement et comme en témoignage d’affection de se trouver à la mi-août dans la ville de Kamalot, eux et leurs vavasseurs, leurs femmes ou leurs amies. Tous, après la lecture de ces lettres, se préparèrent à paraître devant le Roi et la Reine de la façon la plus avantageuse. Ils arrivèrent en grand nombre, et la ville n’en eût pas contenu la dixième partie, si bien que la prairie fut couverte de tentes et de pavillons. Tous, chevaliers et écuyers, dames et demoiselles, furent accueillis avec une grâce charmante par Madame Genièvre, qui ne semblait occupée que de chacune d’elles. Elle prodigua les présents d’or et d’argent, les draps, les tissus de soie, tandis que le roi de son côté distribuait les armes et les chevaux. En un mot, il n’y eut personne parmi les invités dont le cœur ne fut rempli d’affection et de bons sentiments pour des princes qui leur faisaient tant d’honneur.

La veille de la mi-août, après les vêpres entendues à l’église de Saint-Étienne, on prépara le festin non pas dans le palais du roi, mais au milieu de la prairie, sur l’herbe verte et fraîche. D’un côté la table des hommes dont le roi faisait les honneurs ; de l’autre côté celle des dames, présidée par la reine Genièvre au milieu des sœurs du roi, les reines d’Orcanie, de Galles et de Garlot ; des reines de Gannes et de Benoyc, des duchesses, comtesses et damoiselles. Il n’y eut pas dans toute la Bretagne un seul jongleur ou ménestrel qui manquât à la fête. Le service avait été confié à de riches ducs et comtes. La soirée fut employée à de joyeux divertissements, jusqu’au moment où chacun dut se retirer pour reposer.

Le lendemain, au point du jour, le roi et tous ceux qui formaient la cour allèrent entendre une belle messe à l’église de Saint-Étienne, en l’honneur de la douce mère de Jésus-Christ. L’offrande fut belle ; tous les rois et toutes les reines, au nombre de vingt-quatre, y portaient couronne et formaient une radieuse enceinte autour d’Artus et de Genièvre.

Au sortir de l’église, comme le sénéchal Keu venait de servir le premier mets à la table des rois, on vit entrer dans la salle la plus belle forme d’homme qu’on put imaginer. C’était un varlet vêtu d’une cotte de satin vermeil, serrée d’une ceinture de soie à fermoir d’or et de pierres étincelantes. Ses cheveux étaient d’un blond foncé, sur sa tête brillait une couronne pareille à celle des rois ; ses chausses de drap brun étaient ourlées d’orfroi, ses souliers de cuir blanc de Cordoue fermés par deux boucles d’or. À son col était suspendu une harpe d’argent semée de pierres précieuses, les cordes en étaient de fin or. Un seul point était à désirer et ternissait l’éclat de sa beauté : tout en ayant les yeux beaux et vairs, il ne voyait goutte. De sa ceinture descendait une chainette à laquelle était attaché le collier soyeux d’un petit chien plus blanc que la neige. Le varlet, conduit par le chien devant Artus, prit la harpe, dans ses mains, et harpa si doucement un lai breton, que la mélodie ravit de plaisir et charma tous ceux qui étaient présents ; le sénéchal Keu lui-même, au lieu de poser les mets sur la table, s’arrêta comme interdit par les sons qu’il entendait. Mais, avant de dire quel était ce bel aveugle, il faut donner des nouvelles d’une plus ancienne connaissance, le roi Rion, que nous avons perdu de vue depuis que le roi Artus l’a chassé de Carmelide.

Il ne s’était pas Consolé de la défaite qu’il avait essuyée et brûlait de s’en venger. Dès qu’il fut remis de ses fatigues et de ses blessures nombreuses, il manda les barons de ses terres et les rois dont il avait obtenu l’hommage. Paladeus, roi d’Irlande, arriva le premier avec quinze mille hommes : Sapharin avec douze mille, Sarmedon avec treize mille, Argant avec quatorze, Taurus avec quinze, Ari de Galore avec seize, Solimas de Colentraigle avec quinze, Kahahin avec dix, et le roi Ailpantin, de la Terre des Pastures, avec vingt mille. Quand ils furent réunis autour de son faudesteuil :

« Seigneurs, » leur dit-il, « vous êtes mes hommes et vous tenez de moi vos terres : vous me devez servir à votre pouvoir, envers et contre tous. Je vous demande aujourd’hui de m’aider à venger ma honte ou plutôt la vôtre car les offenses qui s’adressent à moi retombent sur vous. Je vous adjure de vous trouver d’ici à deux mois devant la cité de Caroaise, en Carmelide, afin de tirer bonne vengeance de l’affront que le roi Leodagan nous a fait subir. »

Les rois et barons répondirent tout d’une voix qu’il ne fallait pas les prier, et qu’ils se trouveraient au rendez-vous à l’époque indiquée. Caroaise fut bientôt menacée par une armée innombrable. Cleodalis, le bon sénéchal, avait d’abord couru au-devant d’eux et les avait harcelés pour donner aux habitants des campagnes le temps de conduire en forteresses leur bétail et leurs meubles mais il ne put les empêcher d’assiéger la ville. Le cinquième jour de son arrivée, le roi Rion eut le chagrin d’apprendre la grande victoire remportée par les Bretons à Salisbery, et l’intention du roi Artus de tenir une grande cour à la mi-août dans sa ville de Kamalot. « Laissons-les festoyer, » ce dit-il, « nous aurons le temps de rabattre leur joie quand nous en aurons fini avec Leodagan. Toutefois, si cet Artus venait réclamer sa grâce avant la prise de Caroaise, je sens que de pitié je pourrais lui permettre de tenir de moi sa couronne ; mais le mieux est de lui envoyer un message et de lui faire entendre combien il aurait intérêt à se soumettre, avant de se laisser chasser honteusement de ses domaines.

Les lettres écrites et scellées furent remises à celui de ses chevaliers auquel il avait le plus de confiance, après qu’il eut juré de les remettre aux mains d’Artus. Ce chevalier arriva le jour même de la mi-août à Kamalot il entra dans la salle du festin comme le harpeur achevait son chant et comme le sénéchal venait de poser les mets sur la table. On lui indiqua le roi Artus, il s’approcha et parla ainsi :

« Roi Artus, je ne te salue pas ; celui qui m’envoie ici ne me la pas commandé. Je dois me contenter de remplir le message qu’il m’a confié. Quand tu seras instruit de ce que mon seigneur te mande, tu verras comment tu peux le satisfaire. Si tu t’y accordes, tu en recueilleras honneur ; sinon, tu devras renoncer à ta couronne et t’enfuir pauvre et exilé.

« — Ami, » fit en souriant le roi Artus, dis-nous ce que ton maître t’a chargé de dire. Personne ici ne t’en empêchera. » Le chevalier reprit :

« Roi Artus, je suis envoyé par le seigneur et maître de tous les chrétiens, le roi Rion des Iles, qui, dans ce moment, lui dixième de rois, assiège le château de Caroaise en Carmelide. Les rois qui l’accompagnent sont, tous, ses hommes liges ; il les a conquis, il en a pris les barbes avec le cuir. Mon maître te mande de venir à lui, et de consentir à tenir ta couronne de celui qui est vraiment le premier roi de la terre. Voici les lettres qu’il m’a chargé de te remettre. »

Le roi prit les lettres, les remit à l’archevêque Dubricius qui, sur la nouvelle de l’arrivée d’un message, était venu en cour. Le prélat les déplia et les lut ainsi :

« Je, le roi Rion, seigneur et maître de toute la terre d’Occident, fais savoir à tous ceux qui ces lettres verront et entendront que je suis en ce moment campé devant le château de Caroaise, avec neuf rois qui m’ont rendu leurs épées et m’ont livré leur barbe à tout le cuir. De ces barbes j’ai fourré un manteau de satin vermeil auquel il ne manque plus que les attaches. Ce considéré, roi Artus, en raison de ta grande prouesse et de ta renommée, je désire, pour accroître mon honneur et le tien recevoir le don de ta barbe à tout le cuir, pour en faire les attaches de mon manteau. Car j’entends ne m’en revêtir qu’après y avoir cousu ce dernier ornement. Envoie-la moi donc par deux ou trois de tes meilleurs amis, et deviens mon homme, pour désormais posséder en sécurité tes domaines. Autrement apprends que je n’aurai pas plus tôt détrôné Leodagan, que j’entrerai dans ta terre et prendrai de force jusqu’au dernier poil de tes joues. »

On peut concevoir le dépit et le courroux du roi Artus à la lecture de ces lettres ; toutefois il se contenta de répondre à celui qui les avait apportées : « Chevalier, prends congé quand tu voudras ; mais dis à ton maître qu’il peut être assuré de n’avoir de sa vie ma barbe. » Le chevalier remonta aussitôt et regagna le camp du roi Rion.

Cependant quel était ce bel harpeur breton auquel il ne manquait que l’usage de ses beaux yeux ? Il allait de rang en rang, le long des tables, et donnait à chacun des convives un son nouveau qui le ravissait de plaisir et d’admiration. Puis, s’étant rapproché du roi, qui l’avait vu bien souvent et pourtant ne le reconnaissait pas. « Sire, » lui dit-il, « je vous demande le prix de mon chant. — Vous l’obtiendrez, ami, si grand qu’il soit, sauf mon honneur et celui de ma couronne. — Je n’en veux à l’un ni à l’autre. Je demande seulement la faveur de porter votre bannière dans la prochaine guerre. — Oh ! » répond Artus, « cela touche à l’honneur de ma couronne. Le seigneur Dieu vous a privé de la vue ; comment conduiriez-vous la bannière qui doit être le point de ralliement de notre armée ? — Mon seigneur, Dieu est le vrai guide : il m’a déjà tiré de grands périls, il saura bien ici me conduire. » Ces paroles émerveillèrent les barons, le roi Ban regarda le harpeur avec plus d’attention et la pensée lui vint que c’était Merlin. Ne l’avait-il pas vu dans le château des Mares, sous la figure d’un jouvenceau de quinze ans ? — « Sire, » dit-il au roi Artus, « accordez-lui ce qu’il demande : il ne semble pas homme à qui on doive répondre par un refus. — Mais comment, à votre avis, sera-t-il de mon honneur de confier notre bannière à cet enfant aveugle ? » Il n’avait pas achevé que, regardant autour de lui, il ne vit plus le harpeur ; il avait disparu. Artus alors se souvint de Merlin et se repentit d’avoir mal accueilli sa requête. « Le chien qui le conduisait, » dit-il, « m’a empêché de le reconnaître ; mais je ne devais pas oublier qu’il aimait à se déguiser.

Alors entra dans la salle un petit enfant qui pouvait avoir huit ans ; les cheveux entremêlés, les jambes nues et sur ses épaules une massue. « Sire, » dit-il au roi Artus, « il faut vous préparer à livrer bataille au roi Rion ; je demande à porter votre bannière. » Chacun alors se prit à rire de la demande ; Artus répondit : « Vous avez droit de la porter, je vous l’accorde. — Grand merci ! » dit l’enfant, « comptez qu’elle sera en bonnes mains. » Ce disant, il les recommanda tous à Dieu et sortit. Quand Merlin eut repris sa figure ordinaire, il jugea le moment venu de faire arriver le contingent des deux rois Ban et Bohor ; il alla donc à la mer ; quelques heures lui suffirent pour se trouver à Gannes et pour avertir Pharien et Léonce de Paerne de tenir leur engagement et de conduire leurs gens à Kamalot, où le roi Artus les réclamait. Quand ils eurent promis d’agir comme on le demandait, Merlin repassa la mer, alla prévenir le roi Urien et tous les autres feudataires de se rendre également à Kamalot vers les premiers jours de septembre. Tous ces avertissements donnés, il reparut à la cour du roi Artus qui n’avait plus, lui dit-il, besoin d’envoyer des lettres et des messages aux rois et aux princes, attendu qu’ils étaient déjà tous prévenus. On donna sur le champ le signal du départ, et le roi chevaucha, avec tous les hommes de ses domaines, vers le royaume de Carmélide, toujours précédé de l’enseigne confiée à Merlin.

La dernière bataille livrée au roi Rion rappelle les incidents variés, le flux et le reflux des autres rencontres. Merlin ouvre le chemin qui conduit au camp ennemi ; le dragon lance des flammes et des charbons de feu qui jettent l’épouvante dans les rangs ennemis. Le roi Pharaon arrêta cependant quelque temps l’armée bretonne ; mais il rencontre pour son malheur Gauvain qui lui passe son glaive dans le corps et le jette mort tout étendu. Gauvain le mesurant des yeux : « Voilà, » dit-il, « un roi qui a la paix jurée ; mon oncle Artus n’aura pas à défendre contre lui sa barbe ! » La mêlée devenue générale, on ne pourrait dire qui fit plus merveilles d’Yvain, de Sagremor, de Guerries, de Gaheriet et d’Agravain, si ce n’est le roi Artus et son neveu Gauvain.

Mais il faut rendre justice au roi Rion : par un généreux désir d’arrêter les flots de sang, il saisit une branche de sycomore qu’un de ses rois tenait en main pour se faire mieux reconnaître, et, l’élevant en l’air, il annonça qu’il voulait parler :

« Roi Artus, » dit-il, « pourquoi souffrir la perte de tes chevaliers et des miens ? Faisons mieux ; si tu mérites le renom qu’on t’a fait, avertissons nos gens de se tenir à l’écart, a de poser les armes et d’attendre la fin du combat que nous pouvons engager l’un contre l’autre. Si tu es vainqueur, je retournerai dans mon pays avec tous les hommes que j’ai amenés en Carmélide ; si tu es vaincu, tu consentiras à tenir de moi ton royaume, et à me faire hommage comme les neuf rois que j’ai déjà conquis. Puis tu me donneras ta barbe ; car j’en ai besoin pour les attaches de mon manteau. » — Artus répondit : « Le jeu que tu proposes n’est pas égal entre nous. Vaincu, tu retournes en ton pays aussi puissant que tu en es sorti et moi, si tu es vainqueur, je dois te faire hommage de mes terres. Deviens mon homme si la fortune me favorise, et je consens à devenir le tien si tu demeures victorieux. — Eh bien, soit ! je consens, » dit le roi Rion, trop assuré de vaincre pour refuser rien de ce que le roi de Logres demandait.

Ils firent reculer à une certaine distance les deux armées, et s’élancèrent l’un contre l’autre de toute la vigueur, de toute l’impétuosité de leurs chevaux.

Ils se rencontrèrent assez rudement pour que le fer des deux lances traversât l’écu opposé  ; le haubert résista. Quand les lances eurent volé en éclats, ils mirent la main aux épées, frappèrent sur les heaumes à coups redoublés, rompirent les cercles d’or, les fleurons, et éparpillèrent les pierreries dont les vertus avaient été souvent éprouvées. Les mailles jonchèrent la terre ; le sang jaillit sous la pointe des fers ; des deux écus à peine restait-il de quoi couvrir leurs poings, si bien que, jetant ces derniers morceaux à terre, ils prirent des deux mains leurs épées, martelant de nouveau les heaumes et les hauberts, pénétrant dans les chairs sanglantes et palpitantes. Bien leur valut d’être harassés de fatigue, car, dans l’état où se trouvaient leurs armes, haubert, heaume et écu, le moindre coup les eût navrés à mort.

Rion, le premier, voyant qu’il avait rencontré un champion plus rude que tous ceux auxquels il avait eu jamais affaire, dit : « Roi Artus, ce serait grand dommage d’abréger tes jours car, je l’avoue, je n’ai jamais trouvé d’aussi vaillant chevalier. Et comme je crains de te voir courir à la mort avant d’avouer ta défaite, je te prie, par l’intérêt que je te porte, de t’avouer vaincu, pour ne me pas contraindre à te tuer. Voici mes conditions : tu me donneras ta barbe : elle aura plus de prix à mes yeux, si je l’obtiens sans être achetée au prix de ta vie. »

Artus, au lieu de répondre à ces offres insolentes, courut sur Rion en levant des deux mains sa grande épée Marmiadoise ; il espérait la faire tomber d’aplomb ; Rion esquiva le coup, mais sans grand profit pour lui, car la lame brûlante porta sous le heaume, lui trancha le nez et descendant plus bas atteignit le cou du cheval qu’il sépara du poitrail. Le Danois tomba : avant de lui donner le temps de se relever, le terrible Artus l’atteignit sur l’épaule gauche et enfonça la longueur de deux doigts de son arme dans les chairs. Rion se dresse un Instant, puis retombe ; Artus s’élance de cheval, met un genou sur lui, frappe à coups redoublés sur son heaume, le détache, l’ouvre, et haussant l’épée : « Roi Rion, rends-toi, ou tu es mort. — J’aime mieux la mort que la honte. » À ces mots, Artus n’hésite plus et lui tranche la tête à la vue des deux armées qui couvraient la prairie. On comprend la douleur des uns, la joie des autres. Artus fut ramené en triomphe dans Caroaise, et, pendant qu’on visitait ses plaies, que les mires assuraient qu’il n’y en avait aucune de mortelle, les vassaux du roi Rion se rendaient prés du prince victorieux, lui faisaient hommage de leurs terres et le reconnaissaient pour leur suzerain. Ils retournèrent ensuite à la mer, emportant à grande douleur dans leurs vaisseaux le corps du redouté Rion. Pour Artus, après quelques jours de repos auprès du roi Leodagan, il donna congé à ses hommes et revint à Kamalot avec Gauvain, Merlin et les compagnons de la Table ronde. De là, il se rendit à Logres, où le prophète annonça que de longtemps il n’aurait besoin de son service et de sa présence à la cour. « Ah ! Merlin ! » fit le roi, « ne parlez pas ainsi ; vos conseils me seront toujours nécessaires ; mais quels nouveaux dangers pourrons-nous encore courir ? — Je vous le dirai : quand le lion, fils de l’ourse et du léopard, menacera le royaume de Logres. » Après ces mots, Merlin s’éloigna, laissant le roi tout inquiet des paroles qu’il venait d’entendre, et dont il ne pouvait deviner le sens.