Les Romans de la Table ronde (Paulin Paris)/Lancelot du lac/17

Léon Techener (volume 3.p. 120-133).

XVII.



Comme l’apprenait la Dame du lac, Artus séjournait à Kamalot, où il devait célébrer la Saint-Jean. Le vendredi, avant-veille de la fête, il était sorti de la ville par la porte Galloise, pour aller chasser au bois avec son neveu, monseigneur Gauvain, Yvain fils d’Urien, Keu le sénéchal, et plusieurs autres.

À trois portées d’arc de la forêt, ils virent avancer une litière doucement conduite par deux palefrois. Dans la litière était un chevalier armé de toutes pièces, hors le heaume et l’écu. Son corps était traversé de deux fers de lance auxquels tenaient encore les tronçons ; une épée rougie de sang était fichée dans sa tête, et cependant il ne semblait pas vouloir de sitôt mourir.

La litière s’arrêta devant le roi ; le chevalier navré se dressant un peu : « Dieu te sauve, dit-il, sire roi, le meilleur des princes, le recours des déconseillés ! — Et vous, répond Artus, Dieu vous rende la santé dont vous semblez avoir défaut ! — Sire, je venais à vous pour vous demander de me déferrer de cette épée et de ces pointes de lance qui me mettent au supplice. — De grand cœur, » dit le roi en avançant la main vers les tronçons : — « Oh ! s’écrie le chevalier, ne vous hâtez pas : ce n’est pas ainsi que vous me délivrerez. Il faut commencer par jurer de me venger de tous ceux qui déclareront aimer mieux que moi celui qui m’a navré.

— Sire chevalier, répond Artus, vous demandez un trop dangereux service : celui qui vous a navré peut avoir tant d’amis qu’on n’ait pas lieu d’espérer d’en jamais finir. Avant eux viendront les parents ; et le moyen de composer avec eux ? Mais ce que je puis accorder, c’est de vous venger autant qu’il dépendra de moi de celui qui vous a frappé : s’il est de mes hommes, assez d’autres chevaliers dans ma cour vous offriront leur bras, à défaut du mien. — Sire, ce n’est pas là ce que je demande d’eux et de vous : j’ai tué moi-même l’ennemi qui m’avait navré. — Cette vengeance devrait vous suffire, et je n’entends pas engager aucun de mes chevaliers à vous promettre davantage.

— Sire, je pensais trouver dans votre maison aide et secours : je suis trompé dans mon attente. Cependant, je ne perds pas toute espérance : peut-être un chevalier, désireux de louange, aura-t-il assez de prouesse pour consentir à me guérir. — J’en doute, repartit le roi mais suivez la voie qui conduit au palais, et séjournez-y, en attendant le chevalier que vous demandez. »

Le chevalier fit signe à ses écuyers de le mener à Kamalot ; introduit dans le palais, il choisit la salle le plus fréquemment traversée ; car personne, à la cour d’Artus, n’eût osé refuser l’entrée de l’hôtel à un chevalier ; personne n’eût trouvé mauvais qu’il y choisît le meilleur des lits qui n’étaient pas occupés.

Le roi entrait cependant dans la forêt, en s’entretenant de la singulière rencontre qu’ils venaient de faire. « Peut-être, disait Gauvain, le chevalier navré trouvera-t-il à Kamalot le hardi champion qu’il cherche. — Je ne sais, reprenait le roi, mais je ne louerais pas celui qui entreprendrait une aussi folle besogne. »

Après avoir chassé jusqu’à la chute du jour, Artus regagnait le chemin ferré, quand il vit poindre devant lui une belle et nombreuse compagnie. D’abord deux garçons chassant deux sommiers blancs : l’un portait une tente ou pavillon blanc très-léger, l’autre deux robes de nouveau chevalier. Sur chaque sommier était un coffre dans lequel le blanc haubert et les chausses de fer. Après ces valets, deux écuyers également vêtus de blanc, montés sur blancs roncins. L’un portait un écu d’argent, l’autre un heaume éclatant de blancheur. Puis deux autres, l’un tenant un glaive blanc de fer et de bois ; une épée enfermée dans un blanc fourreau retenu par un blanc ceinturon : l’autre conduisant un bel et grand cheval en dextre. Suivaient de nombreux écuyers et sergents, tous vêtus de cottes blanches ; trois blanches demoiselles, les deux fils du roi Bohor, enfin la Dame du lac et son cher Fils de roi, avec lequel elle semblait converser doucement. Elle était vêtue d’un merveilleux samit blanc, avec cotte et manteau fourré d’hermine. Son palefroi blanc, vif et bien dressé, avait un frein de pur argent, le poitrail, les étriers et la selle subtilement ouvragés d’images de dames et de chevaliers ; la blanche sambue traînait jusqu’à terre comme le bas du samit qui enveloppait la dame. En apercevant Artus, elle pressa le pas de sa blanche haquenée, et, s’avançant au premier rang du cortége, elle répondit au salut que le roi lui avait fait d’abord, et après avoir abaissé la guimpe qui couvrait son visage : « Sire, Dieu vous bénisse, comme le meilleur roi du monde ! Je viens de très-loin vous demander un don que vous pourrez m’accorder sans dommage. — Demoiselle, quand il devrait m’en coûter beaucoup, encore ne seriez-vous pas éconduite. Quel est le don que vous réclamez ? – C’est de vouloir bien adouber ce beau valet de son harnois et de ses propres armes, quand il vous le demandera. — Grand merci, demoiselle, de nous amener un tel jouvenceau : assurément l’adouberai-je quand il le demandera ; mais vous m’avez dit que le don ne serait pas à mon dommage ; cependant j’aurais grande honte de manquer à mon habitude de fournir d’armes et de robes ceux qui reçoivent de moi leur chevalerie. À moi le don du harnois et des armes, à Dieu d’y mettre le surplus : j’entends la prouesse et la loyauté.

— Il se peut, reprend la dame, que votre usage soit de donner aux nouveaux chevaliers leurs armes ; mais peut-être ne vous a-t-on pas encore demandé d’en agir autrement[1]. Pour moi, je tiens à ce que le valet porte les armes que je lui ai destinées. Accordez-moi, sire, de l’adouber à cette condition si vous refusez, je m’adresserai à un autre roi, ou je l’armerai moi-même, plutôt que de le priver de la chevalerie qu’il est impatient d’obtenir. »

Alors messire Yvain prenant la parole : « Sire, accueillez la demande de cette demoiselle ; il ne faut pas éconduire un jouvenceau de si belle apparence. » Artus promit donc, et la dame après l’avoir remercié avertit le beau valet de retenir les deux sommiers, un superbe palefroi, et les quatre écuyers ; puis, prenant congé du roi, elle retourna sur ses pas, malgré les instances qu’on lui fit de demeurer. « Pour Dieu ! dit Artus veuillez au moins nous apprendre comment nous devons vous appeler. — Sire, on m’appelle la Dame du lac. » Le roi n’avait jamais entendu prononcer ce nom. Il reçut les adieux de la noble inconnue que le beau valet convoya assez longtemps. Avant de le quitter : « Fils de roi, lui dit-elle, vous venez de la meilleure race du monde. Montrez-vous digne de votre naissance. Soyez aussi haut de cœur que vous êtes beau de corps : ce serait trop grand dommage si la prouesse était en vous au-dessous de la beauté. Dès demain soir vous demanderez la chevalerie au roi Artus : une fois armé, ne vous arrêtez pas une seule nuit à son hôtel ; allez en tout pays chercher aventures c’est le moyen de monter en prix. Demeurez en place le moins que vous pourrez, et défendez-vous de dire votre nom jusqu’à ce que d’autres que vous le fassent connaître. Si l’on vous presse, répondez que vous l’ignorez et que vous avez été nourri dans cette ignorance par la dame qui vous a nourri. Enfin, soyez toujours prêt à toutes les aventures et ne laissez jamais à d’autres l’honneur d’achever une entreprise que vous aurez commencée. »

La dame tira ensuite de son doigt, pour le passer dans celui du valet, un anneau qui avait la vertu de rompre les enchantements. « Qu’ajouterai-je encore, Fils de roi, dit-elle ? vous êtes appelé à mettre les plus merveilleuses aventures à fin, et celles que vous laisserez ne seront achevées que par un chevalier encore à naître. Je vous recommande à Dieu : mon cœur me fait défaut avec la parole. Adieu, le beau, le gracieux, le désiré, le bien-aimé de tous et de toutes ! »

Le valet la suivit des yeux en pleurant et regrettant les amis qu’il avait laissés dans la maison du lac, Lionel et Bohordin sur tous les autres. Il fut aussitôt mis par le roi Artus sous la garde de monseigneur Yvain de Galles, qui le conduisit à son hôtel. Le lendemain, en se réveillant, le valet pria monseigneur Yvain de demander de sa part au roi de le faire chevalier, ainsi qu’il avait promis. — « Comment ! bel ami, voulez-vous donc être si tôt armé ? Mieux vous serait d’apprendre d’abord le métier des armes. — Non, sire, je n’entends pas être plus longtemps écuyer. — Soit donc ainsi que vous le souhaitez. » Yvain va trouver Artus : « Sire, votre valet vous mande de le faire chevalier. — Quel valet ? — Celui qui vint hier soir, et dont vous m’avez confié la garde. » En ce moment la reine Genièvre entrait dans la salle, avec monseigneur Gauvain. « — Comment ! dit le roi, veut-il être déjà chevalier ? — Oui, sire, et dès demain. — Vous entendez, Gauvain, dit le roi ; ce valet d’hier soir veut que demain je l’arme chevalier. — Sire, répond Gauvain, ou je me trompe, ou chevalerie y sera bien assise. Il est beau, tout en lui semble annoncer une haute origine. — De quel valet parlez-vous ? demanda la reine. — Madame, répond Yvain, du plus beau que vous ayez jamais vu. Je serais curieuse de le voir. — Soit ! dit Artus, allez le quérir, Yvain, et faites-le vêtir du mieux qu’il pourra ; il paraît ne pas avoir défaut de robes. »

Messire Yvain vient au valet : il l’avertit de se parer d’une robe des plus belles et l’emmène à la cour, en traversant un nombreux populaire, avide de voir le bel enfant dont on avait annoncé l’arrivée et qui allait recevoir les robes et l’adoubement de chevalier.

Ils descendent devant le degré de la salle d’honneur : le roi et la reine qui les attendaient vont au-devant de messire Yvain, qu’ils prennent de l’une et de l’autre main ; ils le font asseoir sur une belle couche, tandis que le valet s’arrête devant eux sur l’herbe verte dont la salle était jonchée. Tous prenaient à le regarder grand plaisir, son beau costume relevant encore l’agrément répandu sur sa personne. « Dieu, dit aussitôt la reine, le fasse prud’homme ! car pour la beauté il a tout ce que mortel peut en avoir. »

La reine le regardait autant qu’elle le pouvait sans être remarquée, et lui ne se faisait faute de glisser les yeux sur elle, ne comprenant pas qu’une femme pût réunir une si merveilleuse beauté. Jusque-là, dans sa pensée, nulle ne pouvait soutenir la comparaison avec la Dame du lac ; quelle différence pourtant entre elle et la reine ! En effet, madame Genièvre était bien la Dame des dames, la fontaine d’où semblait couler tout ce qui pouvait enchanter les yeux : et s’il eût connu toute sa noblesse de cœur, toute sa bonté d’âme, il en eût encore été plus émerveillé. « Comment, dit-elle, a nom ce beau valet ? – Dame, répondit messire Yvain, je ne sais rien de lui. Je devine seulement qu’il est de la terre de Gaule, car il en a la parlure. » Alors la reine se penche vers le valet, le prend par la main et lui demande de quelle terre il est né. En entendant cette douce voix, en sentant cette main toucher la sienne, le valet tressaille, comme si on l’eût subitement éveillé. Il n’est plus à ce qu’on lui demande et il ne songe pas à répondre. La reine voit sa grande émotion dont peut-être elle soupçonne déjà quelque peu la cause ; mais, pour le mettre plus à l’aise, elle se lève et sans trop penser elle-même à ce qu’elle dit : « Ce jouvenceau, fait-elle, semble assez pauvre de sens, ou du moins peut-on croire qu’il a été mal enseigné. — Dame, reprend messire Yvain, qui sait s’il ne lui a pas été défendu de dire son nom ? — Cela peut être après tout, » dit la reine ; et elle passe dans ses chambres.

À l’heure de vêpres, messire Yvain conduisit le valet chez elle ; ils descendirent ensemble au jardin qui s’étendait jusqu’au rivage de la mer : il fallait passer pour y aller dans la grande salle où gisait le chevalier navré. Dans le jardin ils retrouvèrent le roi, les barons et ceux qui devaient être adoubés le lendemain.

En remontant, il fallut encore traverser la grande salle. Des plaies du chevalier navré s’exhalait une telle puanteur que tous, en approchant, couvraient leur nez du pan de leurs manteaux, et se hâtaient de passer outre. « Pourquoi dit le valet, ceux-là qui sont avant nous couvrent-ils leur nez ? — C’est, dit Yvain, pour un chevalier durement navré dont les plaies répandent une odeur infecte. » Et il conte comment ce chevalier était venu réclamer ce qu’on ne pouvait guère lui accorder. — « Je le verrais volontiers, dit le valet ; approchons.

— « Sire, lui dit le valet, qui vous a si durement navré ? — Un chevalier que j’ai tué. — Pourquoi ne vous faites-vous pas déferrer ? — Parce que je n’ai encore trouvé personne assez hardi pour l’entreprendre. — Voulez-vous me permettre de l’essayer ? — Assurément, aux conditions que j’ai dites. » Le valet réfléchit un instant. « Venez, lui dit Yvain, ce n’est pas à vous de songer à pareille aventure. — Pourquoi ? — Les plus preux de la cour l’ont refusée, et, d’ailleurs, vous n’êtes pas chevalier. — Comment ! dit le chevalier navré, il n’est pas chevalier ? — Non, mais il le sera ce matin même et vous voyez qu’il en a déjà revêtu la robe[2]. Le valet ne sonna plus mot, mais suivit messire Yvain, en saluant le chevalier navré, qui de son côté souhaita que Dieu le fît prud’homme.

Les tables étaient mises et les nappes étendues : ils s’assirent au manger, puis messire Yvain revint avec le valet à son hôtel. À l’entrée de la nuit, il le conduisit dans une église où il veilla jusqu’au jour. Alors messire Yvain, qui ne l’avait pas un instant quitté, le ramena à l’hôtel et le fit dormir jusqu’à l’heure de la grand’messe, qu’il dut entendre avec le roi. Car, aux fêtes solennelles, Artus avait coutume d’assister au service de Dieu dans la plus haute église de la ville. Avant de s’y rendre on disposa les adoubements que le roi devait distribuer à ceux qui allaient recevoir chevalerie. Artus donna la colée[3] à chacun d’eux et remit à ceindre les épées au retour de l’église.

Mais, après la messe, le valet, au lieu de suivre le roi comme les autres, se rendit dans la grande salle et dit au chevalier navré : « Je suis prêt à faire le serment que vous demandez, et à tenter de vous déferrer. » Sans même attendre la réponse, il ouvre une fenêtre, tend sa main vers l’église, et jure, sous les yeux du chevalier, qu’il le vengera de tous ceux qui diront mieux aimer celui qui l’a navré. « Beau sire, dit le navré transporté de joie, soyez le bienvenu ! vous pouvez me déferrer. » Le valet alors met la main sur l’épée enfoncée dans la tête du chevalier et l’en arrache sans effort ; il se prend ensuite aux tronçons qu’il enlève avec la même facilité.

Un écuyer court aussitôt dans la chambre où le roi commençait à ceindre les épées aux nouveaux chevaliers ; il conte à messire Yvain comment le navré se trouve déferré. Messire Yvain tout hors de lui arrive dans la grande salle au moment où le navré s’écriait : « Ah ! beau chevalier, Dieu te fasse prud’homme ! — Comment, dit messire Yvain, est-il vrai que vous l’ayez déferré ? — Sans doute ; pouvais-je ne pas compatir à qui devait tant souffrir ? — Vous n’avez pas fait que sage, reprend messire Yvain, et personne ne vous en louera. Vous ne savez encore de quoi rien monte, et vous vous engagez dans une entreprise devant laquelle avaient reculé les plus preux et les mieux renommés ! Vous courez à la mort, au lieu d’attendre de meilleures occasions de faire bien parler de vous. »

Tout en le reprenant ainsi, messire Yvain le ramenait dans la chambre du roi qui jetant sur le fils d’Urien un regard sévère : « Comment avez-vous souffert que ce valet remis en votre garde ait fait une telle imprudence ? N’est-ce pas grand dommage de voir un aussi jeune homme affronter de pareils dangers ? — Ah ! sire, dit le valet, mon jeune âge doit plaider pour moi. N’aimerez-vous pas mieux apprendre ma mort que celle d’un chevalier éprouvé ? Qu’ai-je encore fait et que puis-je valoir ? » Le roi ne répondit pas, et baissa la tête. La reine, à son tour, apprenant la grande aventure dans laquelle le Beau valet venait de s’engager, en gémit secrètement ; et quant au roi, le regret qu’il en eut lui fit oublier qu’il ne lui avait pas ceint l’épée, comme aux autres nouveaux adoubés.

  1. Sagremor, dans le livre du Roi Artus, avait déjà voulu être adoubé de ses propres armes. (T. II, p. 204.)
  2. La robe de chevalier différait de celle des écuyers, et le candidat à la chevalerie devait s’en couvrir avant de recevoir ses armes. Il faut voir dans Garin le Loherain la mauvaise humeur du bon vilain Rigaud, quand Begon l’avertit de prendre la robe fourrée de vair et de gris.

    « Or vous allés baigner un seul petit,
    « Et vous arés et le vair et le gris.
    « — A la maleure, Rigaus li respondi,
    « Por vostre vair qu’avés et vostre gris !
    « Or me convient baignier et resfreschir ?
    « Ne sui chéus en gué ne en larris… »
    Mantel ot riche et pelisson hermin,
    Qui li traîne demi pié acompli.
    Rigaus le voit, pas ne li abeli.
    Devant lui garde, un damoisel choisi
    Qui coutel porte por chevaliers servir :

    Il li demande, li vallés li tendi
    Et il en coupe un grant pié et demi.
    « Por coi le fais, biaus fis ? li peres dit,
    « A novel home est-il coustume ensi,
    « Que li traïne et le vair et le gris. »
    Et dist Rigaus : « Folle costume a ci ! »

    (Garin, t. II, p, 180.)

    On voit par le Lancelot, c’est-à-dire dès le douzième siècle, que la cérémonie de l’adoubement était simplifiée ; on ne se baignait plus, et les robes étaient probablement moins traînantes.

  3. Et non l’accolée comme on a dit plus tard par une sorte de confusion. Colée semble venir de colaphus, tape sur le cou.