Les Rivaux (trad. Cousin)/Argument philosophique

Œuvres de Platon,
traduites par Victor Cousin
Tome cinquième
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LES RIVAUX,
OU
DE LA PHILOSOPHIE.



ARGUMENT
PHILOSOPHIQUE.


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Ce petit dialogue, que la critique ne peut sans doute attribuer à Platon, contient le fonds ordinaire des idées socratiques sur la nature de la philosophie. Socrate y prouve très bien que la philosophie ne consiste ni à tout apprendre, un exercice modéré étant plus utile au moral comme au physique que des exercices excessifs et multipliés ; ni à se faire une idée générale de toutes les sciences et de tous les arts, car les connaissances si générales sont bien près d’être superficielles ; mais à s’étudier et à se connaître soi-même, à distinguer les bons et les mauvais élémens de sa nature, à corriger ceux-ci, à perfectionner ceux-là. Or, qui se connaît lui-même est capable de connaître les autres ; qui distingue en soi le bien et le mal, saura bien distinguer les bons et les méchans ; qui se juge et se gouverne, est digne de juger et de gouverner ses semblables ; et le vrai philosophe est à-la-fois homme d’état, juge, administrateur. Enfin, la vraie philosophie est toute entière dans la morale ; et sa portée et ses limites sont celles de la morale elle-même.

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