Les Races de chèvres de la Suisse/Préface
Je vous remercie d’avoir pensé que votre travail sur les Races de chèvres de la Suisse m’intéresserait. J’avais déjà, il y a quelque vingt ans, cherché à provoquer un certain élan pour l’amélioration des chèvres, mais les échos ont été rares, et votre monographie me fait tant plus plaisir.
C’est à la fois une nouveauté et une bonne œuvre. Une nouveauté, non pas que d’autres n’aient rien dit sur les chèvres. Tschudi dans ses lectures agricoles, le Dr. Fanckhauser, le Dr. Anderegg ont aussi publié de bons travaux sur l’espèce caprine, sur son importance et sur les soins qu’elle réclame et qu’elle mérite, mais ce que vous avez fait de nouveau c’est de débrouiller la question des races, et d’avoir montré qu’un petit nombre de types, bien déterminés, peuvent se reconnaître au milieu du chaos des races locales aux quelles on attache trop souvent un intérêt de fantaisie.
C’est aussi une bonne œuvre, parce que, en faisant ressortir les types, on obtiendra l’épurement des troupeaux et l’amélioration des caractères laitiers. Il en résultera un profit pour le pays et pour les particuliers, non seulement par la quantité de lait qui pourrait être augmentée, mais par la fixité des qualités laitières, sous le rapport de l’abondance et de l’absence d’odeur.
Actuellement c’est une exception que de rencontrer une bonne chèvre donnant beaucoup de bon lait, désormais les races étant fixées on établira des syndicats et un Goat-book et les étrangers auront plus d’intérêt à acheter nos produits.
Vos nombreuses occupations ne vous ont pas empêché d’entreprendre courageusement et de terminer dans un délai relativement court, ce premier essai et, sans tenir compte de quelques imperfections de forme qui se corrigeront dans de nouvelles éditions, les gens du métier sauront vous être reconnaissants du service que vous rendez à l’agriculture.