Les Pseudonymes du jour/Anonymes

E. Dentu, éditeur (p. 7-9).


ANONYMES


Les Horizons prochains, les Horizons célestes et Voyage dans le Jura, ouvrages publiés sous l’anonyme, sont de Mme Agénor de Gasparin.

Les Lettres de Verax, série d’articles publiés dans l’Étoile belge et réunis en brochure, sont l’œuvre du Duc d’Aumale.

Les Souvenirs de voyage, Une Visite à quelques Champs de bataille de la Vallée du Rhin, sont l’œuvre du Duc de Chartres.

C’est à tort qu’on a attribué au Prince de Joinville l’article sur la Bataille de Sadowa, publié dans la Revue des Deux-Mondes. Cette étude a été extraite des papiers de l’Amiral Page, qui est aussi l’auteur de deux autres études sur les Batailles de Lissa et de Custozza, dans le même recueil.

C’est également à tort qu’on a attribué au Duc d’Aumale l’étude militaire de la Revue des Deux-Mondes intitulée : Les Zouaves et les Chasseurs à pied, dont l’auteur est le Général Cler.

C’est encore à tort qu’on a attribué au Marquis de Galliffet l’ouvrage intitulé : Les Bivouacs de Vera-Cruz à Mexico, L’auteur est M. J. Lafont, Capitaine-trésorier du 36e de ligne, et son livre a été patronné par le Marquis de Galliffet.

La brochure politique, Il Papa e l’Italia, publiée à Rome en 1881, est attribuée à Léon XIII. Nous ne sommes pas en mesure d’affirmer qu’elle est l’œuvre personnelle du Souverain-Pontife, mais il en a revu et corrigé les épreuves.

Monsignor Chaillot a écrit sous l’anonyme de nombreux articles dans le journal Le Télégraphe, dont il fut le propriétaire. Monsignor est bien son titre et Chaillot est bien son nom. La Congrégation de l’Index a condamné et proscrit son livre : Pie VII et les Jésuites, et le même décret notifiait que l’auteur avait réprouvé cette œuvre.

M. Théodore de Banville est l’auteur de La Comédie française jugée par un Témoin de ses fautes.

M. Louis Lacour est l’annotateur et le commentateur du volume de Sébastien Mercier : Paris pendant la Révolution.

Mme Blaze de Bury est l’auteur du roman : Les Figures de cire.

La brochure politique : Qui a fait la France ? est de M. Garnier, rédacteur de la Gazette de France.

Le journal arabe illustré, l’Abou-Nadaira, en français, le Père aux Lunettes, s’imprimait à Paris, dans une lithographie de la rue Joquelet. Ce pamphlet, que lisaient les officiers et les soldats égyptiens d’Arabi, avait pour unique rédacteur un Européen, James Ganna, professeur de langues étrangères et de clarinette.

On lit dans le Figaro, 10 octobre 1882 :

Toute la presse militaire cherche le nom du correspondant de la Gazette de Cologne, qui a fait un tableau peu flatteur de notre armée après les grandes manœuvres. Nos collègues ont accusé celui-ci, puis celui-là de ce crime de lèse-militarisme. Nous les avertissons charitablement qu’ils ne sont pas sur la bonne piste. La Gazette de Cologne compte en France deux correspondants, M. Kramer, surnommé le Père éternel, à cause de sa tête de Jéhovah, et M. Von Huhn, encore lieutenant de dragons prussiens.

C’est ce dernier qui est l’auteur des lettres si remarquées et si peu remarquables qui ont ému tous les organes de publicité français.