Les Progrès du Génie

Les Progrès du Génie



 
Avez-vous vu la lune solitaire
À l’horizon se former lentement ?
Ce n’est d’abord qu’une vapeur légère,
Qu’un blanc nuage indécis et flottant.
Bientôt, la nuit épaississant ses voiles,
L’orbe céleste a pris plus de rondeur ;
Il s’illumine, il s’entoure d’étoiles,
Et brille enfin de toute sa splendeur.


Tel à nos yeux s’annonce le génie ;
Faible nuage, invisible embryon,
Quand sa pensée, encore indéfinie,
Flotte à demi dans un vague horizon.
Mais la lumière appelle la lumière :
Formes, beauté, tout s’éveille, tout naît ;
Et, d’un jour pur s’éclairant tout entière
L’œuvre immortelle enfin nous apparaît !