Les Précoces/Chapitre 5


V


Kolia s’appuya contre la haie d’un air grave ; et attendait l’arrivée de Chestomazov. Depuis longtemps, il désirait le rencontrer. Il en avait beaucoup entendu parler par ses camarades ; mais il affectait jusqu’ici une indifférence qui touchait au mépris quand on lui en causait ; il critiquait même ce qu’on lui en rapportait.

Il désirait beaucoup intérieurement faire sa connaissance. Il y avait dans ce qu’on lui disait de Chestomazov quelque chose de sympathique et d’attrayant.

Ce moment était donc pour lui de la dernière importance. D’abord il ne fallait pas paraître son inférieur et au contraire lui faire montre d’indépendance.

« Autrement il va penser que je n’ai que treize ans et me prendre pour un gamin comme ceux-là. Que lui importe donc toute cette marmaille ? Je le lui demanderai quand nous nous connaîtrons. Ce qui est mauvais, c’est que je sois de si petite taille. Pouzikar est plus jeune que moi, et il me dépasse d’une demi-tête. Il est vrai qu’en revanche mon visage prouve l’intelligence. Je ne suis pas beau, je sais bien, mais je n’ai pas l’air d’un sot. Et puis il ne faut pas trop d’épanchements. Si je vais à lui les bras ouverts, il pensera peut-être… Pouah ! ce serait dégoûtant s’il le pensait !… »

C’est ainsi que se tourmentait Kolia, tout en s’arrangeant une pose indépendante. Ce qui le tourmentait le plus était sa petite taille, et moins son « dégoûtant visage » que sa taille par trop exiguë. Depuis l’année dernière, il a fait une marque au crayon dans un coin de sa chambre pour marquer sa hauteur, et il vient se mesurer là tous les deux mois avec une bien grande émotion. Hélas ! c’est à peine s’il grandit, et cela le met au comble du désespoir.

Son visage était loin d’être « dégoûtant », il avait même une physionomie avenante avec son teint pâle semé de petites taches de rousseur. Ses petits yeux gris et vifs avaient des regards audacieux et s’allumaient parfois d’un éclair sentimental. Il avait les pommettes un peu larges, les lèvres petites et très rouges. Son nez court se redressait fièrement. « J’ai pourtant le nez tout à fait camus », murmurait-il souvent en passant devant une glace, et il s’éloignait indigné ; parfois il se demandait même s’il avait le visage intelligent.

Il ne serait pourtant pas juste de dire que Kolia était tout à fait absorbé par ses réflexions au sujet de son visage et de sa taille, bien au contraire. Il oubliait vite tout cela, et pour longtemps, dès qu’il avait tourné le dos à la glace, « se donnant tout entier à la vie réelle », selon son expression.

Alexey Chestomazov arriva bientôt, se dirigeant vers Kolia d’un pas précipité ; celui-ci s’aperçut quelques pas à l’avance de l’air joyeux d’Alexey.

« Serait-il donc si content de me voir ? » pensa Kolia non sans quelque satisfaction.

Son étonnement augmenta encore en remarquant qu’Alexey, dans son empressement à venir à lui, n’avait même pas mis un paletot.

Alexey tendit simplement la main à Kolia.

— Vous voilà ! Combien vous étiez attendu de nous tous.

— Il y avait une raison que je vous dirai tout à l’heure. Je suis bien aise en tout cas de faire votre connaissance. J’attendais depuis longtemps cette occasion ayant beaucoup entendu parler de vous, fit Kolia légèrement ému.

— Nous nous connaissions déjà, et j’avais aussi beaucoup entendu parler de vous. Mais pourquoi êtes-vous venu si tard ?

— Et comment cela va-t-il ici, je vous prie ?

— Ilioucha va très mal, il est perdu certainement.

— Que me dites-vous ? Vous conviendrez, Chestomazov, que la médecine est une tromperie, s’écria avec emportement Kolia.

— Ilioucha se souvenait bien souvent de vous et jusque dans son délire ; on voit bien que vous lui étiez jadis très cher, avant l’affaire du couteau. Et puis, il y a encore une autre raison… Est-ce que c’est votre chien ?

— Mais oui, il s’appelle Pérezvon.

— Et pas Joutchka ? dit Chestomazov d’un ton à la fois interrogatif et suppliant ; Joutchka est donc bien perdue ?

— Je sais que voudriez tous revoir Joutchka, répondit Kolia avec un sourire énigmatique.

— Je veux tout vous dire, Chestomazov, et vous expliquer l’affaire. C’est pour cela que je vous ai demandé de venir ici avant d’entrer :

Ilioucha est venu, ce printemps dernier, en classe préparatoire. Vous savez bien ce qu’est notre classe préparatoire : des enfants, des petits gamins.

On a donc taquiné Ilioucha. Pour moi, comme j’étais de deux classes au-dessus, j’ai vu cela de loin. Je remarque un petit garçon faible qui ne se soumet pas, mais va jusqu’à se battre avec les enfants, tout fier de cela et les yeux en feu. Moi, j’aime ces natures-là. Les enfants continuaient à le taquiner de plus en plus. Il avait par-dessus le marché un mauvais paletot, des pantalons courts et des bottines déchirées ; ce fut une raison de plus pour lui en vouloir. On l’humilia donc. C’est une chose que je n’aime pas ; aussi je l’ai défendu et j’ai corrigé les autres, ce qui ne les empêchait pas de m’adorer, ces enfants — ajouta Kolia avec orgueil. — D’ailleurs, j’aime bien les enfants ; même en ce moment, j’ai chez moi deux pigeons, et c’est à cause d’eux que je suis en retard… Donc Ilioucha ne fut plus battu et passa sous ma protection. C’était, je vous l’ai dit, un garçon plein d’amour-propre, et pourtant il m’obéit bientôt comme un esclave et se soumit sans réplique au moindre ordre que je lui donnai, et il me vénéra comme un Dieu. Pendant la récréation il venait bien vite me trouver, et nous nous promenions ensemble. De même le dimanche. On se moque dans notre lycée de voir un aîné se lier si intimement avec un plus jeune, mais ce n’est là qu’un préjugé. Cela me plait, cela suffit. Je l’instruis, je développe son intelligence. Pourquoi ne pas le faire si cela me convient ? Vous, par exemple, Chestomazov, vous vous êtes lié avec ces enfants ; c’est pour les développer et leur être utile. Je vous avouerai même que c’est ce trait de votre caractère qui en vous m’a le plus intéressé. Pour en revenir au fait, j’ai vu qu’il y avait chez cet enfant beaucoup de sentimentalité ; or, je suis depuis mon enfance ennemi de toute sentimentalité. J’ai vu encore chez lui des contradictions ; sa fierté et sa fidélité d’esclave envers moi, par exemple. Et encore cette fidélité d’esclave et ces yeux étincelants qui ne veulent point céder, quand même nous devrions nous mettre en colère. Parfois, je lui exposais mes idées, et sans qu’il fût en désaccord avec moi sur ces idées, je m’aperçus qu’il m’en voulait, et tout simplement parce que je répondais avec froideur à sa tendresse. Donc, pour le contredire, je fus d’autant plus froid qu’il était plus expansif. J’ai agi ainsi avec lui parce que telle est ma conviction. Je voulais faire de lui un caractère, l’égaliser, en faire un homme enfin… Vous comprenez le reste, n’est-ce pas ? Or, je remarque qu’un jour, puis un autre, puis un troisième, Ilioucha est tout chagrin. Il ne s’agit plus alors de sentiments, mais bien de quelque chose d’autre, plus grave et plus élevé. Qu’est-ce que cela veut dire ? me suis-je demandé. Je le questionne et voilà ce que j’apprends : il avait je ne sais comment fait connaissance avec Smerdiakov, le laquais de feu votre père, et ne voilà-t-il pas que ce laquais donna l’idée au petit sot de faire une stupide escapade, ou plutôt une action basse et sauvage, de prendre enfin un morceau de pain, de mettre dedans une épingle et de le jeter à un chien dans la rue, à un chien affamé qui avalerait d’un coup le morceau, puis de regarder alors ce qu’il en arriverait. Ils arrangent un morceau de pain et le jettent à la pauvre Joutchka, dont il s’agit maintenant. C’était un de ces chiens des rues, qui ne mangent pas souvent et hurlent au vent toute la journée… Est-ce que vous aimez ces hurlements, Chestomazov ? Moi, je ne puis les souffrir… Vous devinez que le chien se jeta sur le pain, l’avala, tourna, hurla, puis se mit à courir et disparut toujours en criant. C’est ainsi du moins que me l’a conté Ilioucha lui-même. Il pleurait à chaudes larmes en me faisant cette confidence ; il me mit les bras autour du cou et répéta en tremblant : « Elle court et elle crie !… » Ce tableau avait fait sur lui une grande impression ; il avait du remords. Je pris la chose au sérieux.

Déjà auparavant, je voulais gronder ; en sorte que je pris un air indigné et que j’exagérai la chose :

« Tu as fait là une mauvaise action, lui dis-je. Tu n’es qu’un misérable. Certes, je n’en parlerai à personne, mais je romps toute relation avec toi. Je veux étudier l’affaire et te ferai connaître le résultat par Smourov. » C’est ce petit, vous savez, qui est venu avec moi et qui toujours m’a été très attaché. — « Je verrai plus tard si je peux continuer à te garder mon amitié ou si je dois pour toujours t’abandonner comme un misérable. »

Mes paroles le frappèrent terriblement, et déjà, je vous l’avoue, je sentais que peut-être j’avais été trop loin. Mais que pouvais-je faire, puisque je le pensais.

Le lendemain, j’envoie Smourov pour l’avertir que « je ne lui parle plus », car c’est ainsi qu’on rompt chez nous ses relations avec un camarade.

J’avais l’intention de l’éprouver pendant quelques jours, puis de lui tendre la main en voyant son repentir.

C’était du moins ma ferme intention. Eh bien, que pensez-vous qu’il fit ? Après avoir écouté Smourov, ses yeux s’allumèrent : « Dis de ma part à Krasotkine, s’écria-t-il, que maintenant je vais jeter du pain avec des épingles à tous les chiens. À tous ! tous ! entends-tu ? »

L’esprit de révolte s’empare de lui, me dis-je tristement. Il faut le chasser.

À partir de ce moment, j’affectai pour lui le plus profond mépris, me détournant en souriant ironiquement chaque fois que je le rencontrais.

C’est justement vers cette époque que son père fut traîné par la barbe dans la rue et ne sut pas venger cet affront. Cet événement le rendit tout à fait irritable.

Voyant que je l’avais abandonné, ses camarades le poursuivirent de leur ironie au sujet de l’aventure de son père. Il s’ensuivit des batailles que je regrette beaucoup, car je crois bien qu’une fois on l’a tout à fait meurtri. Un jour, à la sortie de la classe, il se jeta sur nous tous ; je me trouvais à dix pas de lui, et je le regardais tranquillement. Je vous jure que je ne me souviens aucunement d’avoir ri en ce moment-là. J’avais même pour lui une grande pitié et peu s’en est fallu que je ne prisse sa défense.

Tout à coup nos regards se rencontrèrent. Je ne sais ce qu’il vit dans mes yeux, mais il saisit son canif, se jeta sur moi et me l’enfonça dans la cuisse droite. Je ne bougeai pas, et pourtant je suis parfois brave, Chestomazov. Je me contentai de le regarder fixement avec mépris comme pour lui dire : « Tu voudrais peut-être recommencer pour l’amitié que j’ai eu pour toi. Eh bien, je t’attends. »

Il ne recommença pas, et n’y tenant plus il jeta son canif, se mit à sangloter et se sauva. Je n’ai rien dit de cette affaire, et j’ai commandé aux autres de n’en rien dire pour qu’elle n’arrivât pas aux oreilles de l’autorité. Je ne l’ai même avoué à ma mère que lorsque la plaie fut cicatrisée ; ce n’était d’ailleurs qu’une égratignure. C’est ce même jour-là qu’il a jeté des pierres aux camarades et vous a mordu le pouce à vous-même. Dans quel état il était, vous pouvez juger.

Que fallait-il que je fisse ? J’avais agi sottement. Quand il est tombé malade je n’ai pas été lui pardonner, c’est-à-dire faire la paix avec lui, et je m’en repens.

Il est vrai qu’il y avait de ma part une raison particulière. Vous savez maintenant toute l’histoire… J’avoue quand même que je n’ai pas bien agi…

— Comme c’est dommage, s’écria Chestomazov, de n’avoir pas connu plus tôt vos relations ; autrement je serais déjà venu vous trouver pour vous amener chez lui. Vous me croirez si vous voulez, mais même dans son délire, il parlait de vous et vous ne savez pas combien vous lui êtes cher. Est-il donc possible que vous n’ayez pas retrouvé cette Joutchka ! Son père et tous ses camarades l’ont cherchée dans toute la ville. Trois fois, il a répété à son père tout malade et désolé : « Papa, je suis malade parce que j’ai tué Joutchka. C’est Dieu qui m’a puni. » Et il était impossible de l’arracher à cette pensée.

Si seulement on pouvait trouver Joutchka et lui montrer qu’elle vit, je crois qu’il ressusciterait de joie. C’est en vous que nous avons mis notre confiance.

— Mais dites-moi pour quelle raison on espérait que ce serait moi, et non pas un autre qui retrouverait Joutchka, demanda Kolia avec une grande curiosité.

— On disait que vous la cherchiez et que vous l’amèneriez quand vous l’auriez trouvée. Smourov nous avait dit quelque chose comme cela. D’ailleurs, nous tâchons de persuader à Ilioucha que Joutchka est vivante et qu’on l’a vue quelque part. Ses camarades lui ont apporté je ne sais d’où un lièvre vivant, mais il n’a fait que le regarder en souriant et a demandé qu’on veuille bien le lâcher dans les champs, et nous l’avons fait. Son père lui a apporté aujourd’hui un jeune chien de race, pensant que cela le consolerait, mais la vue du chien n’a fait qu’ajouter à sa tristesse.

— Dites-moi donc encore, Chestomazov, ce que c’est que son père. Je ne le connais pas. Que serait-il d’après vous ? Un bouffon ? Un paillasse ?

— Non ! Il y a des gens qui sentent profondément, croyez-moi, mais qui sont des hommes abattus. Leur bouffonnerie est quelque chose comme une amère ironie qui s’adresse à ceux auxquels ils ne peuvent dire franchement la vérité, par suite d’une habitude de timidité humiliante. Croyez, Krasotkine, qu’une telle bouffonnerie est parfois bien tragique. Tout ce qui lui reste aujourd’hui sur la terre s’est concentré en Ilioucha, et si Ilioucha meurt, il en perdra la raison ou bien se suicidera. J’en suis presque certain maintenant quand je l’examine de près.

— Je vous comprends, Chestomazov, je vois que vous connaissez l’âme humaine, ajouta Kolia avec un accent de conviction sincère.

— Et moi, en vous voyant avec le chien, j’ai pensé que c’était Joutchka que vous ameniez avec vous.

— Attendez, Chestomazov, peut-être trouverons-nous Joutchka, mais celui-là est Pérezvon. Je vais le faire entrer dans la chambre, et il distraira plus peut-être Ilioucha que son petit chien de race. Attendez, Chestomazov, vous allez voir quelque chose tout à l’heure.

— Mon Dieu, mais je vous retiens ici, fit tout à coup Kolia. Vous êtes en jaquette par un tel temps, et je vous retiens. Comme je suis égoïste. Nous sommes tous des égoïstes, Chestomazov.

— Ne vous inquiétez pas. Il fait froid, il est vrai, mais je n’ai pas peur du froid. Il serait bon de rentrer. À propos, comment vous nommez vous-donc ? Je sais que vous vous nommez Kolia et puis…

— Nikolaï, Kolia est un diminutif de Nikolaï Ivanovitch Krasotkine, ou comme on dit dans les actes fils de Krasotkine, dit en riant Kolia, en ajoutant aussitôt : Certes, je méprise mon nom de Nikolaï.

— Et pourquoi cela ?

— C’est trivial.

— Vous avez treize ans ? demanda Chestomazov.

— C’est à dire quatorze. Je les aurai dans quinze jours. Ce n’est pas loin comme vous voyez. Eh bien, Chestomazov, je veux vous avouer tout d’abord une faiblesse qui vous fera voir tout de suite quel est mon caractère : je n’aime pas qu’on me demande mon âge, je ne puis même le supporter… Et puis… on répand à mon sujet cette calomnie que j’ai joué la semaine dernière aux brigands avec ceux de la classe préparatoire. Pour avoir joué, c’est exact, mais avoir joué pour mon plaisir, c’est tout à fait une calomnie.

J’ai lieu de croire que ce bruit est arrivé jusqu’à vous. J’ai donc joué pour ces enfants, qui sans moi ne pouvaient rien trouver d’amusant. On aime bien chez nous répandre ces bêtises ; c’est la ville des commérages, je vous assure.

— Mais quand ç’aurait été pour votre plaisir, je ne vois pas où serait le mal.

— Oh ! pour moi… Vous ne vous mettriez pas à jouer aux chevaux, vous, par exemple ?

— Ah ! vous raisonnez comme cela, répondit Alexey avec un sourire. Et pourtant, au théâtre ce sont des adultes, et on y représente des aventures de héros, avec des brigands et des batailles. N’est-ce pas la même chose en son genre ? Le jeu de la guerre ou des brigands pour des jeunes gens, pendant la récréation, est comme l’enfance de l’art qui fait naître dans les âmes jeunes le goût de l’art, et bien souvent ces jeux sont plus logiquement composés que les représentations théâtrales. Il y a toutefois cette différence qu’on va voir jouer les acteurs au théâtre, et que dans ces jeux les jeunes gens sont acteurs eux-mêmes. Cela est plus naturel.

— C’est bien votre pensée, votre conviction ? demanda Kolia avec un regard scrutateur. Savez-vous que vous émettez là une pensée fort curieuse, que j’approfondirai en rentrant chez moi.

Je m’attendais bien, je vous avoue, à apprendre de vous quelque chose. Je suis venu me mettre à votre école, Chestomazov, conclut Kolia d’une voix expansive.

— Et moi à la vôtre, répondit Alexey en lui serrant la main.

Kolia était fort satisfait de son interlocuteur ; il se trouvait frappé d’être avec lui sur le pied de l’égalité et de ce qu’il voulût bien lui parler comme à un « grand ».

— Je vais tout à l’heure vous montrer des tours, Chestomazov, quelque chose qui ressemble à une représentation théâtrale, fit Kolia avec un rire nerveux. C’est pour cela que je suis venu.

— Entrons d’abord chez le maître de la maison. Tout le monde laisse le pardessus au vestibule, car dans la chambre on est à l’étroit, et il fait chaud.

— Oh, je ne rentrerai qu’un instant et je puis garder mon pardessus, dit Kolia en franchissant le seuil. — Pérezvon restera ici dans le vestibule et fera le mort : « Ici, Pérezvon, couche-toi et fais le mort ! » Vous voyez, le voilà mort. Moi, je vais entrer, examiner la place, et quand le moment sera venu, je sifflerai Pérezvon, et vous le verrez se précipiter dans la chambre comme un fou.

Il faut seulement que Smourov n’oublie pas alors d’ouvrir la porte. Je prendrai mes mesures, et vous verrez ses tours.