Les Polonais et la commune de Paris/CONCLUSION

Librairie générale (p. 111-115).

CONCLUSION


La France reconnaitra-t-elle enfin qu’il est temps qu’elle ouvre les yeux sur ses hôtes si coûteux et si dangereux, et qu’elle mette un terme à la propagande anarchique faite en France par tous les révolutionnaires en général et les Polonais en particulier, qui insultent le pouvoir, violent les lois, tuent les Français dans la rue, chez eux, et osent encore écrire dans leurs journaux qu’ils sont persécutés en France ?

En vérité, c’en est trop ! Nous ne sommes pas seul à poser cette conclusion ; nous reproduisons un passage d’un article de M. A. d’Englos, intitulé l’Expiation, et qui a paru dans le journal la Liberté :

« Il faut en finir avec les agitateurs. Ils viennent de se jeter, comme des bêtes sauvages, sur la patrie terrassée, meurtrie, mutilée ; ils ont trouvé la proie facile ! S’ils vous échappent, vous les verrez reparaître pendant que vous travaillerez à notre organisation nouvelle, pendant que nous ferons timidement l’essai de nos libertés naissantes, et, comme ils ont profité de l’épuisement de la France à l’agonie, profiter encore de la faiblesse de la France convalescente pour tenter de l’égorger.

Blanqui, Pyat, par exemple, et tous ces émeutiers traditionnels, et tous ces doctrinaires de l’assassinat et du vol, ont dès longtemps placé au-dessus de l’histoire, au-dessus du suffrage universel, au-dessus du peuple, la réalisation de leur monstrueux programme : n’attendez donc pas d’eux qu’ils y renoncent.

Et quand vous aurez livré les chefs à l’expiation sanglante qu’ils ont vingt fois méritée, préoccupez-vous de faire disparaître de la capitale de la France ces bandes mercenaires que tout agitateur trouve à son service, et qui se composent de repris de justice de toute nationalité. Faites une loi qui interdise à tout individu ayant subi une condamnation pour attentat à la personne ou à la propriété le séjour de Paris. Il faut que Paris, où l’extrême agglomération de la population offre des facilités extraordinaires au crime, à la propagande du crime, se préserve des criminels par des mesures extraordinaires. La paix de la France est à ce prix.

« Oui, faites, sans hésitation, votre grande œuvre de justice. Il se trouvera sûrement au tour de vous des âmes sensibles qui tenteront de porter le trouble dans vos cours et la mollesse dans vos résolutions. Sachez écarter ces éternels pleureurs qui n’ont jamais trouvé de larmes que sur le supplice de vulgaires assassins, et que la mort de leurs innocentes victimes a toujours laissés les yeux secs. Le faux humanitarisme nous a valu le retour périodique des mêmes criminels et des mêmes attentats pendant plus d’un demi-siècle.

Il est temps d’en finir avec eux. »


Nous ajouterons à cela que la nation russe a toujours été très-sympathique à la France, malgré les encouragements que celle-ci n’a cessé d’accorder aux cinq émigrations polonaises des années 1795, 1831, 1848, 1855 et 1863 .

La nation française doit se rappeler que depuis 1848 les Polonais ont pris part à tous les mouvements révolutionnaires qui ont éclaté en Europe, depuis Paris jusqu’à Moscou, de puis Rome jusqu’à Constantinople. On a vu les Polonais sur les barricades de Paris en 1848, sur celles de Berlin, de Vienne, de Prague, de Pesth et de Jassy. Avec le général Mieroslawski ils étaient à Posen, avec le général Bulgarin en Hongrie, avec Bem en Herzégovine, avec Bakounine à Prague, etc.

Si le parti aristocratique polonais n’a pris aucune part à ces mouvements révolutionnaires, il a toujours intrigué pour qu’on déclarât la guerre à la Russie. — Le prince Adam Czartoryski et le comte Ladislas Zamoiski ont eu une influence énorme sur la déclaration de la guerre d’Orient, ils n’ont jamais cessé d’exciter à la haine contre la Russie .

Que peut-on reprocher à la Russie ? — Elle n’a jamais répondu à toutes les manifestations dirigées contre elle et qui avaient leur foyer à Paris.

Il appartient à la France de distinguer aujourd’hui quels sont ses amis véritables, en comparant à l’attitude si digne et si loyale de la Russie les menées coupables des réfugiés polonais.

Paris, le 7 août 1871.