Vilmorin-Andrieux
Vilmorin-Andrieux & Cie (p. 332-350).


MELON
Cucumis Melo L.
Fam. des Cucurbitacées.


Noms étrangers : angl. Melon, all. Melone. flam. et holl. Meloen. ital. Popone, Melone. esp. Melon, port. Melào.


Annuel. — Originaire des parties chaudes de l’Asie et cultivé depuis une époque très reculée, le melon n’est pas connu d’une façon certaine à l’état sauvage : on suppose que le type primitif, s’il existe encore quelque part, doit avoir un fruit oblong dans le genre de celui du M. de Perse.

Le melon est une plante à tiges herbacées, minces, flexibles, à peu près cylindriques, munies de vrilles au moyen desquelles elles s’attachent aux objets environnants, et grimpent quand elles trouvent un point d’appui convenable ; dans le cas contraire, elles rampent sur le sol. Les feuilles ainsi que leur pétiole, comme les tiges elles-mêmes, sont rudes au toucher, par l’effet de poils courts, épaissis, qui ont presque la consistance de vraies épines. La forme des feuilles est assez variable, ainsi que leurs dimensions ; il n’y a pas de relation constante entre la grandeur des feuilles d’une variété et la grosseur de son fruit. Ordinairement les feuilles sont réniformes, arrondies, souvent plissées et ondulées sur les bords ; souvent aussi elles sont assez nettement divisées en trois ou cinq lobes ; quelquefois même elles sont découpées jusqu’à la moitié du limbe ; le pourtour en est lisse et entier dans certaines variétés, denté et épineux dans d’autres. Le melon est monoïque, c’est-à-dire qu’il porte des fleurs mâles et des fleurs femelles, distinctes les unes des autres, mais réunies sur le même individu. Ces fleurs sont assez petites, munies d’une corolle jaune à cinq divisions et variant de 0m,02 à 0m,04 de diamètre ; la fleur femelle surmonte l’ovaire, qui, dans presque toutes les variétés, est ovoïde au moment de la floraison et présente déjà au moins la grosseur d’une belle noisette. Les insectes, et principalement les abeilles et les bourdons, visitent en grand nombre les fleurs de melons et suffisent presque toujours à en assurer la fécondation ; cependant, dans les cultures forcées ou lorsqu’on veut être certain de conserver une variété pure de tout mélange, il peut être plus avantageux d’opérer la fécondation avec un pinceau ou avec une fleur mâle dépouillée de sa corolle. Le fruit présente de telles variations de forme, de grosseur et de couleur, qu’il est difficile d’en donner une description générale. Il s’en rencontre en effet de ronds, de plats et d’allongés, depuis la forme d’un potiron jusqu’à celle d’un concombre. La couleur n’est pas moins sujette à varier, car elle va du blanc au noir en passant par toutes les teintes du vert et du jaune, sans parler des panachures les plus diverses. La surface en est souvent marquée de rides devenant, pour ainsi dire, subéreuses et se marquant en relier sur le fruit : on leur donne le nom de broderies. D’autres fois les fruits sont couverts de proéminences plus ou moins grandes et plus ou moins saillantes, que l’on appelle gales ou verrues. Enfin la surface du fruit est tantôt unie et tantôt divisée par un certain nombre de sillons allant du pédoncule à l’œil ou cicatrice laissée par la chute de la fleur; ces sillons laissent entre eux un certain nombre de côtes, habituellement de neuf à douze, qui sont plus ou moins marquées suivant les variétés. Les graines, lisses, habituellement blanches ou jaunâtres, plates et oblongues, de grosseur très variable, sont réunies au centre du fruit, dans une pulpe très aqueuse et pleine de filaments mous, qui sont leurs cordons nourriciers. La chair propre du fruit est toujours aqueuse, sucrée, ordinairement très parfumée ; la couleur en est verte, blanche ou orangée. Le litre de graines pèse à peu près 360 grammes, et un gramme en contient 35 en moyenne, un peu plus dans les melons à petits fruits et un peu moins dans ceux dont le fruit est très gros, quoique la relation entre le volume des fruits et la grosseur des graines ne soit pas constante. La durée germinative des graines de melon est au moins de cinq années, elle dépasse souvent dix ans.

Culture. — Les melons, comme la plupart des cucurbitacées, demandent un terrain très fertile pour prospérer et produire de beaux fruits ; ils ne réussissent en pleine terre que dans les alluvions très riches ou dans les sols abondamment fumés. Dans tout le nord de l’Europe, on ne les cultive que très exceptionnellement en pleine terre, c’est sur couches qu’on les obtient ordinairement ; c’est donc de leur culture sur couches ou forcée qu’on aura principalement à s’occuper.

Le melon demande pour végéter une température élevée ; elle doit être presque constamment supérieure à 12 degrés centigrades, et la qualité des fruits est d’autant meilleure que, vers l’époque de leur maturité, la température moyenne s’est maintenue plus élevée. Dans les conditions les plus favorables, la végétation complète de la plante demande quatre à cinq mois pour s’accomplir ; on voit par là que, sous le climat de Paris, on n’est jamais absolument sûr d’obtenir des melons mûrs sans l’emploi de la chaleur artificielle : l’usage des couches est, pour ce motif, tout à fait général. Pendant neuf ou dix mois de l’année, les maraîchers des environs de Paris ont des melons en culture, et pendant six mois pleins ils ne cessent de récolter des fruits mûrs. Par le seul fait des réchauds de fumier, tous les melons sont, à proprement parler, forcés, puisqu’on leur fournit une somme de chaleur supérieure à celle que reçoivent les cultures de pleine terre ; cependant l’usage a fait adopter la désignation de culture forcée pour celle qui se commence dès le mois de janvier, et a pour but d’obtenir des fruits en mai. On appelle culture de primeur celle dont les produits arrivent à maturité en juin et au commencement de juillet ; enfin, on appelle melons de saison ceux qu’on récolte de la fin de juillet au mois d’octobre. Les détails de culture ne sont pas tout à fait les mêmes pour ces trois saisons, et ce ne sont pas non plus d’ordinaire les mêmes variétés qu’on y emploie.

Culture forcée. — La culture forcée des melons commence, comme on vient de le voir, dès le mois de janvier ; on l’applique ordinairement à Paris au Cantaloup Prescott petit hâtif à châssis et au Cantaloup noir des Carmes. Le semis se fait sur couche chaude dans le courant de janvier ; le repiquage se fait également sur couche dans la quatrième semaine qui suit le semis : on met environ de cent vingt à cent trente melons par châssis. Pendant toute cette première partie de la végétation, les melons réclament des soins constants, qui se résument adonner de l’air toutes les fois que cela est possible, quelques bassinages, et surtout à éviter la condensation de trop d’humidité dans la partie inférieure des châssis. En mars, on plante en place sur une nouvelle couche. Avant de transporter le plant, on l’étète, c’est-à-dire que l'on coupe la tige primitive au-dessus de la deuxième feuille. Après la reprise, il se développe immédiatement deux branches latérales, qu’on laisse s’étendre jusqu’à ce qu’elles aient huit ou dix feuilles chacune ; on les coupe alors au-dessus de la sixième : il se produit à ce moment de nouvelles ramifications qui presque toujours portent des fleurs fertiles. Il a été proposé un nombre considérable de systèmes de taille pour le melon ; tous peuvent avoir leurs avantages dans quelques circonstances, mais celui qu’on vient de décrire a été reconnu, dans les environs de Paris, comme le plus simple et en général le plus sûr. Il y a deux choses qu’il ne faut pas perdre de vue dans la culture des melons. C’est, d’une part, qu’un feuillage vigoureux, sain et bien développé est indispensable pour avoir de beaux et bons fruits ; on devra donc s’efforcer d’obtenir et de conserver autant de feuilles qu’il en peut tenir dans la portion de châssis attribuée à la plante, sans que ces feuilles se dérobent l’une à l’autre l’air et la lumière. C’est, d’autre part, qu’il est presque toujours nécessaire de hâter la ramification des plantes pour obtenir plus tôt des fruits noués ; car si on laissait le melon suivre sa végétation naturelle, il pourrait ne commencer à donner des fleurs fertiles qu’à un moment où il serait déjà trop tard pour que les fruits pussent arriver à maturité dans de bonnes conditions. Dès qu’il y a quelques fruits noués, on choisit le meilleur, c’est-à-dire celui qui, par sa vigueur et sa position, promet de se développer le mieux, et l’on supprime tous les autres. Dans la culture forcée, on ne laisse qu’un seul fruit par pied. Les derniers soins consistent à supprimer les rameaux inutiles qui peuvent se montrer encore, à assurer le bon développement du fruit en l’isolant de la couche au moyen d’une tuile ou d’une petite planchette, et en le tournant de telle façon qu’il repose autant que possible sur le point d’attache. On obtient quelquefois des melons ainsi forcés dès le mois d’avril, mais c’est surtout pour le mois de mai qu’il faut compter sur cette récolte.

Culture de primeur. — Le semis, pour cette seconde saison, se fait dans le courant et jusqu’à la fin de février ; les opérations en sont semblables à celles de la culture forcée, à part qu’elles ont lieu de trois semaines à un mois plus tard respectivement. Le succès est plus assuré que dans le cas des melons semés en janvier, parce qu’on a moins à craindre des grands froids et du manque de lumière. Aux variétés habituellement cultivées pour la première saison, on peut ajouter le Cantaloup Prescott fond blanc, un peu plus gros et plus recherché à Paris que les autres.

Culture de saison. — C’est celle qui se fait incomparablement sur la plus grande échelle aux environs de Paris et où excellent les maraîchers. Le semis se fait sur couche chaude de la façon ordinaire, et la plantation a lieu dans le courant de mai sur des couches habituellement disposées en grand nombre, les unes devant les autres et occupant tout un carré du jardin. On y emploie principalement les melons Cantaloups Prescott à fond blanc, fond gris et fond blanc argenté, quelquefois le Cantaloup d’Alger, et, rarement maintenant, le melon maraîcher. Après que les plantes ont bien repris, un peu plus tôt ou un peu plus tard, selon l’état de la température, on enlève complètement les châssis, et toute la culture jusqu’à la maturité des fruits se fait à l’air libre. La taille, le choix des fruits, se font comme aux deux saisons précédentes ; cependant on laisse en général les plantes prendre un peu plus de développement, et assez souvent on cueille deux fruits sur le même pied, mais c’est seulement lorsque le premier est à peu près parvenu à tout son volume qu’on en choisit un second pour le laisser se développer à son tour : on utilise ainsi la vigueur qui reste à la plante sans nuire au premier fruit, qui n’a plus à s’accroître, mais seulement à transformer en sucre la matière dont il est déjà pourvu.

Culture en pleine terre. — La culture des melons en pleine terre, peu usitée, comme nous l’avons vu, dans le nord de la France, n’est en somme qu’une simplification du mode de culture qu’on vient de décrire. Les plants, élevés de même sur couche, sont repiqués en ligne dans des trous contenant une bonne fourchée de fumier et rechargés de terre douce ou de terreau. Pendant les premiers jours, on les abrite au moyen de cloches, ou, dans quelques localités, de papier ou linges huilés soutenus par de minces baguettes pliées en arceaux. Dès que la température devient tout à fait chaude, ces abris artificiels sont enlevés, et la culture se continue à ciel ouvert.

Il n’est pas nécessaire, pour cueillir les melons, d’attendre qu’ils soient complètement mûrs ; pris quelques jours avant leur complète maturité et conservés dans un endroit sain, ils achèvent de s’y faire plus ou moins vite, selon que la température en est plus ou moins élevée. Il n’est pas toujours facile de reconnaître le moment précis de la maturité d’un melon, les caractères qui l’indiquent varient avec les espèces et sont parfois assez peu apparents. Dans un grand nombre de variétés, quand la maturité est proche, le pédoncule se cerne, c’est-à-dire qu’il se produit à l’entour des crevasses souvent profondes comme si le fruit allait se détacher de la plante. Dans presque tous les melons, la maturité est annoncée également par l’amollissement de la partie qui avoisine l’œil ; au lieu de rester dure, elle commence à céder à la pression et à fléchir sous le doigt. Le changement de couleur du fruit, qui tourne plus ou moins franchement au jaune, est aussi un indice de maturité : quand cette décoloration commence à être apparente, on dit que le melon est frappé, et l’on peut le cueillir, sauf à le garder encore quelques jours au fruitier. Enfin, le parfum que les melons exhalent presque à partir du moment où ils ont atteint tout leur volume devient plus fort et plus pénétrant quand la maturité s’approche. C’est, suivant les variétés, tantôt l’un ou tantôt l’autre de ces caractères qui doit guider dans le choix du moment où les fruits peuvent être cueillis.

Usage. — Les fruits se mangent crus ; quelques variétés à chair blanche ou verte se confisent dans le Midi, ou servent à faire des confitures. Les jeunes fruits que l’on supprime verts peuvent se manger comme les jeunes courges ou les jeunes concombres, ou bien se confire au vinaigre comme les cornichons.

Il y a un grand nombre de systèmes de classification des melons ; nous suivrons le plus simple et le plus usuel : celui qui divise les melons en melons brodés d’une part, et melons galeux ou cantaloups d’autre part.


I. Melons brodés.


Noms étrangers : angl. Netted melon, all. Netz-melone. ital. Popone primaticcio. esp. Melon escrito.


MELON ANANAS D’AMÉRIQUE A CHAIR ROUGE.


Synonyme : Melon orange grimpant, M. pompon de Malaga.


Plante vigoureuse, très ramifiée, à feuillage moyen ou petit, entier, arrondi,

Melon ananas
d'Amérique.
réd. au cinquième.
d’un vert foncé un peu glauque. Fruit très longuement pédoncule, à côtes légèrement marquées, d’un vert tendre, très abondamment pointillé de vert noir ; les sillons qui séparent les côtes sont très peu enfoncés et d’un vert franc, les côtes elles-mêmes sont légèrement brodées à la maturité complète ; écorce mince. Le diamètre du fruit varie de 00m,07 à 0m,09, et le poids de 300 à 500 grammes. Chair rouge assez ferme, sucrée, juteuse et très parfumée. La cavité centrale, dans cette variété, ne dépasse guère la dimension d’une noix.


MELON ANANAS D’AMÉRIQUE A CHAIR VERTE.


Synonyme : Melon citron, M. citron vert, M. citron à chair verte, M. citron d’Amérique, M. de poche à chair verte, M. de la Louisiane.
Noms étrangers : angl. Jersey green citron melon, Green nutmeg M. ; (Am.) Pine-apple M., Jenny Lind musk M. all. Ananas oder Carolina Melone.


La principale différence entre cette variété et la précédente consiste dans la couleur de la chair, qui est d’un vert pâle, avec une nuance jaunâtre au voisinage des graines. Le feuillage est aussi un peu plus ample et d’une teinte un peu plus blonde ; la végétation de la plante est plus soutenue, et la surface du fruit un peu plus brodée à la maturité. Les melons ananas d’Amérique peuvent aisément porter et développer six à huit fruits par pied.


Melon de Cavaillon à chair rouge.
réd. au cinquième.

MELON DE CAVAILLON A CHAIR ROUGE.


Synonyme : Melon jaune de Cavaillon.


Grande plante vigoureuse, à feuillage d’un vert grisâtre, ample, à lobes assez marqués et très arrondis. Fruit oblong ou quelquefois presque sphérique, obtus aux deux extrémités, à côtes assez marquées ; écorce devenant à la maturité d’un jaune orangé, très chargée de broderies larges et épaisses, rappelant celles du M. sucrin de Tours. Les sillons qui séparent les côtes sont très étroits, et à la maturité ils se réduisent à une simple ligne ; le pédoncule du fruit est remarquablement gros et fort. Chair rouge vif, épaisse, un peu grossière, juteuse, d’une saveur vineuse et relevée. Maturité tardive.

Ce melon est rustique, il se cultive dans le Midi en pleine terre et presque sans soins ; il se modifie un peu sous le rapport de la forme, et est plus allongé actuellement qu’il n’était il y a vingt-cinq ans.

Les environs de Cavaillon sont un des grands centres de production des melons, dans le Midi ; il s’y cultive un grand nombre de variétés distinctes, de telle sorte que le nom de melon de Cavaillon est plus souvent une simple indication de provenance qu’une véritable désignation d’espèce. Le melon de Cavaillon a chair rouge, tel que nous le décrivons ici, est actuellement bien moins cultivé dans son pays d’origine que ne le sont les diverses formes de melons de Malte d’hiver et surtout d’été, telles que le suivant.


MELON DE CAVAILLON A CHAIR VERTE.


Synonyme : Melon de Malte d’été à chair verte.


Plante vigoureuse, à très longues tiges ; feuilles assez amples, arrondies, dentées sur tout leur pourtour, d’un vert un peu pâle. Fruit oblong, de 0m,12 à 0m,15 de diamètre sur 0m,22 à 0m,25 de longueur ; écorce lisse, d’un vert foncé, marquée à la maturité de quelques broderies lâches. Chair d’un vert pâle, assez ferme, mais très juteuse, sucrée et parfumée dans les climats chauds, devenant rarement bonne sous le climat de Paris.


Melon de Honfleur.
réd. au cinquième.

MELON DE HONFLEUR.


Plante très vigoureuse, à tiges très ramifiées, longues et remarquablement minces ; grandes feuilles amples, à limbe plié et ondulé sur les bords, d’un vert un peu blond, d’ordinaire distinctement lobées, dentées sur tout leur pourtour, mais surtout vers l’extrémité. Floraison extrêmement soutenue, se continuant sur les ramifications, même après que les premiers fruits noués ont atteint presque tout leur volume. Fruit très gros, allongé, à côtes assez marquées, finement brodé sur toute la surface, prenant il la maturité une couleur jaunâtre un peu saumonée. Chair orange assez épaisse. La longueur du fruit peut atteindre 0m,35 à 0m,40, et la largeur 0m,20 ou 0m,25. Quand il est bien venu, la qualité en est souvent excellente. Maturité demi-tardive.

C’est, avec le cantaloup noir de Portugal, le plus volumineux de tous les melons cultivés. Il est également remarquable par sa très grande rusticité.


MELON DE MALTE D’HIVER A CHAIR ROUGE.


Plante de vigueur moyenne, à tiges minces, très ramifiées ; feuillage léger,

Melon de Malte d'hiver à chair rouge.
réd. au cinquième.
d’un vert grisâtre un peu pâle, ordinairement entier, mais un peu contourné sur les bords et denté. Fruit oblong, obtus aux deux extrémités, d’un quart ou d’un tiers seulement plus long que large, ne dépassant guère 0m,22 à 0m,25 de longueur, et le poids de 1 kil. 500 à 2 kilogrammes. Les côtes en sont marquées, mais peu saillantes, les sillons vert grisâtre, le dessus des côtes vert pâle piqueté de vert foncé et recouvert, à la maturité, de broderies très courtes et presque toutes longitudinales ; le pédoncule est assez long et très mince relativement à la grosseur du fruit. Chair rouge, assez épaisse, juteuse, très sucrée et musquée ; quand le melon n’est pas parfaitement à point, elle reste ferme et presque dure.

Cette variété réussit bien en pleine terre, mais il lui faut le climat du Midi pour être sûrement bonne.


Melon de Malte d'hiver à chair verte.
réd. au cinquième.
   MELON DE MALTE D’HIVER
            A CHAIR VERTE.


Synonymes : Melon d*hiver blanc, M. d’hiver d’Espagne, M. d’hiver de Valence.


Plante vigoureuse, à longues tiges traînantes et à ramifications longues et nombreuses ; feuillage dressé, d’un vert foncé un peu terne, limbe arrondi, bordé de dents obtuses, porté sur des pétioles très raides ; ordinairement les feuilles ne sont pas grandes et restent un peu enroulées en entonnoir. Fruit oblong, arrondi, obtus aux deux extrémités, et surtout à celle où s’attache le pédoncule ; écorce d’un blanc verdâtre, complètement lisse ou marquée de quelques broderies autour de l’ombilic; de 0m,18 à 0m,24 de longueur sur 0m,12 à 0m,16 de diamètre, pesant environ 1 kil. 500 à 2 kilogrammes. Chaque pied peut porter deux ou trois fruits.

Dans le Midi, ce melon se cultive beaucoup pour l’arrière-saison. Les fruits, cueillis dans le courant de l’automne, se conservent au fruitier pour l’hiver. On emploie aussi la chair confite au sucre ou en confitures.



MELON MARAICHER.


Synonymes : Melon commun, M. français, M. Morin, M. tête de More.


Plante ramifiée, vigoureuse, à feuillage abondant, arrondi, d’un vert franc, un peu denté sur les bords. Fruit presque sphérique ou plus ou moins déprimé, absolument dépourvu de côtes et très uniformément couvert de broderies régulières, assez fines, formant un réseau très serré, qui ne laisse pas voir la couleur naturelle de l’écorce. Chair orange assez épaisse, ferme. Le diamètre du fruit est d’environ 0m,20 à 0m,25, et le poids moyen de 2 à 3 kilogrammes. Cette variété peut porter deux fruits quand elle est bien cultivée.

Les melons maraîchers de Saint-Laud et de Mazé (environs d’Angers) présentent quelque analogie avec la race précédente ; mais ils s’en distinguent par leur forme oblongue, leurs côtes assez marquées et leurs broderies moins fines. La chair en est rouge orangé, ferme, et habituellement bien sucrée.

Melon maraîcher commun.
réd. au cinquième.
M. maraîcher de St-Laud.
réd. au cinquième.
M. muscade des États-Unis.
réd. au cinquième.


MELON MUSCADE DES ÉTATS-UNIS.


Nom étranger : angl. Nutmeg melon.


Plante moyenne, ramifiée ; feuillage assez ample, ondulé sur les bords, d’un vert franc assez foncé. Fruit ovale, presque piriforme, s’amincissant en pointe vers le pédoncule et arrondi-obtus à l’autre extrémité; écorce d’un vert foncé presque noir, marquée de broderies blanchâtres, formant à la surface un réseau assez lâche. La longueur du fruit varie de 0m,16 à 0m,20 et le diamètre de 0m,10 à 0m,14. Le poids est d’environ un kilogramme. Chair verte, pas très épaisse, juteuse, sucrée et très parfumée.

Cette variété est rustique et d’une culture facile. La maturité en est demi-hâtive. On peut laisser trois fruits par pied.


MELON SUCRIN DE TOURS. '


Cette race est assez variable ; il en existe plusieurs sous-variétés qui

Melon sucrin de Tours.
réd. au cinquième.
diffèrent l’une de l’autre par la forme du fruit. On en rencontre fréquemment une forme à fruit oblong, mais la meilleure paraît être celle que nous allons décrire ci-après.

Plante vigoureuse, mais de dimensions moyennes, passablement ramifiée ; feuilles grandes, ou peu profond » ment lobées, un peu plissées sur les bords et d’un vert franc assez foncé. Fruit sphérique, de 0m,14 à 0m,16 de diamètre, à côtes nulles ou très faiblement marquées, complètement couvert de broderies très grosses et très larges, d’un relief très prononcé, se coupant à angle droit et enveloppant le fruit comme d’un réseau de cordelettes. Chair rouge orangé, épaisse, ferme, ordinairement très bonne. Maturité demi-hâtive. On peut laisser trois fruits par pied.


MELON DE PERSE.


Synonymes : Melon d’Odessa, M. d’Afrique.


Plante assez vigoureuse, à longues tiges un peu grêles ; feuilles moyennes, passablement lobées et incisées sur les bords, d’un vert gai. Fruit sans côtes, très allongé, aminci en pointe aux deux extrémités, et surtout au

Melon de Perse.
réd. au cinquième.
voisinage du pédoncule ; écorce lisse, d’un vert très foncé, marquée de bandes jaunâtres, qui sont elles-mêmes parsemées ou tigrées de vert. Chair très épaisse, presque sans écorce, et remplissant le fruit à peu près complètement, assez ferme, mais très fine, très juteuse, sucrée et parfumée. Ce melon a besoin de beaucoup de chaleur et devient rarement très bon dans les pays du Nord. Les fruits, cueillis un peu avant la maturité, peuvent se garder plusieurs semaines et quelquefois même une partie de l’hiver, pourvu qu’on les tienne dans un local à l’abri de la gelée.

Il existe en Perse et dans le Turkestan un grand nombre de variétés de melons dont la qualité est excellente dans leur pays et dont les voyageurs parlent avec admiration. Il faut quo l’influence du climat y soit pour beaucoup, car, cultivés en France, ces mêmes melons ne se sont jamais montrés égaux a nos races françaises, ni par leur qualité, ni surtout par la constance de leur réussite.


MELON VERT A RAMES.


Synonyme : Melon vert grimpant.
Noms éthangers : angl. Green dimbing melon, all. Grüne Kletter-Melone. holl. Groene klim-Meloen.


Plante vigoureuse, ramifiée, à longues tiges mince* ; feuilles d’un vert foncé, quelquefois divisées en cinq lobes, surtout celles qui sont situées vers

M. vert à rames.
Fruit réd. au cinquième.
l’extrémité des tiges. Fruit oblong, à côtes légèrement marquées, d’un vert foncé un peu pointillé de vert pâle, long de 0m,10 à 0m,12 sur 0m,08 ou 0m,09 de largeur, pesant de 500 à 800 grammes. Chair verte très fondante, extrêmement juteuse et sucrée, avec un parfum agréable, quoique n’ayant pas la finesse de celle des melons cantaloups.

On ne peut pas dire que le melon vert à rames demande une culture différente de celle qui est en usage pour les autres variétés de melons brodés ; cependant, à cause de sa précocité, il se prête mieux que la plupart des autres melons à la culture en pleine terre, et, d’autre part, le petit volume de ses fruits fait qu’on peut plus facilement en soutenir les tiges au moyen d’un léger treillage, qu’il ne serait possible de le faire pour un melon à fruit gros et

Melon vert à rames.
réd. au dixième.
lourd. En le plantant sur des poquets remplis de fumier, puis recouverts de bonne terre, on peut facilement le faire monter sur les supports des contre-espaliers, ou même contre un mur, en lui fournissant quelques points d’attache. Les fruits mûrissent plus promptement et deviennent fort bons dans ces conditions.

Il est bien certain que d’autres melons pourraient se cultiver de la même manière. Les melons ananas d’Amérique, dont les tiges sont très longues et très ramifiées, se prêteraient tout particulièrement bien à être conduits sur un treillage. Les conditions les plus favorables pour réussir ce genre de culture se rencontrent dans les variétés dont la végétation est rapide, la maturité précoce, et dont le fruit ne demande pas, pour devenir bien sucré, à recevoir la chaleur artificielle de la couche en même temps que la chaleur naturelle du soleil.


MELON 8UCRIN À CHAIR VERTE.


Plante vigoureuse, à longues tiges ramifiées ; feuilles très amples, planes,

Melon sucrin à chair verte.
réd. au cinquième.
à peine dentées. Fruit oblong, aminci aux deux extrémités, d’un vert pâle, finement brodé à la maturité et parsemé de quelques excroissances de forme pointue ; côtes marquées, sans être bien saillantes. Chair d’un vert pâle, extrêmement fondante et sucrée. La longueur du fruit varie de 0m,22 à 0m,28, le diamètre de 0m,12 à 0m,15. Il pèse habituellement entre 2 et 3 kilogrammes. On peut en laisser deux ou même trois sur chaque pied.

C’est surtout un melon d’été ; il n’acquiert toute sa qualité que pendant les grandes chaleurs : on doit donc en diriger la culture de telle façon que les fruits arrivent à mûrir dans le courant du mois d’août ou au commencement de septembre.



AUTRES VARIÉTÉS DE MELONS BRODÉS.

M. blanc de Russie. Petit fruit rond, sans côtes, à peau entièrement blanche, unie. Chair blanche, de peu de goût.

M. blanc à chair verte ou M. de Malte à côtes. Très distinct, à fruit moyen, fortement déprimé, pesant de 1 kil. à 1 kil. 500 ; peau blanche, lisse ; côtes assez marquées. Chair très épaisse, excellente, franchement verte.

M. boulet de canon. Petite variété assez précoce, à fruit sphérique, de 0m,12 à 0m,15 de diamètre, à écorce unie, verte, marquée de quelques broderies rares et fines. Chair vert pâle.

M. de Cassaba ou de la Casba. Très renommé en Orient, ce melon paraît avoir besoin d’un climat tout à fait chaud pour arriver à sa perfection ; il se rapproche passablement du M. de Malte d’été à chair verte.

M. de Chypre. Fruit oblong, à côtes peu marquées, d’un blanc grisâtre, très légèrement brodé, tandis que les sillons sont d’un vert foncé. Chair orangée, ferme, 1res épaisse, d’un goût relevé.

M. composite. Fruit oblong, à côtes saillantes et à écorce peu épaisse, de couleur vert foncé, presque complètement couverte de broderies moyennes. Chair rouge, ferme, sucrée, savoureuse.

M. de Coulommiers. Fruit gros, oblong, à côtes assez marquées, se rapprochant considérablement du M. de Honfleur, dont il paraît être une sous-variété. Race un peu tardive.

M. d’Esclavonie. Variété très distincte, à fruit gros, longuement ovale, arrondi aux deux bouts, a écorce blanche, lisse, assez épaisse. Chair presque blanche, sucrée, mais assez fade.

M. de Langeais. Variété du M. maraîcher à fruit oblong, presque deux fois

Melon moscatello.
réd. au sixième.
aussi long que large; côtes assez marquées, très brodées, tandis que les sillons restent lisses; écorce mince. Chair rouge, aqueuse et assez fade. Maturité demi-tardive.

M. moscatello. Fruit très allongé, presque pointu aux deux extrémités; à côtes assez marquées, d'un vert pâle grisâtre ou argenté, très rarement brodé. Chair rouge, très juteuse et fortement parfumée.

M. de Quito ou de Grenade. Petit fruit oblong, à peine plus gros qu'un œuf, à peau lisse, de couleur jaune-citron à la maturité. Chair blanche, acidulée.

M. de Siam. Fruit presque sphérique, assez petit; côtes passablement marquées, d'un vert foncé, presque noir dans les sillons, couvertes de broderies serrées et grosses. Chair rouge.

M. vert hâtif du Japon. Fruit assez petit, presque sphérique; côtes régulières, peu marquées; peau presque unie, légèrement pubescente, d'un vert foncé, à peine marquée de petites broderies très rares; écorce mince. Chair rouge, ferme et parfumée.


RACES ANGLAISES ET AMÉRICAINES.


Les variétés anglaises de melons brodés sont très nombreuses. Le plus souvent les melons sont cultivés en Angleterre à l'aide de la chaleur artificielle, et bien plutôt comme fruits que comme légumes. En général ils sont assez petits, le plus souvent sphériques, et ils ont la peau très mince. Beaucoup de ces variétés ne réussissent pas très bien cultivées en pleine terre.


I. Variétés à chair rouge.


Blenheim orange melon. Fruit courtement ovale, brodé, à écorce mince. Chair orange, assez épaisse et extrêmement parfumée.

Christiana M. (Am.). Fruit sphérique, à peau unie, vert foncé, à peine marquée de quelques broderies très fines. Chair rouge, très épaisse, extrêmement fine et parfumée.

Crawley paragon M. Très petit melon sphérique, brodé. Chair rouge, ferme, ressemblant passablement à la variété Windsor prize.

Hero of Bath M. Fruit petit, rond, brodé, à chair rouge, assez ferme ; écorce très mince.

Monroe's little heath M. Très joli melon, distinct, à côtes un peu marquées. Fruit légèrement déprimé, brodé. Chair rouge, épaisse, remplissant presque entièrement le fruit, juteuse et sucrée.

Scarletgem M. Joli petit fruit complètement sphérique, du volume d'une grosse orange, à écorce grisâtre, très lisse et couverte de broderies fines et assez serrées. Chair rouge, juteuse, sucrée et très parfumée.

Le Windsor prize M. semble n'en être qu'une sous-variété à fruit encore plus petit, mais plus sucré et plus parfumé, s'il est possible.

Surprise musk-M. (Am.). C’est une forme du cantaloup orange, à fruit un peu plus gros que dans la race ordinaire, légèrement oblong et un peu brodé sur les côtes, à chair orangée, ferme.

Victory of Bristol M. Fruit tout à fait sphérique, rappelant un peu l’apparence du M. sucrin de Tours, mais plus finement brodé. Chair orange, épaisse, sucrée, assez juteuse ; à la maturité, l’écorce devient presque jaune.


II. Variétés à chair blanche.


Bay view mtisk-M. (in.). Fruit oblong, en forme d’olive, à peau verte, brodée. Chair blanche, peu épaisse, sucrée.

Colston bassett seedling M. Fruit légèrement oblong, obtus aux deux extrémités ; écorce brodée, jaune à la maturité. Chair blanche, fondante, très juteuse, très finement parfumée.

Queen Emma M. Fruit assez gros, presque rond ; écorce mince. Chair blanche très fondante. Variété productive.


II. Variétés à chair verte.



Beechwood M. Fruit ovale, brodé, vert jaunâtre à la maturité. Chair vert pâle, fondante, sucrée et parfumée. Maturité demi-tardive.

Davenham early M. Fruit petit, sphérique ; à côtes un peu marquées, très brodées, tandis que les sillons sont lisses. Chair verte très fondante. Il ressemble assez au M. ananas d’Amérique à chair verte, mais la plante est beaucoup moins coureuse.

Eastnor castle M. Fruit légèrement oblong, presque complètement lisse, k peine marqué de quelques broderies à la maturité, et prenant alors une teinte jaune pâle ; jusque-là il est d’un vert foncé complètement uni. Chair très tendre, quelquefois un peu pâteuse. Variété productive.

Egyptian M. Fruit arrondi, obtus aux deux extrémités, légèrement brodé ;

Melon golden perfection (réd. au cinquième).
écorce grisâtre ou argentée. Chair verte, sucrée et parfumée.

Gilbert’s green flesh M. Fruit assez gros, ovale, jaunâtre à la maturité. Chair juteuse, fondante. Bonne variété productive.

Gilberts improved victory of Bath M. Fruit assez gros, courtement ovale, peu brodé et à côtes légèrement marquées. Chair vert pâle, fondante, très parfumée. Cette variété a quelque analogie avec le M. sucrin à chair verte, mais les fruits en sont moins gros.

Golden perfection M. Fruit sphérique ou très légèrement oblong ; écorce devenant à la maturité d’un beau jaune d’or et couverte de broderies en forme de réseau peu serré. Chair vert pâle, assez épaisse, très sucrée et agréablement parfumée. C’est une très bonne variété, productive et relativement rustique.

Golden Queen M. Variété vigoureuse, probablement issue de la précédente, donnant des fruits un peu plus gros, bien brodés. La chair en est ferme, juteuse, d’un goût relevé.

High Cross hybrid M. Fruit moyen, sphérique, blanc uni. Chair assez épaisse, franchement verte, fondante.

Skillmann’s netted M. C’est une sous-variété du M. ananas d’Amérique à chair verte, dont les fruits sont plus gros du double que ceux de la race ordinaire.

William Tillery M. Fruit ovale, à côtes à peine marquées ; écorce d’un vert foncé, sillonnée, à la maturité, de quelques broderies. Chair très verte, peu épaisse, tout à fait fondante et extrêmement sucrée, mais sans finesse.



II. Melons cantaloups.


Noms étrangers : angl. Rock or Cantaloupe melon, all. Cantalupen Melone. ital. Zatta. esp. Meloncillo de Florencia.



MELON CANTALOUP D’ALGER.


Synonyme : Cantaloup de mai.


Plante assez ramassée, à rameaux nombreux et courts ; feuilles d’un vert foncé, un peu découpées et surtout très plissées sur les bords, ce qui leur

Melon cantaloup d’Alger.
réd. au cinquième.
donne l’apparence d’être divisées en cinq lobes ; elles sont presque toujours repliées en forme d’entonnoir et de dimensions très variables, celles de la portion inférieure des tiges étant jusqu’à trois et quatre fois plus grandes que celles de l’extrémité des rameaux. Fruit légèrement allongé, quelquefois sphérique, portant des gales ou verrues arrondies, teintées, ainsi que le fond des sillons, d’une couleur verte très foncée, presque noire, qui tranche vivement avec la nuance blanc argenté du reste des côtes. Les parties vert foncé du fruit finissent par prendre une teinte orangée, mais cette transformation n’est complète que quand le fruit est trop mur ; il ne faut donc pas, pour le cueillir, attendre qu’elle se soit produite. La longueur des fruits varie de 0m,15 à 0m,20, le diamètre de 0m,12 à 0m,16, et le poids de 2 à 3 kilogrammes. On peut en laisser deux sur chaque pied.

Il est surprenant que la culture du cantaloup d’Alger n’ait pas été adoptée par les maraîchers des environs de Paris, car c’est un des melons d’été les plus rustiques, et celui de tous, peut-être, dont la qualité est le plus régulièrement bonne. La chair en est épaisse, juteuse, parfumée et toujours très sucrée ; la maturité, demi-hâtive.


MELON CANTALOUP A CHAIR VERTE.


Plante moyenne, ramifiée, assez grêle ; feuilles moyennes ou petites, d’un vert foncé, plissées sur les bords et souvent assez profondément divisées en cinq lobes. Fruit sphérique ou légèrement déprimé, à côtes peu marquées, avec le fond des sillons vert clair, le dos des côtes faiblement galeux et marbré de blanc et de vert foncé. La longueur des fruits varie de 0m,12 à 0m,14, le diamètre de 0m,14 à 0m,16, le poids d’environ 1 kil. 200 à 1 kil. 500. Chaque pied peut en porter deux et quelquefois trois. Chair vert pâle, très épaisse, fondante, juteuse, sucrée et très délicatement parfumée. C’est un des plus fins de tous les melons cantaloups.



MELON CANTALOUP NOIR DES CARMES.


Synonyme : Cantaloup sucrin de Montreuil.
Noms étr. : angl. Early black rock melon, all. Scliwarze Carmeliter Melone.


Plante moyenne, assez ramifiée ; feuilles assez grandes, d’un vert franc,

M. cant. noir des Carmes.
réd. au cinquième.
vif, glacé, très distinctement divisées en cinq lobes, plissées sur les bords et presque toujours légèrement

pliées en forme d’entonnoir ; pédoncule court et épais. Fruit presque sphérique, mais un peu déprimé, à côtes nettement mais peu profondément marquées ; écorce ordinairement lisse et dépourvue de verrues, d’un vert très foncé, presque noir, qui tourne à l’orangé à la maturité. Chair orange, épaisse,

sucrée et parfumée, excellente. Le diamètre du fruit varie de 0m,14 à 0m,18, son épaisseur (du pédoncule à l’œil) de 0m,12 à 0m,15 ; son poids de 1 kil. à 1 kil. 500. On peut laisser deux fruits par pied dans la culture de saison.

Le cantaloup noir des Carmes est un des meilleurs melons hâtifs et celui dont la culture présente le moins de difficulté.


M. cantaloup noir du Portugal (réd. au cinquième).

MELON CANTALOUP NOIR
               DU PORTUGAL.


Synonymes : Cantaloup gros Portugal, C. gros galeux, M. monstrueux de Portugal, M. de caille.

Nom étranger : angl. Black rock melon.


Plante très vigoureuse, ramifiée, à feuilles très grandes, molles, arrondies, entières, d’un vert franc, ressemblant plus à celles d’un melon brodé qu’à celles d’un cantaloup. Fruit très gros, légèrement oblong, très obtus et presque aplati du côté opposé au point d’attache ; à côtes profondément marquées et à écorce inégale, bossuée, marquée de taches d’un vert noir sur fond vert ; pédoncule très long, remarquablement renflé à son insertion sur le fruit. La forme du fruit est un peu variable ; quelquefois la longueur dépasse le diamètre transversal, quelquefois c’est l’opposé qui a lieu. Les deux diamètres varient de 0m,22 à 0m,30 ; le poids du fruit atteint aisément 5 ou 6 kilogrammes. Chaque pied n’en peut porter qu’un seul.



MELON CANTALOUP ORANGE.


Synonymes : Cantaloup orange, C. d’Orange.


Plante moyenne, ramifiée ; feuillage d’un vert un peu grisâtre, entier,

M. cantaloup orange.
réd. au cinquième.
légèrement denté sur les bords. Fruits petits, oblongs, nombreux, à côtes assez marquées, de couleur vert pâle, pointillés et marbrés de couleur plus foncée. Chair orange, pas très épaisse, remarquablement ferme et presque dure, peu juteuse, mais sucrée et parfumée. La longueur du fruit ne dépasse guère 0m,12 à 0m,14 ; le diamètre transversal varie de 0m,09 à 0m,11. Le poids moyen est d’environ 500 à 600 grammes. On laisse ordinairement de sept à neuf fruits sur chaque pied.

Le M. cantaloup orange présente quelquefois, sur la partie saillante des côtes, des gerçures qui ressemblent beaucoup aux dessins caractéristiques des melons brodés. Ce caractère, joint à sa forme allongée, pourrait le faire regarder comme intermédiaire entre les melons brodés et les cantaloups proprement dits.


MELON CANTALOUP PRESCOTT PETIT HÂTIF A CHASSIS.


Nom étranger : angl. Prescott small early frame melon.


Plante moyenne, à feuilles assez grandes, arrondies ou un peu anguleuses,

M. cantal. Prescott petit
hâtif à châssis.
réd. au cinquième.
d’un vert blond légèrement grisâtre, presque toujours repliées en forme d’entonnoir. Fruit sphérique ou un peu déprimé, à côtes marquées, faiblement verruqueuses, marbrées de vert foncé sur fond vert pâle, fond des sillons d’un vert olive uni. Chair orange, épaisse, juteuse et fondante. Le diamètre du fruit varie de 0m,12 à 0m,14 environ, son épaisseur de 0m,10 à 0m,12. Il pèse de 800 grammes à 1 kilogramme. On ne laisse qu’un fruit par pied en primeur, et deux en pleine saison.

Ce melon est remarquablement hâtif et de qualité presque constamment excellente. C’est, avec le cantaloup noir des Carmes, le meilleur pour les cultures forcées sous


MELON CANTALOUP PRESCOTT FOND BLANC DE PARIS.


Plante assez vigoureuse, ramifiée, à feuilles moyennes, plissées sur les bords et souvent divisées en cinq lobes, d’un vert franc assez foncé. Fruit gros, très déprimé ; côtes larges, a surface très rugueuse, couverte de bosses et de proéminences de toutes formes, et panachée irrégulièrement de vert foncé et de vert pâle sur fond blanchâtre. Les côtes sont séparées par des sillons très profonds et très étroits. Chair orangée, très épaisse,

M. cantal. Prescott fond blanc de Paris.
réd. au cinquième.
extrêmement fine, juteuse et fondante. L’écorce est aussi d’une grande épaisseur, mais, à cause de la forme du fruit, cela n’empêche pas la chair d’être fort abondante. La longueur du fruit, c’est-à-dire la distance de l’insertion du pédoncule à l’ombilic, peut varier de 0m,12 à 0m,14, le diamètre transversal de 0m,22 à 0m,28. le poids de 2 kil. 500 à 4 kilogrammes. On ne laisse habituellement qu’un seul fruit par pied ; exceptionnellement on peut en laisser deux.



MELON CANTALOUP PRESCOTT FOND BLANC ARGENTÉ.


Cette variété ne diffère de la précédente que par la teinte un peu plus métallique de l’écorce des côtes, et par le volume un peu plus fort du fruit.

M. cantaloup Prescott fond blanc argenté.
réd. au cinquième.
Ses qualités sont exactement les mêmes que celles du cantaloup Prescott fond blanc de Paris.

Ces deux variétés sont les plus cultivées par les maraîchers parisiens, et le marché en est abondamment approvisionné depuis le mois de juillet jusqu’à la fin d’octobre.

Par là même que les C. Prescott de grosse race sont extrêmement cultivés, il arrive que très fréquemment on en voit paraître des variétés nouvelles. Quand un très bon fruit a présenté un caractère extérieur quelconque le distinguant un peu des autres, on est porté à reproduire ce caractère pour reproduire la qualité : et voila souvent un nouveau melon créé du coup.


Melon cantaloup sucrin.
réd. au cinquième.

MELON CANTALOUP SUCRIN.


Plante moyenne, bien ramifiée, vigoureuse et rustique ; feuillage assez ample, très distinctement lobé, d’un vert grisâtre foncé. Fruit presque sphérique ou un peu déprimé, à côtes peu marquées, de couleur gris argenté, unie, contrastant peu avec le fond des sillons, qui est d’un gris pâle. Chair orange, très épaisse, sucrée, juteuse et parfumée ; écorce remarquablement mince. Le diamètre du fruit varie de 0m,12 à 0m,14. Le poids en est généralement compris, entre 1 kil. 200 et 1 kil. 800. Chaque pied peut facilement porter deux fruits. C’est une des variétés qui réussissent le mieux en pleine terre.



AUTRES VARIÉTÉS DE MELONS CANTALOUPS.


Cantaloup d’Arkhangel. C’est une jolie variété, de grosseur moyenne, à fruit presque sphérique ou légèrement déprimé, à côtes peu marquées, à écorce vert grisâtre, peu galeuse, à peu près intermédiaire comme apparence entre le C. Prescott fond gris et le C. sucrin. La chair en est rouge, épaisse, juteuse, sucrée et d’un goût relevé.

C. de Cavaillon. Variété hâtive, à fruit petit, pesant à peine 1 kilogramme, extrêmement déprimé, ayant le diamètre plus que double de son épaisseur ; côtes assez marquées ; peau presque unie, marbrée de vert pâle et de vert foncé. Chair rouge. Ce petit cantaloup est expédié en très grandes quantités du Midi sur Paris, au commencement de l’été ; il ne parait pas différer bien sensiblement d’une variété particulière aux environs de Lyon, qu’on appelle C. de Pierre-Bénite.

C.d’Épinal. Paraît être une variété, un peu plus volumineuse, du C. Prescott petit hàtif. Le fruit en est presque sphérique, les côtes assez marquées, l’écorce vert pâle panaché de gris, la chair rouge, très épaisse.

C. fin hâtif d’Angleterre. Cette variété, aujourd’hui peu cultivée, se distingue par son petit volume et sa grande précocité. Le fruit en est légèrement déprimé et ne dépasse pas 0m,10 à 0m,12 de diamètre ; la chair en est rouge, fine et bonne.

C. du Mogol. Fruit presque piriforme, deux fois aussi long que large, à côtes très relevées ; écorce rugueuse, velue, et chargée de gales. Chair rouge, épaisse, mais sans finesse. Maturité très tardive.

C. noir de Hollande. Fruit très gros, oblong, quelquefois presque piriforme ; côtes bien marquées, galeuses, d’un vert foncé presque noir, plus ou moins marbrées de vert plus pâle ; écorce épaisse. Chair rouge orangé, relativement peu abondante et assez grossière. Maturité tardive. Cette variété est une des plus volumineuses qui se cultivent, mais la qualité de ses fruits est loin de répondre à leur volume.

C. Prescott à écorce mince. Jolie variété plus sphérique que la plupart des cantaloups Prescott habituellement cultivés à Paris, et du reste extrêmement voisine du C. sucrin, qui se distingue, lui aussi, par le peu d’épaisseur de son écorce.

C. Prescott cul de singe. Dans cette race, l’ombilic du fruit prend un développement considérable, et forme une sorte de renflement ou de calotte ayant pour effet de donner au fruit quelque chose de l’apparence d’un giraumon turban. Cette particularité de structure, s’étant quelquefois rencontrée accidentellement unie a une qualité remarquable du fruit, a fait rechercher cette forme par quelques amateurs ; mais les deux caractères ne sont nullement liés l’un à l’autre, et l’on trouve d’aussi bons melons parmi les C. Prescott ordinaires que dans cette race spéciale, dont la forme est presque aussi disgracieuse que le nom. Cette modification, au surplus, n’est pas particulière au C. Prescott ; elle se rencontre parfois également dans le C. sucrin et dans d’autres cantaloups, et même dans des melons brodés, sans que, dans aucune variété, les fruits de cette conformation spéciale soient régulièrement préférables aux autres.


MELON DUDAÏM
Cucumis Melo L. var.


Synonymes : Concombre Dudaïm, Melon de poche, Pomme de Grenade.
Noms étrangres : angl. Queen Anne’s pocket-melon, all. Brabma-Apfel.


Plante grêle, ramifiée ; feuillage léger ; feuilles plus ou moins profondément

Melon Dudaïm.
réd. au quinzième ; fruit au cinquième.
divisées en cinq lobes. Fruits nombreux, très petits, déprimés, dépourvus de côtes, mais marqués de bandes alternativement vertes ou formées de larges macules

jaune verdâtre. Chair peu épaisse, pâle, orangée, non mangeable. Graines ovales, petites. Le diamètre transversal du fruit ne dépasse pas 0m,07 ou 0m,08 ; son épaisseur est d’environ 0m,05 ou 0m,06. Il pèse à peu près 200 grammes. L’odeur, qui ressemble tout à fait à celle des autres melons, sans être aussi forte, est assez agréable quand le fruit approche de la maturité, mais la saveur ne répond pas au parfum ; aussi le M. Dudaïm

n’est-il cultivé que comme curiosité ou parfois comme plante grimpante d’ornement pour garnir des treillages et des berceaux ou pour tapisser des talus.