Les Plantes potagères/Cresson alénois

Vilmorin-Andrieux
Vilmorin-Andrieux & Cie (p. 194-195).



CRESSON ALÉNOIS
Lepidium sativum L.
Fam. des Crucifères.


Synonymes : Passerage cultivée, Nasitor.
Noms étrangers : angl. Garden-cress. all. Garten-Kresse. flam. Hofkers. holl. Tuinkers. dan. Havekarse. ital. Agretto, Crescione inglese, Cerconcello. esp. Mastuerzo, Malpica. port. Mastruço.


Perse. — Plante annuelle à végétation très rapide. Le goût fort et piquant de ses feuilles l’a fait de tout temps rechercher comme condiment, et la culture en est si facile, qu’elle a trouvé place dans les jardins les plus modestes. Feuilles radicales très découpées, assez nombreuses, formant une rosette peu fournie, du centre de laquelle s’élève bientôt une tige lisse, ramifiée, garnie de quelques feuilles presque linéaires ; fleurs blanches, petites, à quatre pétales, faisant place à des silicules arrondies, très déprimées et légèrement concaves. Les graines sont relativement grosses, sillonnées, oblongues, rouge-brique. Elles ont un goût acre et une saveur alliacée. Un gramme en contient 450, et le litre pèse 730 grammes ; leur durée germinative est de cinq années.

Culture. — Il n’est pas de plante plus facile à cultiver que le C. alénois ; on peut le semer en tout temps et en tout terrain avec la certitude d’avoir au bout de quelques semaines des feuilles vertes à couper. Pendant les grandes chaleurs seulement, il est bon de faire le semis à une exposition un peu fraîche et ombragée, afin d’obtenir un produit plus tendre et plus abondant. En été, comme la plante monte rapidement à graine, il est bon de renouveler souvent les semis.

La graine de C. alénois est une de celles qui germent le plus rapidement : à la température de 10 à 15 degrés centigrades, elle lève habituellement en moins de vingt-quatre heures. On utilise quelquefois, en hiver, cette propriété pour se procurer rapidement dans les appartements un peu de verdure fraîche ; il suffit, pour cela, de répandre abondamment de cette graine sur de la mousse ou du sable, ou bien d’en saupoudrer un vase ou un autre objet revêtu de mousse humide ou d’argile fraîche. En quelques jours on obtient une masse de verdure d’un fort joli effet.

Usage. — Les feuilles radicales de la plante sont très employées comme condiment ; on en garnit les mets, particulièrement les rôtis, ou bien on les emploie en hors-d’œuvre ou en salade.


CRESSON ALÉNOIS COMMUN.


Nom étranger : all. Grüne gewöhnliche Garten-Kresse.


La forme qui se rencontre habituellement dans les cultures constitue un progrès assez marqué sur la plante sauvage ; les feuilles sont plus grandes, d’un vert plus foncé, et le produit en est plus abondant.


CRESSON ALÉNOIS FRISÉ.


Synonyme : Cresson crépu.
Noms étrangers : angl. Curled garden-cress or Normandy. all. Krausblättrige oder gefüllte Garten-Kresse.


Les divisions des feuilles sont, dans cette variété, plus nombreuses et plus fines que dans le C. alénois commun ; elles sont en même temps crispées et plus ou moins contournées sur elles-mêmes, ce qui donne à l’ensemble de la feuille une apparence frisée assez agréable.

Cresson alénois frisé.
réd. au cinquième.
Cresson alénois à large feuille.
réd. au cinquième.


CRESSON ALÉNOIS A LARGE FEUILLE.


Noms étrangers : angl. Broad-leaved garden-cress. all. Breilblättrige grüne Garten-Kresse.


Tout à l’opposé de la variété précédente, celle-ci diffère du type en ce que le limbe de la feuille est entier, sans découpures, mais seulement avec quelques dents sur les bords. La feuille est alors ovale, de 0m,05 environ de longueur sur 0m,02 ou 0m,03 de largeur ; elle présente un pétiole nettement aminci et un contour un peu irrégulier.



CRESSON ALÉNOIS DORÉ.


Noms étrangers :angl. Golden or Australian garden-cress. all. Australische Salat-Kresse, Goldgelbe Salat-Kresse.


Cette race peut passer pour une sous-variété du C. alénois à large feuille ; elle présente la même conformation et n’en diffère que par la teinte vert pâle jaunâtre de son feuillage. La différence de teinte entre les deux variétés est toutefois si marquée, qu’elle frappe l’œil le moins exercé.

Ces deux dernières variétés diffèrent tellement, par l’apparence de leurs feuilles, du C. alénois ordinaire, qu’en les voyant avant la floraison, végéter à côté de celui-ci, on serait presque tenté de croire que l’on a affaire à des plantes tout à fait différentes.