Les Petits poèmes grecs/Homère/Hymne XXX

HYMNE XXX.

A la mère de tous.

Je célébrerai la Terre solide, mère antique de toutes choses, nourrice de tous les êtres épars sur le monde. Ils vivent tous de vos largesses, qu’ils rampent sur le sol, qu’ils habitent la mer, ou qu’ils volent dans les airs. C’est par vous, déesse vénérable, que les hommes ont une nombreuse famille et qu’ils jouissent des fruits abondans, car c’est vous qui donnez et soutenez la vie des faibles mortels. Ceux que vous honorez sont heureux : toutes choses leur sont accordées avec largesse. Leurs champs sont couverts de moissons, leurs troupeaux se multiplient dans les pâturages ; leurs maisons regorgent de biens ; leurs villes fécondes en belles femmes obéissent à de sages lois ; partout la richesse et la félicité les accompagnent. O déesse auguste ! divinité bienfaisante, la jeunesse et les plaisirs animent les enfans de ceux que vous protégez. Leurs jeunes filles joyeuses forment des chœurs, et, couronnées de roses, conduisent leurs danses dans les prairies couvertes de fleurs.

Salut, ô mère des dieux ! épouse du ciel étoilé, daignez, dans votre bienveillance pour mes chants, m’accorder une vie heureuse ; je ne vous oublierai jamais, et je vais dire un autre chant.