Les Petits poèmes grecs/Anacréon/Ode LIV

LIV.

Sur lui-même

Déjà mon front est dépouillé, ma tête blanchit, l’aimable jeunesse s’est enfuie loin de moi ; mes dents même ont vieilli. Il ne me reste plus longtemps à jouir des douceurs de la vie. Pour moi qui redoute le Tartare, cette pensée me tire souvent des soupirs : l’aspect de ce séjour est affreux, la pente qui y conduit est horrible. Tous les mortels y descendent : nul n’en connaît le retour.