Les Mystères du peuple — Tome XVI
L’AUTEUR aux lecteurs des Mystères du peuple
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CHERS LECTEURS,


Il y a environ neuf ans, peu de mois après la proclamation de la république de février, je commençais d’écrire ce livre, je viens de l’achever en exil. La tâche était immense, c’est dire qu’elle était au-dessus de mes forces ; je l’ai cependant poursuivie de mon mieux jusqu’à la fin, soutenu par votre bienveillance et par mon inébranlable foi dans la cause à laquelle j’ai voué depuis longtemps les dernières années de ma vie, et dont cet ouvrage est la manifestation historique. Je ressens, en le terminant, la satisfaction profonde que l’on éprouve après l’accomplissement d’un grand devoir, car je le dis, avec trop d’orgueil peut-être, cette œuvre avait à mes yeux l’importance d’un devoir civique.

S’il en était ainsi, la plus glorieuse récompense de mes travaux serait de penser que J’AI BIEN MÉRITÉ DE LA DÉMOCRATIE.


Annecy, 28 juillet 1857.

EUGÈNE SUE.