Les Muses françaises/Gabrielle d’Altenheyme

Les Muses françaisesLouis-MichaudI (p. 331-333).
GABRIELLE D’ALTENHEYM

Née à Paris le 17 mars 1814, elle mourut le 16 mai 1886, également à Paris.

C’était la fille unique d’Alexandre Soumet, de l’Académie française, l’auteur assez oublié de la Divine Epopée.

Elle épousa, en 1834, M. Beuvain d’Altenheym, qui devait devenir inspecteur général de l’Instruction publique.

Ayant vécu longtemps, dans un milieu littéraire elle éprouva, comme tant d’autres, le besoin d’écrire. Elle compose quelques poésies, en attendant le moment où elle collaborera avec Alexandre Soumet à deux tragédies qui ne connurent pas un succès excessif.

Par la suite, elle donna un nombre considérable d’ouvrages en prose pour la jeunesse : Récits de l’histoire d’Angleterre, Quatre siècles littéraires, Les Fauteuils illustres, etc., etc.

En 1858, elle publia un recueil de vers : La Croix et la Lyre. * Après nos récits de l’histoire de France, d’Angleterre, de Rome païenne et de Rome chrétienne, disait-elle dans la préface, reposons-nous un moment, comme dans une fraîche oasis, dans les vastes domaines de l’imagination ; oui, reposons-nous ensemble, cher lecteur, du drame agité de l’histoire, à l’ombre pacifique de la Religion et de la Poésie c’est-à-dire de La Croix et la Lyre. »

Cet extrait donne le ton des poésies contenues dans ce volume. Et, si l’on veut citer quelque pièce de Mme d’Altenheym, c’est encore dans son premier recueil, Les Filiales, qu’il faudra aller la chercher.

Au surplus, sa poésie se rapproche beaucoup de celle de son illustre père… elle n’est ni meilleure ni pire.

BIBLIOGRAPHIE DES ŒUVRES POÉTIQUES : Les Filiales (prose et vers, Paris, 1836, in-8. — Berthe-Bertha, roman on vers, Paris, 1843, in-8. — La Croix et la Lyre, Paris, 1838, in-18. Ce volume contient Le OladùUeiir, tragédie représenttc au Thi^atrc-Français, le 24 avril 1841 ; et Jane Grey, tragédie roprésontéo il rodéon. Ces deux tragédies avaient été écrites avec lu collaboration d’.V. Sounioi..

CONSULTER : AUGER : Mémoires. — LÉON SÉCHÉ, Le CéïKicle de la Muse Française (Annaies liom intique s), Fiivrier-Mars, 1908.

SAPHO

Ou me dit son aiimiito ot jo suis sa |)rèirt.s.st
Oh ! préparez renoens, hlontlcs vierges de Grèce,
Cliantez au bruit des mers… Il vient, il vient, c’est lui
Dans mon OlvinjU’en deuil sa j(>une étoile a lui.
Voyez les Ilots blanchir, et ces barcpies heureuses
Qui gonflent de parfums leurs voile* amoureu.sc.s.
Je quitte l’Italie, et ses dieux étrangers.

Page:Séché - Les Muses françaises, I, 1908.djvu/334 Page:Séché - Les Muses françaises, I, 1908.djvu/335