Les Munitions du pacifisme
Tu ne tueras point — Decalogue.
Aimez-vous les uns les autres. — Sermon du Christ sur la Montagne.
Vous avez entendu qu’il a ete dit : Tu aimeras ton prochain et tu hairas ton ennemi. Et moi je vous dis : aimez vos ennemis... Si vous saluez vos freres seulement, quel merite en avez-vous ? — Sermon sur la Montagne.
Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appeles enfants de Dieu. — Sermon sur la Montagne.
Ne rendez à personne le mal pour le mal. — Saint Paul.
Ce n’est pas contre la chair et le sang que nous avons à combattre, mais contre les esprits malins, etc. — Saint Paul.
Vous n’êtes tous qu’un en Jésus-Christ. — Saint Paul.
Le Diable est l’éternel meurtrier. — Saint Jean.
Nous sommes tous parents, tous frères, tous fils d’un même père. — Saint Basile.
Dieu a fait sortir tous les hommes d’un seul pour qu’ils ne soient pas unis entre eux seulement par la ressemblance, mais encore par la parenté. — Saint Jean Chrysostome.
La fraternité doit s’étendre à ceux qu’on traite habituellement d’étranger. — Saint Jérôme.
Le mal que nos plus grands ennemis nous pourraient faire n’approche pas de celui que nans nous faisons nous-mêmes lorsque nous tes haïssons. — Saint Augustin.
Nous ne connaissons qu’une république, une pour tous, c’est le monde. — Tertulien.
Il n’est pas permis du juste de porter les armes. Tuer un homme est toujours un acte criminel — Lactance.
Les grands, emportés par la vaine gloire, donnent à leurs brigandage les beaux noms de courage et de vertu. — Lactance.
Nous sommes frères par droit de nature et méritons d’autant mieux ce titre que nous n’avons qu’un Dieu, notre père commun. — Tertulien.
On est heureux lorsqu’on a le cœur pur, et que l’on est pacifique. — Saint Augustin.
La science de nous entredesfaire et entretuer, de ruyner et perdre notre propre espèce n’a pas beaucoup de quoy se faire désirer aux bestes qui ne l’ont pas. — Montaigne.
Pourquoi me tuez-vous ? — Eh quoi ! ne demeurez-vous pas de l’autre côté de l’eau ? Mon ami, si vous demeuriez de ce côté, je serais un assassin, cela serait injuste de vous tuer de la sorte ; mais puisque vous demeurez de l’autre côté, je suis un brave, et cela est juste. — Pascal.
Depuis ce temps, l’ambition s’est jouée sans aucune borne de la vie des hommes, ils sont venus à ce point de s’entretuer sans se haïr : le comble de la gloire et le plus beau de tous les arts a été de se tuer les uns les autres. — Bossuet.
La prévention du pays jointe à l’orgueil de la nation nous fait oublier que la raison est de tous les climats, et que l’on pense juste partout ou il y a des hommes. — La Bruyère.
Vous avez bien enrichi sur la manière de vous exterminer : vous avez de petits globes qui vous tuent tout d’un coup... vous en avez d’autres plus pesants... sans compter ceux qui, tombent sur vos toits, enfoncent les planchers, vont du grenier à la cave, et font sauter en l’air, avec vos maisons, vos femmes qui sont en couches, I’enfant et la nourrice ; et c’est là encore où gît la gloire. — La Bruyère.
Les Français qui trouvalent non seulement naturel, mais glorieux de conquérir une partie de I’Europe sous Napoléon, se plalgnent amèrement qu’on leur ait volé deux provinces. (Qui d’ailleurs n’étaient pas à eux il y a deux siecles, et dont l’une ne parle pas leur langue.) — Jean de Triac, 1896.
Le lâche n’est pas celui qui cherche à empêcher la guerre. C’est celui qui supporte qu’on l’y condamne. — Paul Reboux.
Pour se dépouiller, se brûler, s’égorger les uns les autres plus ingénieusement, les hommes ont inventé des règles et des principes qu’on appelle l’art militaire, et ont attaché à la pratique de ces règles l’honneur, la noblesse et la gloire. — Encyclopédie, de Diderot.
Combien faudra-t-il de temps pour que les hommes cessent de s’inquiéter, de s’agiter et de s’entre-détruire. — Buffon.
Ce sont des barbares sédentaires qui, du fond de leur cabinet, ordonnent, dans le temps de leur digestion, le massacre d’un million d’hommes, et qui en font remercier Dieu solennellement. — Voltaire.
Ces multitudes (les soldats) s’acharnent les unes contre les autres, non seulement sans avoir aucun intérêt au procès, mais sans savoir même de quoi il s’agit. — Voltaire.
La religion artificielle encourage à toutes les cruautés que l’on exerce de compagnie. — Voltaire.
Toute paix est bonne, toute guerre est mauvaise. — Franklin.
L’office des sages et des gens de bien est donc de protester contre cette passion pour la gloire militaire qui semble en réalité la source la plus inépuisable de misère ici-bas. — Amiral Sidney Smith.
Le genre humain est un par essence et l’ordre parfait n’existera, et les maux qui désolent la terre ne disparaîtront entièrement que lorsque les nations, renversant les funestes barrières qui les séparent, ne formeront plus qu’une grande et unique société. — Lamennais.
O douleur, ô honte, de voir des humains nos frères en venir aux mains avec leur propre espèce, comme des bêtes de sang, pour s’égorger entre eux, armés par un homme qui reste par derrière, à l’écart, et rit. — Shelley.
Le penchant agressif transforme la bassesse en grandeur d’âme. — Herbert Spencer.
La guerre est le seul jeu où les deux partis se trouvent en perte lorsqu’il est fini. — Walter Scott.
La vraie religion est amour; la fausse religion est haine. — De Bonald.
Le mot nous n’a pas de sens dans l’association catholique, à moins qu’il se rapporte à tous. — Joseph de Maistre.
Il n’y a qu’une morale, une justice éternelle, immuable, absolue, une et la même toujours en toute affaire humaine, d’homme à homme, de peuple à peuple, de gouvernant à gouverné. — Père Lacordaire.
De tous les commandements de Dieu, le plus grave, le plus évident, le plus nécessaire, le plus oublié, le plus publiquement violé, le plus glorieusement foulé aux pieds est celui-ci : « Tu ne tueras pas. » Il est absurde, il est abominable que les hommes s’égorgent entre eux, il faut donc que cela finisse. — Père Gratry.
Parmi les sottes croyances, une des plus fâcheuses est celle qui dit que faire du mal aux hommes peut faire du bien aux choses. C’est pourtant sur cet axiome que sont fondées toutes nos déclarations de guerre. — Boucher de Perthes.
Pour se garantir contre le brigandage organisé par une centaine de malfaiteurs exploitant la bêtise humaine, l’Europe tout entière entretient des armées permanentes, enlève ses hommes au travail utile et fécond et jette toutes ses forces, toutes ses ressources, dans un gouffre sans fond. — Camille Flammarion.
Aussi longtemps que la fabrication du matériel de guerre et l’entraînement à la guerre seront notre unique manière de préparer la paix, nous préparerons presque certainement la guerre. — Norman Ancell.
Le service pour tous, qui est une des formules les plus chères de notre démocratie, est une sentence de mort édictée contre elle-même par la société qui l’inventa. — Jules Delafosse.
Si jamais un pacte sérieux, tel que l’indique l’expression droit international, doit être formé entre les nations, ce sera l’œuvre de la paix, non de la guerre. — Cobden.
Il ne Nous est pas possible de Nous abstenir d’élever encore une fois la voix contre cette guerre qui Nous apparaît comme un suicide de l’Europe civilisée. — S. S. Benoit XV.
Enfants, on vous égare. On vous met sous le joug; on vous conduit à l’abattoir; on vous fait verser le sang d’hommes qui sont vos frères, victimes comme vous, esclaves comme vous. Parlez donc. D’un mot vous pouvez remplacer la violence par le droit et la guerre par la paix… — Prof. Charles Richet.
… Mais lorsque les conséquences et les désastres se développeront, les peuples diront aux responsables : « Allez-vous-en, et que Dieu vous pardonne. » — Dernières paroles du dernier discours de Jaurès, à Bruxelles, 29 juillet 1914.
L’état de paix, idéal rêvé, ne pourra être réalisé que le jour où ceux qui souffrent le plus de la guerre, s’apercevant qu’ils tiennent leur sort entre leurs mains, emploieront tranquillement la force d’inertie. — Harduin, le Matin, 6 déc. 1901.
Je n’aurais pas pu être soldat, j’aurais déserté, ou je me serais suicidé. — Renan.
Il n’y a qu’un moyen d’humaniser la guerre, c’est de la supprimer. — F. K. Endres.