Les Métamorphoses (Apulée)/Traduction Bastien, 1787/I/Remarques sur le Livre III


REMARQUES

SUR

LE TROISIEME LIVRE.


(1) Déja l’Aurore. Le texte dit, Commodum punicantibus phaleris Aurora roseum quatiens lacertum, cælum inequitabat. Déjà l’Aurore dans son char, par le mouvement de son bras couleur de roses, excitoit dans les airs la course de ses chevaux, dont les harnois sont d’un rouge éclatant. Les poëtes ont feint que l’Aurore avoit un mari extrêmement vieux, nommé Tithon, et qu’elle avoit coutume de se lever avant le jour. Elle est fille d’Hypérion et de Thia, selon Hésiode en sa théogonie, et selon d’autres, de Titan et de la Terre, ou du soleil et de la Terre.

(2) Les jambes croisées. C’est la posture ordinaire de l’homme qui est dans la peine ou dans l’embarras.

(3) Et qu’on m’eût promené, comme on fait les victimes, quand on veut appaiser la colère des Dieux. Anciennement, chez de certains peuples, et même dans les Gaules à Marseille, lorsqu’on étoit affligé de quelque calamité publique, comme de la famine, de la peste, de la guerre, &c., on choisissoit un homme le plus mal fait et le plus disgracié de la nature qui se pouvoit trouver ; on le nourrissoit pendant un an de mets exquis et succulens, ensuite on le promenoit dans toutes les places de la ville, et, après l’avoir chargé de toutes sortes d’imprécations, pour détourner sur lui seul tous les maux dont on étoit affligé ou menacé, on le jettoit dans la mer.

Dans les sacrifices expiatoires, on faisoit faire trois tours aux victimes autour des terres, avant de les égorger. Cette procession et solemnité s’appeloit ambarvale, et se faisoit principalement pour les fruits de la terre, afin que, par telle sanctification, la fertilité fût plus considérable. Les rogations représentent cette cérémonie.

(4) Qu’un jugement de cette importance fût rendu dans la place où l’on représentoit les jeux. J’ai exprimé ainsi, fût rendu dans le théâtre, qui est dans le texte, parce que ce terme de théâtre, qui, chez les anciens, comprenoit toute l’enceinte du lieu commun aux acteurs et aux spectateurs, ne s’entend chez nous, que d’un lieu élevé, où l’acteur paroît et où se passe l’action. Tout cet édifice en général, destiné aux spectacles des anciens jeux publics qui se nommoit le théâtre, comprenoit la scène, l’orchestre et les degrés qui servoient de siège aux spectateurs. La scène avoit trois parties principales : 1, le pupitre ou proscenium, c’est-à-dire, le devant de la scène ; 2, la scène proprement prise ; 3, le derrière de la scène, en latin, poscenium. Le pupitre étoit le lieu élevé sur lequel les acteurs jouoient, qui est ce que nous appelons aujourd’hui le théâtre. Ce pupitre ou proscenium avoit deux parties aux théâtres des Grecs, l’une où les acteurs jouoient, et l’autre où les chœurs venoient réciter, et où les pantomimes faisoient leurs représentations, ce qu’ils nommoient loreion. La scène étoit une face de bâtiment d’une structure magnifique et enrichie de décorations. Le derrière de la scène ou poscenium étoit le lieu où se retiroient les acteurs et où ils s’habilloient.

La séconde partie du théâtre, pris en général, étoit l’orchestre ; c’étoit le lieu le plus bas du théâtre, qui étoit un demi-cercle enfermé au milieu des degrés. Chez les Grecs, il faisoit partie de la scène prise en général ; mais, chez les Romains, aucun des acteurs ne descendoit dans l’orchestre qui étoit occupé par les sièges des sénateurs.

La troisième partie du théâtre, pris en général, étoient les degrés où les spectateurs étoient assis, qui avoient plus d’étendue à mesure qu’ils s’élevoient. Dans les premiers temps, on n’étoit assis que sur la pierre ou le bois dont ces degrés étoient faits, mais, dans la suite, on y mit des oreillers ou d’autres sortes de sièges.

Pour donner quelque idée de la magnificence des théâtres des anciens, je parlerai seulement de celui que M. Scaurus, étant Edile, fit bâtir à Rome. Il contenoit quatre-vingt mille personnes, il y avoit trois cent soixante colonnes, en trois rangs les uns sur les autres. Celles d’en-bas qui avoient trente-huit pieds de haut, étoient de marbre ; celles du second rang étoient de crystal, et les troisièmes étoient dorées. Entre toutes ces colonnes, il y avoit trois mille statues de bronze, avec un très-grand nombre de riches tableaux. Pline, liv. 36, chap. 15.

(5) Un petit vase plein d’eau. Ce vase se nommoit Clepsidre ; l’eau dont on le remplissoit étoit un quart-d’heure ou un peu plus à en sortir. On accordoit un plus grand nombre de Clepsidres à l’accusé qu’à l’accusateur, parce qu’on supposoit qu’il falloit plus de temps pour se justifier, qu’il n’en falloit pour accuser.

(6) Etranger. Ciceron dit, au premier livre des Offices, que le degré de société est plus proche entre ceux qui sont d’une même nation et langage, mais qu’il y a plus étroite alliance, lorsqu’on est de la même ville. La loi mosaïque recommandoit le soin des étrangers. Platon, au 8e liv. de ses loix, veut que les étrangers demeurent vingt ans dans la ville où ils ont élu leur domicile, exerçant quelque métier, sans payer aucune taille, et qu’au bout de ce temps ils se retirent.

(7) Je n’ignore pas. C’est la défense de l’accusé, de laquelle l’état ou constitution est judiciaire ; car il ne nie pas le fait dont il est chargé, mais il démontre qu’il le fait avec droit et raison. Ainsi dans la cause d’Horace, homicide de sa sœur ; l’intention de l’accusateur est, vous avez tué votre sœur ; l’excuse du défendeur, je l’ai voirement tuée, mais avec raison. La question est savoir si l’homicide est raisonnablement commis et selon le droit ? Or, puisqu’il est loisible de tuer celui qui en veut à votre vie, et que chacun a droit de faire ce qu’il peut pour la conserver, il soutient qu’il a eu raison de tuer ces trois voleurs.

(8) Inimitié particulière. Les docteurs en droit commandent qu’en tout procès on regarde principalement la cause : or, suivant eux, toute cause est impulsive, comme colère, haine : ou ratiocinative, comme gain, hérédité : davantage, la cause est ou efficiente, quand nous disons, il a été provoqué par tel ou tel sujet : ou adjuvente, quand nous disons, cette cause ou ce sujet l’a aussi poussé : ou prohibée, comme, mais j’ai eu raison de n’en rien faire, de peur que l’hérédite ne parvînt à mon ennemi. Apulée, dans ce moment, se sert de l’impulsion, disant qu’il n’a aucune inimitié, et de la ratiocinative niant avoir fait le délit par aucune envie de gain.

(9) Enfant malheureux. Les exemples émeuvent davantage que les paroles. Ainsi Sergius Galba échappa à la punition qu’il méritoit, produisant et tenant entre ses bras ses petits enfans, et les portant de tous côtés pour émouvoir la compassion du peuple. Pour cet effet, les criminels produisent ordinairement leurs femmes, leurs enfans dans l’état le plus abandonné et le plus malheureux.

(10) Car le valet qui l’accompagnoit s’est sauvé sans qu’on ait pu le découvrir, et cela réduit l’affaire au point qu’il faut donner la question au coupable. Quand quelqu’un étoit accusé d’un crime chez les anciens, la coutume étoit d’appliquer tous ses esclaves à la question pour en découvrir la vérité. C’est ce qui fait que le juge dit ici, qu’il faut donner la question à Apulée, puisque son valet a disparu, et qu’on ne peut plus apprendre la vérité du fait par son moyen.

(11) Le feu et la roue à la manière de la Grèce. Cette manière de donner la question par le feu et la roue est aussi rapportée dans Achilles-Tatius. Les Romains, au lieu de feu et de roue, se servoient de lames ardentes et du chevalet, qui faisoient les mêmes effets ; les lames de brûler, et le chevalet de tirer et d’étendre les membres avec violence, comme la roue chez les Grecs.

(12) Comme un homme. Le bien particulier que les mères, les enfans et les esclaves possédoient, sous l’autorité du père de famille, se nommoit peculium.

(13) Et je ne repris point mes esprits. Le texte dit, Nec priùs ab inferis emersi : Et je ne sortis point des enfers. Apulée étoit si accablé de ce qui venoit de lui arriver, et il avoit si bien cru perdre la vie, qu’il se regardoit déjà comme un homme descendu aux enfers, jusqu’au moment que son hôte Milon vint le prendre par la main pour l’emmener chez lui.

(14) Car elle vous choisit pour son protecteur. C’étoit la coutume des provinces soumises à l’empire romain, de se choisir à Rome des protecteurs pour les affaires qui les regardoient. C’est ainsi que Lacédémone étoit sous la protection des Claudiens, Boulogne, sous celle des Antoines, la Sicile, sous celle de Cicéron, ainsi des autres.

(15) Elle vous a décerné une statue de bronze. Entre les plus éclatantes marques d’honneur qu’on pouvoit donner aux grands hommes, celle qui tenoit le premier rang, étoit de leur élever des statues. D’abord elles ne se donnoient qu’aux Héros qui l’avoient mérité par de grands exploits ; mais dans la suite, on en récompensa aussi le mérite de ceux qui se rendoient recommandables par leur doctrine et par leur éloquence, ou par quelque bienfait particulier que le public en avoit reçu.

(16) Un des domestiques de Birrhene vint m’avertir, de sa part, que l’heure approchoit d’aller souper chez elle. C’étoit la coutume des anciens, lorsqu’ils avoient invité quelques personnes à venir manger chez eux, de les envoyer encore avertir quand l’heure du repas approchoit. Ainsi Térence, dans l’Héauton-Timorumenos fait dire à Chremès.


— Sed, ut dixi, tempus est
Monere oportet me tunc vicinum Phaniam
Ad cœnam ut veniat. Ibo ut visam si domi est.
Nihil usus fuit monitore ; jam dudùm domi
Præsto apud me esse ajunt. Egomet convivas morer.


Mais le jour est déjà bien avancé, il faut que j’aille avertir notre Phania de venir souper avec nous ; je vais voir s’il n’y seroit point allé. Il n’a pas eu besoin d’avertisseur, on vient de me dire qu’il y est déjà. C’est moi-même qui fais attendre les autres. Act. 1, scen. 2.


(17) Mais, comme je ne pouvois penser à cette maison sans frémir. C’étoit à cause de ce qui lui étoit arrivé au retour du soupé qu’il y avoit fait, où il avoit un peu trop bu.

(18) Etant initié dans plusieurs mystères de religion. Saint Augustin dit qu’Apulée étoit prêtre en Afrique, et qu’alors il y faisoit représenter des jeux publics et des spectacles de gladiateurs, de chasses, &c.

(19) Secret. Orphée obligeoit par serment tous ses confrères, à ne communiquer les secrets de la religion à des oreilles prophanes. Les Platoniciens ne veulent pas que les vénérables maximes de leurs secrètes disputes soient divulguées aux ignorans. Pythagore et Porphyre conjuroient leurs disciples à se contenir religieusement en silence. Tertulien, dans l’Apologétique, dit : que la foi du silence est due à la religion.

(20) La sincérité. Portius Caton disoit qu’il se repentiroit, si jamais il avoit confié quelque secret à une femme. Les histoires sont remplies de preuves que les femmes n’ont jamais su garder de secrets. Leur impuissance à garder un secret, a fait naître ce proverbe : Il ne se faut fier ni à femme ni au giron. Celle-là a l’esprit incertain et léger ; et ceux qui tiennent quelque chose en leur giron ou bien au bas de leur manteau, le laissent tomber bien souvent sans se le rappeler.

(21) Elle commença, suivant sa coutume, à étaler tout ce qui servoit à sa magie. Vous trouverez dans Lucain, liv. 6, une magnifique description d’un semblable appareil magique.

(22) Des os. Démocrite a dit que les os de la tête d’un criminel servent à certains remèdes, et ceux d’un ami ou d’un hôte à d’autres. Artemon faisoit boire du miel dans le crâne d’un homme tué, puis brûlé, contre le mal caduc. Anthée composoit des breuvages qu’il faisoit prendre dans le test d’un pendu contre les morsures d’un chien enragé. Apollonius a voulu faire croire que, contre la douleur des gencives, il les faisoit scarifier avec la dent d’un homme tué par violence. Les rognures des ongles, suivant quelques-uns, guérissent des fièvres tierces, quartes et quotidiennes.

(23) Pleins de sang. Les magiciens estiment qu’il vaut mieux boire le sang humain tout chaud, et respirant, pour ainsi dire, encore. Faustine, fille d’Antoninus, puis femme de l’empereur Marcus, se fit, par le conseil des Chaldéens, un bain de sang d’un gladiateur, dont elle s’étoit amouraché et que son mari avoit fait tuer ; puis elle coucha avec son mari : ainsi cet amour se perdit, et Commodus lui naquit, lequel fut plus gladiateur qu’empereur.

(24) Hidromel. C’est de l’eau cuite avec du miel. Ce breuvage est bon pour ceux qui frissonnent continuellement, et qui ne peuvent endurer le froid. Il est excellent aussi contre la toux. Il s’en fait encore avec du vin vieux et du miel frais, qui ramollit le ventre, et donne de l’embonpoint. Quelques-uns se sont nourris d’hidromel dans leur extrême vieillesse. L’empereur Auguste ayant demandé à Pollion, bourgeois de Rome, âgé de plus de cent ans, par quel moyen il avoit conservé cette vigueur et d’esprit et de corps, lui répondit, avec de l’hidromel par dedans, et de l’huile par dehors.

(25) Comme fit jadis Ajax en fureur ; non pour vous acharner, comme lui, à tailler en pièces des troupeaux entiers de bêtes vivantes. Ajax, fils de Telamon, étoit, à ce que dit Homère, après Achille, le plus vaillant des Grecs qui étoit au siège de Troye. Achille étant mort, Ajax prétendit avoir ses armes, mais Ulysse s’y opposa et voulut aussi les avoir. L’affaire fut remise à la décision de tous les chefs de l’armée, et les armes d’Achille furent adjugées à Ulisse ; les Grecs firent plus d’état de sa prudence, que du courage et de la force d’Ajax, qui fut transporté d’une telle fureur de cette préférence, qu’il massacroit tous les animaux qu’il rencontroit, croyant toujours tuer Ulisse. Enfin, connoissant son erreur, il devint encore plus furieux, et se tua lui-même.

(26) Vous êtes un bon fripon. Le texte dit, Vulpinaris amasio, vous faites le renard, mon mignon. La manière dont je l’ai mis est plus selon notre usage. Il est vrai qu’on dit, en parlant d’un homme rusé et artificieux, c’est un fin renard ; mais cette façon de parler ne convient que dans le style bas et comique. Le renard passe pour le plus fin et le plus malicieux de tous les animaux. Esope lui a fort bien conservé son caractère dans ses fables. Quelques personnes reprochoient un jour à Lysandre, Lacédémonien, qu’il employoit l’artifice et la fourberie, pour venir à bout de ses desseins. Il leur répondit en riant : que, quand on ne pouvoit parvenir à ce qu’on souhaitoit avec la peau du lion, il falloit se couvrir de la peau du renard.

On eût pu traduire encore par le mot renarder ; il s’emploie souvent pour signifier, pervertir la vérité par fraudes et par mensonges, le mot est pris des ruses de l’animal. Amoureux renardesque se peut entendre d’un amant frivole et imposteur.

(27) Vous voudriez donc que je fusse moi-même la cause de mon malheur : le texte dit, Meque sponte asciam cruribus meis illidere compellis : Vous voulez que je me donne moi-même de la hache dans les jambes. C’est une métaphore tirée des charpentiers qui sont assez mal-adroits pour se blesser de leurs propres outils. Ce sont-là de ces sortes de phrases qui ne vaudroient rien dans une traduction, et qu’il faut rendre par d’autres façons de parler, conformes au génie de notre langue, et au sens de l’auteur.

(28) Je délibérai quelque temps en moi-même fort sérieusement, &c. Le texte dit : Diù denique ac multum mecum ipse deliberavi, an nequissimam facinorosissimamque feminam illam spissis calcibus feriens, et mordicitus appetens necare deberem. Enfin je délibérai long-temps et fort sérieusement en moi-même, si je ne devois point, à force de coups de pieds et avec les dents, mettre à mort cette très-méchante et très-criminelle femme. Ce sentiment d’Apulée m’a paru bien dur. Je conviens qu’il pouvoit être fâché de se voir tout d’un coup métamorphosé en âne ; mais il devoit bien juger par l’amour que Fotis avoit pour lui, par sa douleur de le voir en cet état, et par tout ce qu’elle lui disoit, qu’elle ne l’avoit pas fait par méchanceté ; et cependant, sans la réflexion qu’il fit, qu’il alloit se priver par la mort de Fotis, des secours nécessaires pour reprendre sa première forme, il étoit prêt de la tuer, comme la plus méchante et la plus abominable femme qui eût jamais été. J’ai cru bien faire d’apporter en cet endroit quelques adoucissemens aux expressions de l’original.

(29) Bonne foi. Les Romains envoyèrent l’image de la foi dans le capitole, près du tout-puissant Jupiter. Les mystères de cette divinité étoient secrets et cachés ; on n’osoit les révéler à personne. Numa Pompilius lui dédia une chapelle et des prêtres. La foi, dit Quintilien, est le souverain bien des choses de ce monde, sacrée parmi les ennemis, sacrée parmi les pirates.

(30) L’image de la déesse Epone. Epone, ou selon quelques auteurs, Hippone étoit la déesse des chartiers et des muletiers. Elle présidoit aux écuries, où sa statue, grossièrement faite, étoit d’ordinaire placée dans une niche taillée dans quelque pilier.

Hippos, en grec, signifie un cheval. La déesse Hippone est au nombre des semones. Ces sortes de Dieux n’étoient pas rangés parmi les célestes, à cause de la pauvreté de leur mérite ; on ne les appeloit pas terrestres, comme indignes de quelques honneurs. Quelques-uns appelent Dieux semones ceux qui tenoient cet espace qui est entre l’air et la terre, et qui rapportoient aux Dieux les vœux et prières des hommes. Ainsi faisoient-ils de même que les médioxumès. Tels étoient Priape, Vertumne, Hippone, Pomone, &c. S. Augustin croyoit que Janus s’appeloit Semone, parce qu’il préside sur la semence.

(31) De recourir tout de bon à la justice, et d’interposer le sacré nom de l’empereur. C’est ainsi qu’en usoient ceux qui se trouvoient dans une grande oppression ; ils s’écrioient, j’en appelle à César, ou seulement ô César ! et l’on portoit un si grand respect au nom de l’Empereur, que, lorsque quelqu’un l’invoquoit ainsi, on suspendoit le jugement de son affaire ; si c’étoit même un homme condamné au supplice, on ne passoit pas outre, et son affaire étoit portée devant l’Empereur, ou devant des juges qu’il nommoit.

(32) Des roses fraîches et vermeilles. On ne pouvoit guère autrement expliquer le texte qui dit, rosæ virgines, des roses vierges, c’est-à-dire, des roses où l’on n’a point encore touché, et qui ne sont pas tout-à-fait épanouies.

Fin des Remarques du troisième Livre.