Les Loups (Romain Rolland)/Personnages

Les Loups (Romain Rolland)
Les LoupsHachette (p. 275-277).
Acte I  ►

Cette pièce a été représentée, pour la première fois, au théâtre de l’Œuvre, le 18 mai 1898, sous le titre de Morituri, avec la distribution suivante :


Bias-Brutus Quesnel MM. Ripert
J.-B. Teulier Lugné-Poë
Verrat Damoye
D’Oyron Dessonnes
Chapelas Hérouin
Buquet D’Avançon
Jean-Amable Saillard
Vidalot Beauduit
L’Aubergiste Buisson
L’Espion Nyson
Un Soldat Mathieu

PERSONNAGES


QUESNEL, commissaire de la Convention. Soixante ans. Gros, sanguin, goutteux, marchant péniblement ; les traits bouffis, l’air assoupi, mais l’œil vif et dur, avec de brusques éclats de colère.
TEULIER, commandant, membre de l’Académie des Sciences. Quarante ans. Froid, correct, soigné, boutonné de la tête aux pieds dans une grande redingote, avec les trois couleurs ; les cheveux très courts. Très grand, très droit, l’air d’un puritain énergique, et, par moments, fanatique ; parlant de façon tranchante, sans gestes.
VERRAT, commandant, charcutier. Même âge. Rouge de peau, cheveux très blonds, taillés en brosse ; énorme tête ; grosses oreilles avec des anneaux ; athlétique ; large dos ; mains poilues aux doigts rongés. Débraillé, tonitruant, sacrant, frappant du poing en parlant.
D’OYRON, commandant, ci-devant. Cinquante ans. D’une mise recherchée, qui contraste avec les autres ; les cheveux longs et poudrés ; maigre, petit, pincé, ironique et hautain.
CHAPELAS, général. Quarante-cinq ans. Un boutiquier sans caractéristiques, que son air buté.
VIDALOT, chef de brigade, garçon d’écurie. Trente-cinq ans. Parlant difficilement, avec une langue pâteuse, et de gros rires pesants. Nature apathique et brutale.
BUQUET, capitaine, clerc d’avoué. Moins de trente ans. L’air déluré, vif et grimaçant.
JEAN-AMABLE, sous-lieutenant. Moins de vingt ans. Petit bourgeois, avec de bonnes joues d’enfant, et une exubérance joyeuse.
L’Espion, paysan rhénan.
L’Aubergiste.
Officiers, Soldats et Foule.

La scène, à Mayence, en 1793, dans la grande salle de l’Hôtel du roi d’Angleterre, qui sert de quartier général à l’état-major.

Une porte à gauche. Deux portes à droite ; dont l’une, à deux battants, ouvre sur un escalier. Grande fenêtre au fond, donnant sur les arbres d’une place. Dans un coin, grand poêle de faïence allumé. Aux murs, affiches, proclamations, images républicaines. Sur les tables, des cartes, des papiers, des victuailles, des sabres. Le double désordre d’une auberge mal tenue, et d’un camp après une bataille.

Pendant tout le drame, on entend le canon, les coups de fusil au loin, dans les silences, — ou les pas de troupes dans la rue, des des chants, des commandements, — tout un bourdonnement de ville assiégée, qui est l’atmosphère de la pièce.