Les Livres d’étrennes, 1896

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Les Livres d’étrennes
J. D.

Revue des Deux Mondes tome 138, 1896


LES
LIVRES D’ÉTRENNES

Quand on parcourt tous ces volumes dont chaque hiver ramène l’éclosion, qui naissent avec les roses de Noël, ne durent comme elles qu’un temps, et qui tranchent par leur provocant éclat sur le brouillard gris d’un jour décoloré, que de choses étonnantes passent et repassent sous les yeux : — fleurs de rêve ou souvenirs historiques, œuvres d’art ou merveilles de la science, — évoquées sous les aspects les plus variés et les plus séduisans, sinon toujours les plus réels et les plus vrais.

Parmi tous ces beaux livres d’histoire, d’archéologie et d’art, il en est qui sont plus que des livres d’étrennes ; de véritables monumens de science et d’érudition, telle l’Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique[1] de M. Maspero, le savant exégète qui a appris des rois et du peuple égyptiens leur propre histoire, qui l’a fait sortir de tous ces hypogées, de la pierre où elle est écrite comme dans un livre toujours ouvert. Sur ces siècles si obscurs ses découvertes et ses recherches ont contribué à répandre la lumière. Avec lui les faits se précisent, et les synchronismes entre l’histoire égyptienne, d’un côté, les histoires grecque, perse, assyrienne, hébraïque apparaissent avec un caractère plus grand de certitude. Les illustrations faites toutes d’après les témoignages anciens, qu’ont fournis les temples de Karnak, les bas-reliefs de Suse, le Sérapéum, toutes relevées d’après des monumens retrouvés et rendus au jour, forment le plus original et le plus authentique commentaire du texte.

Ce n’est pas seulement chez les Égyptiens que l’histoire de l’art se rapproche de l’histoire générale, dont elle donne en quelque sorte la meilleure interprétation. L’histoire de la sculpture grecque[2], elle aussi, s’est entièrement renouvelée depuis un siècle par l’étude des monumens originaux. Des observations précises sur le travail du marbre ou du bronze, sur la polychromie, sur de simples nuances d’exécution, (1) voilà quels sont les indices les plus certains pour le classement chronologique d’une statue ou d’un bas-relief, pour l’attribution à telle ou telle école. Pour la sculpture la technique ne se sépare pas du style. Mais si la sculpture grecque a été maintes fois étudiée sous tous ses aspects, comme en témoignent les livres d’Overbeck et de Lübke publiés en Allemagne, ceux de M. Murray et de Mrs Lucy Mitchell édités en Angleterre, après les travaux d’exégèse et d’archéologie où se sont employés les maîtres de l’érudition depuis Visconti, Otfried Müller et Velcker, il n’y avait pas sur la matière un ouvrage d’ensemble résumant les découvertes les plus récentes, et c’est le grand mérite de M. Collignon d’avoir poursuivi cette laborieuse recherche. Pour sa part, et autant que possible, il s’est tenu en garde contre les jugemens tout faits et, toutes les fois qu’il l’a pu, il a mis à profit les notes prises dans ses voyages, soit sur les lieux mêmes, soit dans les musées d’Europe, et dans ceux de la Grèce. Le sujet est des plus considérables et il ne pouvait être traité avec plus de science, de largeur d’esprit, une observation plus pénétrante que dans cet ouvrage édité avec luxe, qui rendra un réel service aux études d’art antique.

C’est aussi une œuvre d’érudition que ce livre où M. G. Schlumberger retrace une des plus belles pages de l’épopée byzantine[3]. Les illustrations forment un véritable musée des richesses de l’art de Byzance à cette époque.

Après ces voyages dans le passé, ne quittons pas la Grèce et l’Orient sans recommander la lecture de l’instructif et intéressant voyage aux Sept villes de l’Apocalypse[4] de l’abbé Le Camus, si bien préparé par ses recherches apologétiques à faire revivre ce que les siècles n’ont qu’en partie détruit. Si, comme il le dit lui-même pour jouir d’un voyage en Orient, il faut rêver un peu et savoir beaucoup, on peut, comme son jeune élève, le prendre pour guide sans crainte de désillusion, et tout lecteur partagera la joie qu’il a goûtée en le suivant en Grèce, en Macédoine, en Asie Mineure, jusqu’aux sept villes de l’Apocalypse, et saluera avec lui les souvenirs du passé : païens ou chrétiens, qui tous ont parlé à son âme leur inoubliable langage : la Grèce patriote aux Jeux olympiques, la Grèce héroïque à Tirynthe ou à Mycènes, la Grèce artiste à Athènes, le christianisme naissant à Éphèse, à Laodicée, à Colosses, sur les bords du Méandre endormi et du Lycus bouillonnant, à Philadelphie, à Sardes, dans les plaines que l’Hermus arrose de flots dorés, à Thyatire, à Pergame, jusqu’en Macédoine où il vit Philippes et Salonique. Nous les voyons après lui tous ces endroits fameux, car ils revivent dans le texte et l’illustration qui se complètent l’un l’autre et qui en apprennent plus qu’un gros traité sur ces vieilles civilisations d’Orient.

La Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, — dont la librairie Mame vient de faire paraître le premier volume, d’une exécution irréprochable et qui répond si bien à tout ce que l’on pouvait attendre de l’habileté, du goût, on peut ajouter, de la munificence des éditeurs, — occupera, elle aussi, une place distinguée à côté des chefs-d’œuvre de l’iconographie chrétienne, sans cependant ressembler à aucun, ni pouvoir leur être assimilée. Aussi bien ce n’est pas en quelques lignes qu’on a la prétention de juger ce magnifique ouvrage qui sera ici même l’objet d’une plus importante étude. Ces reproductions des principaux événemens de la vie de Jésus, dont M. James Tissot a si bien saisi et rendu les côtés idylliques et dramatiques, n’ont certes pas toute la vigueur de coloris des originaux, mais elles n’ont rien perdu de leur charme mystérieux.

Et puisque nous parlons de choses saintes, il est plus d’une scène qui rappelle la Bible dans l’édifiant tableau que M. Boyer d’Agen nous donne la famille et la jeunesse de Léon XIII[5], plus d’un trait qui pourrait être emprunté aux Évangiles dans ce milieu patriarcal où naquit Joachim Pecci, le plus illustre descendant d’une noble famille originaire de Sienne et, depuis plus de trois siècles, fixée à Carpineto, petite ville de la campagne romaine, perchée sur le sommet d’une verte colline, avec le décor enchanteur de la Semprevisa et du Monte-Capreo. C’est là que celui qui devait être le futur pape grandit, et passa toute son enfance et sa jeunesse en compagnie de ce simple peuple de pâtres. Une chanson y suffit au chevrier qui pousse en avant son troupeau, comme la lecture de l’Évangile au bon seigneur de la contrée, que sa famille entoure et écoute avec dévotion, assise à l’ombre des chênes paternels. C’est à la source des plus chers souvenirs de la famille Pecci, dans les archives conservées dans la bibliothèque du casino ou château du comte Pecci, qui lui fut ouverte sur l’ordre du saint-père, que M. Boyer d’Agen a puisé ses informations, s’aidant de toute la correspondance inédite du colonel Pecci, de ses ancêtres et de ses fils, pour retracer leurs origines, écrire ce livre tout plein d’enseignemens, — car on peut compter parmi les plus admirables la lettre de la comtesse Anne mourante à son fils, ses instructions qui rappellent sainte Monique ; et la correspondance de Joachim, l’intrépide chasseur d’autrefois devenu pasteur de peuples, — et qui contient pour les petits de ce monde un encouragement, pour les puissans un exemple donné par le plus grand des fils de la chrétienté.

Assurément on ne saurait comparer l’œuvre originale que Jehan Foucquet mit plusieurs années à dessiner et à peindre, à des copies rapidement tirées par le procédé industriel de l’héliogravure de l’œuvre du peintre moderne de la Terre Sainte. Mais l’art de Byzance comme l’art de la Renaissance font penser à Jehan Foucquet, puisque, à l’exemple de Cimabuë et de Giotto, il dédaigna les vieilles traditions byzantines et fut en quelque sorte un précurseur de la Renaissance. N’est-ce pas en effet dès 1440, à l’âge de 25 ans, que le peintre de Tours, déjà initié à tous les secrets de l’art à l’école des maîtres enlumineurs et miniaturistes de cette ville, est appelé à Rome afin de faire le portrait du pape Eugène IV, destiné à l’église de la Minerve et peindre celui de Charles VII au Vatican sur ces mêmes murs où soixante-dix ans plus tard Raphaël devait exécuter la Captivité de saint Pierre ? Jehan Foucquet ne fut pas seulement un miniaturiste de talent ; il fut aussi l’initiateur en peinture d’un art élevé. On l’a dit justement, « il a encore le charme, la candeur, la piété du moyen âge, mais il a déjà le relief et la variété d’expression qui seront les caractères de la Renaissance. La France a conservé trop peu de tableaux du peintre de Notre-Dame de Tours et des Grandes Chroniques de France. Mais grâce au duc d’Aumale, quelques-uns des plus beaux morceaux de l’œuvre du « bon peintre et enlumineur du roi Louis XI » sont dès maintenant à jamais revenues de Francfort et restitués à la France, ou à Chantilly, ce qui est la même chose.

Ce sont les quarante miniatures[6] d’un Livre d’Heures, exécutées à la demande d’Étienne Chevalier, trésorier de Charles VII, pour lequel il devait également illustrer de 91 miniatures la compilation de Boccace : Les cas des nobles hommes et femmes malheureux, commençant, on s’en doute, avec Adam et Eve, et se prolongeant jusqu’aux contemporains de l’auteur. Les scènes charmantes du Livre d’Heures d’Etienne Chevalier ont été reproduites par l’héliogravure dans ce magnifique volume. Et si ce n’est pas l’œuvre elle-même qui nous est offerte sous cette forme monochrome, il permettra de juger pourtant de ces miniatures où le sentiment de la vie se fait jour à travers la pieuse timidité des anciennes écoles, où le décor fait revivre le Paris du XVe siècle, avec le Donjon de Vincennes, la Sainte-Chapelle, Notre-Dame, et dans les personnages nous montrent Etienne Chevalier dévotement agenouillé devant la Vierge, Charles VII entouré de sa garde écossaise, souvenirs inestimables de notre histoire et que nous ont conservés ces exquises compositions, qui appartiennent aux dernières années de la vie du peintre ordinaire de Charles VII, d’Agnès Sorel et de Louis XI, et révèlent la pleine maturité de son talent. M. A. Gruyer, qui l’année dernière s’était chargé du commentaire sur la Peinture au château de Chantilly, était tout désigné par sa compétence pour présenter ce nouvel ouvrage extrait des trésors de cette incomparable demeure, et il l’a fait avec son talent et son goût si appréciés. Dans son volume sur Saint Louis et les Croisades[7] Mme de Witt, continuant l’œuvre de reconstitution historique qu’elle a commencée avec les Premiers Rois de France, a réussi à mettre à la portée de tous les trésors originaux de notre langue et de notre histoire nationale ; elle a très habilement choisi et compulsé dans les diverses chroniques les fragmens les plus intéressans, et elle arrivée ainsi à reconstituer une véritable histoire de France, écrite de siècle en siècle par les contemporains où, comme l’a dit un de nos plus grands historiens, « nous ressentons le prolongement des émotions que nous ne connûmes pas, où ces bons vieux temps entrent en notre âme. » Dans ce second volume des Chroniqueurs de l’histoire de France, tout entier écrit d’après les chroniques et mémoires, de Suger à Froissart, nous assistons, pour ainsi dire, à ces guerres furieuses où l’Angleterre apprend à la France à se connaître elle-même, jusqu’au jour où son se réveille à la voix de Du Guesclin et de Jeanne d’Arc et où la lutte, courage commencée entre les rois, continue entre les peuples, assurant l’unité de la patrie française.

Les noms, la physionomie et les faits d’armes de ceux qui ont chassé l’Anglais et fait la France ne seront jamais trop familiers et l’on ne pourra trop multiplier les publications destinées à rappeler leur héroïsme. — L’Histoire de Bertrand du Guesclin[8], de M. Théodore Cahu, animée d’un bout à l’autre d’un souffle de foi et de patriotisme, où passent un frisson d’enthousiasme, l’éclair d’une épée qui flamboie ; avec les illustrations en couleurs ou monochromes de M. P. de Semant, d’un caractère simple, noble et grave et toujours si bien appropriées au texte du récit, est un des plus beaux recueils d’art destinés à l’enfance que nous ayons feuilletés depuis longtemps. Le succès en est assuré comme celui de la Jeanne d’Arc[9] de M. Boutet de Monvel, album dessiné lui aussi pour frapper les jeunes imaginations.

Tous ces grands exemples de l’histoire, ces souvenirs de la défense nationale dans le passé, ramènent naturellement la pensée vers l’armée et la marine d’aujourd’hui, chargées de protéger la patrie, de défendre son honneur, mais qui ne se tiendront à la hauteur de leur mission protectrice qu’en ayant conscience de leurs forces et de celles de leurs adversaires. C’est pour nous donner sur ce point des notions précises, nous faire connaître les moyens propres à protéger nos intérêts que le commandant Picard a écrit ce livre : l’Armée en France et à l’étranger[10], — M. Maurice Loir : Au Drapeau[11], récits extraits de mémoires ou souvenirs militaires.

Dans le Feu à Formose[12] M. J. Dargène a contribué à sauver de l’oubli une page qui fut superbe, l’arrivée de notre escadre aux Pescadores, et écrit, dans un style simple, un bon et beau livre tout vibrant, à la louange du pauvre grand amiral qui la commandait, des officiers et des matelots qui l’accompagnèrent.

Mais si l’on veut bien connaître le Marin français[13], il faut assister à sa vie, à ses occupations journalières, dans les excellens croquis et aquarelles de M. Bourgain, peintre du département de la marine, qui a fixé à jamais la physionomie de nos matelots.

Au lendemain de la réception de l’empereur de Russie à Paris et des fêtes dont elle a été l’occasion, il n’est pas de volume mieux fait pour répondre à la curiosité générale que celui que publie la maison Quantin sur le voyage du Tsar et de la Tsarine en France[14], relation exacte et pittoresque des faits accompagnée de reproductions photographiques, de dessins et de croquis qui placent sous l’œil du lecteur les événemens dans leur vivante réalité.

Après tant d’écrivains distingués qui ont raconté la vie de Marie-Antoinette, M. de Nolhac a trouvé le moyen de donner de la Dauphine[15] un portrait d’une ressemblance qu’aucun autre historien n’avait encore produite aussi parfaite, puisque pour le faire il s’est aidé non seulement de la correspondance de Mercy-Argenteau avec Marie-Thérèse, Joseph II et le prince de Kaunitz, — autrement dit du recueil d’Arneth-Geffroy et du recueil d’Arneth-Flammermont ; des lettres authentiques de la reine, tout récemment réunies par M. de la Rocheterie et le marquis de Beaucourt, des ouvrages de MM. le duc de Broglie, Sorel, Geffroy, mais aussi parce qu’il a pu utiliser quantité de pièces inédites comme les lettres de Louis XV et de Joseph II restées aux Affaires étrangères, celles de Louis XV et de Mme de Villars, de M. de Marigny et de Gabriel, qui sont aux Archives nationales. Les cartons et plans du service du palais de Versailles qu’il connaît comme personne ont fourni les plus précieux détails sur les petits appartenons et sur la vie intérieure, encore mal connue, de la famille royale ; les registres de l’intendant des Menus tirés de la bibliothèque Mazarine ont complété le journal de Papillon de la Ferté. Enfin aux papiers provenant du maître des cérémonies et aux récits connus de Liancourt, Besenval, Soulavie, Genlis, etc., il a pu ajouter le minutieux journal inédit tenu au nom des Premiers gentilshommes de la Chambre. Toute l’histoire du mariage et de la chronique de sa vie de dauphine à la cour de Louis XV, depuis son arrivée à Versailles jusqu’à la mort du roi, M. de Nolhac l’a retracée dans ce nouveau volume sur Marie-Antoinette avec une rare élégance du style jointe à une grande érudition. Pour en rendre l’illustration digne du texte, les musées nationaux et étrangers, les collections particulières des amateurs ont été mis à contribution. Le fac-similé exécuté d’après le célèbre portrait de Marie-Antoinette par Drouais, qui appartient au South-Kensington, est merveilleusement reproduit comme les vingt-huit planches hors texte en photogravure prises sur les peintures, les dessins et les gravures de Drouais, Nattier, Moreau, La Tour, Saint-Aubin, Vanloo. Hubert-Robert, Oudry, Eisen, Choffard sont admirablement rendues.

Ils seront toujours trop rares les grands artistes qui nous initient aux secrets de leur art et nous font entrer dans la confidence de leurs conceptions. Mais quoiqu’il en existe bien peu qui, comme Delacroix et Fromentin, manient aussi bien la plume que le pinceau, il y a toujours profit à entendre un peintre de grande manière, comme Meissonier, parler de lui-même et des autres, surtout quand son dessin, ses croquis, servent de commentaire convaincant à ce qu’il dit, quand on a sous les yeux, comme dans ce bel ouvrage, une reproduction des toiles les plus célèbres du maître, dans des planches dont quelques-unes pou vent lutter pour l’exactitude du rendu avec la finesse de pinceau des originaux, où rien n’est sacrifié de sa touche si légère et si ferme à la fois. C’est dire tout le prix de ce volume[16], où Meissonier montre si clairement comment il procédait pour ne sacrifier aucune partie du tableau tout en faisant valoir telle ou telle autre, et arriver à donner l’impression de la masse et de l’éloignement, celle de l’effet concentré et en quelque sorte concentrique, dans ses tableaux militaires comme dans ses toiles de plus petit format, le Liseur, la Rixe, la Lecture chez Diderot, la Partie d’échecs, le Corps de garde, VAmateur, etc. On comprend en le lisant comment il a acquis cette science de la perspective aérienne, de la dégradation de la lumière, comment, sportsman émérite comme Géricault, il a si bien rendu lui aussi tous les mouvemens du cheval. Dans ces entretiens à bâtons rompus, que complète la préface magistrale de M. Gréard, il apparaît au naturel dans le cadre journalier de ses occupations, nature simple et magnifique, timide et superbe.

Si les peintres de la Hollande n’ont pas conservé toutes les grandes traditions de leurs devanciers, il est encore quelques paysagistes aujourd’hui qui, par leurs qualités, rappellent les grands maîtres de l’école flamande d’autrefois. De ce nombre est H. W. Mesdag, le peintre de la mer du Nord, dont on a remarqué depuis longtemps, en France, les envois annuels au Salon, mais dont on appréciera mieux encore l’originalité dans le choix des sujets, la vigueur de l’exécution en étudiant l’ensemble de son œuvre dans le bel album que vient de lui consacrer M. Ph. Zilcken, un aqua-fortiste de grand talent qui a gravé les principaux tableaux de l’artiste hollandais[17]. C’est bien la mer du Nord avec le Zuyderzée que l’on a devant soi, et l’on pense à Ruysdael, Hobbema, Cuip, Van Goyen, Guillaume van de Velde, à tous ces peintres de paysage et de marine qui ont fixé à jamais ces scènes de la vie hollandaise dans son cadre, toujours le même, de vie maritime, de dunes, de pâturages, de canaux, de fermes, de moulins, de minces horizons que les-nuages semblent encore fermer comme d’un écran mobile qui en rapproche toutes les distances, en modifiant la gamme des tons à l’infini. Puisqu’elle évêque tous ces souvenirs, c’est assez caractériser la valeur de l’œuvre de M. H. W. Mesdag.

L’Histoire populaire de la peinture, par M. Arsène Alexandre, complétée cette année par l’Ecole italienne[18], termine cet ouvrage de vulgarisation qui contribuera à développer le goût des choses d’art.

Le quatrième volume de M. Lafenestre sur la Peinture en Europe, consacré à Venise[19], fournit lui aussi les renseignemens les plus précis et les plus sûrs sur la provenance et la valeur des œuvres d’art des musées ou des collections particulières de la ville des Doges.

Dans Florence et la Toscane[20], M. F. Muntz, dont le nom nous dispense de faire l’éloge, nous donne une large peinture de toute cette région de l’art italien par excellence.

Nous restons sur les côtes de la Méditerranée avec M. Gaston Vuillier, qui après avoir visité la Sicile a cette année parcouru la Tunisie[21] avec une curiosité intelligente et passionnée et célébré également les ruines de Carthage et la clarté des plages africaines, les sables d’or de l’Araad et les fiers débris romains ; ses beaux dessins et ses aquarelles ajoutent encore à l’effet de ses brillantes et vives narrations et de ses descriptions colorées, et l’unité est parfaite entre l’idée et l’exécution.

M. Marius Bernard, qui a lui-même décrit les Côtes barbaresques et visité les Côtes latines, l’Espagne de Tanger à Port-Vendres, continue à son tour ses excursions sur les bords de la Méditerranée, de Port-Vendres à Vintimille[22], où la douceur et la beauté du climat, la mer d’un éclat incomparable, sont bien faites pour solliciter un ancien officier de marine et le retenir. Il n’a jamais été mieux inspiré par les mœurs locales et la variété des sites, que rendent d’habiles croquis. L’intérêt de ce voyage ne le cède en rien au précédent et l’auteur y sera certainement accompagné par tous ceux qui ont eu jusqu’ici tant de plaisir à le suivre.

Dans Le Cœur de Paris[23], qui complète Paris de siècle en siècle, on trouvera due à l’habile crayon de M. Robida la reconstitution de Paris à travers les âges, depuis la gauloise Lutèce jusqu’à nos jours.

C’est encore en France que nous conduit M. Jean Ajalbert, dans l’Auvergne[24], si admirable dans ses paysages tantôt âpres et sévères, tantôt agrestes et gracieux, aux villages et aux montagnes si pittoresques. Il la parcourt en voyageur enthousiaste et passionné et les quatre cents croquis et illustrations de son collaborateur Alfred Montador dénotent, par leur choix et leur exécution, un véritable artiste.

M. Martel, qui s’est fait connaître par l’étude des Abîmes et ses explorations souterraines, nous donne aujourd’hui la spéléologie de l’Irlande et des Cavernes anglaises[25], avec des vues saisissantes.

M. Guillaume Capus, l’explorateur du Pamir, nous parle dans ce nouveau livre de la Bosnie et l’Herzégovine[26]. Ses observations sont toujours pleines de science, d’originalité, de couleur, comme les illustrations mêmes de cet intéressant voyage[27]. Citons encore dans la collection des Voyages illustrés : Mon voyage à la Mecque, par M. Gervais Courtellemont, qui a eu l’intrépidité de pénétrer dans la Kasbah, et Une expédition avec le négous Ménélick[28], par M. Vanderheym, et quand nous aurons dit que le Tour du Monde[29] contient encore la relation de M. Grenard sur la dernière mission de Dutreuil de Rhins, des voyages de M. et Mme Chantre en Asie Mineure, de W. M. Conway dans l’Himalaya, etc., nous n’aurons pas encore énuméré toutes les explorations de l’année. Et puisque nous sommes en Extrême-Orient, rappelons qu’un des plus intéressans récits qu’on puisse lire sur ces pays est celui rédigé par le prince Oukhtomsky et merveilleusement illustré par Karazine du Voyage en Orient[30] que fit en Grèce, en Égypte, dans l’Inde le tsar Nicolas II lorsqu’il était encore césarévitch.

La Chasse en France[31], où M. Charles Diguet a consigné l’expérience de trente années de chasse, est un ouvrage des mieux informés, des plus pratiques et qui s’adresse à toutes les catégories de lecteurs.

La Guerre à Madagascar[32] par M. H. Galli et les Armées du Nord et de Normandie[33], par M. Grenest, est l’histoire anecdotique des expéditions françaises de 1885 à 1895 et de la campagne de 1870 avec les dessins très exacts de M. L. Bombled.

Dans les récits d’aventures qui nous arrivent du pays des fictions et des voyages extraordinaires ou excentriques, ceux de M. Jules Verne qui nous donne cette année deux volumes Face au Drapeau et Clovis Dardentor[34], la nouvelle édition des Œuvres[35] de l’Irlandais Mayne Reid traduites par M. André Laurie, — Un Monde inconnu[36], deux ans sur la lune, par M. Pierre de Sélènes, — Cousin de Lavarède[37], par M. Paul d’Ivoi, qui conduit son héros de la vallée du Nil en Abyssinie, au Pôle Nord, en Amérique, dans le Transvaal, à bord d’un aéronef. C’est à qui de tous ces écrivains franchira le plus de montagnes, traversera le plus de mers, explorera le plus de continens en imagination et c’est à qui parmi ces héros bien français, qui n’ont rien de commun avec ceux d’Ibsen ou l’Uebermensch de Nietzsche, s’élèvera au-dessus du vulgaire par la puissance de la volonté, de l’intelligence et du courage.

Dans la littérature à l’usage de la jeunesse, si, des romans d’aventure et de voyages, nous passons aux romans moraux et honnêtes où le devoir n’a pas nécessairement la forme d’un spectre, où les jeunes filles ne sont pas toutes de « petites oies blanches », où la moralité n’exclut pas l’agrément, dont quelques-uns même sont relevés par le charme du style, ils n’ont jamais été plus nombreux : Grand’mère et petit-fils[38], par Albert Cim, — Sans le sou[39], par M. Louis Boussenard, — La Fortune de Dambro[40], par M. Étienne Marcel, — Petit Ange[41], Fleur de France[42], par M. Pierre Maël, — Stéphanette[43], — la première nouvelle écrite par M. René Bazin, combien touchante, gracieuse, naturelle et simple ! — la Rose Blanche[44], — récit très dramatique et très émouvant de la vie de la famille d’un planteur du Sud pendant la guerre de sécession, — adapté d’après Mary Davis, par Th. Bentzon, — Mademoiselle de Fierlys[45], par M. F. Dillaye, dramatique épisode de la Révolution où royalistes et républicains font assaut de noblesse et d’héroïsme, illustré par M. J. Girardet, — la Vengeance des Peaux-de-bique[46], par M. Toudouze, épopée guerrière des Bleus et des Chouans dans le Maine, où apparaît la douce et fière figure de Mlle de Gavre, dessinée par le grand peintre des Chouans, M. Le Blant, — le Page de Napoléon[47], par M. Dupuis, roman d’héroïsme, de dévoûment et d’amour qui se déroule tout entier dans le cadre de la Cour impériale et qui a fourni au dessinateur matière à de splendides illustrations, — l’Ecolier d’Athènes[48], par M. André Laurie, monographie aussi amusante qu’instructive, — les Mémorables Aventures du docteur Quiès[49], sans prétention à la science, mais toujours si gai, si plein de naturel et si bon enfant, — Ordre du Roi[50], qui a pour cadre les dernières années de la monarchie, — Retrouvée[51], par M. Rémy-Allier, — Deux Frères[52], par Mme de Nanteuil, suite d’aventures très dramatiques et de scènes de dévouement.

Si nous prétendions maintenant analyser tous les ouvrages qui s’adressent à la jeunesse et à l’enfance, aux lecteurs du Magasin pittoresque et du Magasin d’éducation et de récréation ; du Saint Nicolas et de la Revue des jeunes filles ; du Journal de la Jeunesse et du Petit Français, de l’Écolier illustré, de la Bibliothèque rose, de la Petite Bibliothèque blanche, etc., nous n’en aurions jamais fini. Mais nous nous reprocherions de ne pas dire un mot, de ne pas nommer au moins en terminant Les Françaises à toutes les époques de notre histoire[53], par M. H. Gourdon de Genouillac, — Ma Sœur Thérèse[54], par Pierre Perrault, — le Monde enchanté[55], par M. F. Ortoli, conte merveilleux et d’une agréable philosophie, — Pour les potaches[56], par Maxime Audouin, — le Capitaine aux pieds nus[57], par M. S. Blandy, — Sauvons Jeannette[58], par M. Olivier Darc, curieuses et drolatiques aventures, — Siriheddi[59], mémoires d’un éléphant, aussi instructifs qu’amusans. Ajoutons-y ces albums dont les compositions en couleurs n’ont jamais été mieux réussies, dont tous les dessins n’ont jamais été plus ingénieux, ni mieux appropriés au goût de la jeunesse que cette année : les Fables de La Fontaine[60], par Vimar, qui a joint l’esprit de son illustration à celui de La Fontaine, — France, son histoire[61], racontée par M. G. Montorgueil, avec planches et aquarelles de Job, qui déploie, dans la très remarquable illustration de ce bel album, toutes les ressources d’un art ingénieux, — enfin Nos Bêtes, animaux nuisibles[62], par le docteur Beauregard, — Nos Fleurs, plantes nuisibles[63], par M. Leclerc du Sablon, — l’Album historique[64] avec plus de 2 000 gravures et l’Album géographique où les enfans apprendront beaucoup rien qu’en regardant. Il serait difficile de dire quel est, parmi ces contes, celui qu’ils aimeront le mieux, parmi ces albums, quel est celui qu’ils regarderont avec le plus de plaisir ; qu’ils les feuillettent donc ou qu’ils les lisent à loisir ! — Il n’y a guère que l’illustration qui soit « nouveau jeu », les éditeurs ayant eu soin de tenir la fenêtre soigneusement fermée sur les vilains spectacles.


J. D.

  1. Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, t. II, par M. G. Maspero, 1 vol. in-8o avec planches hors texte, gravures et carte ; Hachette.
  2. Histoire de la sculpture grecque, par M. Maxime Collignon, t. II, 1 vol. in-4o illustré ; Firmin Didot.
  3. L’Épopée byzantine à la fin du Xe siècle, par M. Gustave Schlumberger. 1 vol. in-8o, avec illustrations ; Hachette.
  4. Les Sept villes de l’Apocalypse, par M. E. Le Camus, 1 vol. gr. in-8o, avec illustrations ; May et Motteroz.
  5. La Jeunesse de Léon XIII. — De Carpineto à Bénévent, 1 vol. in-8o illustré ; Mame.
  6. Chantilly. — Les quarante Fouquet, par M. F.-A. Gruyer, 1 vol. in-4o, orné de 40 héliogravures ; Plon.
  7. Saint Louis et les croisades. — Les Premiers Valois d’après les chroniqueurs ; de Suger à Froissart, par Mme de Witt, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Hachette.
  8. Histoire de Bertrand Du Guesclin, racontée à mes petits-enfans, par M. Théodore Cahu, illustrée de 40 aquarelles de M. Paul de Semant, 1 album gr. in-4o : Jouvet.
  9. Jeanne d’Arc, par M. Boutet de Monvel, 1 album gr. in-4o avec aquarelles ; Plon.
  10. L’Armée en France et à l’étranger, par le commandant Picard, 1 vol. in-8e illustré ; Mame.
  11. Au Drapeau, par M. Maurice Loir, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Hachette.
  12. Le Feu à Formose, par M. J. Dargène, 1 vol. in-4o illustré ; G. Havard.
  13. Le Marin français, par M. G. Bourgain, 1 vol. in-4o : H. Laurens.
  14. Le Tsar et la Tsarine en France, 1 vol. in-8o avec 190 illustrations, planches en couleur et gravures à l’eau-forte, 1 vol. in-8o ; May et Motteroz.
  15. La Dauphine Marie-Antoinette, par M. Pierre de Nolhac, 1 vol. in-4o avec 39 planches en taille-douce, 1 planche en couleur, 28 planches hors texte en photogravure, etc. ; Boussod, Valadon et Cie.
  16. La Vie et l’Œuvre de Meissonier, d’après ses entretiens, avec une étude par M. O. Gréard, 1 vol. in-8o, illustré de 20 planches en taille-douce, de 18 planches en couleurs et de 250 gravures ; Hachette.
  17. H. -W. Mesdag. — Le peintre de la mer du Nord, avec texte et eaux-fortes, par Ph. Zilcken, 1 vol. in-4o ; May et Motteroz.
  18. Histoire populaire de la peinture, par M. Arsène Alexandre. — École italienne, 1 vol. in-4o, illustré de 250 gravures ; Henri Laurens.
  19. La Peinture en Europe (Venise), par MM. Georges Lafenestre et Richtenberger, 1 vol. petit in-18 ; May et Motteroz.
  20. Florence et la Toscane, par M. Eugène Muntz, 1 vol. in-4o illustré ; Hachette.
  21. La Tunisie, texte et dessins, par M. Gaston Vuillier, 1 vol. in-4o ; Mame.
  22. Les côtes latines ; la France, de Port-Vendres à Vintimille, par M. Marius Bernard, 1 vol. in-8o illustré ; H. Laurens.
  23. Le Cœur de Paris, avec illustrations par M. A. Robida, 1 vol. in-4o ; librairie Illustrée.
  24. L’Auvergne, par Jean Ajalbert, avoc 400 illustrations, 1 vol. in-8o ; May et Motteroz.
  25. Irlande et cavernes anglaises, par M. F.-A. Martel, 1 vol. in-8o illustré ; Delagrave.
  26. A travers la Bosnie et l’Herzégovine, par M. Capus, 1 vol. in-4o illustré ; Hachette.
  27. Mon voyage à la Mecque, par M. Gervais Courtellemont, 1 vol. in-16 illustré ; Hachette.
  28. Une expédition avec le négous Ménélik, par M. J. -G. Vanderheym, 1 vol. in-16 illustré ; Hachette.
  29. Le Tour du Monde, 1 vol. in-4o ; Hachette.
  30. Voyage en Orient de Son Altesse Impériale le césarévitch, illustré de 178 compositions de K.-N. Karazine, 1 vol. in-4o : Delagrave.
  31. La Chasse en France, par M. Charles Diguet, 1 vol. in-4, illustré ; Jouvet.
  32. La Guerre à Madagascar, par M. H. Galli, 1 vol. in-8, illustré ; Garnier.
  33. Les Armées du Nord et de Normandie, par M. Grenest, 1 vol. in-4, illustré ; Garnier.
  34. Face au drapeau. — Clovis Dardentor, par M. Jules Verne, 2 vol. gr. in-8o illustré ; Hetzel.
  35. Œuvres de Mayne Reid, par M. André Laurie, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Hetzel.
  36. Un monde inconnu, par M. de Selènes, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Flammarion.
  37. Cousin de Lavarède, par M. Paul d’Ivoi, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Jouvet.
  38. Grand’mère et petit-fils, par M. Albert Cim, 1 vol. in-8o illustré ; Hachette.
  39. Sans le sou, par M. Louis Boussenard, 1 vol. in-8o illustré ; Flammarion.
  40. La Fortune de Dambro, par M. E. Marcel ; 1 vol. in-8o illustré ; Hennuyer.
  41. Petit Ange, par Pierre Maël, 1 vol. in-4o illustré ; Mame.
  42. Fleur de France, par M. Pierre Maël, 1 vol. in-8o illustré ; Hachette.
  43. Stéphanette, par M. René Bazin, 1 vol. in-4o illustré ; Mame.
  44. La Rose blanche, par Th. Bentzon, 1 vol. gr. in-8 illustré ; Hetzel.
  45. Mademoiselle de Fierlys, par M. F. Dillaye, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Delagrave.
  46. La Vengeance des Peaux-de-bique, par M. Toudouze, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Hachette.
  47. Le Page de Napoléon, par M. Dupuis, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Delagrave.
  48. L’Écolier d’Athènes, par M. André Laurie, 1 vol. in-8o illustré ; Hetzel.
  49. Les Mémorables Aventures du docteur Quiès, par M. P. Celières. l vol. in-4o illustré ; Hennuyer.
  50. Ordre du Roi, par M. G. de Beauregard, 1 vol. in-16 ; Hachette.
  51. Retrouvée, par M. Rémy-Allier, 1 vol. in-4 illustré ; Ducrocq.
  52. Deux frères, par Mme P. de Nanteuil, 1 vol. in-8o illustré ; Hachette.
  53. Les Françaises à toutes les époques de notre histoire, par M. H. Gourdon de Genouillac, 1 vol. in-8o illustré ; Hennuyer.
  54. Ma sœur Thérèse, par M. Pierre Perrault, 1 vol. in-8o illustré ; Hetzel.
  55. Le Monde enchanté, par M. F. Ortoli, 1 vol. in-8o illustré ; Delagrave.
  56. Pour les potaches, par M. Maxime Audouin, 1 vol. in-8o illustré ; Delagrave.
  57. Le Capitaine aux pieds nus, par M. S. Blandy, 1 vol. in-8o illustré ; Delagrave.
  58. Sauvons Jeannette, par M. Olivier Darc, i vol. in-4o illustré ; Ducrocq.
  59. Siribeddi, par M. J. Lermont, 1 vol. in-8 ; Hetzel.
  60. Les Fables de La Fontaine'', 1 vol. in-4o illustré, par A. Vimar ; Colin.
  61. France, son histoire, par M. Georges Montorgueil, avec illustrations par Job, 1 vol. in-folio ; Charavay.
  62. Nos bêtes, animaux nuisibles, par le Dr Beauregard, 1 album in-8o, illustré en couleurs ; Colin.
  63. Nos Fleurs, plantes nuisibles, par M. Lcclcro du Sablon, 1 album in-8o, illustré en couleurs ; Colin.
  64. Album historique, publié sous la direction de M. Lavisse. — Le moyen âge, par M. Parmentier. — Album géographique, par M. Marcel Dubois, 2 vol. in-8o illustrés Colin.