Les Jeux rustiques et divins/L’Accueil (Aréthuse)

Mercure de France (p. 26).


L’ACCUEIL


 
Si tu veux que, ce soir, à l’âtre je t’accueille
Jette d’abord la fleur, qui de ta main s’effeuille ;
Son cher parfum ferait ma tristesse trop sombre ;
Et ne regarde pas derrière toi vers l’ombre
Car je te veux, ayant oublié la forêt
Et le vent et l’écho et ce qui parlerait
Voix à ta solitude ou pleurs à ton silence !
Et debout, avec ton ombre qui te devance,
Et hautaine sur mon seuil, et pâle, et venue
Comme si j’étais mort ou que tu fusses nue !