Les Jeunes Croyances/I/Dans les taillis vivants

Alphonse Lemerre, éditeur (p. 15-16).



IV




Dans les taillis vivants l’insecte se promène ;
Oh ! la grande herbe verte et le grand bois profond !
Dieu travaille : oubliez ce que les hommes font.
Les oiseaux tout joyeux jasent dans le vieux chêne ;
L’air est calme ; le ciel resplendit ; c’est le jour,
C’est le soleil fécond, le sourire, l’amour.

La terre ténébreuse est un funèbre abîme.
De longs nuages noirs se déroulent là-bas ;
La foudre, sans éclairs, jette de sourds éclats.


L’heure sombre est parfois la complice du crime ;
C’est le ricanement, le deuil, l’horreur, la nuit !…

Le jour est dans mon cœur, la nuit en mon esprit.

Toulon, 15 avril 1866.