Les Idées de M. Frank Vanderlip

Maurice Lawandowski
Les Idées de M. Frank Vanderlip
Revue des Deux Mondes7e période, tome 10 (p. 210-217).
LES IDÉES DE
M. FRANK VANDERLIP

Nous n’avons pas à présenter au public français la personnalité américaine de M. Frank Vanderlip, qui s’est déjà fait connaître, depuis la guerre, par des missions, des discours, des interviews, où s’est affirmé son désir de jouer un rôle, en apportant des solutions aux problèmes européens. Son nom vient de retentir dans la Presse, en raison des fonctions, assez mal définies du reste, qu’il a remplies à la Conférence de Gênes où, sans avoir reçu aucun mandat, il figura comme observateur et comme journaliste aux côtés de l’ambassadeur des États-Unis en Italie.

Son histoire est celle d’un « self made man, » qui, par sa vaste intelligence et sa puissance de travail, s’est élevé au rang de ces hommes d’affaires dont s’honorent les États-Unis, parce qu’ils sont représentatifs des qualités de la race et de son esprit d’entreprise. Après une carrière, modeste en ses débuts, de rédacteur, puis de propriétaire d’un journal à Chicago, il fit en 1901 une importante évolution, en acceptant le poste de vice-président de la National City Bank de New-York, la plus puissante Banque Nationale américaine. Il en prit la Présidence, de 1909 à 1920, en même temps qu’il apportait sa collaboration, également comme Président, dans une grande Société industrielle : l’American International Corporation.

Lorsque les États-Unis entrèrent dans la guerre, M. Vanderlip eut le beau geste de résigner ses fonctions à la National City Bank, qu’il avait conduite à un haut point de développement par la création de nombreuses agences à l’étranger, pour mettre ses services à la disposition de son Gouvernement. Il accepta un poste important au Secrétariat d’État des Finances, et comme le journaliste qui sommeille en lui ne perd jamais ses droits, il ne laissa pas ignorer que, sur sa demande, son salaire avait été fixé à un dollar.

Son rôle politique étant officiellement terminé avec la fin de la guerre, Frank Vanderlip ne désirait pas revenir sur le terrain des affaires ; il préféra chercher l’emploi de son activité dans des travaux d’enquête sur la situation européenne, en étudiant, avec une parfaite bonne volonté, sous quelle forme pouvait s’exercer le concours américain. C’est le résultat de ses observations que nous apporte son nouveau livre : What next in Europe ? [1] où se trouvent également ses plans de restauration économique et financière qui ont fait, tant en Europe qu’en Amérique, l’objet de nombreuses discussions.


Que va-t-il advenir en Europe ? Quelles que soient les erreurs d’appréciation possibles dans un aussi vaste sujet, M. Vanderlip a, du moins, le mérite de définir nettement la position des États-Unis à l’égard des problèmes européens. La théorie du splendide isolement n’est pas la sienne ; il estime, au contraire, que l’intérêt de son pays est de jouer les grands rôles dans l’œuvre de la reconstruction économique, sous peine de compromettre sa propre prospérité. C’est donc un travail de mutuelle compréhension, qu’à travers son livre poursuit M. Vanderlip, lorsqu’il s’efforce de faire connaître à l’Amérique les conditions réelles de l’Europe, pour nous exposer ensuite comment doit s’entendre l’aide américaine.

L’ouvrage comprend, dans sa première partie, une série de jugements sur l’Europe, présentés par un Américain qui a recueilli, dans un minimum de temps, un maximum d’idées, dont il voudrait tirer de salutaires enseignements. Dans cette étude consacrée à ce qu’il appelle « le chaos économique, » M. Vanderlip nous expose le point de vue américain bien connu, suivant lequel les États européens désorganisés et désunis se débattent au milieu d’inextricables difficultés, dont la faillite allemande serait la pire. C’est ainsi qu’il considère comme un dogme que le Traité de Versailles porte la responsabilité de tous les conflits présents ou futurs, alors que la face du monde eût été changée si l’on avait appliqué une formule qui lui est chère : la création des États-Unis d’Europe.

« Le Poison du Traité de Versailles, » tel est le titre d’un chapitre dans lequel cet instrument de paix est condamné comme une œuvre de haine, qui ne peut plus servir de charte pour la reconstruction de l’Europe nouvelle. Les Américains le renient, estimant qu’il n’est pas conforme à l’esprit qui a inspiré les quatorze points du Président Wilson, et ils nous accordent à peine, comme circonstance atténuante, que l’abstention des États-Unis en a peut-être faussé le mécanisme. Pas de confiance dans l’Allemagne, pas d’union entre les Alliés, tel est le grand grief. Qu’après une guerre de plus de quatre années, qui a mobilisé vingt millions d’hommes, on puisse constater que le monde ne s’est pas encore remis en place, c’est la faute qu’on serait même tenté de nous reprocher.

Ce serait mal juger M. Vanderlip que de croire qu’après ce sombre tableau de la situation européenne, son livre se termine par des conclusions pessimistes. Au contraire, il se refuse à penser que cette magnifique structure de l’Europe, qui est le travail des siècles, puisse sombrer dans le chaos, alors que tant de bonnes volontés se mettent au travail pour établir le nouvel ordre de choses sur lequel doit être fondée la paix du monde.

Le salut doit nous venir des États-Unis, qui sont, à l’heure actuelle, le plus grand réservoir d’initiatives et de capitaux. Exposons donc maintenant les projets de M. Vanderlip sur ce concours américain, et quel qu’en soit le destin, reconnaissons-leur, au moins, le mérite de représenter un réel effort vers des possibilités.

L’examen du plan de M. Vanderlip débute pour nous par un étonnement. On y trouve, en une sorte de préface, l’approbation du principe et de l’œuvre de la Société des Nations. Sans doute, l’Institution est loin d’être parfaite, puisque les États-Unis n’en font pas partie, mais elle n’en marque pas moins d’après lui un jalon sur la route du progrès européen. Son fondement, c’est l’esprit de justice dans les relations internationales, l’affirmation de la solidarité des peuples et de la communauté de leurs intérêts, en un mot, c’est un contre-poison apporté aux excès du militarisme, aux haines de races, à tout ce qui précipite l’Europe vers le désastre.

Sans doute la Société des Nations n’a pu exécuter tous ses projets, mais faut-il la rendre responsable, alors que les États-Unis la rement et que l’Angleterre voudrait l’ignorer ? Aussi M. Vanderlip ne s’associe point aux critiques trop faciles que dirigent contre cette Institution les pays mêmes où elle avait été le plus chaleureusement accueillie à sa naissance. Si elle n’existait pas, il faudrait l’inventer, car où trouver une Cour suprême aussi hautement qualifiée, non seulement pour régler les conflits internationaux, mais encore promouvoir les grandes initiatives ou les réformes importantes auxquelles tous les peuples sont intéressés ?

En résumé, M. Vanderlip reste attaché à la pensée américaine qui a inspiré la création de la Société des Nations, et il la fait entrer dans son plan comme un organisme utile à sa réalisation. En l’état actuel de l’Europe, dit-il, état qui est presque celui d’une anarchie internationale, toute influence tendant à rétablir l’ordre est de la plus grande importance. Or, aujourd’hui, la Société des Nations est la seule assemblée qui s’efforce de travailler dans ce sens.


Jusqu’à présent, nous avons vu, en M. Vanderlip, plutôt le journaliste ou l’économiste que l’homme d’affaires. Voici maintenant qu’apparaît le financier, dans un projet d’organisation bancaire et monétaire, qui est aussi pratique aux yeux d’un Américain qu’il est utopique pour un Européen.

Considérant la crise redoutable de l’inflation, dont on connaît les effets sur la situation d’un certain nombre de pays d’Europe, ce financier nous apporte des États-Unis le projet d’un nouveau billet en dollars-or, devant remplacer graduellement les monnaies dépréciées, notamment dans les paiements internationaux. En somme, ce que l’on nous propose pour atténuer la crise inflationniste et combattre les abus du pouvoir d’émission des Gouvernements, c’est l’adoption du système des Banques de réserve fédérales américaines, dont le fonctionnement serait adapté aux besoins et aux usages européens.

M. Vanderlip a soumis à la Conférence de Porto-Rose le plan d’une grande banque européenne d’émission, sous le titre de « Gold Reserve Bank for the United States of Europe, » conçue suivant les principes de la législation de 1913, dont on connaît, pour l’Amérique, les excellents résultats. D’après son projet, cette Institution bancaire centrale, que constituerait, par exemple, la Société des Nations, grouperait autour d’elle un certain nombre de banques nationales, sous le titre de « Gold Reserve national Banks, » qui seraient formées, dans chaque pays adhérent, pour mettre en mouvement la nouvelle circulation de billets.

Dans l’hypothèse où ce plan recevrait une application générale, le capital prévu pour la création de la Banque centrale, qui souscrirait, à son tour, celui des Banques nationales, pourrait atteindre un milliard en dollars-or. Les actions de $ 100 seraient divisées en deux séries, la première réservée aux souscripteurs américains et remboursable à tout moment à $ 120, la seconde destinée aux souscripteurs européens, et ne comportant pas la faculté de remboursement. En d’autres termes, les États-Unis fourniraient avec leur or une partie du capital d’origine, mais celui-ci pourrait être racheté, dans la suite, par le capital national.

Cette organisation de banques superposées, qu’il est difficile de comprendre lorsqu’on n’est pas familiarisé avec le régime bancaire américain, aurait essentiellement pour objet de fonctionner comme un Institut d’émission, en mettant en circulation, pour l’Europe, de nouveaux billets de dollars-or, dont le montant pourrait être porté jusqu’à 5 milliards. Ces billets seraient créés par la Banque centrale qui les remettrait ensuite aux Banques nationales, contre des dépôts d’or ou l’endossement de papier commercial faisant partie de leur portefeuille de banque. La garantie de ces billets devrait être assurée d’abord par une réserve d’or d’au moins 20 pour 100, prélevée sur le capital de la Banque centrale, pour établir le principe de leur remboursement en or, lequel serait, bien entendu, subordonné aux circonstances générales. D’autre part, les billets en question auraient également comme garantie l’ensemble des opérations que feraient les Banques nationales avec les autres banques indigènes, notamment sous forme de réescompte d’effets de commerce à l’échéance maxima de soixante jours, ayant comme contre-partie des transactions commerciales se liquidant à court terme.

Telle est la physionomie de ce projet, dont nous ne donnons que les grandes lignes, en laissant de côté tout ce qui est relatif à son fonctionnement intérieur et à la constitution de ses bénéfices. Il nous suffit de montrer son but, qui est de créer, par des concours extérieurs, dans les pays à change avarié, ce nouvel instrument monétaire à base d’or, utile sans doute pour faciliter les règlements internationaux, mais nuisible en même temps pour la monnaie de ces pays qu’il contribuerait encore à dévaloriser, en accaparant tout l’or disponible et la meilleure qualité de papier escomptable.

Retenons de ce plan qu’à sa base il y a un apport de capitaux américains, — participation que M. Vanderlip estime à 200 millions de dollars, — et que cette aide, sous quelque forme qu’elle se présente, ne doit pas être systématiquement écartée pour les pays en mal de Banque d’émission. D’ailleurs sur ce projet, il y a déjà une surenchère : c’est le projet de loi de Robert L. Owen, sénateur républicain de l’Oklahoma, déposé au Sénat au commencement de 1922, en vue également de la création d’une Fédéral Reserve Foreign Bank, c’est-à-dire d’une Banque de Réserve Fédérale pour l’étranger.

Dans ce projet de même ordre, le geste américain est encore plus large, car l’honorable sénateur propose de former cette Banque européenne avec un capital de 500 millions de dollars en or que fourniraient les douze Fédéral Reserve Banks américaines. Sur ce stock d’or, il pourrait être fait une émission de billets à concurrence de 2 milliards et demi de dollars, dont le produit servirait de moyen de change et de monnaie stable dans les transactions internationales, et spécialement celles de l’Europe avec les États-Unis.

Ce que nous apprécions surtout dans ces combinaisons, c’en est le principe. Les États-Unis détiennent aujourd’hui le plus grand stock d’or dans le monde, soit environ 3 milliards et demi de dollars-or, dont plus de 600 millions sont improductifs et sans objet, en excès de la garantie nécessaire pour couvrir la circulation des billets. Sur ce montant, on nous offre de mettre au jeu de 200 à 500 millions de dollars pour constituer la nouvelle banque européenne, L’Amérique doterait ainsi l’Europe de son système de Banques Fédérales, mais en lui fournissant, en même temps, le capital pour l’établir à ses frais : donc elle mérite d’être prise en sérieuse considération.


Nous venons d’exposer le programme de M. Vanderlip pour résoudre le problème monétaire européen, stabiliser les changes, faciliter les paiements internationaux. Son œuvre serait imparfaite, si elle n’était pas complétée par un autre projet pour le règlement de la grave question du paiement des dettes interalliées. Là encore apparaît l’originalité des vues de cet homme d’affaires, toujours en fermentation d’idées. Il a le sens des conciliations nécessaires entre l’opinion américaine qui exige le remboursement et l’opinion européenne qui le juge inopportun, La solution qu’il propose n’est pas sans mérite, mais comme les conceptions trop idéalistes, elle risque de ne satisfaire personne, en se maintenant loin des réalités.

M. Vanderlip estime qu’en droit, il est difficile de soutenir que ces dettes devraient être annulées comme étant la part contributive des États-Unis dans les dépenses de la guerre. La question n’a jamais été posée ainsi à l’origine, lorsque le peuple américain a souscrit les Liberty Bonds pour faire des prêts aux États européens. Cependant, il admet avec non moins de force que la reconnaissance des dettes n’implique pas que les pays débiteurs puissent les payer et que les États-Unis aient un intérêt à ce remboursement trop précipité. Où l’Europe peut-elle trouver, même à long terme, 10 milliards de dollars pour ce règlement, alors surtout que l’Amérique, s’emmurant dans un régime protectionniste, ferme la porte à des paiements en marchandises importées ? Si l’Europe ne peut pas régler en dollars-or, si les Etats-Unis ne veulent pas accepter des articles européens, qui viendraient forcément concurrencer leur production, sommes-nous cependant en face d’un problème insoluble ? Non pas pour M. Vanderlip, et voici la combinaison qu’il vient de soumettre à l’ancien et au nouveau Continent.

Sous réserve que l’Europe donnerait aux États-Unis des garanties de bonne conduite, qu’elle n’exagérerait pas ses armements, qu’elle ne demanderait pas à l’Allemagne plus que celle-ci ne peut payer, qu’elle accomplirait un effort persévérant pour son relèvement économique, l’Amérique ferait le grand acte de renoncer provisoirement au paiement de sa créance en dollars. Fidèle à l’idéal wilsonien de fraternité et de paix que le Traité de Versailles a été impuissant à réaliser, M. Vanderlip suggère que les sommes à verser par les États débiteurs pour le règlement de leur dette américaine soient affectées à la restauration de l’Europe.

Dans l’exécution de ce vaste plan, c’est l’Europe orientale qui sera le principal champ d’expérimentation. Nous voudrions pouvoir préciser la nature du concours que donnerait à ces pays orientaux le capital européen, ainsi constitué par les pays débiteurs des États-Unis, et dont ces derniers se réserveraient l’emploi et le contrôle, mais sur ce point, les indications sont très générales et se réfèrent au perfectionnement de l’organisation économique, à l’application des meilleures méthodes de production, au développement de l’instruction à la technique, fusion des antagonismes de races, bref, une vraie charte de colonisation qui est bien dans la note philanthropique américaine. M. Vanderlip a découvert que l’Europe avait besoin de moyens de transport modernisés, d’une plus vaste utilisation de ses forces hydro-électriques, que beaucoup de villes manquaient de système sanitaire, que les pays d’Orient n’avaient pas d’élévateurs à grains, que l’agriculture n’était pas dotée des derniers progrès. C’est cet ensemble de travaux qui pourraient être entrepris, avec la coopération américaine, pour le plus grand bien de tous.

Quand nous sortons du domaine des idées pures pour déterminer le mécanisme de ces opérations, nous apercevons encore plus nettement combien il serait difficile de transposer dans la réalité ce rêve, en convertissant la dette due à l’Amérique en une dette envers l’humanité. Sans doute, la créance des États-Unis ne serait plus exigible en dollars, et c’est un incontestable avantage dans l’état actuel du change, mais en supposant même qu’elle soit transformée en francs, en livres ou en lire, c’est une charge nouvelle qui tomberait sur des budgets déjà très obérés.

M. Vanderlip expose que ce capital, prêté aux États inscrits pour la réalisation de son programme, serait affecté à des travaux productifs, et qu’ainsi il se reconstituerait graduellement pour servir ensuite à d’autres objets ou dans d’autres pays. Après avoir parcouru un cycle plus ou moins long, et grossi de ses intérêts, il reviendrait finalement en Amérique, à laquelle il aurait rapporté gloire et profit.

Enfin, cette politique, pour être féconde, devrait avoir comme point de départ une collaboration avec les nations les plus directement qualifiées pour coopérer à cette œuvre de relèvement, et c’est dans ce sens que nous aimerions voir ces idées s’élargir en faisant reconnaître que la France, qui a un grand rayonnement dans toute l’Europe orientale, profondément pénétrée par sa haute culture, pourrait être, pour l’Amérique, une excellente associée.


Pour comprendre et résumer les plans de M. Vanderlip, soit dans la création d’une « Gold Reserve Bank, » soit dans le règlement des dettes interalliées, il faut se rappeler sa pensée directrice, celle qui relie tous ses projets pour les tendre vers un même but : la formation des États-Unis d’Europe. Il nous propose l’exemple de son propre pays, dont toute l’histoire est précisément constituée par cet incessant effort pour soumettre les intérêts particuliers de chaque État au bien supérieur de tous. Quelque audace qu’il y ait, au sortir de la guerre, à venir nous prêcher cet évangile des temps nouveaux, nous ne pouvons pas cependant reprocher à un citoyen des États-Unis, qui considère son pays comme le plus grand dans le monde, de croire que son système politique et économique peut également faire le bonheur des nations de l’Ancien Continent.

Aussi, quel que soit le jugement que l’on porte sur les idées de M. Vanderlip, faut-il reconnaître qu’elles procèdent d’un sentiment élevé de la fraternité entre peuples. Il est de ceux qui estiment que les États-Unis ont des responsabilités vis-à-vis de l’Europe, et qu’ils doivent les assumer délibérément, par une juste compréhension de leur propre intérêt. C’est donc avec sympathie que, dans les circonstances actuelles, nous devons accueillir ces nouvelles manifestations de l’idéalisme américain.


MAURICE LEWANDOWSKI.

  1. What Next in Europe ? par Frank A. Vanderlip. New-York, 1922.