Les Historiettes/Tome 1/30

Texte établi par Monmerqué, de Chateaugiron, Taschereau, 
A. Levavasseur
(Tome 1p. 212-224).


M. DES YVETAUX[1].


M. Des Yvetaux se nommoit Vauquelin, et étoit d’une bonne famille de Caen. Il y a exercé la charge de lieutenant-général, dont il fut interdit par arrêt du parlement de Rouen[2]. Il vint à la cour et fut porté par Desportes, et après par le cardinal du Perron. Ses vers étoient médiocres, mais il avoit assez de feu ; sa prose, à tout prendre, valoit mieux. Il savoit, et avoit de l’esprit ; il a eu en un temps toute la vogue qu’on sauroit avoir.

Henri IV le fit précepteur de M. le Dauphin, après qu’il eut été précepteur de M. de Vendôme[3]. Il s’est plaint qu’on ne vouloit pas qu’il fît du feu Roi[4] un grand personnage. Durant la régence on lui ôta cette place par intrigue ; peut-être la plainte que le clergé fit contre lui, et qui est imprimée dans les Mémoires ensuite de ceux de M. de Villeroi, y servit-elle[5].

On l’a accusé de ne croire que médiocrement en Dieu. Je ne lui ai pourtant jamais ouï dire d’impiétés. Il est vrai que je ne l’ai connu que deux ans avant qu’il mourût. On l’accusoit aussi d’aimer les garçons. Pour les femmes, il les a aimées jusqu’à la fin, et a toujours mené une vie peu exemplaire. Il passoit pour médisant, et pour aimer le vin. Quelquefois il étoit long-temps sans parler. On dit que Pluvinel et lui firent un voyage de Paris à Nantes et en revinrent, jouant toujours aux échecs sans se dire mot pour cela. Ils avoient une machine dans le carrosse.

Il disoit que les courtisans appeloient bon temps le temps où les pensions étoient bien payées.

Étant disgracié, il acheta une maison rue des Marais, au faubourg Saint-Germain, vers les Petits-Augustins. En ce temps-là, il n’y avoit rien de bâti au-delà dans le faubourg ; on l’appeloit, à cause de cela, le dernier des hommes. Cette maison a l’honneur d’être aussi extravagamment disposée que maison de France. Le grand jardin qu’il y joignit, et auquel on va par une voûte sous terre, est à peu près fait de même. Il se mit à faire là dedans une vie voluptueuse, mais cachée : c’étoit comme une espèce de Grand-Seigneur dans son sérail. En pensions, en bénéfices et en argent, il avoit beaucoup de bien et pouvoit vivre fort à son aise.

À son ordinaire, il s’habilloit fort bizarrement. Madame de Rambouillet dit que la première fois qu’elle le vit, il avoit des chausses à bandes, comme celles des Suisses du Roi, rattachées avec des brides ; des manches de satin de la Chine, un pourpoint et un chapeau de peaux de senteurs, et une chaîne de paille à son cou ; et il sortoit en cet habit-là. Il est vrai qu’il ne sortoit pas souvent ; mais quelquefois, selon les visions qui lui prenoient, tantôt il étoit vêtu en satyre, tantôt en berger, tantôt en dieu, et obligeoit sa nymphe à s’habiller comme lui. Il représentoit quelquefois Apollon qui court après Daphné, et quelquefois Pan et Syrinx. À cause qu’il devint amoureux de madame Du Pin[6], mère de madame d’Estrades, au lieu de culs-de-lampes, il fit mettre des pommes de pin dorées à son plancher. Il y a des festons et des lacs d’amour de paille, en je ne sais combien d’endroits, avec des chiffres de la même étoffe. Je ne sais quelle amitié il avoit pour la paille, mais il n’aimoit pas moins le vieux cuir doré[7], et n’avoit point d’autre tapisserie en été ni hiver.

Il fut un peu épris d’une de mes parentes, madame d’Harambure, qui étoit allée voir son jardin. Un jour il lui écrivit une lettre fort longue, où en un endroit il se fondoit furieusement en raison, car il lui disoit : « Encore que vous n’aimiez point les figues (elle n’en mangeoit point), elles ne laissent pas d’être friandes ; de même mon amour, quoique vous n’en fassiez point de cas, n’est pas pourtant méprisable ; » et au bas il y avoit : « Renvoyez-moi cette lettre, s’il vous plaît, car je n’en ai point de double. » N’étoit-ce pas là une bonne lettre à garder ?

Madame de Saint-Germain-Prévost, dont le fils se vantoit d’être le fils de M. le maréchal de Biron, est celle de qui on a le plus parlé avec le bonhomme. Elle sut un jour qu’il devoit donner la collation chez lui à des dames. Elle trouve moyen d’y entrer justement comme on venoit de servir, et que les gens étoient allés avertir la compagnie, et prenant la nappe par un bout, elle jeta tout à terre. Quand il vit cela, il se mit à rire et dit : « Il faut que madame de Saint-Germain soit venue ici. »

Mais l’amourette qui a fait le plus de bruit, est celle qu’il a eue jusqu’à la fin de sa vie. Voici comme cela arriva. Vers la prise de La Rochelle, un jour que la porte de son grand jardin, qui répond dans la rue du Colombier[8], étoit entr’ouverte, une jeune femme, grosse d’enfant, assez bien faite, mais fort triste, mit le nez dedans ; il s’y rencontra par hasard, et comme il étoit civil, principalement aux dames, il la pria d’y entrer. Il apprit d’elle-même qu’elle étoit fille d’un homme qui jouoit, et a joué jusqu’à sa mort, de la harpe dans les hôtelleries d’Étampes (présentement son fils fait le même métier) ; elle lui dit qu’elle en jouoit aussi (effectivement elle en joue aussi bien que personne) ; qu’un jeune homme de Meaux, nommé Dupuis, qui est de la meilleure maison de la ville, l’avoit épousée par amour, et qu’il étoit malade dans la rue des Marais. Cette femme avoit l’air fort doux ; il en fut touché ; il lui offre tout ce qu’il avoit, les assiste, car Dupuis étoit fort pauvre, et quand elle accoucha il en eut tout le soin imaginable. Relevée, elle le va remercier ; lui, la cajole ; elle prend le soin de le blanchir, elle le visite souvent, et peu à peu se mêle de son ménage. Il se plaint à elle de ses valets, la prie d’avoir l’œil sur eux. Dès qu’elle étoit habillée, elle venoit passer la journée avec lui : enfin il lui proposa de prendre avec son mari un appartement dans sa maison. Elle accepta ce parti. Quand elle y fut une fois établie, il prit une entière confiance en elle. Elle recevoit tout son revenu, faisoit la dépense telle qu’il l’avoit ordonnée, et le reste étoit pour elle. J’oubliois de dire que ce qui avoit achevé de le charmer, c’est qu’étant tombé malade, avant qu’elle logeât avec lui, cette femme fut quarante jours sans se déshabiller. Croyez pourtant qu’elle achetoit bien son bonheur. Il falloit savoir du bon homme tous les matins comment elle se coifferoit, à la grecque, à l’espagnole, à la romaine, à la française, etc. ; quel habit elle prendroit ; si elle seroit reine, déesse, nymphe ou bergère. Elle accoucha dans sa maison de deux enfants, car celui dont elle étoit grosse quand ils firent connoissance n’a pas vécu. Le plus âgé de ces deux enfants est une fille, et l’autre un garçon ; nous parlerons d’elle ensuite, car le pauvre homme eut de grands procès à cause d’elle[9].

M. Des Yvetaux avoit un frère qui étoit lieutenant-général à Caen. Ce frère fit son fils conseiller, et puis maître des requêtes[10]. Ce M. le maître des requêtes prétendoit être seul héritier du bon homme, car il y avoit assez à espérer. Madame de Liancourt[11] lui avoit voulu donner deux cent mille livres de sa maison et de ses deux jardins, à condition de l’en laisser jouir sa vie durant[12]. Autrefois M. le cardinal de Richelieu eut quelque pensée d’y bâtir, mais il trouva que cela étoit trop loin du Louvre.

Le neveu enrageoit donc de voir la Dupuis gouverner si absolument son oncle, et, par la faute que font presque toujours les héritiers d’un vieux garçon ou d’un homme veuf, au lieu d’être complaisant, il s’amusa à l’aller chicaner sur cette femme. Il en fit tant que le bon homme, pour le faire crever, maria la fille de la Dupuis avec un autre neveu, fils d’un autre frère, nommé Sacy, du nom d’une terre. C’étoit une plaisante chose à voir que cette petite mariée, à qui son propre frère, qui étoit page du bon homme, portoit la queue ; car il a toujours eu un page jusqu’à son grand procès.

Le maître des requêtes, au désespoir, jette feu et flamme, dit que cette fille étoit fille de M. Des Yvetaux. Dupuis vivoit pourtant, et vit même, je pense, encore. Il suborne un nommé Lerinière, frère de la Dupuis. Cet homme, qui disoit qu’on traitoit sa sœur comme une g...., appelle Sacy en duel. Sacy se bat et le désarme. Lerinière, non content de cela, entre dans la maison avec un pistolet, tire sur Sacy et le manque. Un laquais de Sacy le tue. La veuve du mort fait informer. Le bailli du faubourg, un fripon nommé Lhermitière, gagné par le maître des requêtes, condamne fort brusquement Sacy à être roué et la Dupuis à être pendue. Depuis ils en ont été absous. On fit des factums ou lettres de part et d’autre qui sont bien faits. Le bon homme fit le sien lui-même ; il s’y moque plaisamment de ce neveu, et il y montre bien de la vigueur ; il avoit pourtant près de quatre-vingts ans. Ses amis le servirent puissamment, entre autres le maréchal de Gramont. Ce fut chez lui que le mariage se fit, à cause des oppositions d’un homme qui disoit avoir promesse de la fille (notez que ce n’étoit qu’une enfant qui n’avoit jamais vu personne), et d’un cousin germain de Sacy, qui disoit qu’elle étoit bâtarde. Pour finir tous ces différends, on fit une transaction par laquelle, moyennant quatre-vingt mille livres, Sacy et sa femme renonçoient à la maison. Ils s’en sont fait relever depuis, après avoir recélébré leur mariage, car cette opposition, qui n’avoit point été levée, étoit une espèce de nullité. Pour la bâtardise, c’étoit une sottise que d’y insister, aussi bien que de dire que c’étoit pour couvrir l’honneur de M. Des Yvetaux qu’ils vouloient montrer qu’il n’y avoit point de mariage parce qu’il seroit incestueux, et que cette madame de Sacy étoit sa fille[13]. Le maître des requêtes fut hué à l’audience et passa pour un grand coquin. Il avoit quelques gentilshommes avec lui qui se retirèrent quand ils virent M. de Turenne de l’autre côté[14]. La jeune femme parla et parla fort hardiment, car, Dieu merci, elle n’a pas le caquet mal emmanché. Ils retournèrent dans leurs prétentions, et la maison leur est demeurée.

Durant ce grand procès le bon homme s’accoutuma à s’habiller comme les autres. À quatre-vingts ans il se portoit encore fort bien. Il m’a quelquefois lassé à force de me promener dans son jardin. C’étoit un petit homme sec, à yeux de cochon. Il a toujours eu l’esprit présent, et, à sa mode, il disoit de jolies choses. Un jour que madame d’Hautefort[15] vint dans son jardin, il lui dit, d’un ton assez sérieux : « Madame, voulez-vous bien faire parler de vous ? après avoir maltraité des rois, aimez un petit bonhommet comme moi. »

Des Yvetaux avoit de la générosité et de la bonté. J’ai ouï dire au comte de Brionne, grand seigneur de Lorraine, que, s’étant retiré à Paris après la prise de Nancy, M. des Yvetaux le vouloit loger chez lui, et lui disoit pour raison : « Monsieur, vous avez si bien reçu autrefois les François en Lorraine, qu’il faut bien vous rendre la pareille aujourd’hui. » Ce M. de Brionne n’avoit qu’un cheval de carrosse, l’autre étoit mort ; il en emprunta un au bon homme, qui ne vouloit pas le reprendre, et disoit : « Vous m’en rendrez un quand vos affaires seront en meilleur état. »

Un an devant que de mourir, Ninon, qui alloit quelquefois jouer du luth chez lui, car il aimoit fort la musique et faisoit souvent des concerts, lui demanda un jour de fête s’il avoit été à la messe. « Il y auroit, répondit-il, plus de honte à mon âge de mentir, que de n’avoir point été à la messe. Je n’y ai point été aujourd’hui. » Elle lui donna un ruban jaune qu’il porta je ne sais combien de jours à son chapeau.

Il fut se promener à Rambouillet au faubourg Saint-Antoine[16], et de si loin qu’il put être ouï du maître du logis, il lui cria : « Monsieur, je vous révère, je vous adore ; mais il ne fait point chaud aujourd’hui, je vous prie, n’ôtons point notre chapeau. »

Sa plus grande, ou plutôt sa seule incommodité, étoit une rétention d’urine. Ce fut ce qui le tua ; car voyant, en 1649, le Roi sorti de Paris et le blocus se former, par une complaisance hors de propos pour la cour, il en sortit aussi. Peut-être cette étourdie de madame de Sacy le lui fit-elle faire. Comme il n’avoit point son chirurgien ordinaire, sa rétention l’incommodant, il fallut se faire sonder par le premier chirurgien de village, qui le blessa, et la gangrène s’y mit. Ce fut auprès de Meaux, dans une petite maison de ce M. Dupuis. Il se résolut fort constamment à la mort, et fit tout ce qu’on a accoutumé de faire.

Une heure avant que de mourir, il se promena par la chambre, et pria la Dupuis de lui fermer les yeux et la bouche, et de lui mettre un mouchoir sur le visage, dès qu’il commenceroit à agoniser, afin qu’on ne vît point les grimaces qu’il feroit.

Il ne fut pas plus tôt mort, que madame de Sacy ne vécut plus bien avec sa mère. Pour son mari, elle le traita comme un je ne sais qui ; aussi est-ce un fort sot homme[17]. On l’a vu autrefois sur un bidet, suivi pour tout train de son beau-frère le page. Il alla une fois chez madame de Montausier qui logeoit alors en ce quartier-là, en habit de taffetas noir, avec une grande estocade et de grosses bottes. Je lui ai ouï dire que le bailli du faubourg, qui étoit fort mal quand le bon homme mourut, eut une si grande appréhension de ne lui survivre pas pour persécuter les siens, que sa fièvre en redoubla, et qu’il en fut expédié quelques jours plus tôt.

Madame de Sacy a été élevée comme vous pouvez penser : elle n’est point jolie ; mais comme elle a l’esprit vif, et qu’elle est fort médisante, les vieux débauchés, comme le maréchal de Gramont, le marquis de Mortemart[18] et M. de Turenne même, la trouvoient fort à leur goût. Le seul Mortemart a persévéré ; il lui a montré à chanter[19] ; elle réussit assez bien aux airs italiens. On dit pourtant qu’Ondedei étoit l’effectif, même sur la fin de la vie du bon homme ; mais le marquis (car nonobstant son brevet, M. de Mortemart c’est M. le marquis sans queue[20], est encore aujourd’hui celui dont on parle.

À la seconde guerre de Paris, il ne suivit point la cour, et sa femme fut contrainte de déclarer à la Reine que c’étoit pour une madame de Sacy qu’il étoit demeuré. Elle vit le plus plaisamment du monde avec lui, lui parle comme à un je ne sais qui. Il y fut un jour ; elle étoit seule : « Je viens, dit-il, dîner avec vous. — Je n’ai rien à vous donner, répondit-elle ; voyez si cette poule qui est dans ce pot est cuite. » Il y regarde avec un bâton ; elle la lui fait tirer, et ils se mettent là à manger tous deux fort malproprement. Elle dit qu’il ne faut point avoir de cuisinier ; que pour elle, si sa demoiselle plumoit mieux une volaille que ses autres gens, elle la lui feroit plumer, et qu’il faut que chacun fasse ce qu’il fait le mieux. Je ne crois pas que le marquis donne grand’chose, car il a la réputation d’être fort avare.

Depuis deux ans cette jeune femme a un ulcère ; elle souffre comme un roué. Mortemart lui a rendu et lui rend encore tous les soins dont il peut s’aviser. Un certain abbé de Villiers, voisin de la dame, lui a donné de la jalousie, et tous deux ont fait à l’envi. Ils y vont tous les jours. Ce qui a fait tant parler, c’est que Sacy, qui aime à chopiner, chassoit tout le monde, hors ces deux hommes. C’est un fripon fieffé, un félon, un ridicule. En présence de cette femme il dit ce qu’il fera quand elle sera morte ; il querelle déjà la mère. On dit qu’il n’y a eu que de l’imprudence à la vie de cette femme ; Mortemart n’en a rien eu, à ce que disent ses gens, qui en savent bien des nouvelles. Ce qu’il y a à dire contre elle, c’est qu’encore moribonde comme elle est, elle se mêle de changer les officiers de Mortemart, et entretient toujours la discorde entre le mari et la femme, car elle lui a fait ôter toute la conduite de la maison. On dit que Mortemart lui a donné, mais moins que l’abbé de Villiers. Mortemart fut près de cinq ans amoureux de sa femme comme il l’étoit avant que de l’épouser. C’étoit une fille de la Reine qu’il prit par amour[21]. Après il s’enflamma d’une femme-de-chambre de la Reine, qui est aujourd’hui madame de Niert. Une autre, nommée Villeflin, lui succéda : elle chantoit ; et ensuite est venue madame de Sacy. Il y a douze ans que cela dure. Il lui rend tous les soins imaginables.

  1. Nicolas Vauquelin, seigneur Des Yvetaux, mort le 9 mars 1649, âgé de quatre-vingt-dix ans.
  2. Suivant la Biographie universelle, on a dit par erreur que Des Yvetaux avoit été lieutenant-général, et on l’auroit ainsi confondu avec son frère qui a rempli cette charge. La Biographie s’est trompée ; Huet, dans ses Origines de Caen (Rouen, 1706, p. 355), dit positivement que Jean Vauquelin, père de Des Yvetaux, « l’adopta à son tribunal, et lui résigna sa charge de lieutenant-général. » Il ajoute que le maréchal d’Estrées « l’exhorta de venir à la cour, et de ne pas passer sa vie à donner des sentences ; » que Des Yvetaux fut déterminé à suivre ce conseil « par une disgrâce qui lui arriva, ayant été cité au parlement de Rouen pour rendre raison de l’irrégularité de quelque sentence ; » qu’alors il vendit sa charge à Guillaume Vauquelin, son frère cadet. On voit par là que Tallemant a été bien instruit de ce qui concernoit le poète Des Yvetaux.
  3. Il fit pour celui-ci l’Institution du Prince en vers (T.). Cette pièce a dû être imprimée séparément avant 1612 ; car, citée dans le discours adressé à la Reine, dont il va être question, elle a été ensuite insérée dans les Délices de la Poésie françoise ; Paris, Toussainct Du Bray, 1615, p. 417.
  4. Louis XIII.
  5. Voyez le Discours présenté à la Reine-mère du Roi, en l’année 1612, à la suite des Mémoires d’État, par M. de Villeroi, tom. 5, pag. 199, Amsterdam, 1725.
  6. Marguerite de Burtio de la Tour, femme de Jacques de Lallier, seigneur Du Pin. Marie de Lallier, sa fille, épousa en 1637 le comte d’Estrades, qui fut créé maréchal de France en 1675.
  7. On appeloit ainsi des peaux de mouton passées en basanes, sur lesquelles étoient représentées en relief diverses sortes de grotesques relevées d’or ou d’argent, de vermillon ou autres couleurs (Dictionnaire de Trévoux). Voyez aussi les Recherches sur le cuir doré, par M. de La Querière ; Rouen, Baudry, 1830, in-8o.
  8. Le Pré-aux-Clercs se terminoit à cette rue qui en a porté le nom jusqu’à la fin du seizième siècle. (Recherches sur Paris, par Sauval, quartier de Saint-Germain-des-Prés, pag. 37.)
  9. « Des Yvetaux, dit Ségrais, avoit épousé une mademoiselle Dupuis, joueuse de harpe, qui étoit d’Étampes, et qui avoit son frère qui en jouoit par les cabarets. Souvent ils prenoient la houlette avec le chapeau et l’habillement de bergers, et chantoient ensemble des vers que Des Yvetaux lui-même avoit composés. Il étoit encore vivant quand j’arrivai à Paris, mais je ne le vis pas ; il demeuroit au faubourg Saint-Germain, où il recevoit grande compagnie sans aller voir personne. » (Mémoires anecdotes de Ségrais ; Amsterdam, 1723, p. 115.) Tallemant entre dans des détails beaucoup plus étendus, et ayant connu personnellement Des Yvetaux, il mérite plus de confiance que Ségrais.
  10. Hercule Vauquelin, fils de Guillaume, devint intendant de Languedoc. (Voyez les Origines de Caen, par Huet, au lieu déjà cité.)
  11. Jeanne de Schomberg, mariée en secondes noces en 1620 à Roger Du Plessis de Liancourt, duc de La Roche-Guyon. Sa fille, Jeanne Charlotte Du Plessis Liancourt épousa en 1659 François VII, duc de La Rochefoucauld, prince de Marsillac, fils de l’auteur des Maximes. C’est par ce mariage que la terre de Liancourt ainsi que l’hôtel de ce nom passèrent dans la maison des La Rochefoucauld.
  12. L’hôtel de Liancourt y touche. (T.) — L’hôtel de La Rochefoucauld, sur l’emplacement duquel la rue des Beaux-Arts a été percée en 1828.
  13. Le curé de Saint-Sulpice étant allé voir Des Yvetaux et lui faisant des réprimandes sur sa conduite si peu chrétienne, il lui répondit sans s’émouvoir : « M. le curé, il ne faut pas croire tout ce que l’on dit, il y a bien de la médisance ; l’on me disoit l’autre jour que vous aimiez les garçons, mais je n’en voulois rien croire. » Le curé, offensé d’un tel compliment, ne jugea pas à propos de lui parler davantage et s’en alla. (Extrait d’un manuscrit du même temps.)
  14. Ce fut Tambonneau, le président, en ce temps-là amoureux de la Sacy, qui l’y fit aller. (T.)
  15. Marie d’Hautefort fut aimée de Louis XIII, après la retraite de mademoiselle de La Fayette. Elle épousa en 1646 Charles, depuis maréchal de Schomberg.
  16. À la maison du financier Rambouillet.
  17. Elle le connoissoit bien, à ce qu’elle dit, mais elle ne put éviter de l’épouser : il a bien eu sa revanche depuis. (T.)
  18. Gabriel de Rochechouart, marquis de Mortemart, créé duc de Mortemart par lettres-patentes de décembre 1650, enregistrées au parlement le 15 décembre 1663. C’est le père de madame de Montespan.
  19. Il chante aussi bien que qui que ce soit, et s’en pique. Cela est pourtant ridicule à son âge, et avec son cordon bleu et son brevet de duc. Il compose même et fait des airs. (T.)
  20. C’est-à-dire que chez madame de Sacy on appeloit M. de Mortemart, M. le Marquis, nonobstant son brevet de duc. « Quand on dit monsieur, sans queue, on entend le maître de la maison. » (Dict. de Trévoux.)
  21. Diane de Grandseigne, duchesse de Mortemart. Elle mourut à Poitiers en 1666.