Les Habits noirs/Partie 1/Chapitre 11

Hachette (tome Ip. 152-163).
Première partie


XI

Une visite.


Une tête se montra dans le noir du trou et s’éclaira vivement, frappée en plein par la lune. C’était une grosse figure, colorée avec violence et accentuée brutalement. Elle exprimait à cette heure un contentement triomphant, mêlé à une curiosité avide. Ceci au premier instant, mais bientôt elle refléta une nuance de cauteleuse inquiétude.

Ces sauvages de notre civilisation sont prudents au milieu même de leur audace. Le cri de joie qui saluait la lune, c’est-à-dire le dehors, l’espace, la liberté, avait jailli de lui-même, mais ce fut l’affaire d’un instant. Notre homme n’était pas au bout de sa peine, il le savait, bien qu’il ne mesurât pas du premier coup toute la vanité de ses espoirs.

La tête avança avec précaution hors du trou et se pencha comme on fait pour sonder le vide. Évidemment, ce premier regard voulait mesurer une vaste profondeur ; il se heurta à la dalle éclairée et l’homme devint pâle.

Il releva les yeux ; il vit seulement alors qu’entre lui et la lune qui venait de l’éblouir, il y avait une fenêtre, fermée par des barreaux de fer.

Un blasphème sourd sortit de sa gorge. Le sang lui monta au visage.

« Chien de sort ! grommela-t-il ; je n’ai fait que changer de cage ! »

Les veines de son front se câblèrent, pris qu’il était d’une colère folle. Puis la pâleur revint plus terreuse à ses traits que le découragement affaissait.

« N, i, ni, c’est fini ! dit-il encore. D’ici deux heures, je n’ai pas le temps de percer l’autre muraille ! »

Il fit un mouvement pour se retirer. Sa face peignait l’angoisse de la bête fauve acculée. Au moment où il allait disparaître dans l’ombre du trou, l’homme sembla se raviser ; un effort brusque remit sa tête au niveau de l’ouverture, en pleine lumière, et ses yeux élargis s’attachèrent fixement sur les barreaux même de la lucarne.

L’espoir naissait, un grand et subit espoir ; sa bouche épaisse eut comme un sourire, et des gouttes de sueur brillèrent à ses tempes.

« Si c’était ici la case de l’Habit-Noir ? prononça-t-il tout bas et d’une voix qui tremblait. Ce serait trop de chance ! »

La tête passa hors du trou, puis les épaules, — péniblement, car l’homme avait une puissante carrure. Dès que les deux mains eurent touché le sol, l’homme se trouva debout. Nous eussions reconnu alors, malgré sa tête rase et la barbe touffue qui envahissait jusqu’à ses yeux, Étienne Lambert, le cabaretier-logeur du cul-de-sac Saint-Claude. Il portait en effet la houppelande courte, le gilet rouge et le pantalon de futaine que nous lui vîmes, dans la soirée du 14 juin, quand M. Lecoq vint le chercher dans son taudis.

Son regard fit le tour de la cellule. Le grabat où dormait André était dans le noir. Le rayon de lune qui passait au-dessus le laissait complètement invisible.

« Personne ! » dit Lambert.

Il marcha jusqu’à la croisée dont la baie s’ouvrait à huit pieds du sol. Il pensait :

« L’Habit-Noir avait donné dix traits de lime ; il y a ici trois barreaux dans la hauteur, deux dans la largeur. C’est juste le compte ! »

C’était juste le compte : deux fois cinq : dix traits de lime. L’espoir, repoussé tout à l’heure, arrivait presque à la vraisemblance.

L’espoir marche vite, en avant ou en arrière. En une seconde, le malheureux qui se noie peut espérer et désespérer cent fois.

Étienne Lambert se noyait. Il avait reçu, la veille au soir, notification du rejet de son pourvoi, et le roi n’avait pas voulu lui faire grâce. Il savait les usages. On guillotine au petit jour ; le jour est encore matinal au mois d’août, et il faut les préparatifs. L’aumônier des prisons lui avait fait une visite.

Il savait les usages. Vers deux heures après minuit, trois heures au plus tard, le digne prêtre allait revenir : terrible dévouement, qui parle des miséricordes divines à celui qui attend le couteau impitoyable ! miraculeuse éloquence qui étouffe le blasphème aux lèvres du damné, qui fait mieux, qui parfois va chercher le cantique d’espérance au fin fond d’un cœur ulcéré, en frappant du crucifix cette chose plus dure que le roc d’où jaillit la source sous la verge de Moïse !

Après le prêtre, la toilette, puis cette caresse dérisoire qui accorde à l’agonie du bien portant un blanc de poulet rôti, un verre de bon vin et même un cigare de la Havane. Je ne sais rien de plus naïvement hideux que ces petits cadeaux.

Étienne Lambert se noyait. C’était un brutal coquin ; la grâce ne l’avait pas encore touché ; il eût étranglé vingt sauveteurs pour gagner la rive.

Quand il fut sous la croisée, il ramassa ses jambes musculeuses, et fit un bond de tigre pour se suspendre à l’appui, et voir.

Mais il était lourd. En prison, le jarret perd son ressort. Sa main crispée égratigna la pierre glissante et il retomba pesamment, sans avoir touché l’appui.

André dormait bien fort, car il ne s’éveilla pas.

Lambert jura et frappa du poing sa cuisse. Il chercha à tâtons ; ses yeux s’habituaient et il voyait mieux, depuis qu’il était à contre-jour. Il trouva l’escabelle dont il se servit comme d’un marchepied. Ce n’était pas assez haut. Il voulut sauter encore, l’escabelle se brisa, cela fit du bruit ; André, réveillé en sursaut, se mit sur ses pieds en disant :

« Qui va là ? »

Lambert se releva d’un bond, et, tout étourdi qu’il était de sa chute, il se rua sur le lit, d’instinct plutôt que par réflexion, furieux, et criant :

« Ah ! tu es là, toi ! tu faisais le mort ! »

Ses deux mains, habituées à ce jeu, allèrent droit à la gorge d’André. Il était de force à étrangler un bœuf, et, en ce moment, où son va-tout était sur le tapis, la vie d’un homme n’eût pas pesé pour lui le poids d’un centime. Il y eut une lutte rapide comme l’éclair ; André et lui roulèrent sur le carreau, puis André seul se redressa. Son pied écrasait la gorge de Lambert.

Celui-ci ne fit qu’un effort pour se dégager.

« Dégommé ! gronda-t-il avec une résignation aussi soudaine que l’avait été sa colère. Après ça, ce n’est peut-être pas la case de l’Habit-Noir !

— Qui êtes-vous et que vous ai-je fait ? demanda le jeune ciseleur.

— Je suis celui qui va la danser au point du jour, répondit le cabaretier presque gaiement. Petit, tu as une crâne poigne ! J’ai été un peu vif, c’est que je n’avais pas de temps à perdre en politesses. Tu es plus fort que moi ; c’est bon ; si ça t’est égal de me lâcher, je serai sage. »

André retira son pied et dit froidement :

« C’est cela, soyez sage. »

Lambert se tâta, dès qu’il fut debout, et montra du doigt l’ouverture béante dont la lune éclairait encore la moitié.

« Mimi, dit-il, non sans une étrange bonne humeur, on a gratté assez longtemps à ta porte, avant d’entrer.

— Voilà, en effet, près d’un mois que je vous entends, répliqua André.

— Et tu ne m’as pas dénoncé pour avoir du tabac et des petits verres ? C’est mignon de ta part. As-tu passé l’inspection ?

— Qu’entendez-vous par là ?

— Bon ! tu ne connais donc pas ta langue, Bibi ?

— Je crois, répondit André en souriant, que je ne connais pas la vôtre.

— Tant pis pour toi… Alors, tu ne sais pas d’histoire de Fera-t-il jour demain ? »

André hésita, comme si cette phrase, évidemment cabalistique, éveillait en lui un souvenir ; mais, après réflexion, il répondit :

« Non.

— C’est drôle ! fit le condamné avec défiance. Tu m’as pourtant donné le tour agréablement et comme un jeune homme qui aurait fait de bonnes études…. Si vous êtes un simple monsieur, est-ce que vous ne prendriez pas la clef des champs avec plaisir, citoyen ?

— Je compte m’évader, repartit André sans hésiter.

— Ah ! ah !… Et vos moyens vous le permettent ?

— Je n’ai pas encore songé aux moyens. »

L’horloge du Palais tinta un coup.

« Minuit et demi, grommela le cabaretier. La porte est ouverte ou elle ne l’est pas ; nous avons le temps de bavarder dix minutes. Il n’y avait que moi pour jeux de mains jeux de vilain à la présente session, comme ils disent. Est-ce que j’ai l’air d’un assassin, jeunesse ? J’avais eu des raisons avec le messager de Fécamp ; il s’est péri pour me monter une niche ; voilà l’authentique. Vous, vous êtes ici pour vol ? »

André fit un signe d’affirmation.

« Et innocent comme moi, c’est sûr ?

— Pas comme vous, repartit André avec calme.

— Oh ! oh ! gronda Lambert, on n’est donc pas un camarade, décidément !… »

Il s’interrompit, frappé par une idée soudaine, et claqua ses deux grosses mains l’une contre l’autre en disant tout bas :

« Un franc que vous êtes l’agneau qui a payé pour l’Habit-Noir dans l’affaire de la caisse de sûreté ?

— L’Habit-Noir !… » répéta André stupéfait.

Il avait peur de n’être pas bien éveillé. Il ne comprenait pas encore, et pourtant son esprit était comme ébloui par une lumière trop brusque et trop vive.

Sa folie était-elle raison ? Son rêve était-il réalité ! cet étrange sobriquet : l’Habit-Noir, désignait-il vraiment le démon qui avait enseveli dans le deuil les joies de sa jeunesse ?

« Oui, oui, l’Habit-Noir, poursuivait Lambert en se parlant à lui-même. Et si j’avais pris plus tôt de ses leçons, je ne serais pas ici, Mimi. Celui-là se moque des juges… Celui-là ou ceux-là, car Toulonnais-l’Amitié n’est encore qu’un écolier, et les maîtres sont à Paris. »

André mit ses deux mains au-devant de ses yeux comme si un éblouissement l’eût frappé.

« Il s’appelle Toulonnais-l’Amitié ? » balbutia-t-il en faisant un effort violent pour garder son calme.

Le cabaretier se mit à rire.

« Il s’appelle ! Il s’appelle ! prononça-t-il par deux fois. Va-t-en voir à Pékin si j’y suis, Bibi !… Quoi ! ça fait toujours d’une pierre quatre à cinq coups. J’ai bien ri de l’idée du brassard. Primo, d’abord, avec cet outil-là, il a eu les billets de banque ; secundo, il vous a mis l’affaire sur le dos ; tertio, il avait dit comme ça : « La petite marchande de ferrailles est drôlette… »

André étreignait son cœur à deux mains. La petite marchande de ferrailles, c’était Julie.

« N’empêche, poursuivit Lambert dont la voix se fit sombre, qu’on ne parlait plus du messager de Fécamp depuis du temps. J’ai été dénoncé, j’en suis sûr. Et je connais assez leur truc pour savoir qu’ils balayent toujours la route derrière eux… Ils m’ont envoyé un passe-port, c’est vrai, que le docteur m’a apporté dans sa poche sans le savoir… Ah ! pour habiles, ils sont habiles !… Et à propos, jeune homme, vous savez lire, vous !… Dites-moi, sans vous commander, quelle tournure j’ai là-dessus et comment je m’appelle. »

Il ouvrit sa chemise et mit un passe-port dans la main d’André.

André lut :

« Police générale. Passe-port à l’étranger, valable pour un an… Au nom du roi, nous, préfet de police, etc., etc… Antoine (Jean), marchand d’habits et colporteur, né à Paris, le 14 janvier 1801… »

« Diable ! fit Lambert, je n’ai que vingt-quatre ans là-dessus : c’est absurde !

— Taille : un mètre quatre-vingts centimètres, continua André.

« Cinq pieds cinq pouces ! dit Lambert. Ils sont fous ! »

Il avait trois bons pouces de moins que cela.

André poursuivait sa lecture :

« Cheveux bruns ; front haut ; sourcils bruns… »

« Ah çà ! tonnerre de Brest ! s’écria le cabaretier, ils savent pourtant bien que je tire sur le roux !

— Nez grand…

— Gros, plutôt !

— Bouche moyenne ; menton rond ; visage ovale ; teint clair…

— Et les signes particuliers ?…

— Néant. »

La robuste main du cabaretier caressa une balafre très apparente qu’il avait à la joue.

André pensait :

« À la rigueur, ce passe-port-là ferait mon affaire. »

Lambert le lui reprit d’un geste bourru et le remit dans son sein. Il était tout pensif.

« Bien obligé ! dit-il tout à coup. Les gueux se sont moqués de moi. Ils comptent sur le bourreau pour m’empêcher d’aller jamais leur dire grand merci ! Minute ! Tout n’est pas encore réglé…

— Monsieur André Maynotte, s’interrompit-il en changeant de ton complètement, vous êtes un honnête homme et je suis un coquin ; je ne vous propose pas d’association, mais je sais tout ce que vous avez besoin de savoir, et si nous sommes une fois libres, je pourrai vous donner des armes contre ceux qui vous ont mis dans la peine. »

Il y avait déjà du temps qu’André ne s’était entendu appeler honnête homme. De si bas que partît cette voix qui lui rendait justice, il fut ému jusqu’à sentir des larmes dans ses yeux. Sa main fit d’elle-même un mouvement pour chercher celle du cabaretier, mais une pensée vint à la traverse, et il répéta :

« Si nous sommes une fois libres !…

— C’est là le hic, pas vrai, Mimi ? reprit Lambert avec une gaieté soudaine et forcée. J’ai reculé tant que j’ai pu, mais il faut bien savoir à la fin. Répondez comme s’il s’agissait de votre salut. Avez-vous quelquefois sonné les barreaux de votre cage ?

— Jamais, répondit André. C’est depuis hier seulement que j’ai la volonté de fuir.

— Et Louis, a-t-il sonné les barreaux depuis que vous êtes ici ? »

En termes de prison, sonner signifie éprouver les barreaux d’une cellule à l’aide d’un léger coup de marteau. Le fer intact rend une vibration pleine ; mais si un invisible trait de lime a attaqué le métal, le son se fêle et le geôlier est averti.

Dans la règle, on doit sonner matin et soir les barreaux d’une fenêtre de prison ; mais Dieu merci, la règle a beau dire.

Louis ne sonnait jamais les barreaux.

Au dehors, la fenêtre était à cinquante pieds du sol !

« Il faudrait monter, » dit le cabaretier.

D’un saut et sans effort, la main d’André saisit l’appui de la lucarne.

« Ah ! la jeunesse ! » soupira Lambert.

Puis il tendit à André un petit morceau de fer pointu, en ajoutant :

« Ça m’a servi à couper la pierre de taille. Toquez le barreau tout doucement. »

Il avait aux tempes des gouttes de sueur grosses comme des pois.

André donna au premier barreau transversal un petit coup sec. Le cabaretier chancela sur ses jambes. André frappa l’un des barreaux scellés debout. Le cabaretier joignit ses mains qui tremblaient.

« Sciés tous deux ! prononça-t-il à voix basse. C’est la case de l’Habit-Noir ! »

Il se laissa tomber sur le pied du lit. André n’avait entendu que ce dernier mot.

« L’Habit-Noir a occupé cette cellule, en effet, dit-il. Est-ce l’homme qui a volé M. Bancelle ?

— Non. C’est le Père-à-tous… Celui qui tua la dame anglaise ici, à Caen, répondit Lambert. Ils sont plusieurs ; ils sont beaucoup. Vous saurez tout cela…. et d’autres choses… »

André se souvenait de cet assassinat dont on parlait encore lors de son arrivée à Caen, et qui l’avait frappé surtout à cause de ce fait que l’assassin venait de Corse.

Il y avait bien des mystères autour de l’enfance de Julie et de la jeunesse d’André.

Et Julie aurait su expliquer l’émotion causée à André tout à l’heure par cette cabalistique alliance de mots : Fera-t-il jour demain ?

« Hé ! Bibi ! s’interrompit le cabaretier en cabriolant comme un enfant, car il était fou de joie, j’ai donc de la chance une fois en ma vie ! Arrache-moi tout ça ! Les barreaux ne tiennent pas et j’ai une corde autour des reins, sous ma chemise ! »

André secoua d’un effort puissant l’un des barreaux et l’ébranla sensiblement, mais sans le faire céder.

« Je n’ai pas de force, dit-il, je suis trop gêné. »

Lambert déchirait déjà à toute volée un des draps du lit et le cordait.

« Attache cela aux barreaux, commanda-t-il, et descends… Foi d’homme, je vas t’emmener en Angleterre et tu sauras où trouver Toulonnais-l’Amitié, le gueux d’enfer… Hé ! Bibi ? Ça fait du bien, l’idée de se venger !

— Vous êtes bien sûr que c’est lui ? demanda André, occupé à passer le drap dans les barreaux, — lui qui s’est servi du brassard ?

— Parbleu ! répliqua le cabaretier.

— Vous pourrez le prouver ?

— Parbleu ! »

Et il ajouta, comme André retombait près de lui, sa besogne étant finie :

« Il fallait être deux pour forcer la caisse… une fine serrure. J’ai travaillé autant que lui.

— Vous ! » s’écria André qui recula.

Un instant ils restèrent en face l’un de l’autre.

« Tirons dur ! dit enfin Lambert. On s’expliquera après. »

Le drap roulé en câble était engagé à la partie supérieure des barreaux. Le cabaretier saisit les deux bouts pendants avec un frémissement d’espoir ; il les tordit pour leur donner plus de force, et, confiant en sa vigueur, il hâla un coup tout seul. Le jeune ciseleur restait comme absorbé.

« Ah ! murmurait-il sans savoir qu’il parlait, vous en étiez ! »

Les barreaux cédèrent sensiblement sous la puissante traction opérée par Lambert, mais le grillage entier, après avoir plié, revint à son point de départ.

« Il y en a au moins un que l’Habit-Noir n’a pas touché, grommela Lambert. Allons, Bibi, à nous deux !

— Je veux savoir le nom de votre complice, déclara André.

— Le roi dit : nous voulons, et nous serons mieux pour causer de l’autre côté du mur… Appelez-vous ça un complice, monsieur Maynotte, un homme qui fait une affaire de quatre cent mille francs et qui jette à son aide un os de mille écus !… Je pourrais bien vous amuser en lui donnant le premier nom venu, pas vrai ! et sans mentir, encore, car, en fait de noms, il en a à choisir ; mais c’est long ce que j’ai à vous conter. Le nom d’une anguille ne sert à rien ; c’est la manière de la prendre qu’il faut avoir… À nous deux, Bibi ! comme pour du pain ! »

À son tour, André prit le drap à deux mains ; il avait confiance. D’ailleurs, l’espoir de la liberté prochaine s’emparait violemment de son esprit.

« Tiens bon ! ordonna le cabaretier. Vous n’avez jamais viré au cabestan, monsieur Maynotte ? En mesure, sans vous commander… Y es-tu ?… Hé là ! ho !… Hé là ! ho !