Les Grandes Chroniques de France/VI/Introduction

Texte établi par Jules ViardHonoré Champion, libraire de la Société de l’histoire de France (tome 6p. i-xv).


INTRODUCTION


Suivant la méthode qu’il adopta dès le début de son œuvre, Primat, pour retracer la vie de Louis VII, chercha d’abord les éléments de son travail dans la Continuation d’Aimoin. Mais, n’y trouvant qu’une histoire incomplète et se rendant compte, en particulier, que la relation de la deuxième croisade, un des principaux événements de ce règne, y était complètement omise, il fit appel à Guillaume de Tyr pour combler cette lacune. Dès le XIIIe siècle, l’histoire si intéressante des croisades de Guillaume de Tyr avait été traduite en français sous le titre de Livre ou Roman d’Éracles, et mise ainsi à la portée de tous. Primat, qui, dans les Grandes Chroniques, n’avait pas d’autre but que de rendre les monuments de notre histoire accessibles à toutes les intelligences, se contenta d’insérer dans son œuvre la partie de cette traduction qui retraçait les péripéties de la deuxième croisade[1].

Quant à la partie empruntée à la Continuation d’Aimoin et qui nous donne le tableau des premières et des dernières années du règne de Louis VII, elle n’est elle-même que la copie intégrale de l’œuvre connue de nos jours sous le nom d’Historia gloriosi regis Ludovici. Or, cet opuscule, histoire très abrégée des événements qui agitèrent la France entre 1137, date de la mort de Louis VI, et 1165, date de la naissance de Philippe-Auguste, est formé de deux parties bien différentes soudées ensemble. La première partie, qui, jusqu’à la découverte de M. Jules Lair[2], comprenait seulement quelques paragraphes[3], était généralement attribuée, mais d’une façon très hypothétique, à Suger. Cette découverte de fragments jusqu’alors inédits de l’histoire de Louis VII permet maintenant d’attribuer avec certitude ce début à l’éminent collaborateur des rois Louis VI et Louis VII[4]. En outre, la publication de ces fragments augmente de plus du double la partie de l’histoire de Louis VII, soupçonnée jusqu’alors et maintenant connue comme œuvre de Suger[5].

Si cette première partie et les pages qui ont été retrouvées nous laissent l’impression de l’œuvre d’un penseur et d’un écrivain, il n’en est pas de même des chapitres suivants. Ces chapitres, de longueur fort inégale, se succèdent en général sans autre lien que les expressions employées couramment par les annalistes : Ea tempestate, eodem anno, eodem tempore, sequenti tempore, expleto non longo tempore post, etc. On sent, en les parcourant, que l’écrivain, moine de Saint-Germain-des-Prés[6], n’a d’autre but que de consigner des faits, sans chercher à saisir, soit leur enchaînement, soit leurs causes plus ou moins rapprochées. S’il s’étend davantage sur certains événements, comme le sac de Cluny par Guillaume, comte de Chalon, ou les luttes entre l’abbé de Vézelay et les bourgeois de cette ville, c’est que, probablement originaire de Vézelay et presque certainement Bourguignon, il était très bien renseigné sur tout ce qui arrivait dans cette province[7]

L’Historia gloriosi regis Ludovici permettait à Primat d’exposer au moins les principaux événements survenus en France entre 1137 et 1165. Mais, pendant deux ans, Louis VII, qui avait pris la croix, lutta en Orient contre les Sarrasins. Or, l’Historia nous apprend seulement que, parti de Paris dans la semaine qui suivit la Pencôte 1147, il revint ensuite sain et sauf, après avoir été prier au sant sépulcre[8], et elle est muette sur tous les incidents de la croisade. Afin de combler cette lacune, Primat eut recours à l’historien certainement le plus qualifié pour le renseigner sur les événements de l’Orient, à Guillaume de Tyr.

Né probablement dans le royaume latin de Jérusalem[9] vers 1130[10], Guillaume de Tyr nous apprend qu’il étudiait en Europe, quand, en 1162, le divorce fut prononcé entre Amauri Ier, roi de Jérusalem, et Agnès de Courtenai, fille du comte d’Édesse[11]. Il apprit le grec, le latin et avait des éléments d’arabe, d’hébreu et de persan. Après son retour en Orient, vers 1165 ou 1166, il devint en 1167 archidiacre de Tyr, à la demande d’Amauri Ier, roi de Jérusalem[12], qui le chargea d’une mission à Constantinople[13], puis en 1169 ou 1170 de l’éducation de son fils, Baudouin, alors âgé de neuf ans[14]. En 1174, après l’avènement de ce dernier qui succéda à son père, Amauri, en 1173[15], Guillaume fut nommé chancelier du royaume[16], puis archevêque de Tyr au mois de mai 1175[17]. Ce fut en cette qualité qu’il assista en 1179 au concile de Latran[18]. Avant son retour en Terre sainte, où il débarqua le 6 juillet 1180[19], après une absence d’un an et dix mois, il séjourna pendant quelques mois à Constantinople. Le patriarche de Jérusalem Amauri étant mort dans cette même année, Guillaume sollicita cette charge ; mais Héraclius, soutenu par la reine, le supplanta[20]. L’archevêque de Tyr protesta contre cette élection et en appela à Rome, où il se rendit[21], et où probablement il mourut à une date incertaine[22].

L’Historia rerum in partibus transmarinis gestarum de Guillaume de Tyr, entreprise entre 1169 et 1173, à la prière du roi Amauri, est une chronique de grande valeur. Œuvre personnelle, surtout à partir de 1144, l’auteur sut admirablement utiliser les renseignements que ses hautes fonctions lui permirent de recueillir. Aussi son histoire, traduite en français dès le XIIIe siècle, était bien connue dans les milieux cultivés. Il ne faut donc pas être surpris que Primat l’ait mise à contribution pour la partie de ses chroniques se rapportant à Louis VII[23].

Au reste, le tableau de ce règne tel que le présenta l’auteur des Grandes Chroniques reçut l’approbation, en quelque sorte officielle, des historiographes ses contemporains. Nous avons démontré, au début de cette publication[24], que le manuscrit latin 5925 de la Bibliothèque nationale, recueil des chroniques latines « qui embrassent à peu près sans lacune l’histoire des rois de France depuis les origines jusqu’à la mort de Philippe-Auguste[25] », avait servi de base pour l’établissement des Grandes Chroniques. Or, dans ce recueil formé au miieu du XIIIe siècle[26], il y avait une lacune à combler ; le règne de Louis VII y manquait et, au folio 232, on passait de la fin de l’histoire de Louis VI le Gros, par Suger, à celle de Philippe-Auguste, par Rigord. Les moines de Saint-Denis, rédacteurs de ce manuscrit, qui n’avaient sans doute encore découvert aucune chronique latine de ce règne méritant d’y être insérée, jugèrent que le travail de Primat comblerait heureusement cette lacune. Mais il était écrit en français, en langue vulgaire, et leur manuscrit ne renfermait que des œuvres écrites en latin. Ils n’hésitèrent donc pas à le traduire en latin, et, sous le titre : Gesta Ludovici regis, filii Ludovici Grossi regis, donnèrent ainsi une chronique latine du règne de Louis VII. Les érudits qui, depuis le XVIe siècle, comme Marquardt-Freher, Pithou, Duchesne, les Bénédictins, se sont efforcés de retrouver et de réunir les anciens monuments de notre histoire, n’hésitèrent pas à recueillir ces Gesta, comme celui qui nous faisait le mieux connaître la période écoulée entre 1137 et 1152, année où ils s’arrêtaient. Des controverses même s’élevèrent entre les savants qui les étudièrent ; les uns, tels que Lacurne Sainte-Palaye[27], Paulin Paris[28], les attribuèrent, dans leur ensemble, à Suger ; les autres, au contraire, ne virent dans ces Gesta qu’un mauvais abrégé de l’Historia[29].

Cependant, lorsque Paulin Paris eut terminé, dans son édition des Grandes Chroniques, le règne de Louis VII, il revint sur sa première opinion. L’étude minutieuse du texte latin des Gesta, en face du texte français des Grandes Chroniques, lui fit comprendre que ce texte, au lieu d’être la source des Grandes Chroniques, était, au contraire, la traduction latine du texte français de ces mêmes Grandes Chroniques[30], et que leurs sources étaient l’Historia et la traduction française de Guillaume de Tyr. Georges Waitz, qui étudia de nouveau cette question et l’examina avec soin[31], adopta pleinement la seconde opinion de Paulin Paris, qui maintenant semble rallier l’avis de tous les érudits[32].

Pour l’histoire de Philippe-Auguste, Primat trouvait dans le manuscrit latin 5925 les deux sources essentielles : la chronique de Rigord et celle de Guillaume le Breton, qui permettaient de retracer les principaux événements survenus entre 1165 et 1223. Aussi se contenta-t-il de les traduire sans chercher ailleurs d’autres informations. Il faut reconnaître que dans ces deux chroniqueurs il avait l’exposé le plus complet et le mieux présenté de tout ce qui s’accomplit sous ce règne. Rigord et Guillaume le Breton qui le compléta furent, en effet, deux contemporains des faits qu’ils rapportent, et le dernier, surtout, fut admirablement placé pour être bien renseigné.

Rigord, qui, en 1205, était déjà au seuil de la vieillesse[33], dut donc naître vers les années 1145 ou 1150. On ne connaît pas le lieu de sa naissance ; originaire du bas Languedoc[34], on présume seulement qu’il pouvait être encore dans son pays entre 1183 et 1186, d’après les détails qu’il donne sur le mouvement provoqué dans le Midi, en 1183, par le charpentier du Puy, appelé Durand[35] et la mention d’un tremblement de terre qui, en 1186, se fit sentir à Uzès[36]. Il nous apprend lui-même qu’il exerçait la profession de médecin[37] et qu’avant d’embrasser la vie religieuse il cherchait déjà à écrire un livre des gestes de Philippe-Auguste[38], mais que sa pauvreté, la difficulté de se procurer le nécessaire, le souci des affaires l’avaient beaucoup gêné dans l’exécution de ce projet. Enfin, après être entré à l’abbaye de Saint-Denis[39] et après avoir travaillé pendant dix ans à ce livre[40], sur les prières de l’abbé Hugues Foucaud, il se décida à le publier et à l’offrir au roi[41] dans les premiers mois de l’année 1196[42]. Il assista encore le 7 juin 1205 à la remise à l’abbaye de Saint-Denis des reliques reçues de Constantinople par Philippe-Auguste[43] et dut mourir quelques années après, peut-être vers 1209[44].

Sa chronique, œuvre d’un homme cultivé, est des plus précieuses pour l’histoire du règne de Philippe-Auguste. Il ne se contenta pas seulement de rapporter ce qu’il avait vu et ce qui lui avait été rapporté[45], mais il utilisa aussi un bon nombre d’actes officiels et de lettres, tels que le testament politique du roi en 1190[46], l’ordonnance concernant les dîmes saladines et les dettes des croisés[47], documents qui nous sont parvenus grâce à lui, les lettres des astrologues annonçant les malheurs qui devaient fondre sur la terre au mois de septembre 1186[48], etc. Il ne faut donc pas être surpris qu’elle ait valu à leur auteur le titre d’historiographe du roi de France[49], et qu’elle ait été conservée dans les archives de l’abbaye de Saint-Denis pour passer à la postérité[50]. Malheureusement, la mort l’empêcha de termina sa chronique qui finit après le récit des innondations de 1206[51]. Après lui, il y eut un essai de continuation, dont on trouve la trace dans le manuscrit latin 5925[52]. Comme il mourut probablement vers 1209, nous pouvons avoir dans cette addition très peu étendue, relative seulement aux années 1207 et 1208, l’utilisation des notes qu’il avait laissées. Quoi qu’il en soit, immédiatement après cette addition reproduite dans les Grandes Chroniques[53], et sans rien qui la sépare ou la distingue de l’œuvre de Rigord[54], vient la chronique de Guillaume le Breton, qui nous retrace la suite des événements du règne de Philippe-Auguste, jusqu’après la bataille de Bouvines.

Guillaume le Breton, qui ne fut pas comme Rigord un des moines de l’abbaye de Saint-Denis, dut naître entre 1159 et 1169[55]. Originaire de la Bretagne, probablement du diocèse de Saint-Pol-de-Léon, il fut envoyé à Mantes à l’âge de douze ans pour y commencer ses études qu’il acheva ensuite à l’Université de Paris. Ses études terminées, il retourna en Bretagne, où on le trouve vers 1198, fut nommé chanoine de Senlis et de Saint-Pol-de-Léon, puis, vers l’âge de quarante ans, vint à la cour de France. En faveur auprès de Philippe-Auguste, il fut souvent envoyé à Rome, afin d’obtenir du pape la rupture du mariage du roi avec Ingeburge. Le zèle et le dévouement dont il fit preuve dans cette circonstance lui valurent la confiance de Philippe-Auguste, qui le chargea de l’éducation de son fils naturel Pierre Charlot[56], en l’honneur duquel il composa un poème latin intitulé Karlotis, aujourd’hui perdu[57]. Chapelain du roi, il vécut dans son entourage et fut souvent témoin de ses actions ; c’est ainsi qu’il put assister à la bataille de Bouvines, dont il nous donne un récit très vivant et très détaillé. Ce fut même peut-être à l’occasion de ce récit qu’il voulut retracer les événements antérieurs pour qu’ils pussent lui servir comme de préambule, et qu’ensuite il donna un résumé de l’œuvre de Rigord, afin de remonter jusqu’à la naissance de son héros. Au reste, la même pensée lui dicta son poème la Philippide, dont la bataille de Bouvines est aussi le couronnement. Sa chronique, comme ce poème, se termine après cette victoire, et les différents récits des événements postérieurs à cette date furent ajoutés par quelque moine de Saint-Denis[58]. Ce ne fut pas la mort qui l’empêcha, comme Rigord, de continuer sa chronique, car nous voyons par sa Philippide[59] qu’il vivait encore quand Louis VIII monta sur le trône et qu’il fut témoin des deux premières années de ce règne[60]. Après, le silence se fait sur lui, et son nom même tomba dans l’oubli. Sa chronique ne fut cependant pas perdue, les religieux de Saint-Denis l’ayant accueillie au milieu de leurs œuvres historiques ; mais comme elle faisait suite, sans aucune distinction, à celle de Rigord, elle fut pendant longtemps attribué à ce dernier[61].

Cette chronique est des plus importantes pour le règne de Philippe-Auguste et continue heureusement celle de Rigord. Ainsi que l’auteur le dit lui-même[62], il raconte les événements dont il fut témoin oculaire et auxquels il fut mêlé, et comme sa situation à la cour lui permettait de voir beaucoup de faits et d’être bien renseigné, on peut, en général, lui faire confiance. La bienveillance que lui témoigna le roi, les dons qu’il lui fit ont peut-être, en quelques cas, nui à son impartialité et à son indépendance, mais certainement pas au point d’altérer gravement la vérité[63].

Avec l’histoire de Philippe-Auguste, nous avons terminé ce qui forme la première partie des Grandes Chroniques. Les deux pièces de vers placées à la fin de ce règne dans le manuscrit de la bibliothèque Sainte-Geneviève sont bien le témoignage que cette œuvre, ce romanz, était achevée[64]. Composée pour servir de guide et d’enseignement aux successeurs de saint Louis[65], il ne semble pas qu’elle eût été faite avec le dessein de lui donner une suite et de retracer, après Philippe-Auguste[66], la vie de ses successeurs. Mais l’ouvrage de Primat fut sans doute trouvé si intéressant, l’histoire des différents règnes qu’il avait étudiés si bien présentée, dans une langue claire et généralement conforme aux textes qu’il traduisit, que nos rois de la fin du XIIIe siècle et du XIVe siècle eurent la pensée de le continuer. Un moine de Saint-Denis, Guillaume de Nangis, avait fait pour saint Louis et pour Philippe le Hardi le même travail que Rigord et Guillaume le Breton avaient accompli pour Philippe-Auguste ; son œuvre fut transcrite à la suite de la leur dans le manuscrit latin 5925 et, en même temps, un religieux de Saint-Denis la traduisit en français pour la joindre à la traduction des chroniqueurs antérieurs donnée par Primat. On peut dire qu’ainsi, à partir de la fin du XIIIe siècle, c’est-à-dire à partir de la mise à jour des Grandes Chroniques de Primat, et cela jusqu’en 1340, on vit paraître, en quelque sorte deux histoires officielles, l’une en latin, élaborée par Guillaume de Nangis et ses continuateurs, et l’autre en français, qui, généralement, était la traduction du texte latin, avec quelques additions en certains endroits[67]. Au reste, ce fut sans doute pour obéir à ce souci de maintenir la concordance entre les deux textes latins et français que, pour combler la lacune existant dans le manuscrit latin 5925, entre la vie de Louis VI par Suger et l’histoire de Philippe-Auguste par Rigord et par Guillaume le Breton, on n’hésita pas, à la fin du XIIIe siècle, ou dans les premières années du XIVe[68], à traduire en latin, sous le titre de Gesta Ludovici regis, filii Ludovici Grossi regis, l’histoire de Louis VII, composée par Primat, et à intercaler cette traduction entre les folios 232 et 247 vo de ce manuscrit. Dans les volumes qui suivront, jusqu’à la date où les Grandes Chroniques s’écartent presque définitivement des textes latins, nous continuerons, comme auparavant, à faire ressortir les ressemblances ou les différences qui existent entre eux.

  1. L’emprunt fait par Primat à Guillaume de Tyr va du livre XVI, chap. xix, au livre XVII, chap. viii, du Roman d’Éracles, et occupe plus de la moitié de l’histoire de Louis VII. Il s’étend de la page 14 à la page 64 de notre édition.
  2. Fragment inédit de la vie de Louis VII préparée par Suger, dans Bibl. de l’École des chartes, t. XXXIV (1873), p. 583-596.
  3. Elle comprend dans l’édition d’Auguste Molinier : Vie de Louis le Gros par Suger, suivie de l’histoire du roi Louis VII, les paragraphes I à III et les trois premières lignes du paragraphe IV (p. 147-150).
  4. La découverte de M. J. Lair n’a pas seulement fait connaître des fragments inédits de la vie de Louis VII par Suger ; mais encore la leçon donnée par le ms. lat. 12710 de la Bibl. nat. des pages déjà connues de cette vie a fourni une preuve qu’elles étaient bien de Suger. Au début du paragraphe II de l’Histoire du roi Louis VII, on parle de la diète qui se tint à Mayence en 1125 et dans laquelle fut élu l’empereur Lothaire. Or, on sait, par plusieurs actes de Suger donnés à cette date, qu’il était alors à Mayence. Dans les leçons anciennes de l’Historia, on ne fait aucune allusion à sa présence à cette diète, tandis que les quatre mots suivants : cui et nos interfuimus, rétablissent la vérité et donnent en même temps une preuve décisive que cette première partie est bien de Suger. Cf. A. Molinier, op. cit., préface, p. xxxiv, et p. 148.
  5. La nouvelle partie de l’œuvre de Suger s’étend, dans l’édition A. Molinier, de la fin de la troisième ligne du paragraphe IV (p. 150) à la fin du paragraphe VII (p. 156). Elle n’a pas été connue de Primat, qui a traduit seulement ce que donne la Continuation d’Aimoin.
  6. Siméon Luce, La continuation d’Aimoin et le manuscrit latin 12711 de la Bibliothèque nationale, dans : Notices et documents publiés pour la Société de l’histoire de France à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa fondation, p. 61, et Molinier, op. cit., préface, p. XXXVII et XXXVIII.
  7. Molinier, op. cit., préface, p. XXXV et XXXVI. — Les éditions de l’Historia gloriosi regis Ludovici, sont celles de François Duchesne, au t. IV des Historiae Francorum scriptores (1641), p. 412-419, sous le titre de : Historia gloriosi regis Ludovici, filii Ludovici Grossi. — Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XII, p. 124 à 133, sous le même titre. — Auguste Molinier, Vie de Louis le Gros par Suger, suivie de l’histoire du roi Louis VII (1887), p. 147-178, sous le titre : De glorioso rege Ludovico, Ludovici filio (Collection de textes pour servir à l’étude et à l’enseignement de l’histoire). — Elle fut donnée aussi dans les Continuations d’Aimoin de Jacques Du Breul, Aimoini monachi incliti cœnobii D. Germani a Pratis, libri quinque de Gestis Francorum (1603), p. 370-381. — Enfin, Waitz en a publié un fragment dans les Monumenta Germaniae historica. Scriptores, t. XXVI (1882), p. 151-152, sous le titre : Ex Aimoini continuatione Sangermanensi.
  8. Molinier, op. cit., p. 160, § XIII.
  9. L. de Mas-Latrie, Chronique d’Ernoul et de Bernard le Trésorier, p. 82 (dans Soc. de l’histoire de France).
  10. Guillaume de Tyr nous apprend qu’il était encore in pueritia, lorsque le légat, en 1141, déposa Raoul, patriarche d’Antioche (Rec. des historiens des croisades. Historiens occidentaux, t. I, p. 686 ; livre XV, chap. XVII de son Historia rerum in partibus transmarinis gestarum).
  11. Historia rerum in partibus transmarinis gestarum, liv. XIX, chap. IV.
  12. Ibid., liv. XX, chap. I.
  13. Historia rerum in partibus transmarinis gestarum, liv. XX, chap. IV.
  14. Ibid., liv. XXI, chap. I.
  15. Ibid., liv. XXI, chap. II.
  16. Ibid., liv. XXI, chap. V.
  17. Ibid., liv. XXI, chap. IX.
  18. Ibid., liv. XXI, chap. XXVI.
  19. Ibid., liv. XXII, chap. IV : « pridie nonas julii ».
  20. Ibid., liv. XXII, chap. IV.
  21. L. de Mas-Latrie, Chronique d’Ernoul et de Bernard le Trésorier, p. 85, note 4.
  22. L. de Mas-Latrie dit en 1184 (Ibid.). Ernoul accuse Héraclius de l’avoir fait empoisonner (Ibid., p. 85).
  23. Les éditions de l’Historia rerum in partibus transmirinis gestarum sont celles de Philibert Poyssenot, publiée à Bâle en 1549, in-fol., par Nicolas Brylinger et Jean Oporin, sous le titre : Belli sacri historia libris XXIII comprehensa. — Une seconde édition parut encore à Bâle en 1564, in-fol., chez Nicolas Brylinger, sous le titre : Historia belli sacri verissima, avec une préface d’Henri Pantaléon. Dans cette édition, on ajoute six livres de Jean Hérold, qui avait achevé le vingt-troisième livre de Guillaume de Tyr et continué son œuvre. — Jacques Bongars, qui inséra cette édition dans ses Gesta Dei per Francos, t. I, p. 635-1046, n’a pas donné la continuation de Jean Hérold. — Recueil des historiens des croisades. Historiens occidentaux. Paris, 1844, in-fol., 1 vol. en deux parties, sous le titre : Historia rerum in partibus transmarinis gestarum, avec la traduction française intitulée : l’Estoire de Eracles empereur, donnée sous le texte latin. — Migne, Patrologie latine, t. CCI, p. 209-892. — La traduction du XIIIe siècle de l’histoire de Guillaume de Tyr, connue sous le nom de l’Estoire de Eracles, déjà publiée au t. I du Recueil des historiens des croisades, a été publiée à nouveau par Paulin Paris, sous le titre de Guillaume de Tyr et ses continuateurs. Paris, 1879-1880, 2 vol. in-8o.
  24. T. I, p. XVI et XVII.
  25. L. Delisle, Notes sur quelques manuscrits du Musée britannique, dans les Mémoires de la Soc. de l’hist. de Paris, t. IV (1877), p. 210.
  26. L. Delisle, Ibid., p. 209.
  27. Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. X, p. 563-570.
  28. Les Grandes Chroniques de France, t. III, p. 357, note 1.
  29. Histoire littéraire de la France, t. XIV, p. 185-187.
  30. Les Grandes Chroniques de France, t. III, p. 419.
  31. Über die Gesta und Historia Regis Ludovici VII, dans Neues Archiv, t. VI, p. 119-128.
  32. Molinier, Vie de Louis le Gros, par Suger, préface, p. XXXI-XXXIV. — Coville, Observations sur deux sources du règne de Louis VII, dans Revue historique, t. XXVII (1885), p. 351-357. — Les éditions des Gesta sont celles de Pithou, dans les Historiae Francorum ab anno Christi DCCCC, ad ann. M CC LXXXV, scriptores veteres XI (1596), p. 136-158. — Duchesne, Historiae Francorum scriptores, t. IV, p. 390-411. — Dans le Rec. des hist. des Gaules et de la France, t. XII, p. 196-203, au bas du texte des Grandes Chroniques, on a donné le texte des Gesta, en supprimant dans l’un comme dans l’autre la partie qui concerne la deuxième croisade, soit tout ce qui fut pris dans le Livre d’Eracles.
  33. « Fere in senio. » H.-François Delaborde, Œuvres de Rigord et de Guillaume le Breton, t. I, p. 163, § 145.
  34. « Natione Gothus. » Delaborde, op. cit., p. 1.
  35. Op. cit., § 25.
  36. Op. cit., § 40.
  37. « Professione physicus. » Op. cit., p. 1.
  38. « Librum gestorum Philippi Augusti. » Op. cit., p. 4.
  39. Il était au prieuré d’Argenteuil le 10 février 1189 (n. st.). Op. cit., § 64.
  40. H.-F. Delaborde, op. cit., Notice sur Rigord, p. IX et XXX.
  41. Op. cit., p. 5.
  42. Op. cit., Notice sur Rigord, p. IX et XXX.
  43. Delaborde, op. cit., § 145.
  44. Op. cit., Notice sur Rigord, p. XXXI.
  45. « Scripsi enim quedam que propriis oculis vidi, quedam que ab aliis diligenter inquisita forsan minus plane didici, quedam mihi incognita penitus pretermisi. » Delaborde, op. cit., p. 5 et 6.
  46. Op. cit., § 70.
  47. Op. cit., §§ 58 et 59.
  48. Op. cit., § 49.
  49. « Regis Francorum cronographus. » Op. cit., p. 1.
  50. « Perenni memorie commendata. » Op. cit., p. 168. Prologue de Guillaume le Breton.
  51. Op. cit., § 148. Cf. Grandes Chroniques, t. VI, p. 280.
  52. Cf. H.-F. Delaborde, op. cit., §§ 149-154.
  53. T. VI, p. 280-283.
  54. Les éditions des Gesta Philippi Augusti de Rigord sont celles de Pithou, dans les Historiae Francorum scriptores veteres XI (1596), p. 158-226. Dans cette édition, qui est la reproduction du manuscrit latin 5925, la chronique de Guillaume le Breton est donnée à la suite de celle de Rigord, sans aucune séparation entre ces deux ouvrages. — Duchesne, dans ses Historiae Francorum scriptores, t. V, p. 3-67. Comme Pithou, il ne donne que la reproduction du manuscrit latin 5925, bien qu’une note insérée dans l’édition de la chronique de Guillaume le Breton (Ibid., p. 87) nous montre que l’éditeur savait que la partie comprenant le récit des faits survenus de 1209 à 1215 était l’œuvre de Guillaume le Breton. — Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XVII, p. 1-62, avec un fragment, t. XVIII, p. 797-798. Dans cette édition, D. Brial a séparé les deux chroniques. — H.-François Delaborde, Œuvres de Rigord et de Guillaume le Breton, historiens de Philippe-Auguste, publiées pour la Société de l’histoire de France, 1882-1885, 2 vol. in-8o. Dans cette édition, l’œuvre de Rigord occupe les pages 1-167 du tome I. — Enfin, M. Auguste Molinier en a publié un fragment dans les Monumenta Germaniae historica, Scriptores, t. XXVI, p. 289-294.
  55. H.-F. Delaborde, op. cit., Notice sur Guillaume le Breton, p. LXXVIII à LXXXI.
  56. Pierre Charlot, né entre le 14 juillet 1208 et le 14 juillet 1209, devint évêque de Noyon et mourut en vue de Chypre le 9 octobre 1249 (Delaborde, Œuvres de Rigord et de Guillaume le Breton, t. II, p. 4, note 1).
  57. On n’en possède plus que la dédicace en vers à Pierre Charlot.
  58. H.-F. Delaborde, Œuvres de Rigord et de Guillaume le Breton, t. I, p. 299, note 10, et p. 323, note 4.
  59. Vers la fin de ce poème, liv. XII, après le vers 489, dans H.-F. Delaborde, op. cit., t. II.
  60. H.-F. Delaborde, op. cit. ; t. I : Notice sur Guillaume le Breton, p. LXXXI.
  61. Voir ci-dessus, p. XI, note 2.
  62. H.-F. Delaborde, op. cit., t. I, p. 168.
  63. Les éditions des Gesta Philippi Augusti de Guillaume le Breton sont celles de Pithou, qui, dans les Historiae Francorum scriptores veteres XI, de la page 207 à la page 226, donne l’ouvrage de G. le Breton à la suite de celui de Rigord, sans les distinguer, reproduisant simplement le manuscrit latin 5925. — Duchesne, dans ses Historiae Francorum scriptores, t. V, p. 68-92, sous le titre : Historia de vita et gestis Philippi Augusti Francorum regis. Après avoir, comme Pithou, donné la leçon du ms. lat. 5925, il publie ensuite l’œuvre de Guillaume le Breton, précédée du résumé de Rigord. — Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XVII, p. 62-116, avec des additions aux p. 769-775 et un fragment au t. XII, p. 561. — H.-François Delaborde, dans Œuvres de Rigord et de Guillaume le Breton, historiens de Philippe-Auguste, t. I, p. 168 à 320, et continuations, p. 321-333. Enfin, Waitz en a publié des extraits dans Monumenta Germaniae historica, Scriptores, t. XXVI, p. 301-319.
  64. « Tant a cis travallié qui Primaz est nomez
    Que il est, Dieu merci, parfaiz et consummez. »

  65. « L’on ne doit pas ce livre mesprisier ne despire
    Qui est faiz des bons princes dou regne et de l’empire ;
    Qui sovent i voudroit estudier et lire
    Bien puet savoir qu’il doit eschiver et elire. »

  66. Et peut-être saint Louis, car la vie de ce dernier ne fut ajoutée au manuscrit de Sainte-Geneviève qu’assez longtemps après l’achèvement de l’œuvre de Primat.
  67. H. Géraud, Chronique latine de Guillaume de Nangis, t. I, Introduction, p. XVIII.
  68. L. Delisle, Notes sur quelques manuscrits du Musée britannique, dans Mémoires de la Soc. de l’hist. de Paris, t. IV, p. 209.