Les GaietésAux dépens de la Compagnie (p. 42-43).


NICETTE.



L’innocente Nicette,
Un jour vit les doux jeux
De deux beaux pigeons amoureux ;
Qu’est-ce, dit la pauvrette,
Et que font-ils donc là ?
Puis son cœur soupira :
Ah !

Le lendemain la belle
S’approcha de Colin,

Qui de baisers couvrit son sein.
Oh ! Colin, lui dit-elle,
Pourquoi baiser cela ?
Puis Colin répéta :
Ah !

Doucement il la pousse,
Et, grâce à la saison,
Tous deux tombent sur le gazon.
Malgré le lit de mousse
On dit qu’il la blessa,
Que même elle cria :
Ah !

Depuis ce temps Nicette
Craint que l’écho jaloux
Ne répète des ah ! plus doux ;
Mais plus d’une fillette
Comme elle rougira
Quand l’écho redira :
Ah !