Les Fouteries chantantes, 1791 - Figure n-9
Les Fouteries chantantes, 1791 - Figure n-9



FOUTERIE PRÉCIEUSE
ET BIEN CHÈRE,
OU
UN COLLIER POUR FOUTRE UN CON.

CHANSON SÉRIEUSE.


Air : Quand la Mer rouge apparut[ws 1].


D’un Cardinal trop fameux,
J’offre ici l’histoire ;
Qu’on traita tout comme un gueux,
Au fort de sa gloire :
Le sujet ? on le sait bien ;
C’est que le bougre, en vaurien,
De ma ma ma ma,
De rie rie rie rie,
De ma ma,
De rie rie,
Marie-Antoinette
Voulait la conquête.


Avait-il tort ou raison ?
Comme chacun pense,
Antoinette avait un con
Digne d’Eminence :
Rohan, tel qu’il est décrit,
Possédait un bon gros vit,
Vit qua qua qua qua,
Vit ré ré ré ré,
Vit qua qua,
Vit ré ré,
Vit à la françoise,
De taille bourgeoise.

Ne songeant qu’au doux plaisir
De foutre la Reine,
Tourmenté par ce desir,
Il était en peine,
Et disait, dans ce besoin :
Employons quelque moyen.
Pour lui trou trou trou,
Pour lui ser ser ser
Pour lui trou,
Pour lui ser,
Lui trousser la cotte,
Il choisit la Mothe.


Cette gueuse sans façon,
A cette nouvelle,
Voulut de ce royal con,
Être maquerelle,
A Rohan elle prédit,
Qu’il amuserait son vit ;
Que fla fla fla fla,
Que me me me me,
Que fla fla,
Que me me,
Que flamme si belle,
Était bagatelle.

Le paillard déjà croyait
Branler Antoinette,
Et qu’une Reine voudrait
Tâter sa roupette ;
L’agente par un collier,
Fit un tour de son métier,
Qui, dans un ca ca,
Dans un chot chot,
Dans un ca,
Dans un chot,
Dans un cachot sombre
Le fit mettre à l’ombre.


Quand Rohan se vit enclos
Dans cette bastille,
Ayant son œil à mi-clos,
Bandait-il, le drille ?
Il disait en vrai couillon :
Au cachot pour foutre un con !
Mais un beau beau beau,
Mais un con con con,
Mais un beau,
Mais un con,
Mais un con de Reine
Vaut bien cette peine.

De se sauver vint à bout
Sa triste Éminence.
Antoinette pour qui fout
A de l’indulgence,
Elle plaignit ce mortel
De bander en Colonel,
Sauvant sa ca ca,
Sauvant sa lo lo,
Sa ca ca,
Sa lo lo,
Sauvant sa calotte,
Fit marquer la Mothe.


Notes de Wikisource modifier

  1. ndWs. Cf. recueil La clé du caveau, 355.