Les Forces éternelles/Tu m’aimais moins…

Comtesse de Noailles ()
Arthème Fayard & Cie, éditeurs (p. 361).

TU M’AIMAIS MOINS…


Tu m’aimais moins quand tu m’ainiais
Qu’un jour où tu me fus féroce ;
Puisqu’on n’est rassuré jamais,
Qu’il soit béni ce jour atroce
Où, violent, injuste et sourd,
Vibrant de meurtrière envie,
Tu disais dédaigner ma vie
Et la haïr sans mon amour.
— Quel excès pourrait mieux me plaire,
Parmi tous les désirs humains,
Que ces yeux glacés de colère,
Et ce crime au fond de ta main ?