Comtesse de Noailles ()
Arthème Fayard & Cie, éditeurs (p. 176).

MIDI


Voici le cri du coq, brouillard chantant qui jette
Sur le jour ébloui un halo de bonheur.
Je le connais aussi, oiseau fou de conquête.
Ce rauque acharnement à s’arracher le cœur !

Comme la mer montante, en sa grande espérance,
Tente de submerger l’univers dédaigneux,
Ta trépidante voix et mes rêveuses transes
Déchaîneront en vain leur appétit des cieux !
Nous ne pouvons nous taire ! Hélas, il nous affame
Ce ciel tout argenté d’épineuse chaleur !
— Midi, fruit brasillant qu’on absorbe par l’âme,
Ô châtaigne d’azur qui lacérez le cœur !