Les Forces éternelles/L’orage

Comtesse de Noailles ()
Arthème Fayard & Cie, éditeurs (p. 173).

L’ORAGE


L’hirondelle en criant vole bas et halette,
Les carpes ont coulé leurs ombres violettes
Dans l’étang attristé où leur jeu se bloqua.
L’espace est somptueux et pourtant délicat,
La nue est remuée, et calme la prairie ;
L’orage étend au loin son roucoulant fracas
Empli de passion houleuse, endolorie,
Qui se perd dans les monts altiers, et leur transmet
Cette sombre, puissante et grave rêverie,
Comme un baiser donné par l’espace aux sommets…