Les Forces éternelles/Interrogation
Arthème Fayard & Cie, éditeurs, 1920 (éd. revue et corrigée) (p. 232).
INTERROGATION
Ô monde, mon regard où l’âme se condense,
Attache sur vos cieux, azurés ou nocturnes,
Cette immense prière ailée et taciturne
À qui vous ne rendez jamais que le silence.
Qu’importe ! Ai-je besoin, pour goûter l’avenir,
Que le sublime chant des astres argentés
Me livre le secret des vastes vérités ?
Je sais que tout sera, que rien ne peut finir.
Et je sens que l’espace avec mansuétude
Accueille mon regard que l’étendue obsède.
Ô monde, dont jamais mon cœur n’a l’habitude,
C’est par l’étonnement que l’homme vous possède !