Comtesse de Noailles ()
Arthème Fayard & Cie, éditeurs (p. 156).

AZUR


L’azur, compact et dur, abonde
Et s’accumule avec furie :
Il semble bâti sur le monde,
— Ô sublime maçonnerie ! —
Sous cette accablante chaleur
Tout l’univers ploie et suffoque
Comme un cœur sous un autre cœur.
L’azur est brillant de lueurs
Qui s’aiguisent et s’entrechoquent.
Le subit arome des fleurs
S’élançant avec hardiesse.
Donne, autant que font les caresses,
L’ample surprise du bonheur.
Soudain, dans l’éther qui me noie,
Un parfum plus puissant surgit :
Il pénètre en moi et s’éploie,
Et mon cœur s’enfle et s’élargit
Pour le passage de la joie !…