Les Folies amoureuses d’une impératrice/Texte entier

Les Folies amoureuses d’une impératrice


I


Dans un des capiteux salons aux tentures de soie et aux meubles dorés du majestueux palais d’un Empereur tout puissant, deux hommes causaient à voix basse.

L’un était petit, bedonnant, à l’œil gris, à la lèvre épaisse et déjà pendante. Il était nonchalamment étendu sur une chaise longue et fixait une photographie hardie, de son petit œil vague et fatigué. Cette photographie, d’un rendu parfait, représentait un grenadier qui, culotte bas, cherchait à enculer un jeune enfant qu’une nourrice faisait téter, tout en se branlant elle-même.

L’autre était assez grand, maigre, le visage osseux, sans barbe, le nez recourbé, les lèvres minces, mais l’œil vif et ardent… Il était debout, respectueux, silencieux, attendant patiemment que le maître fût sorti de sa contemplation, car le petit homme bedonnant, à l’œil gris, était le maître, le grand maître : l’Empereur ! Et l’homme sec, osseux : le valet, ou plutôt le confident, l’ami secret des heures de solitude. Il était inconnu au palais, cet homme au regard brûlant. Il ne parvenait auprès du maître que par un chemin inconnu de tous, cachant sous son macferlam une boîte mystérieuse.

Et cette boîte gisait en ce moment, ouverte, sur un guéridon, pendant que ce qu’elle contenait était répandu pêle-mêle de tous côtés.

C’était d’abord des photographies de tout format, aux sujets égrillards et lubriques, tels que : Entre Nonne et Moine, Entrevue d’un vieil abonné de l’Opéra avec une danseuse dans son boudoir, Manon Lescaut, Les Muscadins, Sur la Plage, Rococo, La Belle Niniche, Sur la Balançoire, Leçons de Volupté, etc., puis des aquarelles lascives, parmi lesquelles, L’Abbé en Contemplation, d’une exécution parfaite, puis encore des cartes transparentes, des livres comme Le Roman de mon alcôve, Les Révélations érotiques d’un bandeur, L’Auberge Cornemuse, Le Carnet de Marguerite, Secrets de Poste, etc., etc., et sur la chaise longue, aux pieds du maître, des parties sexuelles en caoutchouc, des godmichets, des dames de voyage, auxquelles on donnait la dureté du ventre et l’apparence du con en chaleur, en soufflant dedans.

Tout cela, après examen, avait été délaissé, rejeté, et c’était la dernière photographie que le maître examinait aussi attentivement.

— Eh bien, dit tout à coup le maître de sa voix dolente, sais-tu ce que je désirerais, Jonas ?

— Non, maître.

— Je désirerais pouvoir accomplir l’acte de ce militaire. Ce doit être bon, ce doit être divin. Pense donc ! Enculer un bébé d’un an, sur les genoux mêmes de sa nourrice, pendant que celle-ci se branle. Enfoncer lentement sa queue dans ce petit cul tendre comme de la viande de poulet, et faire ainsi hurler de douleur l’enfant pendant que soi-même on geint de plaisir. Voir, sentir les contorsions de ce petit être qui ne peut se défendre et que la nourrice maintient solidement pendant qu’elle-même ferme lentement les yeux sous la double jouissance que lui procurent son doigt et l’enculage du petit. Ah ! que ne donnerais-je pour tenir en ce moment un marmot de cet âge !

Et le maître se trémoussait sur sa chaise longue, pendant que son œil glauque s’illuminait un instant.

— Est-ce que le maître, fit alors l’homme que l’Empereur avait appelé Jonas, est-ce que le maître aurait l’heureuse chance de bander en ce moment ?

Ces paroles firent sur le maître l’effet d’une douche.

Il laissa tomber les photographies qu’il tenait à la main.

— Hélas, non ! murmura-t-il. Toujours même insensibilité de membre viril. Ah ! qu’ils sont heureux ces mâles que la vue d’une femme met en érection !

Ce grenadier de la photographie, avec sa pine, raide comme une barre de fer, redresse la tête avec la fierté d’un roi. On sent qu’il ne doute de rien, qu’il est au-dessus de tout, et que le sperme qui jaillira de ses couilles bouillonnantes, en lui procurant le spasme divin, le rendra pour un instant le plus heureux des mortels. Ah ! tiens, pour posséder une pine pareille, je donnerais volontiers cette main qui ne sait que caresser des couilles flasques et un nerf ramolli.

— Ainsi, dit Jonas, la lecture de ces livres, la vue de ces photographies et de ces objets lubriques ne vous ont pas remué ?

— Si, moralement. J’ai éprouvé, certes, un plaisir infini. Mais l’érection, l’érection que je désire, que je veux, que j’attends, n’est pas venue. Et cependant, il me la faut. N’est-ce pas demain que je me marie ? Et à quelle femme ! À la plus belle, la plus lascive de la terre !

Je suis fou d’elle. Je la désire ardemment. Surtout depuis le jour où, dans un bal, j’eus le plaisir de lui tâter le fessier. Ah, quel fessier ! mon ami. Deux globes de chair, durs comme du marbre, avec en plus, la souplesse du caoutchouc.

J’en frémis encore. Au contact de ma main caressante, ces fesses tremblèrent, s’écartèrent, et mes doigts sentirent une rainure, un chemin qui devait certes conduire au Paradis.

Je n’en dormis pas de la nuit. Je déshabillai cette superbe créature par la pensée. Déjà, je connaissais les seins, des seins qu’un corsage trop petit ne pouvait contenir, et qui, capricieux, fougueux, sortaient souvent de leur prison, pour se montrer, hardis, blancs et roses, robustes, tout vibrants à mes yeux enchantés ; j’avais senti le fessier, pétri certainement dans un bloc de granit, frémir sous mon attouchement ; maintenant, je la voyais nue, la croupe saillante, semblable à ces nymphes de l’île de Calipso qui faisaient miroiter sous le soleil, caressés par la vague mousseuse, leurs beaux cheveux d’or et leurs hanches marmoréennes, et mon œil, suivant le chemin où ma main s’était un instant égarée, découvrait une touffe superbe de poils roux, frisés, formant comme un tapis épais de mousse, autour d’une fente hardiment tracée. Mes doigts, alors, écartaient doucement le taillis soyeux et découvraient un bouton savamment planté, rouge comme une émeraude et frais comme une fraise de bois. J’approchai mes lèvres de cette fente qui, peu à peu, s’entr’ouvrait comme une coquille habitée, et j’en humais le parfum griseur, assez semblable à celui des algues marines, rejetées par l’océan. Et tout à coup ; de ce bouton s’échappait un petit jet que mes lèvres buvaient avec ravissement, comme la rose, le matin, rafraîchie par la goutte de rosée. Alors, ô mon ami, un étrange phénomène eut lieu. Entre mes cuisses, je sentis mes couilles durcir, pendant que ma pine, lentement, bien lentement se redressait. Bonté du ciel, l’effet de ce jet échappé du bouton de ma divinité avait été magique. Je bandais, mon ami, je bandais ; et, dans ma douce béatitude, dans le ravissement de mon extase, croyant tenir dans mes bras le corps frémissant de cette idole, je déchargeais, jouissant comme je n’ai jamais joui !

Le maître se tut un instant, fermant les yeux, comme cherchant à ressaisir l’image pour toujours envolée.

— Mais alors, dit Jonas au bout d’une minute, il n’y a pas à se désespérer. Vous bandez encore, Sire, vous en avez la preuve ; et si le rêve a suffi pour faire jaillir le foutre de votre bite, la réalité fera davantage. Que sera-ce, lorsque vous tiendrez réellement dans vos bras ce corps qui vous affole, lorsque vous sentirez sur votre chair, la chair chaude tant désirée, quand vous peloterez d’une main fiévreuse ces fesses qui trépideront de plaisir, quand vous caresserez véritablement ces poils longs et épais qui défendent l’entrée de la fontaine où vous pourrez alors vous désaltérer, oh ! oui, oui, vous banderez alors, Sire, et suffisamment pour faire connaître à votre épouse toutes les jouissances que peut procurer une pine savante et vigoureuse !

— Que Priape t’entende ! Mais j’ai bien peur ! Et c’est pourquoi dans le tête-à-tête de ce matin, j’aurais désiré mettre mon vit à l’épreuve. J’aurais été heureux de le voir se redresser, et me prouver ainsi que je puis encore compter sur lui. Mais tu l’as vu, ni tes livres, ni tes photographies n’ont su me faire godiller.

Jonas laissa échapper un sourire.

— Je m’y attendais un peu, Sire ; mais si votre pine n’a pas cru devoir s’éveiller par ces scènes d’amour cependant bien lascives, vos sens n’en ont pas moins été émoustillés, et cela était absolument indispensable pour que l’espèce de répétition générale que j’ai préparée réussit.

— Une répétition générale ?

— Oui, Sire.

L’Empereur se redressa :

— Que veux-tu dire ? fit-il curieusement.

— Je veux dire, Sire, que j’ai juré que vous feriez demain acte de vaillant fouteur, et que pour cela, je n’ai rien ménagé pour un entraînement sérieux de vos organes génitaux, c’est ce qui explique le mot répétition, répétition qui va commencer de suite. Ainsi, figurons-nous que l’heure de pénétrer dans la chambre nuptiale est arrivée : l’heureuse épouse est dans la chambre, et nue, dans le vaste lit où déjà plusieurs rois et reines ont fait l’amour, vous attend ; vous, vous êtes passé dans votre cabinet privé, celui-ci, et avec mon aide, vous vous êtes déshabillé comme vous le faites en ce moment. (Ce disant, Jonas enlevait la robe de chambre, puis la chemise du maître qui se laissait faire complaisamment). Et vous vous trouvez à poil comme vous l’êtes maintenant, vous vous remettez sur la chaise longue et vous examinez, comme vous les avez examinés tout à l’heure, les différents objets érotiques étalés sur le guéridon ; une douce langueur s’empare bientôt de tout votre être, vous ne bandez pas, mais une sensation agréable vous pénètre. Pendant que vous examinez photographies et aquarelles, une main familière, la mienne, vous caresse les flancs, pendant qu’avec un plumeau, mon autre main vous évente la bite, comme si elle était couverte de poussière. Tenez, comme ceci :

Et Jonas, saisissant un plumeau, fit des deux mains, sur le corps du monarque, le manège indiqué. La chair frémit aussitôt, car le chatouillement de Jonas était savant, et la peau des couilles, flasque ordinairement, se tendit, énervée par le léger attouchement des plumes qui la frôlait rapidement, mais l’érection ne vint pas.

Jonas continua sans se décourager.

— Il est évident que maintenant il y a espérance de réussite : la répétition va bien, les couilles durcissent et la pine elle-même n’est plus aussi somnolente ; le moment est donc venu de passer à un autre exercice, exercice facile, puisque dans ce cabinet on n’a qu’à presser sur un ressort pour qu’une cloison s’entr’ouvre et découvre une baignoire remplie d’une eau chaude à point et parfumée comme celle que j’ai l’honneur de vous montrer.

Jonas avait pressé sur un bouton invisible, et, en effet, une cloison s’était entr’ouverte et avait démasqué une baignoire remplie d’eau tiède.

— Vite, continua Jonas, vous vous précipitez dans cette eau (l’Empereur se mit dans la baignoire plus intrigué que jamais), vous vous y étendez comme sur votre chaise longue, et vous vous apercevez qu’ainsi placé, l’eau arrive seulement au ras du ventre ; vous serrez les cuisses, et vos couilles et votre pine se trouvent alors hors de l’eau, c’est le moment choisi pour la grande épreuve, pour l’épreuve qui doit faire enfin relever ce nerf à demi gonflé ; mais avant, je me permets de vous offrir quelques dragées infernales du docteur Casaretto, dragées que vous avalez immédiatement, et dont l’effet est presque immédiat (l’Empereur avala, docilement, les quatre dragées). Cela fait, je me penche sur votre illustre pine et je lui chatouille le fil pendant quelques instants avec ma langue, comme ceci :

Et joignant l’action à la parole, Jonas, qui était un maître dans l’art du gamahuchage, prit délicatement le vit de son auguste maître, et savamment le chatouilla au bon endroit.

— Hé ! hé ! gémit le monarque, tu connais ton affaire, mon gaillard, et tu as un coup de langue rare. Cré nom, tu ferais bander un mort.

— Mes dragées aidant, oui, murmura Jonas.


— Ah ! mais c’est parfait, et Dieu me damne, je godille à demi.

— Oui, vous bandochez déjà, mais ce n’est pas suffisant. Telle qu’elle est, votre pine ne pourrait certainement pas fonctionner, et elle ne tarderait guère à retomber inerte. Cependant, elle est assez grosse pour que je passe vite au quatrième exercice. Attention ! entretenez-vous quelques secondes pendant que je vais prendre ma petite bête.

— Ta petite bête ?

— Oui. Tenez, la voici.

Et ayant ouvert une petite boîte en carton, Jonas montra au monarque étonné un superbe hanneton.

— Ah, le vilain insecte ! fit l’Empereur. Et que veux-tu faire de lui ?

— Le plus habile branleur qui existe, le plus sublime gamahucheur de la terre, le plus irrésistible chatouilleur des chatouilleurs présents, passés et à venir. À ses attouchements sensationnels, aucune pine ne résiste. Vous allez voir, vous allez voir. Confiez-moi de nouveau votre vit qui, comme vous le voyez, « bande mou », et qui, sous l’action de mes dragées a des velléités de raideur. Qu’un rien qui lui plaise, qu’un attouchement spécial vienne le caresser, et vous allez le voir grossir tout à coup, augmenter de volume et devenir dur comme du bois. Eh bien, c’est ce rien, c’est cet attouchement spécial que représente cet hanneton, dont les petites ailes invisibles ont été préalablement enlevées.

Et Jonas prit la pine de son Empereur de la main gauche, de façon à ce que la tête seule, bien décalotée, sortit de l’eau, et de la main droite, posa délicatement dessus le hanneton, qu’une longue captivité avait énervé.

Aussitôt le pauvre hanneton voulut s’enfuir. D’abord, il écarta ses ailerons pour s’envoler, mais comme ses petites ailes étaient coupées, il ne le put, et force lui fut de rester sur son petit promontoire.

Ainsi placé, le hanneton avait l’air d’un naufragé, réfugié sur quelque récif microscopique. Et comme ce récif avait la forme d’un dôme n’offrant que des pentes glissantes, l’insecte, chez qui l’instinct de conservation dominait pour le moment tout autre sentiment, de ses pattes à crochets de soie, se cramponnait énergiquement. Cette petite crispation des pattes sur la peau fine de la tête de la pine du monarque, procura un plaisir extrême au maître.

— Ah ! murmura-t-il, c’est délicieux ; mais il faudrait que ce hanneton remuât.

— Laissez faire, sire, laissez-le se reconnaître, et il ne va pas tarder à s’agiter, et pour l’encourager, faites un peu la vague.

— La vague ?

— Oui, remuez doucement l’eau, de façon à ce que ce hanneton, tout comme un naufragé, court le risque d’être emporté par une lame, et vous allez voir.

Mais il n’y eut pas besoin de remuer l’eau ; le hanneton, comprenant qu’il ne pouvait s’envoler, chercha un autre moyen de salut. Il reconnut d’abord le promontoire sur lequel il était perché en le contournant dans tous les sens, ce qui eut pour premier résultat de procurer à l’Empereur une telle sensation, que sa pine s’en allongea d’un pouce, au grand plaisir de Jonas, qui se mit à crier bravo ! mais au grand mécontentement du hanneton qui, effrayé de cette secousse subite, se mit à descendre de cet étrange récif en suivant l’entre-deux du gland, gland qui, sous les titillements des pattes du hanneton, grossissait, s’allongeait et durcissait de plus en plus.

— Ah, mon ami ! gémissait le monarque, enthousiasmé, et en regardant avec bonheur sa pine qui sortait aux trois quarts de l’eau, jamais je ne l’ai vue dans cet état, c’est… c’est prodigieux. Ah ! si je tenais en ce moment le bébé, la nourrice et le troupier, je crois que je serais capable de les enculer tous les trois.

— Oui, cette envie vous vient de mes dragées ; mais l’érection de votre vit est le résultat du travail de mon hanneton. Laissez-le faire, et si vous le voulez, il arrivera à vous faire jouir comme vous n’avez jamais joui.

Pendant ce court dialogue, le hanneton trottait toujours. Plusieurs fois, cherchant une issue pour sortir de cette île escarpée, ses pattes avaient touché l’eau, et tout de suite il était remonté, mais plus vite, augmentant ainsi l’énervement du monarque.


Cependant, l’érection de la pine de l’Empereur était arrivée à son comble, et les nerfs, démesurément tendus près du col, indiquaient assez que le but poursuivi par Jonas était atteint. Rapidement, ne voulant pas que son prince déchargeât, l’épreuve n’étant pas terminée, il enleva le hanneton et le remit dans sa boîte.

— Ah ! fit d’une voix mourante, le monarque, pourquoi l’as-tu enlevé ? j’allais jouir.

— Et c’est ce qu’il ne faut pas, sire ; votre vigueur ne doit pas aboutir à une jouissance inutile. D’ailleurs, la répétition n’est pas terminée, elle doit se terminer par une apothéose dont vous devez être le héros, comme vous le serez demain, bien certainement. Nous sommes donc au dernier acte de la pièce. Vous bandez, et votre érection sera durable grâce à mes dragées. Maintenant il s’agit de couronner l’œuvre : votre femme, nue et amoureuse, vous attend toujours, tout ce que nous venons de faire n’a duré qu’une demi-heure, et la nouvelle impératrice n’est pas étonnée de cette absence qui s’explique. Elle, les seins gonflés, le con ouvert, le bouton humide, se demande quelle bonne surprise vous lui ménagez. Bien à point, vous sortez de l’eau ; je vous essuie, caressant de temps à autre votre belle bite, puis, tout parfumé, la pine haute, vous vous élancez vers cette porte (la porte de votre chambre à coucher) qui s’ouvre comme par enchantement, et grâce encore à un ressort dissimulé dans la boiserie que je pousse, et…

Jonas ne put achever sa phrase. Un cri, cri de surprise et de joie poussé par l’Empereur, l’arrêta. Jonas avait en effet pressé sur un ressort, et les portes de la chambre à coucher s’étaient ouvertes ; puis, sur le lit, qu’un jour savamment ménagé éclairait, une jeune femme nue, de la corpulence et de la taille de la future Impératrice, à la poitrine abondante et au fessier solide, se roulait, semblant attendre la suprême caresse.

L’Empereur, fougueux, bondit jusque sur le lit, comprenant enfin toute la machiavélique rouerie de son confident, empoigna la belle commère à plein corps, la mordit rageusement, l’égratigna, puis, lui écartant les cuisses, il lui introduisit vigoureusement sa pine jusqu’au fond du con.

— Ah, sire ! s’écria alors Jonas, je vous en prie, ne déchargez pas, ceci n’est qu’une répétition, et il faut conserver votre sperme pour l’Impératrice.

— Eh quoi ! gémissait l’Empereur en fichant des coups de cul comme un terre-neuve, ne pas jouir, ne pas décharger, quand, enfin, je sens le fond d’un con étroit et chaud, et le pouvoir, le pouvoir !

— Retirez-vous.

— Jamais de la vie, dussé-je perdre le trône ! Je bande, il faut que j’éjacule, et cela vient. Ah ! la divine chose que l’amour ! Donne-moi ta langue, ma fille. Là, comme cela. Oui, tiens, la sens-tu, ma pine ? Elle est bonne, n’est-ce pas ? Elle manœuvre bien. Sens-tu comme elle entre, comme elle sort, va et vient ?

— Ah, sire, sire ! suppliait Jonas, si j’avais su ! Voyons, il en est temps encore, retirez-vous !

— Merde ! hurla l’Empereur, trop, trop, trop tard, je jouis, j’éjacule, je décharge. Ah ! ah ! oh ! oh ! ouf !

Et l’Empereur, épuisé, tomba pantelant aux côtés de la superbe fille, qui avait joué son rôle avec une telle complaisance, qu’elle en avait joui elle-même.




II


Jonas fut très vexé de ce résultat, d’autant plus que la superbe fille amenée par lui, était sa propre maîtresse, et qu’il l’avait vu jouir sous ses yeux. Le confident avait été puni par où il avait péché. Quant à l’Empereur, il était revenu à lui, épuisé.

Il fut très surpris de ne plus voir sa compagne à ses côtés, mais il se trouva en présence de son confident qui le regardait d’un œil sévère.

— Sire, lui dit Jonas, vous n’avez pas été raisonnable ; vous vous êtes épuisé, et j’ai bien peur que demain vous ne puissiez…

— Oh, ne dis pas cela ! Demain, il faut que je satisfasse l’Impératrice comme j’ai su satisfaire cette fille qui a eu le tort de s’en aller.

— C’est moi qui l’ai fait partir.

— Tu lui donneras de ma part cent louis.

— Bien, sire.

— Maintenant, aide-moi à m’habiller. Je suis charmé. Ton procédé est infaillible. Demain soir, après le dîner, et le moment venu, nous suivrons le programme de tout à l’heure de point en point. Tu as toujours tes dragées ?

— Oui, sire.

— Et ton hanneton se porte bien ?

Jonas inclina la tête en signe affimatif.

Et comme l’Empereur avait revêtu sa robe de chambre et chaussé ses pantoufles, il alla à un meuble, prit une poignée d’or dans un tiroir et la donna à Jonas qui s’inclina de nouveau.

Cela signifiait que la séance était terminée et que le confident n’avait plus qu’à se retirer.

Jonas se dirigea vers la porte secrète qu’il franchissait chaque jour, et au moment où il allait disparaître, l’Empereur lui renouvela sa recommandation.

— Donc, demain soir, un peu avant minuit, ici.

— Comptez sur moi, sire.

Et Jouas disparut, descendant un **escalier qui le conduisit à un couloir souterrain. Ce couloir, très long, aboutissait à une petite maisonnette, sise non loin du palais. De sorte, qu’après dix minutes de marche, Jonas se trouva chez lui où il retrouva Juanita — c’était le nom de sa maîtresse — qui se lavait le cul en l’attendant.

— Tu sais, lui dit simplement Jonas, tu n’es qu’une sale garce, je t’avais défendu de te laisser aller avec ce cochon d’Empereur, et tu as joui comme une vache.

— Dame, que veux-tu ? Tu l’avais mis dans un tel état, ton Empereur, que n’importe qui y serait allé de son voyage.

— Je ne voulais pas qu’il décharge et il a déchargé.

— Oh ! oui, et copieusement, je t’assure. J’en ai encore l’intérieur du con plein de foutre.

— Tais-toi, tu m’exaspères. Heureusement qu’il s’est montré généreux ; mais cela ne fait rien, il me paiera cela, et demain.

— Dis donc, fit en riant Juanita, tu sais que si demain ton Empereur est aussi bien entraîné, l’Impératrice n’aura pas à se plaindre de sa ration.

Le front de Jonas se plissa, puis avec un méchant sourire :

— Oui, mais voilà, sera-t-il aussi bien entraîné ?

 

Le lendemain, la jolie femme aux fesses de marbre était, de par les liens du mariage, consacrée officiellement Impératrice.

À vrai dire, c’était plutôt le titre qui l’avait tentée, que l’homme.

Femme superbe dans toute l’acception du mot, elle ne s’attendait guère à des prodiges d’amour de la part de ce nabot que les mauvaises langues disaient épuisé. Cependant, elle pensait que la vue de ses seins, de ses cuisses, de son cul et de son con qu’elle savait irrésistible, produirait sur son impérial époux un effet suffisant pour lui permettre de remplir tout au moins ses devoirs conjugaux. D’ailleurs, avec lui, elle ne pouvait se montrer libertine ni se laisser aller, pour la première fois, à tous les emportements de son tempérament de feu. Mais elle ne ferait pas trop la prude et agirait selon ce qui se passerait. Elle était maîtresse de ses sens, elle verrait bien !

Mais elle comptait sans son hôte.

Jonas, lui, s’était juré que, pendant sa nuit de noces, l’Impératrice serait fougueuse, ne se possédant plus, et que, prise subitement d’un delirium érotique, elle exigerait de son mâle toutes les jouissances permises à une femme nouvellement mariée.

Pour tenir son serment, il avait acheté la camériste particulière de la nouvelle Impératrice. Celle-ci, à un moment donné, devait offrir à sa maîtresse, comme venant de l’Empereur, les fameuses dragées infernales, avec prière d’en absorber quelques-unes comme preuve d’amitié.

Et Jonas avait réussi dans son œuvre.

Un peu avant minuit, la nouvelle Impératrice s’était retirée dans ses appartements, s’apprêtant au sacrifice ordinaire, lorsque sa camériste particulière, en laquelle elle avait une entière confiance, lui présenta les fameuses dragées dans une bonbonnière d’or. La rusée commère débita le petit boniment seriné par Jonas, et l’Impératrice, croyant à un caprice ou à une fantaisie de son époux, avala les bonbons.

Puis elle entra dans la grande chambre à coucher et se fit déshabiller.

Mais soudain, lorsqu’il ne lui resta plus que sa chemise, un frisson de volupté lui parcourut l’échine. Elle se regarda dans une glace : ses yeux brillaient.

— Tiens, fit-elle en se souriant, on dirait que je suis amoureuse. Tout à l’heure j’étais très calme, et voilà que maintenant…

Elle passa rapidement sa main entre ses cuisses.

— Mais je mouille, je mouille ! s’écria-t-elle. C’est bizarre, mon bouton me brûle. Ah ! par exemple !

Et elle tomba sur un fauteuil en riant nerveusement.

— Qu’avez-vous donc, Majesté ? demanda alors Marie, en accourant vers sa maîtresse.

L’Impératrice leva la tête vers sa camériste.

— Moi ? Je ne sais. J’ai… j’ai que je suis amoureuse et que tu me sembles jolie, Marie.

— Ah, Majesté ! vous plaisantez ?

— Mais non, tu es ravissante ; approche et enlève-moi cette chemise qui me brûle. Ah ! mais qu’ai-je donc ? Regarde mes seins, tâte la pointe, ne dirait-on pas des pointes d’asperges ?

— Mon Dieu, Majesté, vous m’effrayez !

— Que tu es bête ! Nous sommes seules, toutes deux femmes, il n’y a plus ici ni Impératrice, ni servante ; Marie, Marie, mon sang bouillonne, mon bouton me démange au point d’en crier, mon con bâille et jute ; Marie, Marie, tiens, je m’étends sur ce divan, j’écarte les cuisses, approche-toi, mets-toi à genoux, oui, comme cela, et à pleines lèvres, mange-moi le chat.

— Oh, Majesté ! mais si l’Empereur vient.

— Et que m’importe l’Empereur ! Il se prépare, l’imbécile, il n’arrive pas ; moi, je ne puis l’attendre. Voyons, Marie, ta langue, ta langue !

La camériste alors se dévoua, d’autant mieux que la chose ne lui était pas désagréable.

Elle prit donc le bouton de l’Impératrice entre ses lèvres, et, de sa langue, le chatouilla, comme savent seules chatouiller les femmes.

— Oh ! ma mignonne, mon ange, ma petite gougnotte adorée, c’est un velours que ta langue. Ah ! ne te retire pas quand je jouirai.

— Non, non, Majesté.

— Là, reste où tu es maintenant, ne change pas le mouvement, je… je… ah ! je meurs, je meurs.

Et Marie sentit le bouton s’ouvrir pendant que les cuisses se raidissaient, et plusieurs jets d’un liquide peu épais, mais moins clair que de l’urine, pénétraient dans sa bouche.

— Avale, avale, gémissait l’Impératrice, continue ; quand je jouis, moi, ça dure cinq minutes et je décharge toujours. Ah, que c’est bon ! gave-toi de mon sperme, remplis-t-en. Ah ! maintenant cesse, tu me ferais crier.

Marie, docile, se releva, la bouche encore pleine.

— Maintenant, lui dit l’Impératrice, toujours étendue sur le dos, fais-moi une langue, repasse-moi ce qui te reste de mon foutre dans la bouche, que je l’avale à mon tour, j’ai soif !

La camériste se jeta sur l’Impératrice, et lui saisissant rageusement la tête, appuya ses lèvres sur les siennes, puis dans une étreinte folle, lui repassa le sperme désiré.

— Ah ! ma mignonne, fit l’Impératrice après avoir avalé, si maintenant tu avais une pine, une pine comme celle d’un de mes cousins qui me dépucela certain soir, comme tu me ferais jouir encore. C’est ce qui manque, vois-tu, après un bon gougnottage. Ah ! une pine, une belle pine, que ne donnerais-je pour la posséder en ce moment !

Brusquement, elle repoussa Marie, et se redressant, les joues empourprées, l’œil enflammé, plus belle que jamais dans sa nudité de femme en rut, elle s’écria, montrant la porte par où devait entrer l’Empereur :

— Mais cette pine, je l’ai ! Elle est là à ma disposition, elle n’attend qu’un ordre. Marie, Marie ! ne perds pas un instant, va dire à l’Empereur que je l’attends.

Et pendant que sa camériste exécutait ses ordres, elle se jeta sur le lit où une crise histérique la prit.



III


Minuit venait de sonner, et l’Empereur, avachi dans son bain, ne pouvait encore se présenter dignement devant son épouse.

Le programme de la veille avait été suivi de point en point, mais aucun résultat ne se produisait. Les dragées infernales tardaient à agir, et le hanneton lui-même, le bienheureux hanneton, malgré sa promenade active, ne parvenait pas à faire hausser son promontoire d’un centimètre. L’Empereur bandait à moitié, et Jonas était forcé de tenir sa pine hors de l’eau pour que le hanneton pût circuler à son aise.

— Ah ! gémissait l’Empereur, que doit penser l’Impératrice ? Elle m’attend sans nul doute, et je ne suis pas prêt.

— Je vous l’avais bien dit, sire, répondait hypocritement Jonas, qui connaissait certainement le motif de cette impuissance, mais vous n’avez pas voulu m’écouter, et hier, vous avez baisé à couilles rabattues sans vous soucier du sperme que vous avez prodigué. Aujourd’hui, ce sperme vous fait défaut, et la vigueur de votre pine est éteinte.

— Que faire ? que faire ?

— Attendre.

— Attendre ? Mais je ne le puis, je…

À ce moment on gratta à la porte.

— Va voir qui c’est, dit l’Empereur.

Jonas alla ouvrir et revint presque aussitôt.

— Sire, fit-il d’une voix grave, le quart-d’heure de Rabelais est arrivé.

— Hein ?

— L’Impératrice vous demande.

— C’en est fait, gémit le souverain en sortant de sa baignoire, — ce qui eut pour résultat de faire prendre un bain au pauvre hanneton, — il faut me rendre au désir de ma femme. Allons, espérons que la vue de son cul me ragaillardira.

— Courage, sire.

— J’en aurai. Ah ! si l’Impératrice voulait seulement me sucer un instant la queue pendant que je lui mangerais le gripart, ça irait peut-être ; mais ces princesses sont d’une bégueulerie ! Elles ne savent rien. Aura-t-elle ôté sa chemise seulement ? Moi, je rentre à poil.

— C’est un tort, sire, fit remarquer Jonas, car elle va voir tout de suite que vous ne bandez presque pas.

— C’est vrai, passe-moi ma robe de chambre. Là, maintenant j’y vais. Accompagne-moi, Jonas, tu te tiendras à ma portée, dans la pièce voisine, qui sait, j’aurai peut-être besoin de toi. Allons, viens.

Jonas accompagna son maître jusqu’au seuil de la chambre à coucher impériale.

Par prudence, Marie, en revenant de chez l’Empereur, avait baissé le gaz, car sa maîtresse se tordait, spasmée, sur sa couche, appelant à cors et à cris une pine chérie.

L’Empereur, très ému, pénétra doucement dans la pièce, pendant que Jonas, derrière la porte, regardait par le trou de la serrure.

— Elle a fait baisser le gaz, se dit l’Empereur, c’est regrettable, je vais le rouvrir.

Et il redonna de la lumière.

Alors il vit sa femme, nue, les cheveux épars, étendue sur le dos, les seins saillants, les cuisses ouvertes, la tête renversée, les yeux demi-voilés, ne faisant plus un mouvement, mais murmurant :

— Ah ! viens, viens, mon petit homme aimé, mon trésor, viens, donne-moi ta jolie quéquette, ta petite bibite, fourre-la dans mon con, bien avant, jusqu’aux couilles.

— Elle m’appelle, dit l’Empereur, elle ne me paraît pas bégueule, c’est le moment d’oser.

Et il s’approcha, rejeta sa robe de chambre, et monta sur le lit.

— Me voilà, créature divine, me voilà, c’est ton petit homme, murmura-t-il.

— Ah ! fit l’Impératrice sans changer de position et sans rouvrir les yeux davantage, c’est toi, Charles ?

— Non, c’est Louis, et permets-moi de baiser tes seins, et ton ven-ventre, puis ton con, ton beau con.

— Non, non, pas ça, ta pine, je veux ta pine, enfonce, enfonce.

— Mais je ne puis, je suis ému, le champagne…

— Ta pine ! Ta pine !

— Alors sois plus aimable, et laisse-moi te mettre cette pine que tu désires tant entre ces lèvres.

Tout en parlant, le souverain avait enjambé la souveraine, puis à genoux, presque à cheval sur sa poitrine, il lui mit sa pine sur les lèvres. Malheureusement, la pauvre bite impériale était plus molle que jamais.

— Allons, mon trésor, gémissait l’Empereur, daigne écarter tes lèvres vermeilles et prendre ma queue dans ta bouche rose. Allons, voyons.

La bouche rose finit enfin par s’ouvrir. Aussitôt l’Empereur y fourra sa « viande », mais ce fut en vain que la langue de la souveraine travailla.

Alors, impatientée, le cul plus en chaleur que jamais, l’Impératrice cracha pour ainsi dire le vit de son mari en s’écriant :

— Ah ça ! mais qu’est-ce que je mâchonne donc depuis cinq minutes ? Pas possible c’est de la vieille tripe ! Retirez-vous, monsieur, vous m’étouffez.

Tout confus, l’Empereur sauta du lit et alla s’affaler dans un fauteuil, regardant tristement sa pine plus que jamais inutile. Puis, ses yeux se fermèrent brusquement, et il s’endormit tout d’un coup, au grand étonnement de l’Impératrice qui, indignée et toujours assoiffée d’amour, s’écria :

— Ah ! tout, ma couronne, mon sceptre, ma fortune, pour qu’à l’instant ce lit d’Empereur soit changé en une couchette de paille, cette chambre impériale en grenier, et cet homme, cet Empereur gaga, en mâle de trente ans, au rut puissant, à la poigne solide, qui me saisisse dans ses bras, m’enserre, et d’une pine vigoureuse, assouvisse enfin la brûlante ardeur qui me dévore.

À peine l’Impératrice avait-elle prononcé ces paroles, qu’une porte s’ouvrait, et qu’un homme complètement nu, taillé en athlète, se présentait hardiment, disant :

— Sa Majesté demande une poigne solide et une pine vigoureuse ? Voilà.

Et semblable au colosse de Rhodes, l’homme se campa, exhibant un membre viril de belle taille.

— Ah ! fit alors l’Impératrice en tendant les bras, qui que tu sois, viens, et sans retard, baise-moi comme tu baiserais la dernière des putains !

 

Quand Jonas quitta la chambre de l’Impératrice, il faisait grand jour.

L’Empereur dormait toujours. Les dragées anti-érotiques données à l’Empereur à la place des dragées infernales du docteur Casaretto, avaient produit leur effet.

Et c’est ainsi que Jonas avait pu procurer, tout en se vengeant, une nuit de délices à la belle Impératrice, qui, vers les cinq heures du matin, prononça ce seul mot, que jamais homme ne lui fit répéter depuis. Assez :


FIN