Gallimard, Éditions de la Nouvelle Revue Française (p. 285-298).


TROISIÈME PARTIE

PARIS



Lorsque nous posséderons encore quelques bonnes monographies régionales nouvelles — alors, mais seulement alors, en groupant leurs données, en les comparant, en les confrontant minutieusement, on pourra reprendre la question d’ensemble, lui faire faire un pas nouveau et décisif. Procéder autrement, ce serait partir, muni de deux ou trois idées simples et grosses, pour une sorte de rapide excursion. Ce serait passer, dans la plupart des cas, à côté du particulier, de l’individuel, de l’irrégulier — c’est-à-dire, somme toute, du plus intéressant.
Lucien Febvre : La terre et l’évolution humaine.


I


Son retour à Paris ne lui causa point de plaisir.
Flaubert : L’Éducation sentimentale.


Journal d’Édouard


« 22 Septembre. — Chaleur ; ennui. Rentré à Paris huit jours trop tôt. Ma précipitation toujours me fera devancer l’appel. Curiosité plutôt que zèle ; désir d’anticipation. Je n’ai jamais su composer avec ma soif.

« Mené Boris chez son grand-père. Sophroniska, qui l’avait été prévenir la veille, m’a appris que Madame de La Pérouse était entrée à la maison de retraite. Ouf !

« J’avais quitté le petit sur le palier, après avoir sonné, estimant qu’il serait plus discret de ne pas assister au premier tête-à-tête ; je craignais les remerciements du vieux. Questionné le petit, ensuite, mais n’ai rien pu obtenir. Sophroniska, que j’ai revue, m’a dit que l’enfant ne lui a pas parlé davantage. Quand, une heure plus tard, elle a été le rechercher, comme il était convenu, une servante lui a ouvert ; Sophroniska a trouvé le vieux assis devant une partie de dames ; l’enfant, dans un coin, à l’autre bout de la pièce, boudait.

« — C’est curieux, a dit La Pérouse tout déconfit ; il avait l’air de s’amuser ; mais il en a eu assez tout à coup. Je crains qu’il ne manque un peu de patience…

« C’était une erreur de les laisser seuls trop longtemps.

« 27 Sept. — Ce matin, rencontré Molinier, sous l’Odéon. Pauline et Georges ne rentrent qu’après-demain. Seul à Paris depuis hier, si Molinier s’ennuyait autant que moi, rien d’étonnant à ce qu’il ait paru ravi de me voir. Nous avons été nous asseoir au Luxembourg, en attendant l’heure du déjeuner, que nous avons convenu de prendre ensemble.

« Molinier affecte avec moi un ton plaisantin, parfois même égrillard, qu’il pense sans doute de nature à plaire à un artiste. Certain souci de se montrer encore vert.

« — Au fond, je suis un passionné, m’a-t-il déclaré. J’ai compris qu’il voulait dire : un libidineux. J’ai souri, comme on ferait en entendant une femme déclarer qu’elle a de très belles jambes ; un sourire qui signifie : « Croyez bien que je n’en ai jamais douté. » Jusqu’à ce jour, je n’avais vu de lui que le magistrat ; l’homme enfin écartait la toge.

« J’ai attendu que nous fussions attablés chez Foyot pour lui parler d’Olivier ; lui ai dit que j’avais eu récemment de ses nouvelles par un de ses camarades et que j’avais appris qu’il voyageait en Corse avec le comte de Passavant.

« — Oui, c’est un ami de Vincent, qui lui a proposé de l’emmener. Comme Olivier venait de passer son bachot assez brillamment, sa mère n’a pas cru devoir lui refuser ce plaisir… C’est un littérateur, ce comte de Passavant. Vous devez le connaître.

« Je ne lui ai point caché que je n’aimais beaucoup ni ses livres ni sa personne.

« — Entre confrères, on se juge quelquefois un peu sévèrement, a-t-il riposté. J’ai tâché de lire son dernier roman, dont certains critiques font grand cas. Je n’y ai pas vu grand’chose ; mais, vous savez, je ne suis pas de la partie… Puis, comme j’exprimais mes craintes sur l’influence que Passavant pourrait avoir sur Olivier :

« — À vrai dire, a-t-il ajouté pâteusement, moi, personnellement, je n’approuvais pas ce voyage. Mais il faut bien se rendre compte qu’à partir d’un certain âge, les enfants nous échappent. C’est dans, la règle, et il n’y a rien à faire à cela. Pauline voudrait rester penchée sur eux. Elle est comme toutes les mères. Je lui dis parfois : « Mais tu les embêtes, tes fils. Laisse-les donc tranquilles. C’est toi qui leur donnes des idées, avec toutes tes questions… » Moi, je tiens que cela ne sert à rien de les surveiller trop longtemps. L’important, c’est qu’une première éducation leur inculque quelques bons principes. L’important, c’est surtout qu’ils aient de qui tenir. L’hérédité, voyez-vous, mon cher, ça triomphe de tout. Il y a certains mauvais sujets que rien n’amende ; ce que nous appelons : les prédestinés. Il est nécessaire, ceux-là, de les tenir très serrés. Mais quand on a affaire à de bonnes natures, on peut lâcher la bride un peu.

« — Vous me disiez pourtant, poursuivis-je, que cet enlèvement d’Olivier n’avait pas votre assentiment.

« — Oh ! mon assentiment… mon assentiment, a-t-il dit, le nez dans son assiette, on s’en passe parfois, de mon assentiment. Il faut se rendre compte que dans les ménages, et je parle des plus unis, ce n’est pas toujours le mari qui décide. Vous n’êtes pas marié, cela ne vous intéresse pas…

« — Pardonnez-moi, fis-je en riant ; je suis romancier.

« — Alors vous avez pu remarquer sans doute que ce n’est pas toujours par faiblesse de caractère qu’un homme se laisse mener par sa femme.

« — Il est en effet, concédai-je en manière de flatterie, des hommes fermes, et même autoritaires, qu’on découvre, en ménage, d’une docilité d’agneau.

« — Et savez-vous à quoi cela tient ? reprit-il… Neuf fois sur dix, le mari qui cède à sa femme, c’est qu’il a quelque chose à se faire pardonner. Une femme vertueuse, mon cher, prend avantage de tout. Que l’homme courbe un instant le dos, elle lui saute sur les épaules. Ah ! mon ami, les pauvres maris sont parfois bien à plaindre. Quand nous sommes jeunes, nous souhaitons de chastes épouses, sans savoir tout ce que nous coûtera leur vertu.

« Les coudes sur la table et le menton dans les mains, je contemplais Molinier. Le pauvre homme ne se doutait pas combien la position courbée dont il se plaignait, paraissait naturelle à son échine ; il s’épongeait le front fréquemment, mangeait beaucoup, non tant comme un gourmet que comme un goinfré, et semblait apprécier particulièrement le vieux bourgogne que nous avions commandé. Heureux de se sentir écouté, compris, et, pensait-il sans doute, approuvé, il débordait d’aveux.

« — En tant que magistrat, continuait-t-il, j’en ai connu qui ne se prêtaient à leur mari qu’à contrecœur, qu’à contre-sens… et qui pourtant s’indignent lorsque le malheureux rebuté va chercher ailleurs sa provende.

« Le magistrat avait commencé sa phrase au passé ; le mari l’achevait au présent, dans un indéniable rétablissement personnel. Il ajouta sentencieusement, entre deux bouchées :

« — Les appétits d’autrui paraissent facilement excessifs, dès qu’on ne les partage pas. But un grand coup de vin, puis : — Et ceci vous explique, cher ami, comment un mari perd la direction de son ménage.

« J’entendais de reste et découvrais, sous l’incohérence apparente de ses propos, son désir de faire retomber sur la vertu de sa femme la responsabilité de ses faillites. Des êtres aussi disloqués que ce pantin, me disais-je, n’ont pas trop de tout leur égoïsme pour tenir reliés entre eux les éléments disjoints de leur figure. Un peu d’oubli d’eux-mêmes, et ils s’en iraient en morceaux. Il se taisait. Je sentis le besoin de verser quelques réflexions, comme on verse de l’huile à une machine qui vient de fournir une étape, et, pour l’inviter à repartir, je hasardai :

« — Heureusement, Pauline est intelligente.

« Il fit un : « oui… », prolongé jusqu’au dubitatif, puis :

« — Mais il y a pourtant des choses qu’elle ne comprend pas. Si intelligente que soit une femme, vous savez… Du reste, je reconnais qu’en la circonstance, je n’ai pas été très adroit. J’avais commencé à lui parler d’une petite aventure, alors que je croyais, que j’étais convaincu moi-même, que L’histoire n’irait pas plus loin. L’histoire a été plus loin… et les soupçons de Pauline également. J’avais eu tort de lui mettre, comme on dit, la puce à l’oreille. Il m’a fallu dissimuler, mentir… Voilà ce que c’est que d’avoir eu d’abord la langue trop longue. Que voulez-vous ? Je suis d’un naturel confiant… Mais Pauline est d’une jalousie redoutable et vous n’imaginez pas combien j’ai dû ruser.

« — Il y a longtemps de cela ? demandai-je.

« — Oh ! ça dure depuis cinq ans environ ; et j’estime que je l’avais complètement rassurée. Mais tout va être à recommencer. Figurez-vous qu’avant-hier, en rentrant chez moi… Si on demandait un second Pomard, hein ?

« — Pas pour moi, je vous en prie.

« — Ils en ont peut-être des demi-bouteilles. Ensuite je rentrerai dormir un peu. La chaleur m’éprouve… Je vous disais donc qu’avant-hier, en rentrant chez moi, j’ouvre mon secrétaire pour y ranger des papiers. J’amène le tiroir où j’avais caché les lettres de… la personne en question. Jugez de ma stupeur, mon cher : le tiroir était vide. Oh ! parbleu, je ne vois que trop ce qui se sera passé : Il y a une quinzaine de jours, Pauline s’est amenée à Paris avec Georges, pour le mariage de la fille d’un de mes collègues, auquel il ne m’était pas possible d’assister ; vous savez que j’étais en Hollande… et puis, ces cérémonies-là, c’est plutôt l’affaire des femmes. Désœuvrée, dans cet appartement vide, sous prétexte de mettre de l’ordre, vous savez comment sont les femmes, toujours un peu curieuses… elle aura commencé à fureter… oh ! sans songer à mal. Je ne l’accuse pas. Mais Pauline a toujours eu un sacré besoin de ranger… Alors, qu’est-ce que vous voulez que je lui dise, à présent qu’elle tient en main les preuves ? Si encore la petite ne m’appelait pas par mon nom ! Un ménage si uni ! Quand je songe à ce que je vais prendre…

« Le pauvre homme pataugeait dans sa confidence. Il se tamponna le front, s’éventa. J’avais beaucoup moins bu que lui. Le cœur ne fournit pas de la compassion sur commande ; je n’éprouvais pour lui que du dégoût. Je l’acceptais père de famille (encore qu’il ne fût pénible de me dire qu’il était père d’Olivier), bourgeois rangé, honnête, retraité ; amoureux, je ne l’imaginais que ridicule. J’étais surtout gêné par la maladresse et la trivialité de ses propos, de sa mimique ; les sentiments qu’il m’exprimait, ni son visage, ni sa voix, ne me paraissaient faits pour les rendre ; on eût dit une contre-basse s’essayant à des effets d’alto ; son instrument n’obtenait que des couacs.

« — Vous me disiez que Georges était avec elle…

« — Oui ; elle n’avait pas voulu le laisser seul. Mais naturellement, à Paris, il n’était pas toujours sur son dos… Si je vous disais, mon cher, que depuis vingt-six ans de ménage, je n’ai jamais eu avec elle la moindre scène, pas la plus petite altercation… Quand je songe à celle qui se prépare… car Pauline rentre dans deux jours… Ah ! tenez, parlons d’autre chose. Eh bien ! qu’est-ce que vous dites de Vincent ? Le prince de Monaco, une croisière… Peste !… Comment, vous ne saviez pas ?… Oui, le voilà parti pour surveiller des sondages et des pêches près des Açores. Ah ! celui-là, je n’ai pas à m’inquiéter de lui, je vous assure ! Il fera bien son chemin tout seul.

« — Sa santé ?

« — Complètement rétablie. Intelligent comme il l’est, je le crois en route pour la gloire. Le comte de Passavant ne m’a pas caché qu’il le tenait pour un des hommes les plus remarquables qu’il eût rencontrés. Il disait même : le plus remarquable… mais il faut faire la part de l’exagération…

« Le repas s’achevait ; il alluma un cigare.

« — Puis-je vous demander, reprit-il, quel est cet ami d’Olivier qui vous a donné de ses nouvelles ? Je vous dirai que j’attache une particulièrement grande importance aux fréquentations de mes enfants. J’estime qu’on ne saurait trop y prendre garde. Les miens ont heureusement une tendance naturelle à ne se lier qu’avec ce qu’il y a de mieux. Voyez, Vincent avec son prince ; Olivier avec le comte de Passavant… Georges, lui, a retrouvé à Houlgate un petit camarade de classe, un jeune Adamanti, qui va du reste rentrer à la pension Vedel-Azaïs avec lui ; un garçon de tout repos ; son père est sénateur de la Corse. Mais regardez comme il faut se méfier : Olivier avait un ami qui semblait de très bonne famille : un certain Bernard Profitendieu. Il faut vous dire que Profitendieu père est mon collègue ; un homme des plus remarquables et que j’estime tout particulièrement. Mais… (que ceci reste entre nous)… voici que j’apprends qu’il n’est pas le père de l’enfant qui porte son nom ! Qu’est-ce que vous dites de ça ?

« — C’est précisément ce jeune Bernard Profitendieu qui m’a parlé d’Olivier, dis-je.

« Molinier tira de grosses bouffées de son cigare et, relevant très haut les sourcils, ce qui couvrit son front de rides :

« — Je préfère qu’Olivier ne fréquente pas trop ce garçon. J’ai sur lui des renseignements déplorables ; qui du reste ne m’ont pas beaucoup étonné. Disons-nous bien qu’il n’y a lieu d’attendre rien de bon d’un enfant né dans ces tristes conditions. Ce n’est pas qu’un enfant naturel ne puisse avoir de grandes qualités, des vertus même ; mais le fruit du désordre et de l’insoumission porte nécessairement en lui des germes d’anarchie… Oui, mon cher ; ce qui devait arriver est arrivé. Le jeune Bernard a brusquement quitté le foyer familial, où il n’aurait jamais dû entrer. Il est allé « vivre sa vie », comme disait Émile Augier ; vivre on ne sait comment, et on ne sait où. Le pauvre Profitendieu, qui m’a mis lui-même au courant de cette frasque, s’en montrait d’abord extrêmement affecté. Je lui ai fait comprendre qu’il ne devait pas prendre la chose tellement à cœur. Somme toute, le départ de ce garçon fait rentrer les choses dans l’ordre.

« Je protestai que je connaissais Bernard assez pour me porter garant de sa gentillesse et de son honnêteté (me gardant, il va sans dire, de parler de l’histoire de la valise). Mais Molinier, rebondissant aussitôt :

« — Allons ! je vois qu’il faut que je vous en raconte davantage.

« Puis se penchant en avant, et à demi-voix :

« — Mon collègue Profitendieu s’est vu chargé d’instruire une affaire extrêmement scabreuse et gênante, tant en elle-même que par le retentissement et les suites qu’elle peut avoir. C’est une histoire invraisemblable, et à laquelle on voudrait bien pouvoir ne pas ajouter foi… Il s’agit, mon cher, d’une véritable entreprise de prostitution, d’un… non, je ne voudrais pas employer de vilains mots ; mettons d’une maison de thé, qui présente ceci de particulièrement scandaleux que les habitués de ses salons sont pour la plupart, et presque exclusivement, des lycéens encore très jeunes. Je vous dis que c’est à ne pas le croire. Ces enfants ne se rendent certainement pas compte de la gravité de leurs actes, car c’est à peine s’ils cherchent à se cacher. Cela se passe à la sortie des classes. On goûte, on cause, on s’amuse avec ces dames ; et les jeux vont se poursuivre dans des chambres attenantes aux salons. Naturellement, n’entre pas là qui veut. Il faut être présenté, initié. Qui fait les frais de ces orgies ? Qui paie le loyer de l’appartement ? c’est ce qu’il ne paraissait pas malaisé de découvrir ; mais on ne pouvait pousser les investigations qu’avec une extrême prudence, par crainte d’en apprendre trop long, de se laisser entraîner, d’être forcé de poursuivre, et de compromettre enfin des familles respectables dont on soupçonnait les enfants d’être parmi les principaux clients. J’ai donc fait ce que j’ai pu pour modérer le zèle de Profitendieu, qui se lançait comme un taureau dans cette affaire, sans se douter que de son premier coup de corne… (ah ! pardonnez-moi ; je ne l’ai pas dit exprès ; ah ! ah ! ah ! c’est drôle ; ça m’a échappé)… il risquait d’embrocher son fils. Par bonheur, les vacances ont licencié tout le monde ; les collégiens se sont disséminés, et j’espère que toute cette affaire va s’en aller en eau de boudin, être étouffée après quelques avertissements et sanctions sans esclandre.

« — Vous êtes bien certain que Bernard Profitendieu avait trempé là-dedans ?

« — Pas absolument, mais…

« — Qu’est-ce qui vous porte à le croire ?

« — D’abord, le fait que c’est un enfant naturel. Vous pensez bien qu’un garçon de son âge ne fiche pas le camp de chez lui sans avoir toute honte bue… Et puis je crois bien que Profitendieu a été pris de quelques soupçons, car son zèle s’est brusquement ralenti ; que dis-je, il a paru faire machine arrière, et la dernière fois que je lui ai demandé où cette affaire en était, il s’est montré gêné : « Je crois que, finalement, cela ne va rien donner », m’a-t-il dit, et il a vite détourné la conversation. Pauvre Profitendieu ! Eh bien ! vous savez, il ne mérite pas ce qui lui arrive. C’est un honnête homme, et, ce qui est peut-être plus rare : un brave garçon. Ah ! par exemple, sa fille vient de faire un bien beau mariage. Je n’ai pas pu y assister parce que j’étais en Hollande, mais Pauline et Georges étaient revenus pour cela. Je vous l’ai déjà dit ? Il est temps que j’aille dormir… Quoi, vraiment ! vous voulez tout payer ? Laissez donc ! Entre garçons, en camarades, on partage… Pas moyen ? Allons, adieu. N’oubliez pas que Pauline rentre dans deux jours. Venez nous voir. Et puis ne m’appelez donc plus Molinier ; dites donc : Oscar, simplement !… Je voulais vous demander cela depuis longtemps.

« Ce soir un billet de Rachel, la sœur de Laura :

« J’ai de graves choses à vous dire. Pouvez-vous, sans trop vous déranger, passer à la pension demain après-midi ? Vous me rendriez grand service.

« Si c’était pour me parler de Laura, elle n’aurait pas tant attendu. C’est la première fois qu’elle m’écrit. »