Les Enfantines du bon pays de France/Risettes, joies de la mère
Clair œillon de rat,
Ris, doux scélérat.
Frais néchon de chat,
Ris, beau camusat.
Babinette nette,
Ris, dans ta barbette.
Bouchette rosette,
Montre la languette.
Ha ! ha ! la voilà !
La risette est là.
Coucou ? le voilà !
Où donc est papa ?
Il est dans les bois
Qui fait un fagot,
Et pour chauffer quoi ?
A mon cher pétiot
Son p’tit ventrelot,
Tro, lo, lo, lolo !
Chauffons ! chauffons !
Ma commère Jeanneton,
Prête-moi ton faucillon
Pour couper une épinette
Pour chauffer ma p’tite fillette.
élève du collège Chaptal.
Québec, Desbaratz, édit. 1865.)
Grand front,
Petits yeux,
Gros yeux,
Nez croquant,
Bouche d’argent,
Menton fleuri,
Croquons l’ami.
Œillet, œillot,
Nez de cancan,
Boucotte d’argent.
Menton rond,
la personne qui nous dicte ce morceau.)
Tope maillot.
Nez cancan,
Bouche d’argent,
Menton d’or,
Joue rôtie,
Joue brûlée,
P’tit œillet,
Grand œillet,
Toc toc, maillet.
Menton d’or,
Bouche d’argent,
Nez kinkin,
Joue brûlée,
Joue grillée,
Petite entente,
Grande entente,
Petit œillet,
Grand œillet,
Toc, toc,
Maillet.
La Mélusine. Communiqué par M. Rolland.
Celui-là (le pouce) a été à la chasse,
Celui-là (l’index) l’a tué,
Celui-là (le majeur) l’a plumé,
Celui-là (l’annulaire) l’a fait cuire,
Et celui-là (l’auriculaire) l’a tout mangé,
tout mangé, tout mangé.
Québec, Desbaratz, édit. 1865.)
C’est le petit glin glin[3] !
Qui fait le tour du moulin,
Qui lave les écuelles
Et casse les plus belles.
Et qui fait miau, miaou !
Miau ! miaou ! miaou !
C’est lui qui va à la chasse,
C’est lui qui a tué le lièvre,
C’est lui qui l’a fait cuire,
C’est lui qui l’a mangé.
Et le petit glin glin,
Qui était derrière le moulin,
Disait : Moi, j’en veux, j’en veux,
J’en veux ! j’en veux ! j’en veux !
Ainsi font, font,
Les petites marionnettes.
Ainsi font, font,
Trois petits tours.
Et puis s’en vont.
Vous voulez me prendre
Mon joli poupon ;
Non pas, non, non !
Il faut me le rendre.
Mon poupon chéri,
Moi je l’ai pétri
Des meilleures choses,
De lis et de roses,
De sucre et de lait :
On le croquerait.
Vous voulez me prendre
Mon joli poupon ;
Non pas, non, non !
Il faut me le rendre.
J’ai pris pour ses yeux
Deux myosotis bleus ;
J’ai fait sa bouchette
D’un bec de fauvette.
Et pour qui, pourquoi ?
Pour rien que pour moi.
Hetzel, éditeur.)
Petit pied, petit pied rose
De mon bien-aimé qui dort,
Toi qui vacilles encor
Quand par terre je te pose ;
Alors que tu marcheras,
Petit pied, petit pied rose,
Alors que tu marcheras,
Qui sait où tu passeras !
Un enfant reposait dans les bras de sa mère,
Sa bouche s’agitait et s’ouvrait à demi,
Il riait à son ange ; elle, oubliant la terre,
Souriait en silence à son fils endormi.
Mais — des jeux maternels, ô sourire éphémère ! —
Elle voila bientôt son visage attendri ;
Des pleurs mystérieux emplirent sa paupière, —
Quelle mère ne pleure après avoir souri ?
Coulez, célestes pleurs que l’amour fait répandre !
L’enfant, s’il vous voyait, ne vous pourrait comprendre
Mais Dieu vous voit, vous compte et connaît votre prix
Baignez l’enfant qui dort, larmes saintes et pures !
Qui sait que de douleurs, de fautes, de souillures,
Les larmes d’une mère épargnent à son fils !