Les Comédiens tragiques/Chapitre 14

Traduction par Philippe Neel.
NRF, Gallimard (p. 193-204).

XIV

Vers la fin de la journée, Alvan put, en personne, informer la baronne qu’il avait fini, après une lutte de plusieurs heures, par avoir raison du père de Clotilde. Le général n’avait pas cédé sur tous les points, mais on pouvait se contenter de ce que lui avait évidemment arraché la terreur de l’homme qui avait enjôlé le comte Hollinger. Il était entendu que Tresten et Störchel se présenteraient le lendemain matin devant Clotilde, pour apprendre de sa bouche si elle accédait ou non au désir d’Alvan et consentait à une rencontre préalable et sans témoins avant l’entrevue officielle en présence du notaire. C’est devant ce mandataire du comte Hollinger et selon son arrangement amiable que Clotilde devait publiquement affirmer sa volonté et son libre choix.

— Elle me verra et ce sera chose faite ! conclut Alvan. Mais que d’efforts, que d’efforts ! pour arracher cette promesse. Six heures durant, sans arrêt, j’ai dû parler à ce père qui me rappelle un ours en cage que j’ai vu un jour dans une ménagerie ambulante : la bête se refusant à faire ses tours pour l’édification des gamins que nous étions, il fallut que le montreur caressât certain gourdin, et ce geste, comme une clef de machine, mit l’animal en branle. Le nom de Hollinger m’a servi de baguette magique auprès du général. Je n’ai rien pu obtenir, ni provoquer son acquiescement à quoi que ce fût de sensé avant d’avoir invoqué Hollinger. Mais du coup, le général a fait montre d’une vivacité pareille à celle de l’ours ou du petit garçon qu’on fouette pour sa part du péché originel. Pauvre Clotilde ! Ils lui ont mené la vie dure, tous tant qu’ils sont, et pour la ramener, j’aurai besoin des deux heures que j’ai obtenues. Vous dites ? Tenez, je parie que j’y arrive en une heure. On a élevé autour d’elle une barricade serrée, et lui faudra un certain temps pour me bien distinguer à travers sa ligne de défense, mais une heure, c’est un siècle avec une femme. Clotilde ? Je parie que je la fais mettre à genoux en une demi-heure. Ces notions de devoir, de situation sociale et ces absurdes fiançailles avec ce roseau du Danube aux yeux d’idole hindoue, tout cela ne pèse pas plus qu’une bouffée de brume. Elle a été si bien à moi. Je jure de l’atteindre au cœur en dix minutes. Sinon, Madame, déclarez-moi incapable de conquérir une femme ou de rien comprendre aux faits positifs. J’affirme que je le ferai. Il faudrait être fou pour ne pouvoir inférer de précédentes expériences que ma voix, mes gestes, mon visage l’attireront vers moi, au premier signal, au premier regard. Je suis prêt à parier ma raison qu’elle accourra à moi sans me laisser ouvrir la bouche, sans me laisser faire un signe. Je promets de croiser les bras et de la regarder, simplement.

— Cette tâche de deux heures va donc s’accomplir, si je compte bien, en moins d’une demi-minute… à supposer seulement qu’elle consente à vous voir seul, dit la baronne.

Alvan ouvrit de grands yeux. Sa profonde sagacité lui faisait percevoir la femme sous cette innocente remarque.

— Vous connaîtrez Clotilde un jour, rétorqua-t-il Tout l’attire droit vers moi, mais quand on remue la boussole, l’aiguille tremble, n’est-ce pas ? Vaisseau fragile, je vous l’accorde, mais sûr instinct. En douter, ce serait douter de mon jugement. À trois reprises, j’ai pu contrôler la puissance que j’exerce sur elle et chaque fois, chose curieuse, en proportion de mon propre degré de résolution, — en proportion exacte, baronne, et pesée au grain près. Chaque fois, elle a répondu à mon ardeur par un égal degré d’ardeur. Selon que je faiblissais, elle faiblissait, que je m’échauffais, elle s’échauffait aussi ; de tiède étincelle elle se faisait fournaise embrasée.

— Les rayons se réfléchissent suivant l’élévation de l’astre, acquiesça la baronne, et elle sourit en elle-même de l’état moral de l’homme qui pouvait sans étonnement supporter un tel trait.

Alvan ne se récria pas : seule une crispation furtive fronça ses sourcils, comme s’il eût senti un goût fâcheux sur sa langue et il protesta, avec quelque vivacité, contre un abus des métaphores qu’il jugeait désastreux pour le langage. La baronne s’abstint de lui rappeler qu’il ne craignait pas lui-même l’usage des métaphores, quand elles servaient son dessein.

— De quelle merveilleuse façon, merveilleuse ! s’écria Alvan, cette enfant obéissait à mon influence ! Et demain, — vous conviendrez que j’ai raison, — il faudra que le charme opère doublement. Je serai obligé de la rendre pendant vingt-quatre heures à sa famille, et pour la tenir bien en mains, il faudra doubler la dose. Vous voyez que je lis clairement en elle. Et je suis plein d’indulgence aussi ; j’use d’une tolérance toute philosophique. Mon humeur d’aujourd’hui est celle d’Horace, quand il chantait une de ses beautés grecques.

— Ah ! je vous en prie ! pas de cette comparaison qui met ma patience à bout ! interrompit la baronne. Mon cher Sigismond, vous n’avez aucune philosophie, vous en avez été toujours dépourvu et quant à Horace, ses fredons et ses pleurnicheries vous sont plus étrangers que tout au monde. Philosophie chantonnante de gros richards, de négociants retirés des affaires, de podagres à demi-ration de vin, de vieillards qui ont renoncé à penser et de jeunes gens qui n’ont jamais rien éprouvé. Philosophie de pourceaux qui grognent en chauffant leur graisse au soleil. Laissez-moi tranquille avec Horace. Vous avez en vous trop de poésie pour vous appliquer les paroles de ce sensuel anémique. L’amour lui abîmait le foie et lui valut quelques jaunisses. Pauvre fantôme de philosophie qu’il lui inspire ! À vous, il donne l’énergie. Oh ! le sempiternel Horace ! Le versificateur de l’ennemi calfeutré dans ses coussins, mais non pas le nôtre, à nous qui suivons les sentiers pierreux ; le flûtiste des âmes bourgeoises, le poète des incroyants soumis à toutes les pratiques.

— Pyrrha, Lydia, Lalage, Chloé, Glycère, murmurait Alvan, bercé par la musique des noms. Clotilde est une Grecque des Îles, une Ionienne. Je la vois dans l’ode d’Horace comme dans un de ces vieux miroirs bombés, dont la surface d’argent poli renvoie une silhouette grosse à peine comme une tache de rosée. Voilà comment devrait la refléter un cœur d’homme. Mettez-la en bonne lumière et vous la trouverez parfaite. Foin de l’ombre ou de vos miroirs plats. Les portraits de femme n’ont jamais demandé grande fidélité de dessin ; ce que nous cherchons, c’est une impression d’elles, ce qu’elles ont de meilleur. Vous reconnaîtrez qu’elle est Grecque. Elle est de Périnthe, d’Andrian, d’Olynthie, de Samos, de Messénie. Il me souvient qu’une des adorables filles de la Comédie-Nouvelle s’appelait Celle qui tergiverse, Celle qui diffère, ou comme nous pourrions dire : Celle de demain. Voilà Clotilde : elle est Celle de demain. Il faut gravir le pic de demain et pour la voir un instant, escalader le sommet prochain, mais chaque jour elle vous laisse à caresser sa promesse de la veille, et c’est de quoi vous soutenir en route. Tant que dure la patience, au moins. Se repaître des promesses d’hier faites par une jeune femme, quand on a quarante ans ! Il faut que cela finisse demain, quand même je devrais tuer quelque chose !

Par quelque chose, il entendait cet esprit ailé et farouche qu’il admirait chez Clotilde comme sa plus pure essence… à la condition de pouvoir l’étouffer dans son étreinte.

— Que songez-vous donc à tuer ? demanda la baronne.

— Le fou des années écoulées, fit-il, et cela pour entrer en sage dans la quarantaine.

— Sans doute pour être le compagnon et l’égal de votre femme ?

— Pour prouver que les leçons de la plus sage m’ont rendu apte à être son guide et son maître.

— Si elle… la baronne contint son exclamation et reprit : Elle a refusé de venir me voir. J’aurais découvert en elle le fond solide sur lequel asseoir la confiance. Vos Pyrrhas, vos Glycères et autres, ce ne sont pas des personnes sûres à qui un homme de notre temps puisse lier son existence. Le harnais est le harnais et un compagnon de joug frivole peut faire dévier une noble carrière.

— Mais je lui donne une âme, se récria Alvan. Je suis le vin et elle est la coupe de cristal. Elle l’a reconnu maintes et maintes fois. Vous la jugez telle qu’elle est loin de moi ; seule, c’est un roseau, une herbe folle, tout ce que vous voudrez ; elle n’a pas de résistance. Mais que je sois près d’elle, que nous nous trouvions ensemble, que je la tienne à portée de ma main, elle redeviendra partie de moi-même, de par cette magie que j’ai constatée à chacune de nos rencontres. Elle le sait bien.

— Trop bien, peut-être.

— Pourquoi ? Il fronça le sourcil,

— Pour vos chances de la revoir.

— Vous croyez possible qu’elle refuse ?

Un nuage passa sur le visage d’Alvan, puis une lueur livide. Il aspira avec effort.

— Dans ce cas, mettez le point final à mon histoire ; fermez le livre. Tout ce qui y est écrit est mensonge et je ne suis plus qu’un fantôme. Tous ses actes, jusqu’ici, je me les explique, mais je ne puis concevoir qu’elle refuse de me voir. De me voir quand je viens tout armé pour la réclamer. Refuser ? Mais j’ai accompli ma tâche ; j’ai fait ce que j’avais promis de faire. Je tiens ferme à mon plan de combat et elle refuserait ? Non ! J’en mettrais ma tête en jeu. Si elle refuse, je suis une souche, je n’ai pas une étincelle de bon sens pour me distinguer d’un Lapon au crâne aplati, je ne suis qu’un saltimbanque : arrivé à force de pirouettes, un bateleur heureux, un joueur qui ne doit rien qu’à la chance !

Il bondit et se mit à marcher avec fièvre :

— Lucie, je ne suis plus qu’un crâne grimaçant et vide de cervelle, si cette fille refuse. Ce n’est pas possible.

Il prit son chapeau pour partir, mais ajouta, pour faire figure d’homme sensé devant cette lucide clairvoyance :

— Elle ne refusera pas. Je suis tenu de le croire, par respect pour moi-même. Tous les plans que j’ai échafaudés me donneraient mine de singe en délire, si elle… Oh ! c’est impossible ; elle ne refusera pas. Jamais ! J’ai des yeux ; j’ai du bon sens ; je ne titube pas encore au bord de la tombe, ou alors, c’est à mon insu. J’ai toute ma lucidité ; je ne radote pas. Croire qu’elle puisse refuser, c’est pour moi une idée grotesque. Elle est bien élevée, fantasque, à coup sûr, mais certainement polie. Elle est sensible aux piqûres, mais il n’y a pas eu de piqûre entre nous. Ce serait une grossièreté que ce refus, pour ne rien dire de… Elle a du cœur ; politesse et sentiment s’opposent à son refus. C’est une fille remarquablement intelligente, et je crains un peu de vous avoir donné d’elle une impression fausse. Vous apprécierez son esprit, j’en suis sûr. Croyez-moi, vous l’apprécierez. On est indulgent aux niaiseries de jeune fille. Mariée, elle jouera avec une parfaite tenue son rôle de matrone : au surplus, c’est moi, dans ce temps-là, qui répondrai d’elle ; je me porterai caution pour elle ; dès que je l’aurai près de moi, je garantis qu’elle sera à moi tout entière, de la tête aux pieds, répondant à l’appel comme un cheval de Cosaque. Je me crois aussi jeune à quarante ans que la plupart des jeunes hommes. Je lui promets quarante années encore de ferme travail. En douteriez-vous ?

— Je les saluerai avec ce que la paralysie laissera de force à mes quatre-vingt-dix, répliqua la baronne.

Alvan, avec un rire bref, s’excusa de son égoïsme ingénu ; il se compara au chasseur auquel l’appétit, aiguisé par la poursuite du chevreuil, ne laisse de pensées que pour le feu où cuit le festin.

— Oh ! hymen et hyménée ! fit-il en riant de se voir retomber dans sa faute, sous prétexte de s’en décharger. Je finirai par m’intéresser au trousseau ! J’ai débattu en moi-même, avec une acrimonie toute parlementaire, le choix des cadeaux de noce. Puisqu’elle est légalement libre de m’accorder sa main, — et il faudrait une tête de mule pour soutenir le contraire, — elle peut fixer à deux jours d’ici notre mariage et acheter son trousseau à Paris. Elle jouit de prendre les gens par surprise. Je crois que si je lui offrais de nous enfuir ensemble, elle aimerait mieux me rejoindre sur la route que de s’astreindre à désigner tranquillement le jour de la cérémonie ; dans le premier cas, c’est à moi qu’incomberait tout le poids de sa personne et de l’aventure, sans autre peine pour elle que de suivre une de ses impulsions ; et au contraire, il faudrait le meilleur orchestre de Berlin, jouant sans interruption, pour soutenir son courage, en face des siens, pendant les préparatifs de son mariage avec un démocrate, démagogue et Juif, réputé de naissance inférieure à la sienne. Voulez-vous une sœur de Momus ? Prenez Clotilde ! Je la connais. Je m’engagerais à exercer assez d’empire sur elle pour la faire vivre dans un pays quelconque. Sauf en Russie, toutefois. Un pays barbare, mais qui ait du soleil. Il lui faut du soleil. On pourrait l’envelopper de fourrures, mais le soleil vaut mieux. C’est lui qu’elle préfère à tout, bien que les fourrures lui aillent à merveille. Je n’oublierai jamais… C’est une frileuse, et elle frissonne, tout emmitouflée qu’elle soit. Il y a des Français qui peindraient ce tableau-là, et ils le pourraient seuls ; nos artistes en seraient incapables. Elle est très française. Née à Paris, elle eût fait une incomparable Parisienne. Avec tout cela, elle reste une énigme que, bien entendu, je ne prétends pas toujours déchiffrer tout entière. Le renvoi de mes cadeaux me semble étrange. Je maintiens que seules sa lâcheté et la pression exercée sur elle l’ont fait agir : il n’y a pas d’autre explication possible. J’étais loin de ses yeux ; on l’a maltraitée : elle a cédé, d’une façon qui paraît ahurissante, incompréhensible, — la chatte ! — jusqu’à ce qu’on se souvienne de ce dont elle est faite : c’est un roseau ! Maintenant, je reviens armé de pouvoirs propres à lui rendre son libre arbitre, et la créature abjecte que vous avez vue récemment me renier va redevenir la jeune aurore qui frappa à ma porte sur une cime des Alpes. Quel matin que celui-là ! Il restera pour moi identifié avec Clotilde jusqu’à ce que mes yeux se ferment. Elle est toute jeune ciel et montagnes. Elle est la lumière déliée qui baigne les sommets et marie la blancheur de la neige et le ciel. Au fait, j’ai rêvé d’elle cette nuit : elle était mi femme, mi arbre et sa chevelure, branche morte d’if, était d’un brun calciné, de cette couleur que la tradition populaire assigne aux veuves. Elle se tenait debout, et de quelque côté que je me retournasse, je la retrouvais. Est-ce de moi qu’elle était veuve ? Je ne saurais le dire : il faudrait d’abord qu’elle fût ma femme. Oh ! quand serons-nous à demain ?

— Quel temps fait-il ce soir ? demanda la baronne.

— Un temps de Mont Blanc. Je l’ai regardé en venant. Et Alvan prit son chapeau pour sortir et aller de nouveau contempler la montagne souveraine. Leurs mains se touchèrent. Il promit de revenir le lendemain, dans la matinée.

— Soyez calme, conseilla-t-elle.

— Bah ! Il rejeta la tête en arrière, comme pour faire fi de ses soucis. Après tout, ce n’est qu’une jeune fille. Mais quand j’ai mis mon cœur à une entreprise, vous le savez… C’est une chose si futile, je me suis donné tant de mal pour la mener à bien que je serais ridicule en me laissant battre. La seule raison de toute la peine que nous prenons, c’est, comme je l’ai mille fois répété, qu’elle est faite pour moi. On ne saurait être plus calme que moi.

— Restez-le, conclut la baronne.

Alvan gagna l’endroit où le grand lac bleu, trouvant une issue, engage l’épaule comme un athlète aux muscles luisants, et forme le torrent du Rhône. Il resta là tout une heure, apaisé par le tumulte limpide des eaux, encouragé par la masse d’une force qui ne faiblit jamais, qui emporte tout l’azur alpestre d’amont aux plaines historiques et peuplées d’aval.

Il sortit de sa méditation pour se jurer et promettre à des divinités confuses de ne jamais plus demander une grâce médiocre, si celle-là lui était octroyée.

Il était assuré, d’ailleurs, de la victoire, puisqu’il avait mis toutes ses forces en œuvre pour la remporter, et il la savourait à l’avance ; son cœur bondissait, son imagination tissait des toiles de couleurs radieuses ; il éprouvait seulement quelque confusion de ses fureurs, bien qu’il n’en gardât qu’un souvenir indistinct ; il lui semblait bien avoir fait du tapage et crié plus ou moins fort, parce qu’il trouvait infâme de contrecarrer des desseins aussi purs que les siens. Parvenu à un âge où l’honnête homme sacrifie sa liberté à la société, il était prêt à remplir son devoir en se mariant selon la loi. Un homme doit avoir femme et enfants pour n’être pas oublié de son pays, et pour servir l’humanité en transmettant aux temps à venir des talents dont il a prouvé l’inestimable valeur. Il songea à ses enfants et se sentit, physiquement et moralement, en contact, par leur truchement, avec les générations futures.

Telle fut son excuse au monde pour des écarts d’humeur dont il se souvenait vaguement.

Clotilde était-elle chose si futile qu’il le prétendait ? Pas si elle cédait à ses parents. En résistant à Alvan, elle se montrait mesquine, irritante, blessante, exaspérante ; elle faisait tomber sur sa force et sur son estime de lui-même une lueur sinistre ; elle incitait les géants qui dormaient en lui à la lapider au nom de sa pureté d’intentions et de l’approbation de la société. Mais pour la femme qui viendrait à lui, il se sentait un cœur large et débordant ; il pardonnerait ; il la relèverait ; il la comblerait de présents somptueux. Son cœur ne connaissait pas les petitesses.

Dans la nuit, il pensa à Clotilde avec une tendresse pleine d’abandon.

— Demain ! cher oiseau de demain ! jeta-t-il à travers l’espace, comme ultime bonsoir.