Les Chants du bivouac/Quatre et Hun

Texte établi par Avec une préface de M. Maurice BarrèsLibrairie Payot et Cie (p. 99-102).


QUATRE ET HUN…
















QUATRE ET HUN…

Poincaré, Nicolas, George, Albert… et Guillaume !
Peuples neutralisés par de vains préjugés,
Approchez, cependant qu’un instant la mort chôme.
Contemplez-les ces Quatre et ce Hun… puis, jugez :

Poincaré, souriant, claironne l’Espérance
En fixant l’Avenir de ses yeux azurés :
C’est le coq, l’alouette et le pioupiou de France :
Tête haute, pied leste et petits poings carrés.


Le doux Libérateur de la Pologne esclave,
Nicolas, de son Peuple est le Pape-Empereur :
Blanc sur le steppe blanc c’est le grand Aigle slave
Planeur, contemplatif… terrible en sa fureur !

George V entouré des brumes du mystère
Prépare, l’œil mi-clos, son formidable élan,
C’est le fin léopard du blason d’Angleterre :
Farouche et résolu, mystérieux et lent.

Albert, face au danger, fier comme un Alexandre,
Marche au milieu des siens le laurier d’or au front ;
C’est le Roi-Chevalier ; c’est le lion de Flandre :
Loyal, fidèle et sûr, souple, nerveux et prompt !

Guillaume !… À ce nom sombre un frisson mortel passe !
Il se dit l’envoyé d’un cruel Jéhovah :
Noir sur l’horizon rouge il est le grand rapace
Fruit d’un œuf de vautour qu’un aigle noir couva.

Sur le bon Droit meurtri pour mettre votre baume
Qu’attendez-vous encor, Peuples neutralisés ?
Poincaré, Nicolas, George, Albert… et Guillaume,
Allons ! entre ces Quatre et ce Hun, choisissez !