Les Chansons de Bilitis, suivies de Chansons modernes/Les Chansons de Bilitis/74

Slatkine reprints (p. 94).


PROMENADE AU BORD DE LA MER


Comme nous marchions sur la plage, sans parler, et enveloppées jusqu’au menton dans nos robes de laine sombre, des jeunes filles joyeuses ont passé.


« Ah ! c’est Bilitis et Mnasidika ! Voyez, le beau petit écureuil que nous avons pris : il est doux comme un oiseau et effaré comme un lapin.


« Chez Lydé nous le mettrons en cage et nous lui donnerons beaucoup de lait avec des feuilles de salade. C’est une femelle, elle vivra longtemps. »


Et les folles sont parties en courant. Pour nous, sans parler nous nous sommes assises, moi sur une roche, elle sur le sable, et nous avons regardé la mer.