Les Chansons de Bilitis, suivies de Chansons modernes/Les Chansons de Bilitis/50

Slatkine reprints (p. 70).


LA RENCONTRE


Je l’ai trouvée comme un trésor, dans un champ, sous un buisson de myrte, enveloppée de la gorge aux pieds dans un péplos jaune brodé de bleu.


« Je n’ai pas d’amie, m’a-t-elle dit ; car la ville la plus proche est à quarante stades d’ici. Je vis seule avec ma mère qui est veuve et toujours triste. Si tu veux, je te suivrai.


« Je te suivrai jusqu’à ta maison, fût-elle de l’autre côté de l’île et je vivrai chez toi jusqu’à ce que tu me renvoies. Ta main est tendre, tes yeux sont bleus.


« Partons. Je n’emporte rien avec moi, que la petite Astarté nue qui est pendue à mon collier. Nous la mettrons près de la tienne, et nous leur donnerons des roses en récompense de chaque nuit. »