Les Chansons de Bilitis, suivies de Chansons modernes/Les Chansons de Bilitis/40
Œuvres complètes de Pierre Louÿs, 1929 - 1931, tome 2 (1894 (Chansons de Bilitis))
Slatkine reprints, (p. 58).
CHANSON
« La nuit est si profonde qu’elle entre dans mes yeux. — Tu ne verras pas le chemin. Tu te perdras dans la forêt.
— Le bruit des chutes d’eau remplit mes oreilles. — Tu n’entendrais pas la voix de ton amant même s’il était à vingt pas.
— L’odeur des fleurs est si forte que je défaille et vais tomber. — Tu ne le sentirais pas s’il croisait ton passage.
— Ah ! il est bien loin d’ici, de l’autre côté de la montagne, mais je le vois et je l’entends et je le sens comme s’il me touchait. »