Les Causes de la révolution/Caisse d’Escompte

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Caisse d’Escompte.


J’ai négligé de parler de l’ordre que la cour donna en 1788 à la caisse d’escompte, d’arrêter ses paymens : parceque, (quoiqu’on ait cherché dans ces derniers temps, à lui donner de l’importance en Angleterre,) en l’assimilant avec une mesure récente du gouvernement. Elle n’en n’eut que fort peu en France : les billets de caisse n’avaient cours qu’à Paris, où même ils n’étaient pas tres communs, et on ne les connaissait pas du tout dans les provinces, où l’argent monayé avait seul cours. Il est sùr, que cet ordre a fait quelque torts, aux banquiers et aux agioteurs riches et tres riches de Parie : mais ces sang-sues politiques, qui avaient souvent prêté leur argent au gouvernement, à un intérêt plusqu’usuraire ne méritaient ils pas certaine correction. Plut-à Dieu qu’on ne les eut pas tant ménagé : c’en à eux en grande partie que les propriétaires de terre, qui ne savaient point calculer sur les maux de l’état, et que toutes les classes de la société doivent

leur ruine.
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Je me suis éxprimé avec un peu de chaleur, dans la note p.170, au sujet de mon ami Mr. de la Ferroniere, on l’a beaucoup calomnié et je me suis fait un devoir de lui rendre l’hommage que je lui crois dù. Dans cette note cependant, sans le savoir, j’ai commi une injustice en disant lignes 28 et 29, que la cour de Vienne fit recevoir à sa place un jeune homme sans expérience. Il est sùr qu’elle en avait l’intention, mais celui qui l’occupe à présent, et dont j’ai scu le nom, seulement lorsque cet ouvrage a été imprimé, le frere d’un brave homme, pour qui j’ai le plus grand respect, en est digne à tous égards et à acquis assez d’expérience contre les Turcs : mais cependant c’était dùr pour mon ami, de lui voir prendre sa place.

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J’ai dit, p. 161. l 24 que les cavaliers de Royal Allemand qui accompagnerent le Marquis de Bouillé lors de l’arrestation du roy à Varennes, ne connaissaient pas la cause de leur prompte marche ; je me suis trompé, j’ai appris depuis l’impression, que le Marquis de Bouillé, les en instruisit avant de partir : ils étaient effectivement tres fatigués et mécontens, surtout de n’être pas arrivé à tems pour sauver le roy : ce régiment a toujours été tres royaliste, il a passé en entier du côté des princes, et est à présent au service de l’Empereur.


fin de ce volume.


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