Les Cantilènes/O les cavales hennissant

Premières Poésies : 1883-1886Société du Mercure de FranceLes Syrtes. Les Cantilènes (p. 111-112).



O les cavales hennissant au vent limpide,
Et les los de triomphe à l’entour des pavois !
Les cavaliers mordent la cendre, et je me vois
Tel un vaincu que la populace lapide.

L’ombre se fait suspecte et veuve des hautbois,
Et l’appareil n’est plus de la fête splendide ;
Et tout à coup par un maléfice sordide
Des belles dames se décharnèrent les doigts.


Lutter, pourquoi ? Quand l’étendard de la conquête
Claque aux remparts trahis ; et faut-il qu’on s’entête
Sous les lustres obscurs à danser d’un pied tors ?

J’entends pleurer comme des chordes sous des plectres ;
Avec de pâles fleurs voici passer des spectres ;
Et je voudrais mourir un peu, comme on s’endort.