Les Callipyges/Tome 2/Chap. 8

(Émile Desjardins)
Au dépens de la Compagnie (p. 122-138).

CONFÉRENCE EXPÉRIMENTALE
tenue chez
Mrs. WHIPPING.

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Mrs. WHIPPING.

L’élégance des dessous est pour moi d’un grand charme. J’adore, quand je découvre une délinquante, de trouver sous les jupes, ou sous le corsage des dentelles de prix. Le hasard, qui fait parfois bien les choses, me permet de vous offrir aujourd’hui trois délinquantes, appartenant à la haute société de Londres, que les familles ont recommandées à ma sévérité, et à qui je ne ménage pas les corrections, quand elles le méritent. Ces trois demoiselles sont mises avec la plus grande recherche, et les dessous sont excessivement soignés, Une gorge enfouie dans un fouillis de dentelles, qu’on doit écarter pour la mettre au jour, un pantalon richement brodé, qui cèle un joli postérieur, rendant plus agréable la découverte des précieux trésors qu’on déniche.

Mes trois coupables ont de seize à dix-huit ans ; et, ce qui rehausse le charme assurément, elles sont abondamment pourvues de rondeurs appétissantes ; nous commencerons par la plus jeune, en lui faisant succéder les deux autres par rang d’âge, gardant la dernière, la plus grande et la mieux faite pour la bonne bouche.

J’ai donné des ordres, pour qu’on les amenât l’une après l’autre dans l’ordre indiqué.

Mrs. Whipping pousse un bouton, et presque aussitôt la porte s’ouvre, livrant passage à une sous-maîtresse, conduisant une jeune fille blonde, qui s’avance les yeux baissés, et qui devient toute rose à l’aspect de l’assistance, hésitant, et se laissant traîner maintenant.

— Miss Flowers, dit aussitôt Mrs Whipping vous avez tenu avec Miss Léoncie Moreton et Miss Carver, des propos à faire rougir un horse-guard, et si déplacés vraiment, que si lord Flowers, votre noble père, les connaissait, il vous punirait avec la plus grande sévérité. Nous, qui le remplaçons ici, nous allons vous châtier comme vous le méritez.

Mademoiselle Rosa, vous allez me tenir Miss Flowers, pour que je la fouette à l’aise.

Les joues roses de Miss Flowers se colorent d’un vif incarnat, présentant un adorable sujet de confusion. Grande, élancée, le buste hardiment cambré, elle se tient immobile ; ses grands yeux bleus se mouillent de larmes. Ses cheveux blonds semblent le reflet doré d’un rayon de soleil, qui se joue dans les blés mûrs.

Mademoiselle Rosa se met en devoir de préparer la coupable. Elle lui retire son corsage de satin broché, défait sa jupe de soie bleu-pâle, retire les jupons, tandis que la patiente tremble de tous ses membres. Bientôt, elle n’a plus que son pantalon et sa chemise, avec un fort élégant corset, qui emprisonne sa taille de guêpe, s’évasant en double entonnoir, formant vers le haut un nid bombé, aux jolis tétons blancs, dont la pointe rose se dresse dans les dentelles, en s’élargissant vers le bas sur les hanches et sur les fesses. La mignonne se montre de dos, les lacets serrent les bords du corset, puis se rejoignent à la taille, mais à mesure qu’il descend, les bords s’évasent en triangle, écartés par l’ampleur des hanches et l’épanouissement des fesses, dont il cache une partie.

L’assistance, émoustillée par la vue de cette jolie fille en chemise, s’avance pour admirer de près les frais trésors de corps divin, contemplant ici deux jolis seins d’ivoire, ronds et menus, pareils à deux pommes de neige dure, qui se renflent en dehors du corset, piquant du rouge de leurs pointes vermeilles les malines, qui garnissent le haut de la chemise, et admirant là le ballonnement remarquable de l’élégant pantalon, orné dans le bas de riches dentelles.

Mademoiselle Rosa prend la jeune fille par la nuque, et la force à s’incliner, la maîtresse relève la chemise sur les reins, et la sous-maîtresse se penche en avant pour ouvrir tout grand le pantalon, dont l’ouverture laisse jaillir le blanc postérieur dans toute sa largeur ; mais le corset descend si bas, qu’on ne voit que les trois quarts des globes en hauteur, suffisamment pourtant pour recevoir le fouet. Ce joli cul blanc, au-dessus des splendides cuisses blanches, est d’une neige éblouissante, bien que la figure soit rouge de honte ; on voit courir sous la peau, d’une extrême finesse, le sang bleu dans les veines bleues.

Mrs. Whipping applique quelques légères claques sur les globes, qui rougissent aussitôt, tellement la peau est fine et tendre ; après une douzaine de gifles indulgentes, le satin est cramoisi. Voilà un postérieur bien sensible et qu’on déchirerait facilement ; la mignonne doit joliment ressentir les atteintes, car les tendres fesses se tortillent, comme si on les maltraitait.

Mrs. Whipping, qui a l’expérience de ces choses, va prendre un petit martinet à six branches de cuir souple et revient administrer au joli cul rose la correction promise. À peine les lanières retombent sur les fesses potelées, que Miss Flowers se met à gigoter violemment, et à crier comme une brûlée ; mais la maîtresse, toujours lentement, frappe méthodiquement les chairs roses, montant graduellement en travers des fesses, et redescendant au bas de la croupe, sillonnant les cuisses l’une après l’autre, et après avoir cinglé deux fois le minet duveté, elle annonce à la coupable qu’elle va rester exposée, avec sa honteuse face rouge, aux regards moqueurs de l’assistance, jusqu’à la fin du châtiment de ses complices, après lequel, on reprendra le sien, qui n’est pas terminé ainsi.

On agenouille la pauvre fille devant une chaise, la tête appuyée sur le siège, la fente du pantalon ouverte, laissant voir sous les fesses empourprées, que secouent les sanglots, la petite fente ouverte, comme un bec rose d’oiseau, au milieu d’un nid de plumes.

Mademoiselle Rosa amène la seconde coupable, Miss Léoncie Moretou, une petite boulotte blond-cendré, de dix-sept ans, qui paraît agréablement dodue. À la vue de l’assistance, elle pâlit et rougit tour-à-tour, et ses yeux se remplissent de larmes.

Miss Léoncie, vous connaissez la faute qui a dicté mon arrêt ; vous savez que je suis sans pitié pour ces péchés-là. Venez vous mettre sur mes genoux, pour vous faire fouetter comme une petite fille.

Léoncie, obéissant aux ordres qu’elle reçoit, vient s’étendre sur les cuisses de la maîtresse, qui relève ses jupes et sa chemise, et lui ordonne d’ouvrir elle-même son pantalon, ce que fait la patiente, en tremblant de tous ses membres. Dès qu’elle a mis au jour son opulent fessier blanc, Mrs. Whipping lui applique une solide fessée, qui fait sauter la patiente sur ses genoux. Elle lui distribue ainsi trois douzaines de claques sévères, et quand elle a fini, la peau a pris à peine une teinte rosée, ses fesses dures sont plus résistantes que celles de sa complice.

Quand la maîtresse a fini de la préparer pour la verge, elle la relève, et lui commande de se mettre toute nue, en ne gardant que sa chemise.

La jolie fille, à ces mots, devient cramoisie, et balbutie :

— Oh ! non pas ainsi, madame, pas toute nue devant ces dames.

— Eh, bien ! nous allons donc vous attacher, et doubler la dose, si vous n’obéissez pas.

Malgré la torture morale qui paralyse ses mouvements, la pauvre fille commence toute tremblante à se dépouiller de ses vêtements, qui tombent un à un ; son élégant corset, son fin pantalon sont retirés ; elle n’a plus que sa chemise, dont la fine toile transparente prend la teinte rose de sa chair blonde. Le haut de la chemise, ouverte et échancrée, laisse voir dans un fouillis de Valenciennes, les pointes vermeilles de sa belle gorge, dressées vers le ciel. Elle a ainsi l’air de la statue de la pudeur offensée, avec sa figure empourprée, sa gorge palpitante, et ses beaux yeux humides.

Mrs. Whipping s’avance, et, d’une main agile, elle roule la chemise dans le haut, l’épingle par devant au-dessus de la gorge, par derrière en haut des épaules, et la mignonne reste droite, toute nue, à l’exception des jambes enfermées dans de jolis bas de soie gris-bleu, et du tour de cou, que lui fait sa chemise roulée. Ses mains se portent sur la partie honteuse, cachant très imparfaitement la haute toison dorée, déjà fournie de cheveux courts et bouclés.

Mrs. Whipping s’avance, la verge à la main, et la fouette toute droite, l’obligeant à faire, malgré elle, un pas en avant, fuyant instinctivement les coups qui l’atteignent quand même. Elle est ravissante ainsi, s’avançant vers nous, avec ses jolis tétons ballottés sur sa poitrine, et sa toison qui danse dans le bas à chaque cinglée. Clic, clac, les verges s’abattent avec un bruit sec sur la chair pleine ; la mignonne, qui s’avance jusqu’à nous, ne peut pas aller plus loin.

La fouetteuse passe devant, et la menace de lui cingler les doigts ; Léoncie se retourne et recommence sa fuite lente sous la verge qui la chasse en fustigeant ses beaux hémisphères rebondis, marqués du haut en bas de lignes rouges ; les verges retombent toujours sévères ; à un coup furieux, elle bondit en avant, comme un chevreau atteint par le plomb, la fouetteuse l’accule à un canapé, la renverse la croupe en l’air, et tandis qu’elle la maintient sous son genou, elle la fouette à tour de bras, faisant bondir le postérieur, et hurler la fustigée à chaque cinglée, terminant ainsi le châtiment.

— Restez ainsi, dit Mrs Whipping, je veux que vous vidiez jusqu’à la lie la coupe de la honte.

Mademoiselle Rosa revient avec Miss Carver. Miss Carver est une superbe brune de dix-huit ans, à qui on en donnerait vingt bien sonnés. Elle regarde l’assemblée d’un air hautain ; ses grands yeux noirs brillent de colère, sa belle gorge d’amazone se soulève et s’abaisse sur sa poitrine, ses narines frémissent, mais elle ne sourcille pas, et son teint de lis n’a pas le moindre rose.

— Miss Carver, je connais votre indomptable caractère, mais j’ai des ordres sévères de votre famille, et la faute que vous avez commise ne mérite pas de pardon. Si vous voulez subir votre châtiment sans résister, vous y gagnerez qu’il sera moins sévère, et dans tous les cas moins long. Voyons, venez vous faire fouetter sur mes genoux.

L’indignation, qui éclate dans ses yeux, n’indique pas précisément l’intention de se soumettre ; elle ne bouge pas d’ailleurs, et elle promène sur l’assistance son regard fier et dédaigneux.

— Nous nous passerons donc de votre consentement, Miss Carver ; mais je vous promets qu’il va en cuire à votre postérieur et que vous vous souviendrez longtemps de la rigueur de cette correction.

Sur un signe de la maîtresse, la sous-maîtresse et les trois conférencières se disposent à prêter main-forte à Mrs Whipping. Miss Carver n’oppose pas d’abord de résistance ; on lui enlève assez facilement ses premiers vêtements ; mais, quand on veut lui retirer le corset, il faut se mettre à quatre pour la tenir ; quand elle n’a plus que sa chemise et son pantalon, on la laisse un moment seule, pour voir ce qu’elle va faire. Elle croise ses bras sur sa poitrine, et reprend son air hautain et méprisant.

C’est vraiment une superbe créature. Une abondante chevelure de la couleur de l’aile du corbeau, d’une finesse extrême, peignée à la vierge, couvre une partie de son front d’ivoire ; d’épais sourcils qui se rejoignent, de longs cils soyeux ombragent ses beaux yeux noirs de velours, quand elle sourit, d’acier dans la haine, braqués sur nous comme des canons, qui nous mitrailleraient s’ils étaient chargés. Sous un cou blanc de cygne, la naissance d’une gorge bien venue, émerge ronde et dure de son nid de points d’Angleterre, repoussant fièrement la partie de la fine chemise, qui les enferme encore.

Dix bras s’abattent sur elle, et pendant que les unes la maintiennent, les autres lui retirent son pantalon, puis la chemise, qu’on doit déchirer, ne pouvant la lui enlever, car elle se tord comme une anguille, leur échappant même, aussitôt rattrapée ; ses seins, tordus dans l’effort qu’elle fait pour se débattre, se dressent fièrement, les cuisses arc-boutées montrent sous l’épaisse fourrure noire, les bords crispés de la grotte. Enfin, on lui ficelle les bras derrière le dos, et on l’emporte au cheval de Berckley, où on l’attache par les jambes d’abord, puis on lui délie les poignets, pour l’attacher par les bras ; et quand elle est enchaînée à ne pouvoir opposer la moindre résistance, Mrs. Whipping s’avance la verge à la main.

— Et maintenant révoltez-vous, orgueilleuse Miss. Évitez ceci, clic, clac, et cela, clic, clac, et encore ceci.

Trois formidables cinglées font sauter le gros postérieur, amenant le sang à la peau. Clic, clac, la verge retombe, rudement maniée. On ne reconnaît pas la méthode ordinaire de l’habile fouetteuse. Mais avec le caractère de l’orgueilleuse fille, il est peut-être bon de sortir de règle. Malgré la violence des coups, qui ont bientôt empourpré toute la surface, la victime, qui se tord sous la douleur, n’a pas jeté un cri.

Mrs Whipping pose les verges, et prend un martinet à douze branches. Elle flagelle la patiente, en commençant par les épaules. Les lanières retombent, marquant de raies rouges tout le dos, jusqu’à la chute des reins, continuant sur les fesses leurs cinglantes caresses. Mais ici elles retombent sur la peau, rendue souple et tendre par l’application des verges, et la cuisson est si douloureuse, que la superbe Miss, ne pouvant plus contenir l’explosion de sa douleur, éclate en sanglots, et pousse des cris déchirants.

— Je savais bien, que je vous dompterais, orgueilleuse fille. Vous pouvez vous égosiller à demander grâce, vous aurez votre compte, tout votre compte, et aussi la dose que votre orgueil a méritée. Ah ! vous vous humiliez, enfin. Vous pleurez, vous hurlez, vous implorez la pitié ! Jusqu’ici les légères corrections que je vous infligeais vous laissaient insensible, et vous gardiez toute votre morgue insolente. J’ai trouvé le point, cette fois, je crois en effet que ceci est de votre goût. Il fallait, pour vous apprivoiser, tirer un peu de sang de ce postérieur orgueilleux, on s’en souviendra, belle Miss, et à l’occasion, on recommencera.

Les lanières accompagnaient chaque parole, que couvraient les cris désespérés de la victime ; mais la fouetteuse, sans s’émouvoir des plaintes et des sanglots, poursuit impassible la promenade des lanières, qui, après avoir franchi les fesses, viennent mordre cruellement les cuisses, descendant par la cuisse gauche, remontant par la droite jusqu’à la croupe, qu’elle cingle de nouveau sévèrement durant cinq minutes, pendant lesquelles on n’entend qu’un long hurlement incessant, mêlé au bruit sinistre des cinglées qui froissent les chairs. Puis les lanières, s’adressant à la grotte touffue entre les cuisses, changent les cris en rugissements.

Mrs Whipping jette le martinet et reprend les verges.

— Encore une petite douzaine, Miss Carver ; celle-la, pour vous apprendre à ne plus vous révolter et à perdre un peu de cet air dédaigneux dont vous foudroyez vos maîtresses.

Elle compte douze coups à haute voix, chaque coup de verges, asséné lentement, soulève un sillon livide sur la peau meurtrie ; les deux derniers, plus violents, font jaillir des rubis.

L’assistance fait l’inspection des postérieurs en montre. On s’aperçoit que le cul le moins maltraité des deux premiers paraît le plus meurtri. Devant cette constatation, Mrs Whipping fait grâce du reste au tendre postérieur de Mrs Flowers.

Les deux mappemondes sont au repos ; largement épanouies, montrant, au bas de la raie élargie, la petite rondelle brune, et au-dessous, les lèvres closes de la petite fente virginale. Par exemple, le cul endommagé de Miss Carver, est toujours secoué par les trépidations des muscles irrités du postérieur brûlant. Nous inspections le devant. La belle gorge saute sur la poitrine, soulevée par les sanglots, la riche fourrure noire danse agitée au bas du ventre, tout le corps tressaille, et la victime hurle toujours lamentablement. Ses beaux yeux noirs, voilés par les pleurs, ont perdu l’éclat de l’acier, que leur donnaient tantôt la colère et la haine, et sont maintenant du plus doux velours. Demain samedi, conférence anecdotique par lady Fairbottom, au five o’clock de lady Lovebirch.


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