journalLe Caveau Moderne de 1808Les BoutsAntoine AntignacCapelle et Renand, libraires-commissionnaires1808ParisTVolume 2Les BoutsAntignac - Les Bouts, paru dans Le Caveau Moderne, 1808.djvuAntignac - Les Bouts, paru dans Le Caveau Moderne, 1808.djvu/12-4
LES BOUTS.
air : Son boudoir est mon parnasse. (De Fanchon).
Je sais sur le bout du pouce
Qu’il faut chanter du nouveau ;
Mais lorsqu’à bout on me pousse,
Je suis au bout de mon rouleau.
Jusqu’au bout, veuillez m’entendre ;
Puissé-je, en flattant vos goûts,
Venir à bout de bien prendre
Mon sujet par tous les bouts !
Pour faire un bout de harangue
Que d’orateurs consommés
Ont sur le bout de la langue
Des discours en bouts rimés !
Croyant duper à la ronde,
Combien d’aigrefins bernés
Seraient jusqu’au bout du monde
Menés par le bout du nez !
Fuyons (Comus le conseille)
Ces gens à l’air important,
Qui, cachant le bout d’oreille,
Vous tirent à bout portant.
Aussi poltrons que des lièvres,
Ils savent, toujours prudens,
Boire avec le bout des lèvres,
Et rire du bout des dents.
L’amphitryon bon apôtre,
Quand il fait tout ce qu’il doit,
Doit placer, d’un bout à l’autre
Tous les plats au bout du doigt.
Lorsque son vin est potable,
Et lorsqu’on n’est pas debout,
N’aurait-on qu’un bout de table,
On tient toujours le bon bout.
C’est en vain que l’homme compte
Et veut joindre les deux bouts ;
L’or n’est pas, au bout du compte,
Fait pour les topinamboux.
Au bout le bout, dit le sage ;
Tant que la marmite bout :
Faisons gaîment le voyage,
Et puis nous verrons au bout.