Les Boucaniers/Tome VIII/I

L. de Potter, libraire-éditeur (Tome VIIIp. 3-37).


I

Les Rivales (suite)


Un quart-d’heure après la rentrée des flibustiers dans Grenade, les cloches de la cathédrale sonnaient à toute volée, et les habitants de la ville, quoiqu’en proie à une terreur folle, s’empressaient d’obéir à cet appel.

Bientôt l’église se trouva envahie par une foule nombreuse, morne et désolée.

Le Te Deum ordonné par Laurent, fut chanté au milieu du silence des assistants. Quelques négociants espagnols seulement, craignant d’encourir la colère de leurs vainqueurs, mêlèrent leur voix à celle des prêtres.

Au reste, il fallait l’audace de Laurent pour oser réunir les Grenadins dans une église pillée la veille par ses flibustiers, et qui offrait encore à la vue indignée des fidèles, les traces toutes récentes de la profanation qu’elle avait subie.

Le Te Deum achevé, un prédicateur monta en chaire et apprit aux habitants, avec une émotion profonde, que les flibustiers exigeaient une somme de cinq cent mille piastres (un peu plus de deux millions cinq cent mille francs de notre monnaie) pour la rançon de la ville ; qu’à défaut de ce paiement ils incendieraient Grenade et massacreraient tous ceux qui leur tomberaient entre les mains. Le prédicateur conclut en suppliant les fidèles de se soumettre à cette exigeance des flibustiers. Laurent accordait un délai de deux heures pour recevoir les cinq cent mille piastres.

On a beau se rappeler aujourd’hui la merveilleuse audace des flibustiers, leur indomptable courage, la fascination irrésistible qu’ils exerçaient sur leurs ennemis, on ne comprend pas comment une ville de douze mille âmes pût courber ainsi la tête devant une poignée d’aventuriers ! Il ne faut pas oublier toutefois que le beau Laurent les commandait, et que la présence du célèbre et redouté capitaine valait à elle seule une armée.

Pendant que les chants du clergé espagnol éclataient graves, majestueux et sonores au milieu du silence de la foule, Fleur-des-Bois, agenouillée au pied d’un pilier placé dans l’ombre, priait avec ferveur.

La pauvre Jeanne, à partir de l’instant où, n’ayant plus à craindre pour sa vie, elle s’était retrouvée face à face avec sa pensée et le souvenir des événements qui achevaient de se passer, éprouvait un désespoir, un découragement profonds.

Le fatal serment par lequel de Morvan avait, dans une minute d’entraînement, lié irrévocablement sa destinée à celle de Nativa, retentissait sans cesse à ses oreilles et lui brisait le cœur. Jeanne avait un profond respect pour toute promesse ; la religion du serment.

Cette barrière infranchissable élevée entre elle et son chevalier Louis, éveillait dans son esprit des idées toutes nouvelles ; elle éprouvait un sentiment semblable à celui que ressentent les gens qui, nés riches et habitués dès le berceau à l’opulence, se voient tout à coup et brusquement dépossédés de leurs biens ; aux premières atteintes de la misère, ils comprennent la fortune : Fleur-des-Bois séparée de de Morvan par un obstacle insurmontable, comprenait l’amour !

La tête enveloppée dans une mantille noire qui cachait ses traits, une femme espagnole, agenouillée près de Fleur-des-Bois, paraissait contempler avec un vif intérêt les moindres mouvements de la jeune fille.

— Jeanne, dit bientôt l’inconnue en se rapprochant d’elle, il ne faut point te laisser aller ainsi à la douleur ! du courage, mon amie !… Le chevalier de Morvan n’est pas digne de toi !

Au nom de de Morvan, Fleur-des-Bois tressaillit.

— Qui es-tu donc ! dit-elle à la femme voilée. Comment as-tu pu deviner ce qui se passe dans mon cœur ?

— Je suis, je te le répète, ton amie.

— Et tu connais mon chevalier Louis ?

— Oui, Jeanne, je le connais.

— Tu l’aimes aussi, peut-être ?

— Pauvre fille ; répondit la femme voilée avec un accent de pitié sincère, à la vivacité avec laquelle tu viens de m’adresser cette question, je comprends combien est violente la passion qui te domine, combien sont cruelles les tortures que tu endures !… Veux-tu que nous sortions de l’église, Jeanne ? C’est commettre une impiété que de parler ici le langage des passions humaines.

— Oui, sortons, dit Jeanne ; je veux savoir et qui tu es et comment il se fait que tu connaisses mon chevalier Louis.

L’inconnue se leva aussitôt, et ramenant avec soin les doubles plis de sa mantille sur son visage, elle se glissa silencieuse et légère à travers la foule. Fleur-des-Bois la suivit.

— Cette femme doit être jeune, pensait la boucanière, cela se devine à la souplesse de ses mouvements et au son de sa voix… quelle gracieuse démarche, quelle charmante tournure !… c’est singulier, jusqu’à ce jour je n’avais pas encore remarqué que les femmes eussent des démarches et des tournures différentes. Combien j’étais ignorante, mon Dieu ! À chaque instant, des pensées qui jamais encore ne m’étaient venues, se présentent à mon esprit. Quel bonheur quand je serai savante ! Mais n’ai-je pas tort, au contraire, de me réjouir !… À mesure que l’obscurité qui m’enveloppait se dissipe, je souffre davantage, je me trouve plus malheureuse, plus à plaindre. Pourquoi donc mon chevalier ne m’a-t-il jamais parlé de cette femme ! Mon Dieu que j’envie de la voir !… Oh ! oui, je suis sûre qu’elle est jolie !

Pendant que Fleur-des-Bois se livrait ainsi à ses réflexions, l’inconnue avait continué d’avancer d’un pas rapide. Arrivée devant une petite maison d’assez modeste apparence, elle s’arrêta, et, retirant une clé cachée dans sa mantille, elle ouvrit la porte et fit signe à Jeanne de passer devant elle : la Boucanière obéit.

La femme voilée referma la porte à double tour et entra dans une pièce assez mal meublée, située au rez-de-chaussée.

— Assieds-toi, Jeanne, et causons, dit-elle, en indiquant à Fleur-des-Bois, par un signe de tête, un vieux fauteuil placé contre le mur.

— Quelle chose bizarre, pensa Jeanne, on croirait que cette femme n’est pas la même que celle de la cathédrale… Sa voix est tellement changée que je ne la reconnais plus.

Fleur-des-Bois s’assit et s’adressant à l’inconnue :

— N’ôteras-tu pas ta mantille ? lui demanda-t-elle ; j’aime à voir les yeux des personnes, quand elles me parlent.

L’inconnue, toujours silencieuse, détacha son voile, et, le rejetant loin d’elle :

— Qu’il soit fait selon ton désir, dit-elle.

Fleur-des-Bois poussa un cri d’étonnement, presque d’effroi : elle se trouvait devant Nativa.

Un assez long silence régna entre les deux femmes, ce fut la fille du comte de Monterey qui le rompit la première.

— Pourquoi ce trouble ? demanda-t-elle à Jeanne. On croirait vraiment que ma présence te fait peur.

— Oui, c’est vrai ; ta présence me fait peur…

— C’est avouer que tu as des torts à te reprocher envers moi… Sais-tu que tu es vraiment belle ?

— Moi, des torts à me reprocher ! Pourquoi mentir ainsi ? Ce n’est pas bien ? Tu n’ignores pas que si l’une de nous a fait du mal à l’autre… ce n’est pas moi !… Est-ce que je te connaissais il y a deux heures… ? Est-ce que mon chevalier Louis ne m’a pas repoussée pour courir à toi… ? Est-ce qu’il ne s’est pas engagé par un serment solennel à ne jamais donner son nom, toi vivante, à aucune autre femme ?

Pourtant, ajouta Fleur-des-Bois après une légère pause, le beau Laurent m’a appris que j’étais plus belle que toi. Et je sais moi, que j’aime mon chevalier Louis comme jamais tu ne pourras l’aimer, Tout cela n’est pas juste, avoue-le ! Eh bien, je ne me plains pas ; je me résigne, je courbe la tête !… Tu vois que je suis encore meilleure que tu ne l’es ! Si l’une de nous deux a le droit de se plaindre, c’est assurément moi…

Pendant que Fleur-des-Bois repoussait l’accusation portée contre elle, Nativa la regardait avec une fixité hautaine. À l’expression de dépit, presque de rage, que cet examen amena sur le visage de l’Espagnole, il était facile de deviner combien il avait été favorable à la fille de Barbe-Grise !

— Jeanne, dit brusquement Nativa, écoute-moi avec attention : mes paroles sont sérieuses : jamais occasion semblable d’être heureuse ne se représentera pour toi !…

L’Espagnole se recueillit un moment puis, reprit d’une voix douce et affectueuse :

— Ma pauvre Jeanne, tu es d’une condition trop infime pour songer à oser lutter avec moi ! Le parti le plus sage que tu as à prendre est de reconnaître, par une soumission absolue et sans bornes, mes bontés et mes bienfaits : ta candeur m’intéresse ; je te le répète, je te veux du bien.

Quelle est ta position dans le monde ! celle d’une femme perdue, d’une malheureuse que le premier venu a le droit d’insulter, — en supposant toutefois que l’outrage puisse descendre jusqu’à toi, — celle d’une pauvre fille qui doit acheter son pain quotidien au prix d’humiliations sans cesse renaissantes ! Voilà quelle est ta position : elle est affreuse ! Eh bien ! si tu consens, comme je n’en doute pas, à renoncer à ta vie errante et misérable, à rester avec moi, je te donnerai une des premières places parmi les femmes de ma maison ! Tu auras une livrée, du bien-être, de l’or !… Plus tard, si ta conduite répond à mon attente, quand tu auras acquis les connaissances nécessaires à ta nouvelle condition, je te prendrai pour première camarera… Je te marierai, en te dotant, à l’un des serviteurs de mon père. Vois quel bel avenir ! Tu acceptes, n’est-ce pas ?

À mesure que Nativa parlait, Fleur-des-Bois, quoiqu’elle ne comprît pas complètement la fille du comte de Monterey, sentait le sang lui monter au visage, l’indignation au cœur. Ce langage blessant, si nouveau pour elle, lui révélait un sentiment dont jamais encore elle n’avait subi les atteintes, celui de l’orgueil.

Cependant elle laissa poursuivre sa rivale sans l’interrompre. Une fois que Nativa eut cessé de parler, elle se leva vivement de son fauteuil, et la tête haute, la contenance assurée, le regard fier :

— Señorita, lui dit-elle, je vois que vous ne me connaissez pas, que vous ignorez qui je suis !… Sans cela vous n’auriez jamais osé vous exprimer comme vous l’avez fait !… Vous prétendez que ma position dans le monde est affreuse ; que le premier venu a le droit de m’insulter ; que ma vie est errante et misérable !… Sachez, señorita, que parmi ces Boucaniers et ces flibustiers de Saint-Domingue, devant qui vous tremblez tous, lâches Espagnols que vous êtes, il n’y en a pas un qui pour satisfaire un de mes caprices, un de mes désirs, ne consentit à jouer sa vie ? Tout le monde m’aime et me respecte… on mendie mes sourires !… Sachez que si une insulte m’était adressée, cent bras se lèveraient à l’instant pour punir le coupable !… Vous vous croyez une grande dame, parce que vous nourrissez à votre solde quelques pauvres créatures abandonnées, que vous avez des esclaves !… Belle puissance, vraiment, que la vôtre !… Comparez-la donc un peu à la mienne !… La grande dame, c’est moi ; la créature de rien, c’est vous !… Ah ! vous pâlissez de colère, Nativa ; ah ! vous vous indignez !… Il est juste pourtant que je me défende ; il faut bien que vous m’écoutiez à votre tour. Vous osez me vanter votre puissance ! Vraiment cela est par trop insensé !… Mais en quoi consiste-t-elle votre puissance ? En quelques habitations que des esclaves arrosent de leurs sueurs. Que demain mes braves Boucaniers incendient vos habitations et emmènent vos esclaves, que vous restera-t-il ? Rien !… On ne daignera seulement plus vous regarder, vous saluer. Allez, je ne suis pas aussi ignorante que vous le supposez. Je connais ce qui se passe dans les villes. Mon chevalier Louis m’a raconté, pendant nos causeries, ce qui a lieu dans le monde ! Il m’a dit l’hypocrisie et la bassesse des grands seigneurs, l’importance que vous attachez tous à l’or !… car, sans l’or de votre père, que seriez-vous ! Rien ! rien ! Pourquoi, ainsi que le disait, cette nuit, Laurent en votre présence, êtes-vous recherchée, flattée ? Parce que Monterey est riche !…

Mon père, lui, n’a pour toute fortune qu’une carabine, une meute de chiens et une habitation construite en palmiers ! Je suis pauvre ! Pourtant chacun cherche à me plaire, à se faire aimer de moi !… Je vaux donc mieux que vous !… On m’aime pour moi même !…

Vraiment, reprit Fleur-des-Bois avec un naïf étonnement et après s’être tue pendant quelques secondes, vraiment señorita, je n’aurais jamais cru pouvoir vous parler ainsi que je viens de le faire ; je ne me savais pas aussi savante ! Il vous serait impossible de vous imaginer toutes les idées qui se présentent à mon esprit. Je comprends à présent une foule de choses auxquelles je n’avais jamais encore réfléchi jusqu’à ce jour… je finis… Votre pitié, je la refuse ; cette vie d’esclavage qui se terminerait par mon mariage avec un des valets de votre père ne me convient pas : ce qu’il me faut, c’est la solitude des forêts, le parfum des fleurs, le chant des oiseaux, la liberté ! — Au revoir, señorita, vous êtes belle, mais méchante. Croyez-moi, Dieu est juste et bon… vous ne serez pas heureuse.

Fleur-des-Bois, le teint animé d’une délicieuse rougeur, les yeux brillants d’un éclat qui donnait à sa douce physionomie une expression de vivacité adorable, était si divinement belle, que Nativa ne put retenir une sourde exclamation de haine et de colère.

— Prends garde ! Jeanne, lui dit-elle en la saississant par le bras. Tu ne connais pas les Espagnols ! Enfant, réfléchis encore ! Tu vois que je te prie. Oui, j’ai voulu te tromper, j’en conviens. Ce n’est pas l’intérêt que tu m’inspires qui m’a portée à t’offrir ma protection. Je serai franche avec toi. Ce que je veux, c’est que tu ne retournes pas à Saint-Domingue. Mets un prix à ton obéissance, et quelqu’élevé qu’il soit, je l’accepterai !

— Comme vous l’aimez, dit lentement Jeanne. Ah ! votre conversation m’a bien fait souffrir !… Pour la dernière fois, adieu !

Fleur-des-Bois se dirigeait vers la porte, lorsque Nativa, se jetant devant elle, lui barra le passage.

— Ah ! tu oses résister, dit elle ; tant pis pour toi ! Tu me contrains à employer la force… soit… je ne reculerai pas. Holà ! Juanito, Pepe, Canelo, venez !

Aux cris de Nativa, quatre nègres sortirent du fond d’un corridor et accoururent : ces esclaves étaient armés de leurs machetes, ou coutelas.

Élevée dans le danger, Fleur-des-Bois n’avait de la femme que la délicatesse, la grâce et la beauté ; elle était homme par le cœur, par la bravoure ; l’apparition des esclaves armés ne l’intimida pas.

— Nativa, dit-elle, en employant de nouveau le tutoiement, j’aime à croire, pour toi, que ton intention n’est pas de me faire assassiner ?

— Si tu consens enfin à m’obéir, tu n’as rien à craindre ? si tu essaies de résister, je te le répète, je ne reculerai devant aucun moyen…

— Pas même devant un crime, Nativa ?

— Pas même devant un crime ! répéta l’Espagnole, après avoir hésité.

— Oh ! s’écria Fleur-des-Bois, avec une joie véritable, combien ton emportement, ta cruauté et ta trahison me rendent heureuse ! Ne comprends-tu pas qu’en ce moment tu creuses un abîme entre de Morvan et toi ?… Mon chevalier est trop juste, trop bon, trop loyal pour ne pas te détester ou du moins te mépriser quand il apprendra ta conduite à mon égard… À quoi donc sert l’éducation, si toi, riche enfant des ville, tu ne sais pas mieux agir dans l’intérêt de ton bonheur ?

— Que m’importe l’amour du chevalier de Morvan ! s’écria Nativa exaspérée par le calme de Fleur-des-Bois ; ce que je veux, c’est que jamais tu ne revoies la terre de Saint-Domingue, que Laurent n’entende plus parler de toi !

— Que dis-tu ? Je cesse de te comprendre, reprit Jeanne avec un étonnement extrême ; n’est-ce donc pas pour me séparer de mon chevalier Louis, que tu essayes de me retenir ? Quoi ! c’est le beau Laurent que tu aimes ?

— Laurent ! s’écria Nativa d’une voix frémissante en se laissant emporter par la passion, je le hais de toute la force de mon âme, de toute la grandeur de mon humiliation !… Mon esprit est dominé par une seule pensée, la vengeance !… Laurent, obéissant à ses instincts grossiers, méconnaissant mon dévoûment, indigne de la réhabilitation que je lui offrais, a tourné ses regards vers toi !… Voilà pourquoi je te traite en ennemie !… C’est Laurent que je frappe en ta personne !…

— Pauvre Nativa ! dit Fleur-des-Bois, avec un accent de compassion sincère, de véritable pitié, qui atteignit la fière Espagnole en plein dans son orgueil, comme tu dois souffrir !… n’as-tu pas honte, Nativa, de parler ainsi devant tes esclaves… Ne crains-tu pas que ces gens-là ne répètent tes propos dans Grenade, et que la ville entière ne se moque de toi ? Mon chevalier Louis m’a appris que les femmes bien élevées étaient obligées, sous peine de cesser d’être respectées, de vivre dans un perpétuel mensonge… Renvoie donc tes esclaves, nous n’avons que faire de leur présence.

Cette leçon bien involontaire que Fleur-des-Bois, dans sa simplicité et son bon sens, donnait à Nativa, fit rougir cette dernière ; toutefois, ne voulant pas paraître céder, elle lui dit :

— Me promets-tu que tu ne tenteras pas de te sauver !

— Non Nativa !… Quand mes amis se rembarqueront je les suivrai. D’ici là ne crains pas que je te quitte. Ta conversation m’est trop précieuse : elle m’apprend tant de choses que j’ignorais ; et puis, j’ai besoin de te connaître. Je veux savoir aussi quel moyen tu as employé pour ensorceler mon chevalier Louis…

Nativa se retournant alors vers les nègres armés qui, (c’est une justice à leur rendre, ressemblaient tout à fait à des comparses de théâtre) leur ordonna de se retirer dans le corridor et de se tenir à la portée de sa voix.