Les Apotres/IX. Premières missions
CHAPITRE IX.
La persécution de l’an 37 eut, comme il arrive toujours, pour conséquence une expansion de la doctrine qu’on voulait arrêter. Jusqu’ici, la prédication chrétienne ne s’est guère étendue hors de Jérusalem ; aucune mission n’a été entreprise ; renfermée dans son communisme exalté mais étroit, l’Église mère n’a pas rayonné autour d’elle ni formé de succursales. La dispersion du petit cénacle jeta la bonne semence aux quatre vents du ciel. Les membres de l’Église de Jérusalem, violemment chassés de leur quartier, se répandirent dans toutes les parties de la Judée et de la Samarie[1], et y prêchèrent partout le royaume de Dieu. Les diacres, en particulier, dégagés de leurs fonctions administratives par la ruine de la communauté, devinrent des évangélistes excellents. Ils furent l’élément actif et jeune de la secte, en opposition avec l’élément un peu lourd constitué par les apôtres et les « hébreux ». Une seule circonstance, celle de la langue, aurait suffi pour créer à ces derniers une infériorité sous le rapport de la prédication. Ils parlaient, au moins comme langue habituelle, un dialecte dont les Juifs mêmes ne se servaient pas à quelques lieues de Jérusalem. Ce fut aux hellénistes qu’échut tout l’honneur de la grande conquête dont le récit va être maintenant notre principal objet.
Le théâtre de la première de ces missions, qui devaient bientôt embrasser tout le bassin de la Méditerranée, fut la région voisine de Jérusalem, dans un cercle de deux ou trois journées. Le diacre Philippe[2] fut le héros de cette première expédition sainte. Il évangélisa la Samarie avec un grand succès. Les Samaritains étaient schismatiques ; mais la jeune secte, à l’exemple du maître, était moins susceptible que les juifs rigoureux sur ces questions d’orthodoxie. Jésus, disait-on, s’était montré à diverses reprises assez favorable aux Samaritains[3].
Philippe paraît avoir été un des hommes apostoliques les plus préoccupés de théurgie[4]. Les récits qui se rapportent à lui nous transportent dans un monde étrange et fantastique. On expliqua par des prodiges les conversions qu’il fit chez les Samaritains et en particulier à Sébaste, leur capitale. Ce pays lui-même était tout rempli d’idées superstitieuses sur la magie. L’an 36, c’est-à-dire deux ou trois ans avant l’arrivée des prédicateurs chrétiens, un fanatique avait excité parmi les Samaritains une émotion assez sérieuse, en prêchant la nécessité d’un retour au mosaïsme primitif, dont il prétendait avoir retrouvé les ustensiles sacrés[5]. Un certain Simon, du village de Gitta ou Gitton[6], qui arriva plus tard à une grande réputation, commençait dès lors à se faire connaître par ses prestiges[7]. On souffre de voir l’Évangile trouver une préparation et un appui en de telles chimères. Une assez grande foule se fit baptiser au nom de Jésus. Philippe avait le pouvoir de baptiser, mais non celui de conférer le Saint-Esprit. Ce privilège était réservé aux apôtres. Quand on apprit à Jérusalem la formation d’un groupe de fidèles à Sébaste, on résolut d’envoyer Pierre et Jean pour compléter leur initiation. Les deux apôtres vinrent, imposèrent les mains aux nouveaux convertis, prièrent sur leur tête ; ceux-ci furent doués sur-le-champ des pouvoirs merveilleux attachés à la collation du Saint-Esprit. Les miracles, la prophétie, tous les phénomènes de l’illuminisme se produisirent, et l’Église de Sébaste n’eut sous ce rapport rien à envier à celle de Jérusalem[8].
S’il faut en croire la tradition, Simon de Gitton se trouva dès lors en rapport avec les chrétiens. Converti, à ce que l’on rapporte, par la prédication et les miracles de Philippe, il se fit baptiser et s’attacha à cet évangéliste. Puis, quand les apôtres Pierre et Jean furent arrivés, et qu’il eut vu les pouvoirs surnaturels que procurait l’imposition des mains, il vint, dit-on, leur offrir de l’argent pour qu’ils lui donnassent aussi la faculté de conférer le Saint-Esprit. Pierre alors lui aurait fait cette réponse admirable : « Périsse ton argent avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s’achète ! Tu n’as ni part ni héritage en tout ceci, car ton cœur n’est pas droit devant Dieu[9]. »
Qu’elles aient été ou non prononcées, ces paroles semblent tracer exactement la situation de Simon à l’égard de la secte naissante. Nous verrons, en effet, que, selon toutes les apparences, Simon de Gitton fut le chef d’un mouvement religieux, parallèle à celui du christianisme, qu’on peut regarder comme une sorte de contrefaçon samaritaine de l’œuvre de Jésus. Simon avait-il déjà commencé à dogmatiser et à faire des prodiges quand Philippe arriva à Sébaste ? Entra-t-il dès lors en rapport avec l’Église chrétienne ? L’anecdote qui a fait de lui le père de toute « simonie » a-t-elle quelque réalité ? Faut-il admettre que le monde vit un jour en face l’un de l’autre deux thaumaturges, dont l’un était un charlatan, et dont l’autre était la « pierre » qui a servi de base à la foi de l’humanité ? Un sorcier a-t-il pu balancer les destinées du christianisme ? Voilà ce que nous ignorons, faute de documents ; car le récit des Actes est ici de faible autorité, et, dès le premier siècle, Simon devint pour l’Église chrétienne un sujet de légendes. Dans l’histoire, l’idée générale seule est pure. Il serait injuste de s’arrêter à ce qu’a de choquant cette triste page des origines chrétiennes. Pour les auditoires grossiers, le miracle prouve la doctrine ; pour nous, la doctrine fait oublier le miracle. Quand une croyance a consolé et amélioré l’humanité, elle est excusable d’avoir employé des preuves proportionnées à la faiblesse du public auquel elle s’adressait. Mais, quand on a prouvé l’erreur par l’erreur, quelle excuse alléguer ? Ce n’est pas une condamnation que nous entendons prononcer contre Simon de Gitton. Nous aurons à nous expliquer plus tard sur sa doctrine et sur son rôle, qui ne se dévoila que sous le règne de Claude[10]. Il importait seulement de remarquer ici qu’un principe important semble s’être introduit à son propos dans la théurgie chrétienne. Obligée d’admettre que des imposteurs faisaient aussi des miracles, la théologie orthodoxe attribua ces miracles au démon. Pour conserver aux prodiges quelque valeur démonstrative, on fut obligé d’imaginer des règles pour discerner les vrais et les faux miracles. On descendit pour cela jusqu’à un ordre d’idées fort puéril[11].
Pierre et Jean, après avoir confirmé l’Église de Sébaste, repartirent pour Jérusalem, qu’ils regagnèrent en évangélisant les villages du pays des Samaritains[12]. Le diacre Philippe continua ses courses évangéliques en se rabattant vers le sud, sur l’ancien pays des Philistins[13]. Ce pays, depuis l’avènement des Macchabées, avait été fort entamé par les Juifs[14] ; il s’en fallait cependant que le judaïsme y dominât. Dans ce voyage, Philippe opéra une conversion qui fit quelque bruit et dont on parla beaucoup à cause d’une circonstance particulière. Un jour qu’il cheminait sur la route de Jérusalem à Gaza, laquelle est fort déserte[15], il rencontra un riche voyageur, évidemment un étranger, car il allait en char, mode de locomotion qui de tout temps fut presque inconnu aux habitants de la Syrie et de la Palestine. Il revenait de Jérusalem, et, assis gravement, il lisait la Bible à haute voix, selon un usage alors assez répandu[16]. Philippe, qui en toute chose croyait agir par une inspiration d’en haut, se sentit comme attiré vers ce char. Il se mit à le côtoyer, et entra doucement en conversation avec l’opulent personnage, s’offrant à lui expliquer les endroits qu’il ne comprendrait pas. Ce fut pour l’évangéliste une belle occasion de développer la thèse chrétienne sur les figures de l’Ancien Testament. Il prouva que, dans les livres prophétiques, tout se rapportait à Jésus, que Jésus était le mot de la grande énigme, que c’était de lui en particulier que le Voyant avait parlé dans ce beau passage : « Il a été conduit comme une brebis à la mort ; comme un agneau, muet devant celui qui le tond, il n’a pas ouvert la bouche[17]. » Le voyageur le crut, et, à la première eau qu’on rencontra : « Voilà de l’eau, dit-il ; est-ce que je ne pourrais pas être baptisé ? » On fit arrêter le char ; Philippe et le voyageur descendirent dans l’eau, et ce dernier fut baptisé.
Or, le voyageur était un puissant personnage. C’était un eunuque de la candace d’Éthiopie, son ministre des finances et le gardien de ses trésors, lequel était venu adorer à Jérusalem, et s’en retournait maintenant à Napata[18] par la route d’Égypte. Candace ou candaoce était le titre de la royauté féminine d’Éthiopie, vers le temps où nous sommes[19]. Le judaïsme avait dès lors pénétré en Nubie et en Abyssinie[20] ; beaucoup d’indigènes s’étaient convertis, ou du moins comptaient parmi ces prosélytes qui, sans être circoncis, adoraient le Dieu unique[21]. L’eunuque était peut-être de cette dernière classe, un simple païen pieux, comme le centurion Cornélius, qui figurera bientôt en cette histoire. Il est impossible, en tout cas, de supposer qu’il fût complètement initié au judaïsme[22]. On n’entendit plus, passé cela, parler de l’eunuque. Mais Philippe raconta l’incident, et plus tard on y attacha de l’importance. Quand la question de l’admission des païens dans l’Église chrétienne devint l’affaire capitale, on trouva ici un précédent fort grave. Philippe était censé avoir agi en toute cette affaire par inspiration divine[23]. Ce baptême, donné par ordre de l’Esprit-Saint à un homme à peine juif, notoirement incirconcis, qui ne croyait au christianisme que depuis quelques heures, eut une haute valeur dogmatique. Ce fut un argument pour ceux qui pensaient que les portes de l’Église nouvelle devaient être ouvertes à tous[24].
Philippe, après cette aventure, se rendit à Aschdod ou Azote. Tel était le naïf état d’enthousiasme où vivaient ces missionnaires, qu’ils croyaient à chaque pas entendre des voix du ciel, recevoir des directions de l’Esprit[25]. Chacun de leurs pas leur semblait réglé par une force supérieure, et, quand ils allaient d’une ville à l’autre, ils pensaient obéir à une inspiration surnaturelle. Parfois, ils s’imaginaient faire des voyages aériens. Philippe était à cet égard un des plus exaltés. C’est sur l’indication d’un ange qu’il croyait être venu de Samarie à l’endroit où il rencontra l’eunuque ; après le baptême de celui-ci, il était persuadé que l’Esprit l’avait enlevé et l’avait transporté tout d’une traite à Azote[26].
Azote et la route de Gaza furent le terme de la première prédication évangélique vers le sud. Au delà étaient le désert et la vie nomade sur laquelle le christianisme eut toujours peu de prise. D’Azote, le diacre Philippe tourna vers le nord et évangélisa toute la côte jusqu’à Césarée. Peut-être les Églises de Joppé et de Lydda, que nous trouverons bientôt florissantes[27], furent-elles fondées par lui. À Césarée, il se fixa et fonda une Église importante[28]. Nous l’y rencontrerons encore vingt ans plus tard[29]. Césarée était une ville neuve et la plus considérable de la Judée[30]. Elle avait été bâtie sur l’emplacement d’une forteresse sidonienne appelée « tour d’Abdastarte, ou de Straton », par Hérode le Grand, lequel lui donna, en l’honneur d’Auguste, le nom que ses ruines portent encore aujourd’hui. Césarée était de beaucoup le meilleur port de toute la Palestine, et elle tendait de jour en jour à en devenir la capitale. Fatigués du séjour de Jérusalem, les procurateurs de Judée allaient bientôt y faire leur résidence habituelle[31]. Elle était surtout peuplée de païens[32] ; les Juifs y étaient cependant assez nombreux ; des rixes cruelles avaient souvent lieu entre les deux classes de la population[33]. La langue grecque y était seule parlée, et les Juifs eux-mêmes en étaient venus à réciter certaines parties de la liturgie en grec[34]. Les rabbis austères de Jérusalem envisageaient Césarée comme un séjour profane, dangereux et où l’on devenait presque un païen[35]. Par toutes les raisons qui viennent d’être dites, cette ville aura beaucoup d’importance dans la suite de notre histoire. Ce fut en quelque sorte le port du christianisme, le point par lequel l’Église de Jérusalem communiqua avec toute la Méditerranée.
Bien d’autres missions, dont l’histoire nous est inconnue, furent conduites parallèlement à celle de Philippe[36]. La rapidité même avec laquelle se fit cette première prédication fut la cause de son succès. En l’an 38, cinq ans après la mort de Jésus, et un an peut-être après la mort d’Étienne, toute la Palestine en deçà du Jourdain avait entendu la bonne nouvelle de la bouche des missionnaires partis de Jérusalem. La Galilée, de son côté, gardait la semence sainte, et probablement la répandait autour d’elle, bien qu’on ne sache rien des missions parties de ce pays. Peut-être la ville de Damas, qui, dès l’époque où nous sommes, avait aussi des chrétiens[37], reçut-elle la foi de prédicateurs galiléens.
- ↑ Act., viii, 1, 4 ; xi, 19.
- ↑ Act., viii, 5 et suiv. Que ce ne soit pas l’apôtre, cela résulte des passages Act., viii, 1, 5, 12, 14, 40 ; xxi, 8, comparés entre eux. Il est vrai que le verset Act., xxi, 9, comparé à ce que disent Papias (dans Eusèbe, H. E., III, 39), Polycrate (ibid., V, 24), Clément d’Alexandrie (Strom., III, 6), ferait identifier l’apôtre Philippe, dont parlent ces trois écrivains ecclésiastiques, avec le Philippe qui joue un rôle important dans les Actes. Mais il est plus naturel d’admettre que le verset en question renferme une méprise et a été interpolé que de contredire la tradition des Églises d’Asie et d’Hiérapolis même, où le Philippe qui eut des filles prophétesses, se retira. Les données particulières que possède l’auteur du quatrième Évangile (écrit, ce semble, en Asie Mineure) sur l’apôtre Philippe se trouvent ainsi expliquées.
- ↑ Voir Vie de Jésus, ch. xiv. Il se peut cependant que la tendance habituelle à l’auteur des Actes se retrouve ici. Voir Introd., p. xix, xxxix, et ci-dessous, p. 159, 205.
- ↑ Act., viii, 5-40.
- ↑ Jos., Ant., XVIII, iv, 1, 2.
- ↑ Aujourd’hui Jit sur la route de Naplouse à Jaffa, à une heure et demie de Naplouse et de Sébastieh. V. Robinson, Biblical researches, II, p. 308, note ; III, 134 (2e édit.) et sa carte.
- ↑ Les renseignements relatifs à ce personnage chez les écrivains chrétiens sont si fabuleux, que des doutes ont pu s’élever sur la réalité de son existence. Ces doutes sont d’autant plus spécieux que, dans la littérature pseudo-clémentine, « Simon le Magicien » est souvent un pseudonyme de saint Paul. Mais nous ne pouvons admettre que la légende de Simon repose sur cette unique base. Comment l’auteur des Actes, si favorable à saint Paul, eût-il admis une donnée dont le sens hostile ne pouvait lui échapper ? La suite chronologique de l’école simonienne, les écrits qui nous restent d’elle, les traits précis de topographie et de chronologie donnés par saint Justin, compatriote de notre thaumaturge, ne s’expliquent pas, d’ailleurs, dans l’hypothèse où la personne de Simon serait imaginaire (voir surtout Justin, Apol. II, 15, et Dial. cum Tryph., 120).
- ↑ Act., viii, 5 et suiv.
- ↑ Ibid., viii, 9 et suiv.
- ↑ Justin, Apol. I, 26, 56.
- ↑ Homil. pseudo-clem., xvii. 15, 17 ; Quadratus, dans Eusèbe, H. E., IV, 3.
- ↑ Act., viii, 25.
- ↑ Ibid., viii, 26-40.
- ↑ I Macch., x, 86, 89 ; xi, 60 et suiv ; Jos., Ant., XIII, xiii, 3 ; XV, vii, 3 ; XVIII, xi, 5; B. J., I, iv, 2.
- ↑ Robinson, Bibl. researches, II, p. 41 et 514-515 (2e édit.).
- ↑ Talm. de Bab., Erubin, 53 b et 54 a ; Sota, 46 b.
- ↑ Isaïe, liii, 7.
- ↑ Aujourd’hui Mérawi, près du Gébel-Barkal (Lepsius, Denkmaeler, I, pl. 1 et 2 bis). Strabon, XVII, i, 54.
- ↑ Strabon, XVII, i, 54 ; Pline, VI, xxxv, 8 ; Dion Cassius, LIV, 5 ; Eusèbe, H. E., II, 1.
- ↑ Les descendants de ces juifs existent encore sous le nom de Falâsyân. Les missionnaires qui les convertirent venaient d’Égypte. Leur version de la Bible a été faite sur la version grecque. Les Falâsyân ne sont pas Israélites de sang.
- ↑ Jean, xii, 20 ; Act., x, 2.
- ↑ Voir Deutér., xxiii, 1. Il est vrai que εὐνοῦχος peut se prendre par catachrèse pour désigner un chambellan ou fonctionnaire de cour orientale. Mais δυνάστης suffisait à rendre cette idée ; εὐνοῦχος doit donc être pris ici au sens propre.
- ↑ Act., viii, 26, 29.
- ↑ Conclure de là que toute cette histoire a été inventée par l’auteur des Actes nous paraît téméraire. L’auteur des Actes insiste avec complaisance sur les faits qui appuient ses opinions ; mais nous ne croyons pas qu’il introduise dans son récit des faits purement symboliques ou imaginés à dessein. Voir l’Introd., p. xxxviii-xxxix.
- ↑ Pour l’état analogue des premiers Mormons, voir Jules Remy, Voyage au pays des Mormons (Paris, 1860), I, p. 195 et la suite.
- ↑ Act., viii, 39-40. Comp. Luc, iv, 14.
- ↑ Act., ix, 32, 38.
- ↑ Ibid., viii, 40 ; xi, 11.
- ↑ Act., xxi, 8.
- ↑ Jos., B. J., III, ix, 1.
- ↑ Act., xxiii, 23 et suiv. ; xxv, 1, 5 ; Tacite, Hist., II, 79.
- ↑ Jos., B. J., III, ix, 1.
- ↑ Jos., Ant., XX, viii, 7 ; B. J., II, xiii, 5, — xiv, 5 ; xviii, 1.
- ↑ Talm. de Jérusalem, Sota, 21 b.
- ↑ Jos., Ant., XIX, vii, 3-4 ; viii, 2.
- ↑ Act., xi, 19.
- ↑ Ibid., ix, 2, 10, 19.