Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 9-10).


Le plus toffu d'un solitaire bois,
Le plus aigu d'une roche sauvage,
Le plus desert d'un séparé rivage,
Et la fraieur des antres les plus cois:

Soulagent tant les soupirs de ma vois,
Qu'au seul écart de leur secret ombrage,
Je sens garir une amoureuse rage,
Qui me rafole au plus verd de mes mois.

La, renversé dessus leur face dure,
Hors de mon sein je tire une peinture,
De tous mes maus le seul allegement.

Dont les beautés par Denisot encloses,
Me font sentir mille metamorfoses
Tout en un coup, d'un regard seulement.